L’évolution du paradigme du rétablissement à travers ses définitions

L’évolution du paradigme du rétablissement à travers ses définitions

Problématique

Les maladies mentales représentent un des grands fléaux de notre société et constituent l’une des principales causes d’incapacité dans le monde (Organisation mondiale de la santé, 2001). Tous les Canadiens sont directement ou indirectement touchés par la maladie mentale (Gouvernement du Canada, 2006), soit parce qu’ils souffrent eux-mêmes de la maladie ou qu’un membre de leur famille, un ami, un collègue de travail ou bien une connaissance en est atteint. Au Québec, une personne sur six sera touchée au cours de sa vie par la maladie mentale (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2005) et 31 % d’entre elles seront susceptibles d’avoir un diagnostic de maladie mentale grave (Hôpital Louis-H. Lafontaine, 2009). De plus, la maladie mentale ne fait aucune discrimination quant à l’âge, la scolarité, la classe sociale et la culture. Personne ne peut donc se croire à l’abri des maladies mentales (Santé Canada, 2002). Même si la maladie mentale touche chacun d’entre nous, la société marginalise ceux et celles qui portent un tel diagnostic. Plusieurs personnes n’ont pas la chance de pouvoir exploiter leurs habiletés, ni l’opportunité de les mettre au service de la société (Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2003).

Pourtant, beaucoup de personnes vivant avec un problème de santé mentale sont capables et ont besoin d’apporter leur contribution à la vie sociale. Malheureusement, plusieurs en sont privées à cause des préjugés tenaces les excluant de leur communauté (Martin & Johnston, 2007; Stuart & Arboleda-Florez, 2009). Elles ont non seulement à accepter d’avoir une maladie mentale et de vivre avec toutes les souffrances et les contraintes que cela suppose, mais elles ont aussi à faire face à une société pour laquelle la maladie mentale est taboue. Tout cela a un impact non seulement sur l’individu atteint, mais aussi sur ses proches, sa famille et son travail (Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2003). En santé publique, les maladies mentales représentent un problème majeur causé d’abord par son incidence élevée et par la diversité des services et des ressources nécessaires pour aider les personnes vivant avec une telle maladie (Direction générale de la santé publique du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 2003).

Elles occasionnent des coûts sociaux considérables tant sur les plans personnel et humain que dans l’organisation des services de santé et du travail. En 1998, les maladies mentales représentaient un fardeau économique de quelque 7,9 milliards de dollars en matière de soins de santé (Association Canadienne pour la santé mentale, 2009) et ce fardeau ne fait que s’accroître avec les années (Santé Canada, 2002). De plus, au plan économique, les coûts sont élevés en raison des pertes de productivité que génèrent les maladies mentales et des coûts des soins de santé (Santé Canada, 2002).

Afin d’aider et de soutenir davantage les personnes qui vivent avec une maladie mentale, le Québec s’est doté d’un Plan d’action en santé mentale (PASM) en 2005. Ce plan a comme objectif de faciliter la participation active de la personne à la vie en société et vise le développement de moyens suscitant l’espoir chez cette clientèle (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2005). Toutefois, même si le rétablissement est l’un des six principes directeurs du PASM 2005-2010, et que ce plan priorise le mieux-être de la personne dans sa globalité, un certain flou persiste face à ce concept, et ce, malgré les efforts consentis pour le clarifier et le définir.

Dans le PASM 2005-2010, le rétablissement est décrit comme étant la croyance dans les capacités de la personne à prendre le contrôle de sa vie et de sa maladie (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 2005). Dans cette perspective, le rétablissement invite à soutenir les personnes atteintes d’une maladie mentale en les aidant à réintégrer leur rôle en société, et ce, malgré l’existence de symptômes ou d’handicaps. Même si le PASM accentue l’importance du rétablissement en tant que cadre d’organisation des services, d’autres orientations ministérielles (par exemple, un cadre de référence pour promouvoir le rétablissement) s’avèrent nécessaires afin de préciser les orientations découlant du PASM, notamment dans un contexte où une pluralité de définitions à l’égard du rétablissement est documentée dans les écrits.

Le concept de santé mentale La santé mentale joue un rôle important sur le bien-être de chaque personne (Organisation mondiale de la santé, 2001). Il est important de préciser que le concept de santé mentale représente bien plus que seulement l’absence de maladie, malgré le fait que de nombreuses personnes l’associent à celui-ci (Direction de santé publique, 2005). En fait, la santé mentale est la capacité qu’a chaque personne à utiliser ses fonctions mentales de façon efficace (Direction de santé publique, 2005), c’est-à-dire à ressentir, à penser et à agir de manière à augmenter son niveau de bonheur et de bien-être, et à relever les défis auxquels elle est confrontée. La santé mentale est évoquée à travers un sentiment de bien-être émotionnel et spirituel qui permet à la personne de se réaliser, de surmonter les tensions normales de la vie, d’accomplir un travail productif et fructueux et de contribuer à la vie de sa communauté (Organisation mondiale de la santé, 2001, 2007). Ce n’est pas un concept statique, car la santé mentale fluctue au fil du temps et d’une façon non linéaire, et ce, tant pour les personnes ayant une maladie mentale que pour toutes autres personnes.

La santé mentale est d’une grande valeur et exerce une certaine fonction protectrice. Elle aide à freiner l’apparition de la maladie mentale et atténue les conséquences du stress et des ennuis quotidiens (Commision de la santé mentale du Canada, 2009). Elle permet aussi à la personne de faire face aux exigences et aux défis de la vie quotidienne. Il va sans dire que la santé mentale est une ressource précieuse qui n’a jamais fini de se développer. Afin d’être en bonne santé mentale, la personne doit s’engager dans des activités productives, des relations gratifiantes avec autrui et développer une bonne capacité d’adaptation aux changements et à l’adversité (Direction de santé publique, 2005). Toujours dans le but de se maintenir en bonne santé mentale, la personne travaille au maintien et à l’augmentation de son estime d’elle-même. Cela implique qu’elle est capable de se questionner sur son identité et sa valeur de même que de développer ses compétences personnelles et sociales afin d’être mieux.

Les connaissances acquises lui donnent une certaine sécurité qui lui permet plus d’autonomie et de meilleures relations interpersonnelles (Direction de santé publique, 2005). Certains facteurs individuels, psychologiques et sociaux tels l’emploi, l’éducation, le logement, le revenu, le soutien social, ou le stress peuvent avoir une certaine influence sur la santé mentale d’une personne (Commision de la santé mentale du Canada, 2009; Organisation mondiale de la santé, 2001). Pour les personnes qui vivent avec une maladie mentale, le fait de recouvrer un certain niveau de santé mentale constitue une étape essentielle du processus de rétablissement et de l’atteinte du bien-être. On peut donc, malgré un diagnostic de maladie mentale, avoir une bonne santé mentale ou espérer la retrouver. En d’autres termes, une personne ayant un problème de santé mentale peut arriver à éprouver un sentiment de bien-être, et ce, en dépit de la maladie (Commision de la santé mentale du Canada, 2009).

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Table des matières

Résumé
Remerciements
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Introduction 1
Chapitre I Problématique
Chapitre II Recension des écrits
Le concept de santé mentale
Le concept de santé mentale positive
Le concept de maladie mentale
Historique, définition et dimensions du paradigme du rétablissement
L’évolution du paradigme du rétablissement à travers ses définitions
Historique du rétablissement
État et processus du rétablissement
Le rétablissement selon une vision scientifique
Le rétablissement selon une vision basée sur les
conceptions des personnes utilisatrices de services
Les dimensions du rétablissement
La redéfinition et l’expansion du soi
Le processus de deuil
Le processus de découverte d’un nouveau soi
La relation à l’espace temporel
L’espoir
La spiritualité
Le pouvoir d’agir
Un processus
Un construit
La transformation du sentiment d’impuissance
Le pouvoir d’agir en tant qu’engagement
La relation aux autres
Relation avec la famille
Relation avec les pairs
Relation avec les intervenants
Relation avec les services de santé et de soutien
Approche conceptuelle et théorique en sciences infirmières
Le paradigme de la transformation
La théorie intermédiaire du caring de Watson
Les concepts centraux
La personne
Le soin
L’environnement
La santé
Les processus de caritas cliniques
Chapitre III Méthodologie
Échantillon
Caractéristiques des participants à l’étude
Méthode
Choix de la méthode
Approche phénoménologique
Approche phénoménologique herméneutique
Approche de Van Manen : Instruments de recherche, collecte et analyse des données
Se tourner vers un phénomène qui nous intéresse sérieusement
Examiner l’expérience telle qu’elle est vécue et non pas telle qu’elle est conceptualisée
Réfléchir sur les thèmes essentiels qui caractérisent le phénomène
Analyse des données
Décrire le phénomène par l’art d’écrire et de réécrire
Maintenir une relation pédagogique forte et orientée par rapport au phénomène
Équilibrer le contexte de la recherche en considérant les parties et le tout
Considérations éthiques
Chapitre IV Résultats
Signification donnée à la santé mentale
Structure hiérarchique liée à la santé mentale
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Signification donnée au rétablissement
Structure hiérarchique liée au rétablissement
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Liens entre la santé mentale et le rétablissement
Structure hiérarchique liée aux liens entre la santé mentale et le rétablissement
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Chapitre V Discussion
Signification donnée à la santé mentale
Santé mentale et maladie mentale
Discussion des principaux résultats liés à la signification
donnée à la santé mentale
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Signification donnée au rétablissement
Rétablissement et guérison
Discussion des principaux résultats liés à la signification
donnée au rétablissement
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Recoupements entre la santé mentale et le rétablissement
Discussion des principaux résultats liés aux recoupements entre la santé mentale et le rétablissement
Niveau primaire
Niveau intermédiaire
Niveau supérieur
Liens des résultats avec la théorie intermédiaire du caring de Watson
Implications pour la pratique infirmière
Recommandations pour la recherche en sciences infirmières
Forces et limites de l’étude
Forces de l’étude
Limites de l’étude
Conclusion
Références

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