L’évolution de la théorie quantitative de la monnaie

L’évolution de la théorie quantitative de la monnaie

La causalité monnaie-prix dans la théorie quantitative de la monnaie

Les gouvernements et les banques centrales de nombreux pays tiennent des objectifs d’inflation pour guider leurs politiques monétaires. C’est le nouveau dogme international de la politique monétaire. Un tel objectif se caractérise par sa permanence dans le temps. Il est souvent inscrit explicitement dans les statuts de la banque centrale. Il suppose qu’un taux d’inflation relativement modéré est toujours bon pour une économie nationale. Cette conception repose sur la théorie de la neutralité de la monnaie à long terme où la quantité de monnaie en circulation dans une économie n’influe dans le long terme que sur le niveau général des prix sans affecter l’économie réelle. C’est la théorie quantitative de la monnaie.1 Un lien de causalité implique une corrélation mais une corrélation n’implique pas forcément un lien de causalité2. La méconnaissance de ces deux principes sont souvent à l’origine d’une mauvaise compréhension des phénomènes. Nous aborderons la relation de cause à effet avec le concept « d’inflation, phénomène monétaire » Les explications de causalité monnaie-prix ont varié suivant les époques. Il est également frappant de constater la permanence à travers le temps de l’idée quantitative. Ce qui nous conduit à vérifier les différents résonnements de causalité depuis l’école de Cambridge à la nouvelle école économie classique qui intégra l’apport des anticipations rationnelles dans le mouvement de la hausse des prix.

Dans ce chapitre sera présentée l’évolution de ces interprétations, on commencera par présenter dans la première section le phénomène de l’inflation, avec sa définition, sa mesure et son interprétation monétaire, en parcourant les origines de la théorie quantitative de la monnaie ; il sera développé aussi les mécanismes de court terme qui mènent à l’inflation qui proviennent d’un déséquilibre entre l’offre et la demande globale et par l’effet des anticipations. Dans la deuxième section, on étudiera les deux conceptions de la théorie quantitative sous l’approche des échanges et l’approche des encaisses, il sera développé la représentation de vitesse de circulation de la monnaie, ou elle n’est plus représenter comme le résultat d’une identité comptable mais bien une variable économique endogène avec ces propres paramètres et qui est approximativement une fonction stable à long terme. Dans la troisième section, sera développé la prise en considération de ce nouveau dogme international par les banques centrales, qui appliquent majoritairement une politique monétariste.

L’interprétation monétaire de l’inflation L’approche monétariste considère qu’en règle générale, quelle que soit sa cause initiale, l’inflation est par nature un phénomène monétaire. L’inflation ne peut pas se développer sans une certaine expansion de la quantité de monnaie; il faut bien que les consommateurs trouvent quelque part les moyens de paiement nécessaires à l’achat de biens et services dont le prix moyen augmente. Les traductions modernes de ces idées sont très nombreuses, et marquent l’évolution d’une tendance en faveur d’une nature monétaire sous-jacente à l’inflation. Outre le modèle de Friedman de 1917, les formulations synthétiques les plus claires de cette théorie monétaire de l’inflation figurent dans les travaux de monétaristes européens, Michael Parkin et André Fourçans18 :

« L’inflation est due à la demande excédentaire et à l’anticipation inflationniste, cette dernière résultant elle-même de l’expérience de l’inflation antérieure et par là même de la demande excédentaire antérieure. Quant à la demande excédentaire, elle est due principalement à une expansion monétaire excessive19 » « Sur le plan général et en première analyse, on peut dire que le phénomène inflationniste est expliqué de façon satisfaisante par deux éléments : les anticipations d’inflation qui déterminent la tendance du taux de croissance des prix et les variations non anticipées de quatre impulsions (mesurées par les accélérations ou décélérations de la masse monétaire, de l’impasse budgétaire « exogène » par rapport à la production nationale, des prix à l’importation et des exportations) qui déterminent les déviations du taux d’inflation par rapport à sa tendance. Comme les anticipations dépendent en fait des impulsions passées, ce sont ces impulsions dominantes qui paraissent constituer en dernière analyse les facteurs explicatifs essentiels du phénomène inflationniste. Parmi ces impulsions, il apparaît toutefois que le facteur monétaire est dominant20 »

On peut faire remonter l’idée, selon laquelle l’inflation a une origine monétaire à l’antiquité. L’idée est présente chez Aristote et Xénophon21, on la trouve au moyen age chez l’auteur égyptien Al Maqrizi, élève d’Ibn Khaldoun, pour qui une des principales causes des famines qu’a connues l’Egypte est l’augmentation faramineuse des prix des denrées. Cette dernière est due à un accroissement tout aussi faramineux de la circulation de la monnaie. On situe généralement la mise en évidence de cette relation au XVIe siècle à Jean Bodin dans « La réponse aux paradoxes de Malestroit, 1568 » propose sa théorie monétaire de l’inflation des prix qui sévit en Europe, il attribua la hausse des prix à l’afflux massif d’or et d’argent du nouveau monde.

L’analyse des principales causes de l’inflation à court terme

Dans les années 50, l’inflation se présente sous la forme rampante, on élabora la théorie d’inflation par la demande et la théorie d’inflation par les coûts. Les années 60 et le début des années 70 ont vu une accélération progressive du rythme d’inflation, ainsi la théorie de l’inflation fut élargie avec le modèle de la courbe de Philips (années 60), puis le modèle monétariste (années 70). L’analyse de neutralité de la monnaie est contraire au constat de la courbe de Phillips qui a mis en évidence, dans les années 60, une relation inverse entre l’inflation et le chômage, ce dernier étant lié à la croissance de la production. Plus d’inflation stimule la production et réduit en conséquence le chômage. A la fin des années 60, Friedman et Phelps ont soutenu que cette relation ne vaut que dans le court terme, dans la mesure où les agents économiques ne prévoient pas l’inflation. Ils se laissent surprendre par elle et ne réajustent pas assez vite leurs prix et leurs salaires. Les agents apprennent à prévoir correctement l’inflation suite à une politique d’expansion monétaire, et ils réajustent leurs prix sans modifier leur offre de travail ou leur production. La courbe de Phillips à long terme est alors verticale, les gouvernements ne peuvent pas stimuler durablement la croissance et l’emploi.

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Table des matières

Introduction
Chapitre premier. La causalité monnaie-prix dans la théorie quantitative de la monnaie
Section 1. L’inflation, un phénomène monétaire
1.1. La définition et la mesure de l’inflation…
1.1.1. La définition du concept de l’inflation
1.1.2. La mesure de l’inflation
1.2. L’interprétation de l’inflation
1.2.1. L’interprétation monétaire de l’inflation
1.2.2. Les principes de la théorie quantitative de la monnaie
1.3. L’analyse des principales causes de l’inflation à court terme
1.3.1. L’inflation par excès de demande et insuffisance de l’offre globale
1.3.2. Les anticipations inflationnistes
Section 2. L’évolution de la théorie quantitative de la monnaie
2.1. De l’équation de l’échange à l’équation des encaisses monétaires
2.1.2. L’équation de l’échange d’Irving Fisher
2.1.2. L’équation des encaisses monétaires d’A Marshall
2.2. La réhabilitation de la théorie quantitative par le processus des formulations patrimoniales
2.2.1. La réhabilitation de la théorie quantitative de la monnaie
2.2.1. La dynamique de l’équation quantitative de la monnaie
2.3. La littérature empirique sur le comportement de la vitesse de circulation de la monnaie
2.3.1. La vélocité monétaire, fonction du comportement et de la structure économique des échanges
2.3.2. La vélocité monétaire, fonction de la production, des échanges et de l’organisation des paiements
2.3.3. La vélocité monétaire, fonction du revenu
Section 3. Le ciblage de l’inflation et l’adaptation de la théorie.quantitative de la monnaie par les banques centrales
3.1. Les effets et le rôle d’une inflation modérée
3.1.1. Les prérogative d’une inflation modérée
3.1.2. Les conséquences d’une inflation excessive
3.2. La politique du ciblage de la croissance des agrégats monétaires
3.2.1. La chronologie de la politique du ciblage des agrégats monétaires
3.2.2. Les difficultés du ciblage des agrégats monétaires
3.3. L’utilisation du ciblage de l’inflation
3.3.1. Le processus de la politique du ciblage d’inflation
3.3.2. L’exemple de la banque centrale européenne du ciblage d’inflation
Conclusion du chapitre
Chapitre second. Analyse de la politique monétaire algérienne 1990- 2006 et son effet sur le niveau général des prix
Section 1. Le nouveau cadre juridique de la politique monétaire
1.1. Les principaux engagements de la loi sur la monnaie et le crédit n° 90 – 10
1.1.1. L’institution d’une Autorité Monétaire singulière
1.1.2. L’autonomisation de la sphère monétaire et bancaire par rapport à la sphère budgétaire
1.1.3. L’autonomisation de la sphère monétaire et bancaire par rapport à la sphère réelle
1.2. Les aménagements apportés par les deux ordonnances n°01-01 et n° 03-11
1.2.1. Les aménagements apportés par l’ordonnance n°01-01
1.2.2. Les aménagements apportés par l’ordonnance n° 03-11
Section 2. Les objectifs et les instruments de la politique monétaire
2.1. Les objectifs de la politiques monétaire
2.1.1. Les prérogatives de la loi sur la monnaie et le crédit n° 90-10
2.1.2. Les prérogatives de l’ordonnace relative à la monnaie et au crédit n° 01-01
2.1.3. Les prérogatives de l’ordonnace relative à la monnaie et au crédit n° 03-11
2.2. Les instruments assignés à la politique monétaire
2.2.1. La période transitoire 1990-1993 et initialisation des instruments indirects
2.2.2. Les instruments utilisés conjointement au plan d’ajustement structurel 1994-2000
2.2.3. La mutation de l’objectif opérationnel de l’actif vers le passif de la banque centrale depuis 2001
Section 3. L’évolution de la situation monétaire
3.1. La décade des réformes et de stabilisation 1990-2000
3.1.1. L’absence de concrétisation des objectifs monétaires de la période transitoire 1990-1993
3.1.2. L’effet probant du plan d’ajustement structurel quant aux indicateurs monétaires de 1994 à 2000
3.2. Des résultats satisfaisants depuis 2001 et leur remise en cause à partir de 2006
3.2.1. L’évolution des contreparties de la masse monétaire
3.2.2. L’évolution de la structure de la masse monétaire
3.2.3. L’évolution du multiplicateur monétaire
Conclusion du chapitre
Chapitre troisième. Essai d’application de l’équation quantitative de la monnaie en Algérie : 1990-2006
Section 1. La vérification de la stabilité de la vitesse de circulation monétaire dans un groupe de pays en voie de développent et en Algérie
1.1. L’évaluation empirique de la demande de monnaie dans un groupe de pays en voie de développement
1.1.1. La demande de monnaie dans un groupe de pays en voie de développement
1.1.2. La demande de monnaie au Mexique
1.1.3. La demande de monnaie au Nigeria
1.2. L’évaluation empirique de la demande de monnaie en Algérie
1.2.1. L’objet de l’étude
1.2.2. Les résultats de l’étude
Section 2. La présentation des déterminants de l’équation quantitative de la monnaie
2.1. Les principales caractéristiques de l’indice des prix à la consommation
2.2. La constitution de l’agrégat monétaire M2
2.2.1. La constitution de l’agrégat M1
2.2.1. La constitution de l’agrégat M2
2.3. Les composants du produit intérieur brut
2.3.1. Le calcul du produit intérieur brut
2.3.2. La composition du PIB en Algérie
Section 3. La théorie quantitative confrontée à l’économie algérienne
3.1. L’analyse de l’équation quantitative 1990 -2000 : politique monétaire restrictive et constitution évolutive des encaisses
3.1.1. L’avènement de la politique de régulation monétaire
3.1.2. Une politique monétaire restrictive et baisse soutenue de l’IPC
3.2. L’analyse de l’équation quantitative 2001 -2007 : la constitution de la monnaie fiduciaire et baisse de l’épargne.
3.2.1. La constitution des encaisses et baisse des liquidité monétaire
3.2.2. Les décaissements monétaires et retour de l’inflation
Conclusion du chapitre
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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