L’évolution de l’enseignement de l’espagnol en France à travers la pédagogie

Les débuts de l’enseignement de l’espagnol sur le territoire français

L’influence de la littérature espagnole sur la littérature française pendant la période classique est notable et participera à l’introduction d’œuvres didactiques de l’espagnol sur le sol français. Pour tenter de comprendre une telle irruption littéraire dans notre enseignement , il est essentiel d’évoquer dans un premier temps cette influence littéraire espagnole sur les œuvres françaises et d’en comprendre les motivations. D’après les recherches effectuées par Matthieu Verrier à l’Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle, la volonté manifestée par les traducteurs français de reproduire la pensée littéraire espagnole est poussée à la perfection et reflète un certain désir de rivalité littéraire en réponse aux conflits politiques qui les fait se confronter. En ce sens, bien que la démarche relève d’une forme d’admiration totale pour la littérature de leur voisin, en traduisant leurs œuvres dans la plus grande précision, les traducteurs français laissent montrer qu’ils maîtrisent les écrits de leurs rivaux influents à travers une modification de la langue.
A nouveau, nous observons à quel point les relations politiques déteignent sur la littérature et les échanges entre les deux pays. Malgré cette lutte incessante, la France doit bien reconnaître à l’Espagne la qualité de sa plume lorsqu’elle traduit, adapte ou encore s’inspire de grands succès, tels que le Dom Juan ou le festin de Pierre de Molière, publié en 1665. Cette œuvre est inspirée de l’œuvre El Burlador de Sévilla y convivado de piedra de Tirso de Molina, imprimée en 1630, quelques années après ses premières représentations.
Malgré l’existence de nombreuses œuvres espagnoles traduites en français, il est opportun de souligner que c’est de cette influence culturelle espagnole, liée au contexte politique et social de la France, que naîtront les premiers écrits didactiques de la langue en France. En effet, les mariages entre les rois de France et Autriche, les échanges commerciaux, la diffusion de la littérature dans notre pays durant le siècle d’Or, mais aussi les guerres qui opposent les deux couronnes, jouent un rôle d’influence important dans la publication de premières œuvres conçues spécialement pour l’apprentissage du castillan.

L’adolescent et son rapport au numérique en classe d’espagnol

Afin de développer l’autonomie de l’élève adolescent, il faut dans un premier temps comprendre la figure complexe du lycéen qui ne cesse d’évoluer. Les adolescents d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux des cinq dernières années. De la même manière, ils ne seront, non plus, aucunement comparables à la génération des cinq prochaines années. L’ère numérique évolue et les générations s’adaptent. Les ados deviennent alors des hypers-connectés et, inévitablement, cela a des conséquences sur leur mode d’apprentissage, leur concentration et leur autonomisation dans le cadre scolaire. Dans une conférence dédiée à la mutation des adolescents, intitulée Nos ados, les comprendre, les aider le psychiatre et praticien spécialisé dans le domaine de l’adolescence difficile ; Xavier Pommereau en parle. Dans un premier temps il expose l’idée d’une société actuelle marquée par deux aspects qui sont, la consommation et l’absorption de données. Pour comprendre le phénomène de l’adolescence et l’expliquer au mieux, il établit donc en premier lieu un lien avec l’action de consommer. Pour cela, il réalise une définition étymologique du verbe « consommer » qui vient du latin « consummare » qui ne représente en aucun cas l’action de consommer telle que nous la connaissons, mais celle de détruire, d’achever. Selon lui, il serait alors plus adapté de relier cette société de consommation avec l’action d’ingurgiter, d’absorber des données ou bien des informations quelconques. Néanmoins, il insiste sur le fait que cette action d’absorber se fait sans que la personne n’en ressente le besoin, ni l’envie. Nous pouvons prendre l’exemple des publicités que le consommateur reçoit constamment, dans la rue, à la télévision, sans en éprouver le besoin. Les adolescents étant très exposés aux écrans mais aussi à l’action de consommer, deviennent alors victimes de ce phénomène et développent des troubles de consommation. Il est aisé de constater une homogénéisation dans les lycées auprès des jeunes filles par exemple ; elles sont grandes, fines, les cheveux raides et longs, elle soignent une apparence partagée qui est véhiculée par des images que l’on peut retrouver sur les réseaux sociaux et qui représentent des paradigmes. Les adolescents s’imprègnent alors des images sans limites. La consommation que décrypte ce psychiatre passe alors par la nourriture, auquel cas et dans les conséquences les plus graves, peuvent se développer des maladies comme la boulimie ou l’anorexie mentale.

L’adolescent et les langues, l’impact sur les relations élève et professeur

Pour pouvoir comprendre le rapport qu’entretient un adolescent avec les langues étrangères et les outils qu’il développe pour se familiariser avec celles-ci, il faut, dans un premier temps tenter de comprendre avec quelle langage il s’exprime. Mais également , quels outils il utilise pour se faire comprendre, ou encore pour exprimer ce qu’il ressent.
Pour cela, il est intéressant d’analyser l’évolution de la langue maternelle pour en expliquer les conséquences sur le langage utilisé aujourd’hui par les jeunes adultes. Cela ne concerne pas seulement les adolescents, les adultes aussi peuvent être acteurs de ces changements linguistiques. C’est l’étude que tente de démontrer Dany-Robert Dufour, professeur de philosophie de l’éducation à l’Université de Paris VIII et Marilia Amorim, enseignante chercheuse en sciences humaines et sociales à l’Université de Paris VIII. Il s’interroge sur ce sujet à travers l’écriture d’un article qui s’intitule Langage et Adolescence, qui retranscrit et explique certains changements de la langue chez les adolescents. Les deux chercheurs de l’Université de Paris VIII font le constat du « novlangue », une langue nouvelle qui naît de nombreuses modifications, en premier lieu, grammaticales. En effet, cette « novlangue post-moderne » s’appuie sur la destruction de la grammaire française. Le locuteur utilise mal les outils du langage oral et inverse l’emploi des connecteurs logiques, or ce sont eux qui permettent au discours d’avoir du sens, d’être logique et cohérent. Ils démontrent ces changements par l’utilisation de connecteurs logiques comme « sur comment » « de comment » « jusqu’à comment » qui donnent des phrases comme « car faut aller jusqu’à comment la crise est arrivée » ou encore « il faut penser avant comment il a réfléchi ». Dufour et Amorim nomment ces nouvelles constructions des « anacoluthes » du grec anákolouthon qui signifie « ce qui n’est pas à la suite ». On assiste alors à une déconstruction de la pensée du locuteur, qui reflète une volonté de se différencier à travers son discours de manière involontaire. L’expression « je suis là » n’a pas de sens, on devrait utiliser « je suis ici ». Il y a une inversion des prépositions qui s’opère chez les locuteurs, ce qui révèle une difficulté à se positionner dans le temps, dans l’espac. De la même manière, cette confusion des prépositions qui révèle une confusion des sens et une difficulté de positionnement spatiale est selon les chercheurs favorisée par la connexion constante au monde virtuel où l’on peut être là tout en étant ici ce qui provoque alors un bouleversement spatio-temporel.

Le cours d’espagnol en classe traditionnelle

La nécessité de créer du lien avec les élèves, à travers l’usage de numérique en classe pour les rendre actifs et impliqués dans l’apprentissage de l’espagnol, peut également se faire par la visualisation d’un film en classe en version originale ou version originale sous-titrée en français. Ce dernier peut traiter d’un thème en lien avec une des notions au programme. De plus, la présence d’un tableau numérique au sein de la classe joue un rôle déterminant dans la participation active des élèves. Pour ce faire, la professeure met en place un exercice sous forme ludique pour découvrir un nouveau point de grammaire. En amont, elle a créé cette activité sur la plate-forme en ligne « Educaplay » qu’elle projette lors de son cours, sur le tableau numérique. Cet exercice consiste à ce que les élèves remettent dans le bon ordre, des phrases qui comportent un point grammatical commun qu’ils vont découvrir.
Dans un premier temps et pour leur expliquer les consignes, l’enseignante réalise la première phrase avec eux, puis, leur demande ensuite, de faire l’exercice seuls dans leur cahier . Ensuite, ils doivent venir à son bureau lorsqu’ils pensent avoir trouvé la bonne réponse. Enfin elle remet le clavier, sans fil, de l’ordinateur à un élève qui en autonomie réajuste la phrase directement sur le tableau informatique pour que ses camarades puissent la noter dans leur leçon. En revanche, ensemble, les élèves doivent observer la phrase pour trouver le point grammatical qui sera abordé dans la nouvelle leçon. Cette activité numérique est un exercice ludique et éducatif qui favorise l’implication active des élèves. Un compte à rebours est activé au moment même où ils découvrent la phrase, cela prend l’aspect d’un mini défit à relever. De plus, leur professeure leur donne la possibilité de devenir autonomes et de gagner confiance en eux car elle leur demande d’indiquer à l’aide du clavier la phrase juste que leur camarades recopieront dans leur leçon.

L’impact du prolongement de cours et de la note finale sur l’autonomie de l’élève

Être autonome nécessite une implication de la part de l’élève en salle de classe mais cela n’est pas suffisant. Une préparation effectuée à l’extérieur du cours d’espagnol est fondamentale afin qu’il puisse s’investir pleinement, s’imprégner de la culture et de la langue chez lui, ou en dehors de la salle la classe. Ce travail est effectué seul et le professeur n’intervient pas directement. Si l’élève est en difficulté, il doit, par ses propres moyens, effectuer les recherches qui lui apporteront les réponses nécessaires. Le prolongement du cours devient, alors, un enjeu majeur dans le développement personnel et autonome du travail effectué par l’élève. De cette manière il travaille à son rythme, s’il va rechercher les éléments qui lui apporteront une aide à travers les documents qui lui sont fournis par son professeur. Il apprend à s’émanciper de l’autorité de ce dernier qui est exercée en salle de classe, à travers l’apport linguistique et culturel que celui-ci transmet mais également, à travers la posture qui tend à s’imposer sur celle des élèves.
L’élève est seul et isolé. Il peut alors travailler dans un contexte dans lequel il se sentira à l’aise et qui ne lui est pas imposé.
Le « prolongement du cours » correspond au travail que les élèves réalisent chez eux à partir du cours précédemment vu en classe. Celui-ci devient une base de travail personnel mais correspond également à une préparation en lien avec la mise en place d’un cours suivant. Cette partie du cours, qui est effectuée en dehors de la classe, permet de développer le travail personnel de l’élève. Elle donne aussi la possibilité d’évaluer sa capacité à comprendre un cours ou à se projeter dans un cours futur, à travers la réalisation de cette préparation. L’enseignant apprend à connaître ses élèves selon le rythme de l’apprentissage de la langue qu’ils adoptent, au-delà de la salle de classe, dans leur travail individuel. De la même manière que l’enseignement proposé par la professeure d’espagnol en classe, le prolongement du cours peut faire appel à différentes techniques de travail. Il peut être un exercice qui exige un travail manuscrit, autrement dit, traditionnel, mais qui peut également prendre une autre forme et s’effectuer uniquement à l’aide de l’outil informatique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: De la mise en place de l’enseignement de l’espagnol en France à l’évolution de la pédagogie au cours des siècles
A) Histoire des espagnols en France durant les XVI et XVII siècles et leur impact politique et culturel sur l’apprentissage de la langue
B) Les débuts de l’enseignement de l’espagnol sur le territoire français
C) L’évolution de l’enseignement de l’espagnol en France à travers la pédagogie
DEUXIEME PARTIE : L’adolescent en classe aujourd’hui et l’apprentissage de l’espagnol
A) L’adolescent et son rapport au numérique en classe d’espagnol
B) L’adolescent et les langues, l’impact sur les relations élève et professeur
C) Le rôle de l’enseignant et de son environnement dans le développement de l’autonomie de l’élève en classe d’espagnol
TROISIEME PARTIE : L’impact du cours d’espagnol entre pédagogie
traditionnelle et usage des TICE sur le développement de l’autonomie de l’élève
A) L’insertion du numérique à travers l’usage des TICE en cours d’espagnol
B) Le cours d’espagnol en classe traditionnelle
C) L’impact du prolongement de cours et de la note finale sur l’autonomie de l’élève
CONCLUSION FINALE 
BIBLIOGRAPHIE

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