L’étape de l’implantation multidomestique : la phase de la dite délocalisation

IDE et développement des ressources humaines

L’IDE peut être une source non seulement de capitaux, mais aussi de nouvelles technologies et d’autres éléments incorporels, par exemple les compétences d’organisation et de gestion et les réseaux de commercialisation. Il peut aussi être propice au commerce, à la croissance économique et à l’emploi dans les pays d’accueil en stimulant les productions nationales, de même qu’il peut favoriser la concurrence, l’innovation, l’épargne et la formation de capital. En outre, l’IDE assure à l’investisseur une place dans le développement économique futur du pays d’accueil. En bref, c’est un élément capital de promotion de la croissance et du progrès dans les pays en développement. Par exemple, le producteur doit souvent disposer à l’étranger d’installation de production (succursales bancaires, hôtels, bureaux de comptabilité) pour exporter un service. Cela est de plus en plus vrai pour les entreprises de production de marchandises. Dans une économie globale où la concurrence augmente progressivement, une entreprise tournée vers l’exportation peut fort bien devoir se doter de moyens d’opérer dans d’autres pays pour rester concurrentielle, c’est-à-dire pour survivre. Ces moyens peuvent comprendre des réseaux de distribution qui s’occupent de commercialisation, des stocks et du service après-vente. Le résultat semble devoir être non seulement le maintien, mais aussi l’accroissement du niveau de l’activité commerciale de cette entreprise.

IDE et rationalisation de la production IDE et commerce sont également des parties intégrantes des efforts que les sociétés déploient pour organiser leurs processus de production de manière efficace, en fractionnant un processus de production en différentes opérations, en localisant chaque opération dans un pays où elle peut s’effectuer avec efficacité et en reliant toutes les diverses opérations par le biais du commerce. Ces sociétés peuvent fournir aux acheteurs du monde entier des biens et services produits dans des conditions d’efficacité. Étant donné que les échanges intergroupes des sociétés multinationales représentent approximativement un tiers du commerce mondial et que les exportations des sociétés destinées à des entreprises autres que leurs filiales en représentent environ un autre tiers, il est évident que l’IDE peut améliorer l’accès des pays d’accueil aux marchés étrangers. L’IDE a également une incidence sur les courants d’échanges grâce au transfert de technologie ainsi qu’à son rôle de stimulant de la concurrence, de l’innovation, de la productivité, de l’épargne, et de la formation de capital dans les pays d’accueil. Par contre, des droits de douane élevés, des menaces de protection contingente et des subventions financières ou fiscales peuvent pousser fortement à opter pour le commerce plutôt que pour l’investissement, et même dans le cas des pays dont les marchés intérieurs sont vastes par rapport à ceux de leurs voisins; à un transfert d’investissement par des sociétés voisines dans les pays offrant une protection. Comme c’est le cas avec la totalité de l’IDE qui contourne les droits de douane. Ce transfert d’investissements à tout prix, non seulement se fait au détriment d’autres pays, mais vient aussi grossir dans le nouveau pays d’accueil le nombre des entreprises qui ne sont pas concurrentielles sur le plan international.

Effets d’entraînement Ces effets d’entraînement se trouvent en amont et en aval grâce aux opportunités des intérêts offerts par les IDE. En effet, les IDE peuvent entraîner d’une part des « inputs »comme la création de l’emploi, vu de la création des entreprises, l’augmentation des compétences et du savoir-faire, et l’augmentation des importations. D’autre part, ceux-ci peuvent entraîner des « outputs » comme la création d’un nouveau marché extérieur, l’augmentation des exportations, etc. En outre, les conséquences des IDE s’avèrent globalement positives tant pour le pays d’accueil que pour le pays d’origine. Par ailleurs, pour le pays d’accueil, les IDE ont un effet économique positif, à condition toutefois qu’ils soient accompagnés d’une démarche proactive de développement. Les études empiriques montrent d’une part que les fusions acquisitions ont un effet d’entraînement sur les investissements « greenfield » (qui correspondent à des implantations), ce qui tend à prouver que les programmes de privatisations ont un effet d’entraînement sut les IDE, et d’autre part que les IDE en général ont un effet d’entraînement sur l’investissement national. Pour autant, d’autres études montrent que cette complémentarité ne joue que si la qualité et la densité du tissu industriel et des ressources humaines locaux sont suffisantes pour permettre des transferts de technologie et de savoir-faire efficaces. Les politiques de coopération mises en place dans le cadre de la coopération bilatérale et dans le cadre du partenariat Euromed7 doivent donc veiller à accompagner et renforcer les actions de mise à niveau du tissu industriel local et l’effort de formation initiale professionnelle de la main-d’oeuvre.

Pour le pays d’origine, les effets des IDE sont loin de se limiter au thème des délocalisations. Celles-ci ne représentent en effet qu’une part minime des IDE (d’après la Direction des Relations Économiques Extérieures du Ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, les délocalisations ne correspondent qu’à 5% des IDE français vers les marchés proches en Méditerranée ou en Europe de l’Est). En demeurant dans le cas des délocalisations, les effets sont ambigus, puisque les pertes d’activités et d’emplois induites dans un premier temps peuvent se traduire par des gains ultérieurs du fait des gains de productivité (sans oublier une baisse de prix attendue pour le consommateur). Un autre problème concerne l’éventuelle substitution des IDE aux exportations. En fait, les études empiriques tendent plutôt à trouver une complémentarité entre IDE et exportations ; les IDE auraient un réel effet d’entraînement sur le commerce extérieur dans son ensemble, et plus particulièrement sur les exportations, améliorant ainsi le solde de la balance commerciale. En bref, beaucoup des chercheurs y compris ceux du FMI et de la Banque Mondiale reconnaissent qu’ils attendent beaucoup des IDE de leurs impacts directs (et surtout le transfert de technologie). Étant donné le degré d’imperfection sur le marché (en particulier sur le marché de technologie) une intervention de la part de l’État est nécessaire en vue de maximiser les effets indirects des IDE.

Évolution récente des flux d’IDE à Madagascar11

Selon les chiffres de la Banque centrale, en 2008, les entrées d’IDE à Madagascar s’élevaient à 1,12 milliards USD, ou 11,8% du PIB comparé à 10,5% en 2007. Malgré une augmentation de 31% entre 2007 et 2008, les flux effectifs d’IDE en 2008 ont été de 76% moindre que prévu. Les flux d’IDE sont concentrés dans les secteurs suivants : industrie extractive (958,5 millions USD ou 85.5%), télécommunications (86.5 millions USD ou 7.71%) et la négociation de véhicules (24.8 millions USD ou 2.22%). Les principaux pays d’origine des entrées d’IDE ont été respectivement : Royaume-Uni (563.3 millions USD ou 50.3%), le Canada (260.6 millions USD ou 23.2%), Bahreïn (71,2 millions USD ou 6.4%), Japon (62.2 millions USD) et la Corée du Sud (57.6 millions USD ou 5,1%). Les investissements du Bahreïn se sont concentrés dans le secteur des télécommunications avec « Life » le nouvel investisseur dans le secteur de la téléphonie mobile. Life prévoit devenir le quatrième opérateur mobile du pays, mais il n’est pas encore opérationnel en raison d’un différend quant à sa licence.

Les statistiques de la Banque centrale indiquent que le total des stocks d’IDE s’élevait à 3.12 milliards USD en 2008, contre 1.99 milliards USD en 2007, soit une augmentation de 56%. Entre 2005 et 2008, le stock d’IDE a décuplé en raison d’investissements dans l’industrie extractive provoqués principalement par l’ilménite, projet d’investissement de QIT Madagascar Mineral (Rio Tinto) et par le nickel et le cobalt du projet d’investissement Ambatovy, une coentreprise rassemblant Sherritt International, SNC-Lavalin, Sumitomo Corporation et Korea Ressources Corporation. Les stocks d’IDE dans les industries extractives ont représenté 73% du total, suivie de la construction et des travaux publics (5,6%), les télécommunications (4,4%), et les services financiers (3,9%). Les flux d’IDE des États-Unis s’élevaient à 12,9 millions USD en 2008, ce qui représente 1,15% du total. Si on ne considère que les IDE hors industries extractives, les États-Unis représentaient 7,95% du total. Les investissements américains couvrent un large éventail de secteurs, notamment l’exploration pétrolière, l’habillement, les mines et l’artisanat.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
Chapitre 1 : GÉNÉRALITÉ DE l’IDE
I. Notions sur l’IDE
I.1 Définition
I.2 Caractéristiques
II. Différence entre l’IDE et l’investissement de portefeuille
III. Les moyens utilisés par l’État pour attirer les IDE
III.1 Les incitations financières
III.2 Les incitations fiscales
III.3 Les incitations indirectes
IV. Les effets de l’IDE
IV.1 Effets directs de l’IDE
IV.1.1 IDE et Commerce
IV.1.2 IDE et développement des ressources humaines
IV.1.3 IDE et rationalisation de la production
IV.1.4 Double déficit
IV.1.5 Effet de démonstration, d’incitation et de diffusion des effets de la croissance
IV.1.6 Effets d’entraînement
IV.2 Effets indirects de l’IDE
IV.2.1 IDE et déficit budgétaire
IV.2.2 IDE et transfert de technologies
Chapitre 2 : DÉTERMINANTS DES IDE DANS LE PAYS D’ACCUEIL (cas de Madagascar)
I. Représentation schématique
II. Relation d’investissement direct avec l’étranger
II.1. Généralités
II.2. Les transactions des capitaux d’investissement direct.
III. Origines des capitaux et les branches d’intervention des IDE
III.1 Origine des capitaux des IDE
III.2 Composition des flux d’IDE
III.3 Les branches d’intervention des investisseurs directs
IV. Évolution récente des flux d’IDE
IV.1 Évolution au niveau mondial
IV.2 Évolution entre les pays de l’OCDE
IV.3 Évolution entre les PED (Afrique Subsaharienne)
IV.4 Évolution récente des flux d’IDE à Madagascar
V. IDE face à la crise
DEUXIEME PARTIE:
Chapitre 1 : GÉNÉRALITÉ DE L’EMN
I. IDE et EMN
II. Définition de l’EMN
III. Sources de l’EMN
IV. Les étapes de la multinationalisation
IV.1 L’étape de l’exportation simple : la phase commerciale
IV.2 L’étape de l’implantation multidomestique : la phase de la dite délocalisation
IV.3 L’étape de la coordination régionale : la phase de l’adaptation régionale
IV.4 L’étape de la globalisation : la phase de l’intégration mondiale
V. Les mesures prises par les pays en développement
V.1 Les mesures fiscales d’ordre général
V.2 Les codes d’investissements
V.3 Les conventions d’établissement
Chapitre 2 : THÉORIES RELATIVES AUX FIRMES MULTINATIONALES
I. L’exportation de capital relié à la concentration du capital
II. Le système de l’économie mondiale
III. Le modèle de l’oligopole international
IV. La théorie du cycle de produit
V. Les firmes multinationales issues des pays en développement
VI. Modèle théorique de proximité-concentration
VI.1 Hypothèses
VI.2 Stratégie d’internationalisation du monopole
VI.2.1 Les fonctions de courbes dans chaque pays
VI.2.2 Les fonctions de demande inverse (prix)
VI.3 Les fonctions de profit selon les trois cas :
VI.4 Interprétations des résultats du modèle
Chapitre 3 : MODE DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS DES ENTREPRISES À MADAGASCAR
I. Les modes de financement
II. Choix des modes de financement externe
Chapitre 4 : LES CONSÉQUENCES DE LA MULTNATIONALISATION
I. La délocalisation
II. Les facteurs incitatifs de la délocalisation
III. Analyses économiques des effets de la délocalisation sur les pays d’origine
IV. Les rapports entre les multinationales, l’IDE et l’emploi
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES ABREVIATIONS
RESUME

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