L’examen de la contribution des secteurs formel et informel

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Définition et analyse conceptuelle

« Quand j’emploi un mot, …il signifie ce que je veux qu’il signifie, ni plus ni moyens. » (Humpty Dumpty dans l’ouvrage de Carroll, intitulé : De l’autre côté du miroir et reprise par HULSE H.11 Pour éviter un tel piège, il nous semble important dans le cadre de cette chercher d’apporter des définitions à un certain nombre de concepts utilisés voire leurs analyses. Cela pourrait aider à éviter les confusions. Ainsi nous allons mettre l’accent sur les concepts que sont :
La ville : elle est un concept difficile à définir au point que certain qualifie le mot ville d’insignifiant. En réalité les aspects matériels, concrets, immatériels et un ensemble de fonction sociale et économique dont on se sert pour sa définition rendent le concept polysémique voire ambigu. Ainsi, les villes sont des objets trop riches et trop divers pour qu’une seule définition leur soit accordée, qu’une conception unique puisse en rendre compte. « Selon que l’intérêt est porté au cadre bâti, à l’architecture, à l’habitat, aux activités et aux fonctions urbains, aux statuts ou encore aux modes de vie des habitants, les définitions changent et les mesures aussi » (Lajoie, 2007). En outre le concept est employé approximativement tantôt dans le sens de commune, tantôt d’agglomération, tantôt d’aire urbaine, de ville nouvelle etc. La ville peut donc être considérer comme un secteur dans un ensemble urbain hypertrophié appelé agglomération. Malgré tout, de cette difficulté avouée de définir la ville, on remarque pour autant que les géographes lui ont réservé une littérature abondante sur laquelle nous allons nous appuyer pour son analyse. Le concept ville tel qu’il est défini est polysémique c’est-dire qu’il a plusieurs sens. La difficulté de la définition de la ville tient à ses propres caractéristiques: la taille mais également des fonctions diverses. Néanmoins de la façon la plus simple A. DIOP semble trancher le débat, selon lui « il y a ville, quand la localité est fortement agglomérée et peut fournir de façon pérenne une gamme très variée de fonctions dont la plupart sont relativement motrices »12. Nous nous inscrivons dans cette dynamique car cette définition rappelle le rôle que peut jouer la ville dans l’animation du territoire. Par ailleurs, la conception d’Antoine BAILLY de la ville nous parait importante car il pense que « la ville est considérée comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié, fonctionnellement intégré dans un réseau hiérarchisé de complémentarité lui permettant d’organiser sa région et de l’intégrer dans l’économie global»13. . C’est sa façon de naitre ou le mécanisme de sa création que certain appelle urbanisation. Un concept dont la définition est en proie à plusieurs critères qui opposent différents auteurs. L’urbanisation est entre autre considération le processus permettant de créer la ville. Le rythme accéléré de l’urbanisation fait apparaitre les problèmes urbains. La résolution de ces problèmes passe par la gestion urbaine, définie par la quatorzième (14°) session de la commission des nations unis pour les établissements humains, comme « un paradigme qui englobe tout ce qui concerne l’aménagement et l’administration des zones urbains ». Ce qui montre le domaine aussi vaste que couvre cette expression. Elle consiste en un management et une organisation du fonctionnement de service à l’usage des habitants, des entreprises résidentes et ce qui fréquemment, périodiquement ou épisodiquement habite un territoire. Elle relève tout au temps que l’action publique menée par les autorités publiques que du fonctionnement des services. (Gubou, 2002)15. Cette dernière couvre plusieurs secteurs dont la gestion de l’espace, la gestion administrative, économique de la ville et la gestion des infrastructures. Ainsi pour parvenir au but de maitriser le développement urbain, de renforcer les capacités en gestion urbain et d’améliorer le cadre de vie urbain, les gestionnaires ou acteurs se servent de multiples outils tels les opérations d’urbanismes, la planification, la gouvernance locale… La notion de la gouvernance, parfois controversée, car définie de manière diverse et parfois contradictoire, a émergé dans tout un ensemble de discours politiques à partir des années 80 non seulement pour désigner des mécanismes, des processus mais aussi des instruments et des capacités d’actions collectives. Il s’agit donc de nouveaux modes de gestion impliquant la participation de tous pour une « bonne gouvernance ». Cette dernière revoie quant à elle à une mise en place de nouveaux modes de pilotage ou de régulations plus souples et éthiques fondés sur un partenariat ouvert et éclairé entre les différents acteurs. Son intérêt pour la gestion des affaires de la cité tient en ces termes que sont la transparence, la cohérence, la cohésion, la responsabilité, le discernement, la légitimité et la prévisibilité. Ces expressions trouvent également leur importance et doivent être appliquées dans des secteurs tels celui de la gestion des ordures.
Pour Jean-Marie Miosec « la gouvernance est un processus théorique qui s’inspire des modes de régulation en conviant à la négociation des partenaires choisis de niveau inégal»14 .Une bonne gouvernance donne lieu à l’institutionnalisation des politiques, programmes et stratégies de gestion urbaine qui permettent d’éliminer ou d’atténuer les problèmes qu’entraine l’urbanisation rapide.15 Ainsi partant de ces deux auteurs dont nous partageons parfaitement les points de vue, on note que la gouvernance en plus de favoriser l’émergence politique d’appropriation collective des projets , elle suggère un mode de gestion organisé sur la base d’une coopération, d’un partenariat entre une pluralité d’acteurs aussi bien publics que privés, mais aussi prend en compte les questions de la prévision. Elle s’oppose généralement à des termes comme gouvernement, administration publique qui décrivent une concentration de tous les pouvoirs aux mains des responsabilités politiques.
Parmi ces différentes acceptions de ce concept polysémique, nous traiterons celle liée de manière spécifique, à la gestion de l’espace urbain en l’occurrence le service de l’enlèvement des Ordures Ménagères. L’enjeu ressort surtout du développement excessif des villes mais aussi de l’implication de plus en plus complexe des acteurs dans la gestion des Ordures Ménagères. Ce faisant, la gouvernance urbaine évoque l’idée d’une gestion locale plus souple prenant en compte l’évolution des demandes des citoyens dans un contexte marqué par l’évolution, l’intensification des politiques de décentralisation. Il s’agit donc de l’implication et de la responsabilisation des citoyens dans la gestion transparente et efficace de leur ville dont la quantité des déchets ne cesse d’accroitre. Le déchet, du verbe déchoir, traduit la diminution de valeur d’une matière ou d’un objet jusqu’au point où il devient inutilisable en un lieu et à un moment donné (Pichat, 1995). L’ADEME (1994) quant à lui définit le déchet comme tout objet, tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substances, matériaux, produit ou, plus généralement, tout bien meuble abandonné ou que sont détenteurs destine à l’abandon. Bertolini (1990), lui définit le déchet comme un produit dont la valeur d’usage et la valeur d’échange sont nulles pour son détenteur ou propriétaire. Les déchets urbains sont constitués de déchets pouvant provenir des habitations et des alentours qui doivent être régulièrement traité dans l’intérêt de la propreté et la salubrité (ordures ménagère). Ils regroupent certains déchets des ménages, des artisans des administrations et des petits commerces, dont la nature ou la composition font qu’ils sont assimilables aux déchets des ménages. C’est donc toutes matières ou objets indésirables abandonnés sur la voix publique, même les cadavres d’animaux, bref une réunion de résidus hétérogène dont la gestion surtout en milieu urbain est une grande préoccupation. Ainsi de la carence d’une gestion formelle on assiste à la naissance et au développement du secteur informel. Le secteur informel : cette expression clé de notre sujet ne possède pas une définition unique. Ainsi pour Razafindrakoto16, le secteur informel est « l’ensemble de toutes les unités de production non agricole des ménages qui produisent au moins en partie pour le marché et/ou sans comptabilité écrite ou formelle. » Alors dans le cadre de la gestion des ordures, nous définition le secteur informel comme étant l’activité des charretiers et des récupérateurs. Autrement dit c’est la gestion des ordures menée par d’acteurs en dehors de la sphère des pouvoirs publics. Le caractère type de ce secteur est le non application d’une réglementation. En ce sens on remarque une nette opposition entre les le secteur informel et le secteur formel.

Objectifs DE RECHERCHE

Cette présente étude se réalise en deux grands types d’objectifs :
Objectif général :
Étudier l’apport et le rôle du secteur informel, les charretiers et récupérateurs dans la collecte et de la récupération des ordures ménagères envie d’un futur partenariat avec la commune de Mbour.
Objectifs spécifiques :
• Faire un état des lieux du service d’enlèvement des ordures ménagères dans la ville de Mbour
• Etudier les vraies raisons de la défaillance du système de la gestion des O.M de la ville de Mbour
• Evaluer la contribution du secteur privée dans la gestion des ordures ménagères de la ville de Mbour
• Evaluer la contribution des charretiers et des récupérateurs dans la gestion des ordures ménagères de la ville de Mbour.
Hypothèses de Recherche :
Le secteur informel de la gestion des ordures ménagères est un partenaire clé pour une offre optimale du service de la collecte des ordures aux citadins à Mbour.
La réflexion à ce sujet portera sur un certain nombre d’hypothèses spécifiques :
• Le système de gestion des ordures ménagères dans la ville de Mbour est défaillant
• La délégation du service à un privé ne règle pas la crise du secteur
• Le secteur privé contribue pour une petite part surtout dans la périphérie de la ville
• Le secteur informel assure la plus grande partie du service des Ordures Ménagères

Les enquêtes de terrain

En dehors de la documentation les données dont nous disposons, proviennent des observations faites sur le terrain. Cette étude de terrain s’est organisée en deux grandes temps ou phases.
D’abord nous nous sommes rendus dans un premier temps sur différents sites à Mbour. Sur ces lieux nous sommes témoins de scènes illustrant ces activités informelles : collecte et récupération mais aussi de traitement des ordures ménagères. Cette face préliminaire nous a aussi permis de faire la connaissance avec certains acteurs et de se familiariser avec le terrain. Puis dans une deuxième phase nous avons puis participés à la vie du groupe pour en tirer des informations. Cette façon de procéder est dénommée l’observation participante. Ensuite, pour une compréhension du comportement des individus et recueillir des informations concernant leurs qualités de vie et le type de travail qu’ils effectuent, nous avons utilisé les interviews à travers des guides d’entretien et des focus groupes. A partir desquelles nous avons écouté attentivement les différents acteurs du secteur et avons enregistré les gestes et réactions de l’observé quand c’est possible. Les guides d’entretiens ont été adressés aux différents intervenants (charretiers, autorités municipales, étatiques, privées et non gouvernementales) et le focus groupe s’est déroulé en trois quartiers différents où il était ciblé les groupes des jeunes et des femmes. Le choix des jeunes et des femmes tient de leur forte implication dans la gestion des ordures ménagères.
-Le déroulement des entrevues :
Dans la partie précédente nous avons pu mentionner que les intervenants dans la gestion environnementale sont nombreux. Il regroupe les acteurs communaux, étatiques, non gouvernementaux, des associations, etc. Ainsi nos premiers contacts sont les autorités communales. L’agent de la voierie nous a grandement servi en mettant à notre disposition un document sur la gestion des ordures ménagères à Mbour et nous a conseillé sur des personnes ressources à rencontrer. Nous nous sommes aussi adressés au secrétaire municipal qui en plus de l’entretien qu’il nous a accordé, mit à notre disposition le rapport de l’audit urbain de Mbour actualisé. Un document important dont nous avons pu nous procurer la version électrique sur le site de l’ADM. Cette collaboration des acteurs traduite par la documentation mis à notre disposition, tire ces raisons de la phase préliminaire où une relation de confiance s’est tissée.
Les enquêtes ont porté sur quinze questions semi-directes et durées en moyenne une demi-heure parce qu’elles sont accompagnées d’une prise de note simultané que nous retranscrivons après l’entrevue. A travers les différents rencontres nous avons vu la formulation de nos questions s’améliorer grâce à l’habitude mais surtout en raison de la personne rencontrée, ses aptitudes, sa maitrise du domaine, etc.
-Visite à la décharge des charretiers à sinthiou Mbadan :
Cette visite a été précédée d’enquêtes dans le but de savoir où les charretiers déchargés les ordures qu’ils collectent. Ainsi nous nous sommes adressés à d’anciens du métier. Les réponses de ces derniers et la documentation trouvée à la Mairie, nous ont donné une situation de la décharge. Mais pour trouver ce lieux, il nous fallut suivre une charrette remplie d’ordures sans qu’il soit informé de notre intention jusqu’à la décharge. Quant à la visite nous lui avons consacré deux jours d’observations avons de commencer les interrogations. Cela dans le but de connaitre les heures de pic de décharge des charrettes et des récupérateurs.
Cette visite consistera à faire une description de la décharge mais aussi une prise de photographie pour mettre en exergue les scènes de collette et de récupération des ordures.
Pour vérifier nos hypothèses, apporter des réponses à notre problématique et atteindre les objectifs fixés, nous nous appuierons sur une population cible par le guide d’entretien et d’enquête qui sera destinée, aux autorités municipales, aux ménages, aux charretiers et récupérateurs.
Ce travail visera à recevoir l’avis des acteurs, de la population sur le système de gestion du service d’enlèvement des Ordures Ménagères.
Cette étape est très importante pour la fiabilité des informations. Ainsi nous utiliserons des enquêtes à la fois quantitatives et qualitatives qui nous permettrons d’atteindre nos objectifs de recherche. Pour l’enquête qualitative c’est l’entretien qui sera utilisée et le focus group pour l’enquête quantitative

Technique et méthode d’échantillonnage

Pour l’échantillonnage, la technique peut être probabiliste (enquêtes quantitatives) ou non probabiliste car à ce niveau les interlocuteurs peuvent être identifiés et on pourra privilégiés les quotas. De ce fait dans le cadre de cette étude, nous avons recours à un guide thématique de focus group adressé aux ménages en vue d’avoir leur appréciation de l’offre du service des ordures ménagères et l’association des charretiers pour avoir une vision d’ensemble de leur métier. Cela en plus de nous permettre de gagner du temps, constitue une méthode pour recouper l’information donnée par les autorités municipales, les charretiers et les récupérateurs interrogés à l’aide du guide d’entretien et du questionnaire. Ces acteurs ont été interviewés par un guide d’entretien renfermant une vingtaine de questions semi-directes.

La taille de l’échantillonnage :

La taille de notre échantillon est constitué du cumule de l’effectif des différents acteurs rencontrés : Les focus group dans les quartiers Diamaguene1, Liberté2, Grand-Mbour et l’association des charretiers dont les effectif réunis sont respectivement : 30 ; 20 ; 15 et 30
Les guides d’entretiens quant à eux sont au nombre de 103 et sont ainsi répartis :
– 75 guides d’entretien aux charretiers ;
– 20 guides aux récupérateurs ;
-2 guides aux responsables des sociétés concessionnaires, UDE et SOTRABAT. Net ;
-2 guides aux autorités municipales, le Secrétaire Municipal et l’agent de la voirie municipale ;
-2 guides aux présidents des comités de quartier ;
– 2 guides aux acheteurs des matériaux récupérés à la décharge.
Cela fait au total un effectif de 198 dont 103 guides et 95 pour les quatre focus group.

Traitement de données

Après notre travail d’investigation nous passerons à la phase dépouillement et à l’analyse des informations d’entretien et d’enquête. Le traitement des informations sera rendu possible grâce à un certain nombre de procédés statistiques mais aussi à l’utilisation des logiciels comme :
• Word
• Excel
• Power point
Ces outils nous permettrons de faire la saisie, d’élaborer les tableaux et les graphiques.

Matériels et Logistiques

Nous mentionnons un encadrement de qualité dans une démarche innovante que le professeur Amadou DIOP nous a offert au centre GERAD. En effet, le professeur à mis une organisation permettant aux étudiants de travailler en groupe. En plus des ouvrages généraux qui traitent de nos thèmes de recherche, une salle climatisée avec le wifi accessible à tout étudiant sans condition, sont mis à notre disposition. Le professionnalisme était au rendez-vous car nous étions tenues à prendre un PV lors des réunions, des séminaires et à tour de rôle…, la disponibilité des doctorants pour discuter individuellement nous à beaucoup servit aussi. Enfin nous avons acheté des ouvrages comme L’Introduction à la géographie humaine d’Antoine Bailly, une collection d’ouvrages de Gabriel WORKMAN : La géographie urbaine, Les très grandes villes dans le Monde, …. pour élargir nos connaissances sur le thème de recherche.

le Diagnostic de la Ville

Le diagnostic est la première partie de ce mémoire et s’articule autour de deux chapitres. Le premier, particularité et analyse du territoire traite du fait urbain à Mbour, des contraintes liées au manque d’infrastructures routières et au développement spatial. Cela s’explique par la forte influence des routes et de l’espace dans la gestion des ordures ménagères. Le deuxième quand à lui s’occupe de l’organisation administrative de la commune et du budget dans la mesure où nous jugeons leurs implications fortes dans la gestion des ordures ménagères.

Particularité et Analyse du territoire

La ville de Mbour est de par sa position géographique et de la multiplicité de ses ressources allant du tourisme à la pêche en passant par différentes activités connexes, un joyau de la petite côte sénégalaise. Mbour et dans un sens large l’ensemble de la petite côte, est une sorte de passage obligé pour les touristes venant visiter le Sénégal. Ainsi les secteurs du tourisme, de la pêche, de la culture… ont fini de lui attester du statut de l’une des villes les plus attractives du Sénégal et des plus connues d’Afrique de l’ouest à travers le monde.
Créait dans les années 1955 pour loger une population de l’ordre de 8600, Mbour a vite vu sa population atteindre une croissance exceptionnelle(181825) en 200717. Cette croissance démographique galopante a de fortes conséquences sur la demande de service et l’organisation de l’espace. De ce fait, dès les années 1980, les contraintes liées à la demande de logements ont entrainé une périurbanisation dont le rythme est des plus soutenu du pays. C’est ainsi que des quartiers lotis naissent et évoluent, ignorant les procédures domaniales et normes urbanistiques en vigueur. Beaucoup de ces quartiers ont été à travers des opérations de régularisation insérés dans la ville légale par des autorités attributaires. A l’opposé des premiers, on trouve les quartiers non lotis, précaires qui se reconnaissent par leurs matériaux de constriction (cf. Photo 2 et 3). Ils sont caractérisés par des maisons en bois ou en tôles et un manque criard d’équipements et d’infrastructures du fait de leur spontanéité et des catégories sociaux qui y vivent. Ces dernières sont constituées de populations n’ayant pas l’accès aux lotissements administratives ou des autorités coutumières. Mais certains parmi ces habitants des quartiers précaires sont des habitants de la ville ayant vendu leurs parcelles et espèrent en avoir lors de prochaines phases de régularisation.
Ces différentes franges de la population offrent une mosaïque de comportements et de pratiques ayant de fortes répercutions sur la gestion des ordures ménagères en particulière et environnementale en générale. Pour venir à bout d’un tel problème, parmi les politiques de l’Etats, on cite en première ligne la décentralisation instaurée proprement le 22 Mars 1996. Elle consiste à un transfert de compétences aux collectivités locales. Cela dans une mission première de permettre une meilleure visibilité des problèmes en vue de leurs meilleures gestions.

La ville de Mbour : étude de situation

Le département de Mbour est l’un des trois départements de la région de Thiès. Cette dernière, la région de Thiès couvre une superficie de 6601 km2, ce qui équivaut à 3,35% du territoire national. La superficie de la région de Thiès est répartie de façon inéquitable entre ces trois départements comme suie : Thiès (1873 Km2), Tivaouane (3121 Km2) et Mbour qui a la plus petite part (1607 Km2).
Au plan régional Mbour se situe dans le territoire localisé entre 16°09 et 17°12 de l’altitude Ouest et 14°02 et 15°27 de la longitude Nord (cf. carte1). La ville de Mbour quant à elle est située à 83Km de Dakar, la capitale Nationale et à 73 km de Thiès, sa capitale régionale. Cette proximité avec ces villes principales combinées à sa localisation en bordure de mer, entre le Cap-Vert et la pointe de Sangamar lui confèrent une position stratégique viable pour son développement. Le département de Mbour peut être divisé en deux grandes zones :
– une zone centrale vers la partie Est de l’arrondissement de Sindia et de la totalité de l’arrondissement de Sessène ;
– une zone maritime composée des communes de Mbour et Joal-Fadiouth et la partie Sud de l’arrondissement de Sindia.
Considérée dans une échelle plus petite, la ville de Mbour est presque ceinturée par la communauté rurale de Malicounda du Nord ouest et au Sud-est. Sa partie Nord-est sud dans le sens des aiguilles d’une montre fait face à l’océan Atlantique (cf. carte2).
Par ailleurs grâce à ses plages la ville de Mbour représente un des centres névralgiques du développement de l’activité touristique du Sénégal. En outre ses échanges avec presque l’ensemble des localités du pays surtout avec Dakar par le biais de la Nationale n°1 (Dakar-Kaolack) qui la traverse confortent l’idée de sa position stratégique favorable pour son développement. Cette nationale n°1 qui travers la ville constitue un relai pour accéder à quatre pays que sont la Gambie, la République de Guinée, la République du Mali et la République de Guinée Bissau.

La ville de Mbour face à ses contraintes

La ville de Mbour (carte n°6) témoigne et symbolise l’urbanisation galopante au Sénégal. En effet, en quelques décennies, Mbour s’est étalée de la façon la plus spectaculaire et est devenue par ricochet l’une des villes sénégalaises qui a le plus fort croit urbain. Elle est la troisième ville du pays de par sa croissance après Dakar et Touba.
En réalité l’extension du tissu urbain de la commune de Mbour s’est faite de façon exponentielle. Cela a sans doute des contraintes car la croissance de la démographie qu’a suivie la multiplication des zones d’habitats spontanés ont exercé une forte pression sur le foncier. Cette pression se traduit en une consommation démesurée des surfaces cultivables de la commune et entame une large partie du territoire de la communauté rurale de Malicounda. Ainsi cette situation installe les deux collectivités dans un conflit permanent en matière d’utilisation des sols. Ce qui fait dire le cabinet CHARLE CABEX dans son diagnostic urbain dans le cadre des audits de l’ADM que Mbour et Malicounda représentent des exemples phares d’une interaction urbain-rural se traduisant par un conflit d’utilisation du sol qui évolue vers une confrontation des collectivités urbaines et rurales dont paradoxalement les logiques et les stratégies se concurrencent.18
Par ailleurs, au-delà du foncier, les contraintes peuvent être citées à l’envie vu la situation de nos collectivités. Dans ce sciage, on peut citer entre autres difficultés celle liée à la gestion des ordures ménagères, le manque d’équipements et d’infrastructures dont la voirie, etc. En effet, les quartiers spontanés, difficilement accessibles, constituent une contrainte pour l’évacuation des Ordures Ménagères mais aussi pour des secours éventuels en cas de catastrophes comme les incendies. Ainsi, l’accès difficile des camions de ramassages des ordures fait que le moyen de traitement des ordures dans ces quartiers reste l’enfouissement et l’incinération pour éliminer les ordures. Cela causes en dehors du risque de contamination de la nappe par infiltration de lixciviats, les accidents sur le réseau d’eaux de la sénégalaise des eaux (S.D.E). En clair certains habitants en creusant des trous pour enfouir les ordures percent par accident les tuyaux de la SDE.
Parmi les contraintes, la gestion des eaux usées est aussi une contrainte non loin négligeable. Le système d’assainissement collectif est quasiment inexistant dans la ville de Mbour. Ainsi à l’exception des quartiers Escale dont le réseau date du temps du colon et Thiocé Est qui est récemment branché dans le cadre du programme financé par l’union européenne(UE), les habitants du reste de la ville n’ont que la rue publique comme lieux d’exutoire de leurs eaux usées. Cette attitude constitue un grand risque environnemental et de santé publique car les citadins en contactes avec ces lieux pollués peuvent à leur tour être infectés. Pire les habitants dans leur recherche de solution à cette situation sont parfois amenés à creuser des fosses septiques non adoptés aux normes requises, les normes mises en place par l’organisation mondiale de la santé OMS. Le déversement des eaux usées dans la rue affecte profondément l’esthétique des quartiers. En effet, jusqu’en 2007, la ville de Mbour comptait un petit nombre de ménages disposant de fosses septiques, 0,73%19, pour l’évacuation des eaux usées et le pourcentage de ce qui ne dispose pas de latrines (26%) est très alarmant. La ville dispose d’un réseau d’évacuation des eaux de pluie d’une longueur de 700m qui relie le quartier Escale à la mer. Mais ce réseau laisse à désirer car la zone desservie est permanemment inondée après chaque pluie. Cela peut être expliquée soit une surexploitation du réseau soit par sa défectuosité car datant des décennies (depuis les colons). C’est en ce sens qu’une ville comme Mbour avec une croissance démographique et un étalement spatiale qui restent des plus dynamiques du pays, gagnerait à avoir un système collectif d’assainissement et d’un centre moderne d’épuration des eaux usées. Cela, pour éviter de futurs investissements pour la restructuration en ce domaine et qui nécessiterait des déguerpissements toujours couteux pour l’économie nationale. Les contraintes liées à l’aspect du relief qui aggrave les inondations dans certaines localités du pays telles la commune de golf20 Sud, ne sont ressenties à Mbour que dans le quartier Mbour Maure. A part ce cas identifié la commune est logée sur un terrain sableux assez nivelé.21 En ce qui concerne le manque d’infrastructures dont la route bitumée ne saurait ne pas être cité du fait de son implication multiple sur le fonctionnement des services (ordures ménagères) et le déroulement des secteurs d’activités sont énormes. Pour récapituler, le diagnostic de l’audit urbain fait dans le cadre du contrat de ville signé avec l’agence de développement municipal (A.D.M), stipule que l’état des équipements et des infrastructures dans la ville de Mbour est marqué par un délabrement avancé et le faible niveau d’entretien de ce patrimoine. La répartition spatiale des infrastructures témoigne un déséquilibre entre quartiers centraux et la périphérie. En effet, hormis la route nationale n°1 (Dakar-Kaolack), 5000ml et la route départementale (Mbour-Joal), 3500ml qui traversent la ville, celle-ci procède une voirie revêtue urbaine dont la dégradation est alarmante. Elle desserve les quartiers Escale, Onze Novembre et Tefesse, le reste de la ville étant constitué de routes sablonneuses. D’où les difficultés de circulation qui impactent fort la collecte des ordures par camions, l’accès d’une frange importante de la population aux structures de santé, le lieu de travail, etc. Néanmoins, il est à noter la volonté des autorités à changer cette situation, aussi timide soit-elle. Ainsi, le linéaire qui était de 12850ml en 1999, est actuellement à 22000ml22. Cette forte évolution est due à l’intervention du PAC mais aussi de la commune qui a construit sur fonds propres l’avenue Houphouêt Boigny au quartier Escale. Il s’y ajoute la construction de la voie bitumée aux quartiers Grand-Mbour sud, Thiocé-est, Darou salam et Santessou, mais aussi la voie d’interconnexion Nord (VIN) traversant les quartiers Baye Deuk, Santhe, liberté et Ocand. Cet investissement a amélioré la fluidité de la circulation dans la ville en diminuant les temps de concession et la pollution olfactive, sonore et environnementale qui s’en suive. Cependant cette maigre amélioration qui soulage la population, au lieu de son évolution, risque de partir en fumé au regarde de certain comportent tel les interventions de l’office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), la sénégalaise des eaux (SDE), etc. qui coupent souvent la voirie urbaine sans la rétablir et accélérant du coup sa détérioration (cf. carte3).

Particularité du paysage

La ville de Mbour à l’image des villes sénégalaises et de celles des pays en développement en générale est marquée par une urbanisation rapide. Cette dernière est induite par une croissance démographique forte due à un croit naturel de la ville et un exode massive de la population rurale. L’émigration de la population des campagnes vers la ville s’explique par la détérioration des conditions de vie, le dénuement de ces lieux. Cette situation est le résultat de la sécheresse des années 1970 et la crise économique qui s’en suivie impliquant la politique de restructuration dans les pays en développement PED.
Ainsi l’agglutination de ce nombre important en ville de population va avoir sans doute comme conséquence une demande forte en service et plus particulièrement le logement. La demande accrue en logement et les difficultés liées en son accès conduisent les protagonistes à chercher des conditions d’adaptation. Il s’agit pour la population en quête de lieux d’habitation de prendre au dépourvue l’administration communale en occupant l’espace sans les conditions préalables de planification. Cela affecte fortement le paysage urbain et entrainant même dès fois le déséquilibre du tissu urbain. La ville de Mbour du fait de plusieurs raisons est un creuset de ces problèmes et présente du coup un paysage urbain en fausse harmonie.
En effet, pour un voyageur qui traverse la ville par la route nationale n° 1, celle-ci laisse voir une harmonie et beauté digne des villes des pays développés (cf. photo1). Cette partie fait succédée un habitat de haut standing et un habitat résidentiel. Mais cet décore s’oppose avec le cadre intérieur (cf. photo2 et 3). En effet, l’intérieur de la ville communément appelé la périphérie est faite de nouveaux quartiers et est moins reluisante. Dans cette partie l’habitat n’a pas encore rompu avec son origine précaire (cf. photo4). L’habitat est essentiellement fait de paille, de zinc, donc de matériaux de récupération. Pourtant à travers divers opération de régularisation, les acteurs arrivent à corriger ce déséquilibre par le lotissement des lieux. La plus grande difficulté pour les autorités étant cependant d’y apporter les équipements et services de bases nécessaires pour le bien n’être des habitants. Ces nouveaux quartiers sont également caractérisés par un manque notoire d’infrastructures (cf. Carte3). Cette dernière fait un inventaire des équipements et infrastructures de la ville de Mbour. Des lors nous pouvons affirmer que la ville souffre d’un grand déficit surtout les infrastructures sanitaires. En réalité la ville de Mbour malgré sa population nombreuse ne dispose que d’un hôpital et les postes de santés dignes de ce nom ne sont pas importants en nombre. Nous allons particulièrement insister sur la route bitumée qui est inexistante dans ces quartiers (cf. carte3 et 4). A travers cette carte de la voirie urbaine de Mbour, on voit nettement qu’en dehors des quartiers centraux où l’on a les routes principales. Celles-ci aux nombre de 9 sont loin de satisfaire le trafic urbain de Mbour dont la majeure partie des quartiers sont parcourues de pistes non bitumées. Or si nous voyons la place capitale qu’elle occupe pour le ramassage des ordures par camion, l’on comprend aisément le passage rare des camions ou même l’inexistence de ceux-ci pour la collecte des ordures dans les dits quartiers. La ville de Mbour peut être divisée en quartiers répartis au nombre de 26. Ce morcellement de l’espace urbain de Mbour répond à des raisons non avouée lier aux enjeux et tendances politiques. Cette situation va fortement impacter sur la gestion de la ville en ce sens que pour réussir une bonne allocution des équipements il faut au préalable une identification de références spatiales utilisables et fonctionnelles. De plus pour une digne analyse intra-urbaine la disposition de données statiques fiables, significatives et comparables, est une nécessité. Eu égard à tout cela, l’ensemble des autorités communales gagnerait à piétiner l’intérêt personnelle de tout genre pour vu que se soit au profit de la population mbouroise.

Ces différentes parties de la ville ont un état de salubrité varié dont les explications premières sont le niveau de vie, la politique municipale, le comportement des habitants lié au manque d’urbanité pour certains, etc.

Etude Démographique et spatiale de la ville de Mbour :

Les aspects tels que la démographie et le cadre spatial ont un rapport direct avec les politiques de gestion des villes. Les programmes de planification ou la prévision des dirigeants de nos villes se trouvent complètement dépasser quand la démographie et l’étalement urbain atteint un certain degré. Dans le cadre précis de la gestion des ordures la démographie nombreuse et le manque d’équipements du fait de l’évolution spatiale sont entre autres facteurs cités comme ceux qui causent le plus de problèmes. D’où la nécessite de leur étude pour une meilleure analyse du sujet.

L’évolution de la démographie :

La croissance démographique en principe s’explique par deux facteurs principaux que sont : l’apport migratoire et le croit naturel. La ville de Mbour en raison de plusieurs facteurs parmi lesquels la proximité avec les villes de Dakar et Thiès combiné à la multiplicité de ses ressources mais aussi de la jeunesse de sa population, bénéficie des deux phénomènes. S’agissant de l’immigration, il faut signaler que la ville a connu depuis sa création une multitude de vagues migratoires dont le solde est positive. Cette forte immigration de population dans la ville surtout vers les années 1970 est causée par les années de sécheresse en cette période. Cela a entrainé le départ des ruraux des campagnes vers la ville pour gagne leur vie. La ville de Mbour par sa position de relais vers les grandes villes, Dakar et Thiès, réussit à freiner définitivement la progression d’un bon nombre de migrants vers ces villes. Les migrants sont convaincus de rester grâce à la vie moins chère, aux activités de la pêche, du tourisme, du commerce, etc. qui leur permettent de gagner de l’argent. Ainsi mis à part les arrivées timides des années antérieures, la période 1966 et 1988, a connu d’intenses mouvements migratoires. C’est à partir de cette période qu’on a noté la population mbouroise se doubler tous les 10 ans puis se quadruplée en passant de 18600 à 76751 habitants en 1980. Cette évolution fulgurante va se modérer les 20 dernières années soit de 1980 à 2000 selon la Direction de la Statistique et de la Prévision(D.P.S). Cette source estime la population de la ville de Mbour à 187520 habitants en 2008, soit une population additionnelle 110769 sur celle de 1980. En ce sens si les mêmes faits se maintiennent, la ville dépassera largement la barre des 200000 habitants atteignant 232296 habitants à l’horizon 2015. Donc il est clair que même si la croissance démographique de la ville de Mbour connait une faible baisse, son dynamisme reste important comme en atteste la courbe d’évolution de la population de la commune (figure 1).
Cette croissance exponentielle de la population de la commune de Mbour que la courbe d’évolution traduit fidèlement, cache des réalités. En effet, il apparait nettement que la population de la ville a connu une évolution très lente jusqu’à vers les années 1970. A partir de cette date le dynamisme démographique de la ville a pris une allure rarement égalée. Cet état de fait suscite en nous une interrogation relative aux forces motrices du dynamisme démographique. Comme il est mentionné en début de cette partie, les années 1970 ont coïncidé avec une sécheresse rendant la vie dans le milieu rural très difficile. Cela à enclenché un grand mouvement des ruraux vers la ville où les espoirs de trouver du travail était plus grands. De ce fait, l’on est en droit de penser qu’une ville comme Mbour, du fait de sa position géographique et des nombreuses ressources qu’elle dispose, puisse être vivement sollicitée par les campagnards à la recherche de meilleures conditions de vie. Est-ce-que se sont ces derniers qui seraient à l’origine de la forte démographie de la ville de Mbour ? Voila une question très importante dont la courbe de la figure1 ne nous aide pas à trouver une réponse claire. Les manquements de cette courbe relève du non disponibilité des données liées à la part de l’immigration dans la population de Mbour. Mais en s’appuyant sur les possibilités de trouver du travail qu’offre la ville de Mbour, on peut affirmer sans grand risque de se tromper que le pourcentage des immigrés à Mbour reste forte et qu’ils contribuent grandement au dynamisme démographique. Cependant Mbour par la jeunesse de sa population, à l’image des villes du littoral sénégalais tire une grande partie de sa démographie de son croit naturel. Là aussi les données obtenues à l’Agence National de la Statistique et de la Démographie (ANSD), ne nous ont pas permis d’avoir le pourcentage du croit naturel de la population.
Par ailleurs la ville comparée au département concentre la presque totalité de la population de celui-ci car elle renferme 71,8% de la population totale (cf. Tableau1)
Le tableau1 vient conforter l’idée du dynamisme démographique de la ville en montrant sa grande part dans la population du département. En plus les estimations de 2006 faites par la Direction de la prévision et de la Statistique (DPS), sur la population de la commune de Mbour, font état d’un accroissement annuel de 3,6%. Ce taux plus modéré par rapport aux décennies précédentes n’est pas négligeant si on le compare au niveau national. En outre le dynamisme démographique de la ville est animé par certain quartier dont la population est plus nombreuse (cf. carte5).

L’évolution spatiale :

Depuis sa création la ville de Mbour n’a pas cessé de déverser ses tentacules vers son hinterland, d’où l’augmentation continue de sa superficie dont la limite avec Malicounda est non précise est source de litige. Cette évolution c’est opérée selon une étude du cabinet CABEX SARL à la demande de l’Agence de Développement Municipal (A.D.M), en quatre phases successives.
La première phase concerne le site originel, situé sur le littoral où s’étaient installés les premiers arrivants. Ces derniers selon la tradition orale furent les sérères dont l’ancêtre, chercher une terre plus sécurisée et apte à l‘agriculture. Ils eurent comme premiers voisins les Socés venus de la Casamance et de la Guinée Bissau et dont une certaine légende attribut l’appellation de la ville Mbour qui fait allusion à leur lieux d’origine BUUR. Apres les ethnies sérères et Socés, les Lébous constituent la troisième ethnie à s’installer sur les lieux, précisément à gandiane. Ces premiers occupants verront leur aménagement profondément modifié avec l’arrivée des français en 1922. C’est ce réaménagement qui constitue le début de la deuxième phase.
Cette période qui va de 1922 à 19945 correspond avec l’installation de l’administration coloniale et va donner à Mbour une nouvelle structuration. Cette structuration a suivi les opérations de déguerpissements qui contraignent les premiers habitants à vaquer leurs lieux d’installations au profit du colon. Ainsi vont naitre à l’Est les quartiers Mbour Sérères 1 et 2 créés par les sérères chassés de l’Escale. Mais aussi à l’Ouest, les Socés fondent les quartiers Thiocé ouest et Santessou. Les Lébous à l’image de leurs cohabitant se migrèrent au Nord de l’Escale et y créé TEFESS. C’est dans situation mouvementée que les Toucouleurs attirés par les richesses économiques de la ville en devenir, créèrent le quartier Mbour toucouleur. Cette extension spatiale ira crescendo avec des événements nouveaux dont les aménagistes ont qualifié de nouvelle phase, la troisième du genre.
Cette troisième phase qui débute en 1946 suivra son cours jusque vers les années 1976. Elle s’explique toujours par les flux migratoires comme en atteste la naissance de nouveaux quartiers parmi les quels Darou salam. Ce quartier serait créé par un migrant, chef religieux venant de Saint Louis. Il est actuellement le quartier le plus peuplés de Mbour avec un poids démographique de l’ordre de 22000 habitants (RGPH, 2002). Les maures arrivaient dans cette période vont copier les appellations ethniques en surnommant leur quartier Mbour maure23. La fin de cette phase qui coïncide avec les multiples difficultés des années 70, allant de la sécheresse à l’augmentation du baril du pétrole, est caractérisée par la densité de mouvement migratoire. Ainsi l’immigration qui se faisait sentir par la création d’un ou deux quartiers va presque dans tous les sens à l’exception de la direction ouest bordée par l’Océan Atlantique. A cet rythme il est raisonnable également de parle donc d’une quatrième phase.
Cette dernière phase qui débute de 1977 à nos jours, est caractérisée par une consommation exponentielle de l’espace espace communale. En effet la poursuite de la croissance aréolaire des quartiers centraux : Thiocé est et ouest, Téfess et Onze Novembre aura comme conséquence la naissance de quartiers comme Diamaguene 1 et 2, Medine, Santhie, les chateaux d’eaux Nord et Sud, Grand Mbour, ocand, etc. Cette implantation de quartiers peut aussi s’observer à travers l’évolution de la superficie de la ville mais aux à travers l’augmentation du nombre de parcelles au fil des années. Il faut remarquer qu’avec 522’9ha en 1978, la superficie communale s’étale au point que les prévisions statiques sont dépassées. Car depuis elle s’élève à 845,5ha en 1989 pour atteindre 1725 ha en 1999 (cf. carte 6).
Ce chapitre s’intéresse aux autorités et l’ensemble des acteurs de la ville en revisitant leurs rôles dans la gestion administrative. Il parlera naturellement des ressources que la ville de Mbour dispose pour son fonctionnement. En clair il s’interroge sur l’organisation administrative de la commune mais également s’interroge autour du budget communal.

Organisation administrative de la commune :

La ville de Mbour à l’instar des villes du Sénégal se confond à la commune même si une telle définition trouve des limites. Ainsi à la tête de la commune se trouve l’équipe municipale avec le Maire comme chef d’orchestre. L’Etat dans le cadre de la déconcentration y est représenté par le préfet qui joue également beaucoup à la bonne marche de la commune. La commune est cependant divisée en quartier dont le nombre (vingt six) n’est pas partagé par tous car les limites des quartiers restent non précises. En plus avec l’étalement qui se poursuit de nouveaux quartiers naissent. Mais la délimitation non précise de la commune en quartier n’est qu’une petite goutte pour le problème des limites.

Les limites de la commune :

L’évolution spatiale rapide de la ville de Mbour et le besoin accru en espace qui s’y ajoute pour le développement des infrastructures économiques, administratives et sociales connaissent deux grandes contraintes. Ces dernières sont d’une part naturelles et d’autre part d’ordre anthropique. Les contraintes d’ordre naturelles s’expliquent par le simple fait que la ville ne puisse pas se développer vers l’ouest du fait d’une limite naturelle, la mer. Par ailleurs, il faut signaler que cette limite naturelle, la mer pourrait être surpassé grâce à une technologie développée permettant de coloniser une bonne partie de la mer comme se fut le cas aux pays bas. S’agissant des contraintes humaines limitant l’expansion de la ville, on peut citer au premier plan la contrainte liée à la présence de la commune rurale de Malicounda. Pour cette limite également nous lui souhaitons une vie éphémère du moment où pour les mêmes raisons voire moins même des villes ont vue leurs périmètre élargi par des lois et décrets. En guise d’exemple on cite le décret n°78 du 9 Mai 1978, qui a élargi les limites de la commune de Thiès pour des raisons similaires24. Toutefois, la nature ayant horreur du vide, la ville s’est étalée vers son arrière pays comme en atteste l’évolution de sa superficie passée de 1292 ha à 6830ha. Ainsi les villages environnants ont été phagocytés par la ville et y constituent de fait une enkyste car dans le périmètre urbain on dénote des activités purement rurales. Cette situation peut être considérée comme une simple transition du moment où la persistance des besoins en logement, l’espace agricole finit par cédé complètement à l’habitation à travers des séances organisées ou non de lotissements. Cela pose naturellement des problèmes énormes aux ruraux qui doivent désormais s’adapter ou disparaitre. A cet effet, le secteur informel leur est grandement ouvert pour plusieurs raisons. Ce secteur ne nécessite pas une formation pour l’exercice du métier et plus il n’est pas besoins de respecter toutes les formalités administratives pour être élus. Ainsi ces nouveaux citadins s’illustrent dans les activités telles le commerce, conducteurs de charrettes, laveur de voiture, les métiers domestiques, de façon générale dans le petit métier.

Les acteurs de la ville :

Depuis sa création à la date du 1er Décembre 1926, par l’arrêté général de la même date25, la petite bourgade, Mbour était commandée par le chef de la subdivision, le français Alexandre. Ce dernier assuré en plus de ses fonctions de commandant, la mission d’officier de police. C’est en 1927 que fut inaugurée la résidence du commandant actuel placement de la préfecture. L’histoire nous renseigne que c’est par l’arrêté n° BG 152 du 12 Janvier 1927 du gouverneur de colonies que furent nommés les premiers membres de la commission municipale de la commune mixte de Mbour créée, cependant par arrêté général du 14 Décembre 1929, fut rectifié les modalités (Source : Archives Nationales du Sénégal)26. Des les indépendances on note un changement des modes de désignation des représentant de l’Etat.
– LE MAIRE :
D’emblé avant l’histoire des Maires de la ville, il serait important de revisiter les compétences de la commune. Ainsi le recueil des textes de la décentralisation en son article 88 stipule en ce sens que le conseil municipal (le Maire en tête) règle par ses délibérations les affaires de la commune. En clair, il assure à l’ensemble de la population, sans discrimination, les meilleures conditions de vie. Il intervient plus particulièrement dans le domaine de la planification et de la programmation du développement local et de l’harmonisation de cette programmation avec les orientations régionales et nationales. Depuis son accession au titre de commune, plusieurs Maires se sont succédé à la tête de la commune.
Le premier administrateur-Maire fut Monsieur AMARA DABO, assisté d’une commission municipale composé de membres titulaires et de membres suppléants. Les changements enregistrés s’inscrivent dans une dynamique progressive et irréversible.
La commune de Mbour depuis les lois de la décentralisation du 22 Mars 1996 est devenue commune de pleine exercice avec à sa tête un Maire. Celui-ci est élu par le conseil municipal au suffrage universel direct. Le Maire est assisté par un groupe au sein duquel le secrétaire municipal. Il a en charge les services de l’administration de la mairie et il est supposé devoir assurer la transparence dans la gestion communale. Le secrétaire général est à son tour assisté dans le travail par les chefs de services et les employés municipaux. Dans le cadre de la déconcentration, l’Etat y est représenté par le préfet. Ce dernier est un fonctionnaire nommé par le président de la république. En dehors du cercle des acteurs municipaux et représentant de l’Etat, on note la présence de la société civil et des organisations non gouvernementales (O.N.G).
En 2002, le bureau municipal était composé du Maire et de neuf conseillés et l’équipe municipale de deux adjoints et le Secrétaire Municipal. Quant au conseil municipal il comptait un effectif de 66 membres (Journal de la commune, n°0003 Mars 2002).
L’actuelle équipe municipale fonctionne à peu près avec les mêmes effectifs. Il vient d’entamer un deuxième mandat depuis les élections locales de Mars 2014.
– LE PREFET
Il donne son approbation après contrôle de la légalité pour que le conseil puisse donner son avis. Le préfet peut émettre des vœux, par écrit, sur toutes les questions ayant un intérêt local, notamment sur celle concernant le développement économique et social de la commune.
Le préfet administre le département et il est par la même occasion le représentant du président de la république et du gouvernement. Le préfet est nommé par décret prononcé lors du conseil des ministres. Il est chargé de veiller à l’application des lois et règlements, de coordonner  l’activité de tous les services publics dans la préfecture, de contrôler la gestion des crédits mis à sa disposition. Ainsi pendant le vote du budget il peut être présent pour contribuer au dialogue. Après le vote du budget il doit veille au principe d’équilibre et de priorité avant d’approuver celui-ci. Il est tenu informer de l’état d’avancement des travaux et des actions financées par la commune ou réalisées avec sa participation (recueil de la décentralisation article 88).
LA SOCIETE CIVILE :
Il est compose d’un ensemble d’acteurs allant du citoyen, des associations de quartier, des groupements, des ONG, etc. qui s’active pour le développement de la localité. A Mbour on dénote la présence d’une société civile active. Cette activité se manifeste à travers leur implication dans le développement de la commune dans les secteurs comme le commerce, l’environnement par la collecte des ordures, la transformation de produits halieutiques, etc. Cette classe participe également au contrôle de la gestion de la ville. En effet il peut arriver que la municipalité néglige certains secteurs et que la société civile lui en rappelle vite de l’importance. En 2014 par exemple quand les camions de la mairie ne se faisant plus sentir et que certaines populations se débarrassaient de leur ordure par incinération faute de moyens pour louer les services d’un charretier. Cette situation avait transformée l’environnement de la ville surtout le soir difficile à vivre car l’air étant irrespirable. C’est encore une fois la société civile qui s’est levé comme un seul homme pour rappeler la Mairie à l’ordre en revendiquant son droit le plus absolu.

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Table des matières

INRODUTION GENERALE
I CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1. Contexte
2. Justification
II. POROBLEMATIQUE
2.1. Problématique proprement dit
2. 2. Définition et analyse conceptuelle
2. 3.Objectifs DE RECHERCHE
III-METHODOLOGIE
3.1 Recherche bibliographique
3.2. Revue documentaire
3.3 Les enquêtes de terrain
-Le déroulement des entrevues
-Visite à la décharge des charretiers
a)Technique et méthode d’échantillonnage
b) La taille de l’échantillonnage
3.3 Traitement de données
3.4 Matériels et Logistiques
PREMIERE PARTIE : le Diagnostic de la Ville
Chapitre 1 : Particularité et Analyse du territoire
1.1La ville de Mbour : étude de situation
1.3 Particularité du paysage
1.4 Etude Démographique et spatiale de la ville de Mbour
1.4.1 L’évolution de la démographie
1.4.2 L’évolution spatiale
Chapitre 2 La gestion administrative de la ville de Mbour 
2.1.2 Les acteurs de la ville
2.2 Le budget communal
2.2.2 Analyse de la situation financière
DEUXIEME PARTIE : Un focus sur la gestion des O.M
Chapitre 1 : Le cadre théorique et la revue des différentes techniques de gestion des O.M au Sénégal
1.1-Le cadre théorique
1.1.1 Le Cadre institutionnel
1.1.2 Le Cadre législatif
1.2 Les différents modes de gestion des ordures possibles
a)Une régie directe
b) Une régie autonome ou régie à autonomie financière
a) La concession
b) L’affermage
c)La gérance
d) La prestation de services
e)La régie intéressée
1.2.3 La gestion mixte
Chapitre 2 : Gestion des déchets à Mbour 
2.4 La participation du privé :
2.4.2 La collecte gérée par le secteur informel
2.4.3 Le transport et le mode de traitement :
TROISIEME PARTIE : Analyse et conclusions
Chapitre 1 : L’Examen de la contribution des secteurs formel et informel
1.1 Examen de la contribution du secteur privé formel
1.2 Examen de la contribution du secteur informel
1.2.1 Le contexte d’émergence de la décharge de Sinthiou Mbadane
1.2.2 La part des charretiers
1.2.3 La part des récupérateurs
Conclusion partielle
Chapitre 2 : Comment travailler avec le secteur informel des ordures
2.1 Intervention sur le secteur informel
2.2 La relation avec le secteur privé
2.3 Le rôle de l’Etat
Conclusion partielle
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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