L’espace halieutique rimouskois

L’espace halieutique rimouskois

LE QUAI DE RIMOUSKI-EsT

L’étude porte plus spécifiquement sur la pêcherie du crabe des neiges de la région de Rimouski, qui constitue le modèle . Des travaux antérieurs sur la biologie du crabe des neiges avaient déjà permis de faire connaître l’Université du Québec à Rimouski auprès des crabiers. Il était ainsi possible de se démarquer des chercheurs du ministère des Pêches et des océans, identifiés aux contraintes de gestion. Le quai de Rimouski-Est regroupe la plus importante concentration de crabiers dans un même lieu de débarquement (7 des 22 pêcheurs actifs de la zone de l’estuaire maritime du Saint-Laurent, la «Zone 17 »). Par ailleurs, la proximité du quai de Rimouski-Est a permis des entretiens aisés et répétés avec les pêcheurs ; ceci a facilité le suivi quotidien des activités de capture. Nous sommes conscients que l’activité décrite ici n’est pas nécessairement représentative de l’ensemble des activités sur la zone 17 (et nous verrons qu’elle présente des caractéristiques particulières) . Nous avons ici préféré approfondir la compréhension locale du système plutôt que de survoler l’ensemble de la pêcherie . Ce choix se justifie dans la mesure où nous cherchons à comprendre la construction d’un espace halieutique plutôt que d’analyser le fonctionnement d’une pêcherie dans son ensemble.

 PRÉ-TERRAIN ET OBSERVATION PARTICIPATIVE

Trois mois de fréquentation journalière du quai de Rimouski-Est nous ont permis de nous faire connaître et de nous imprégner de l’atmosphère sociale. Ce pré-terrain constitue une première rencontre avec le milieu relativement fermé du monde de la pêche.
La seconde approche est l’observation participative. Elle s’illustre par des sorties en mer avec les pêcheurs. Cette approche permet d1être le témoin privilégié de la réalité quotidienne des professionnels de la mer. Dans l’observation participative, nous perdons notre statut de chercheur pour prendre celui de pêcheur. Il faut nous débarrasser de l’image de l’intellectuel « pousseux de crayon» pour espérer établir un climat de confiance entre le chercheur et l’équipage . Cependant à aucun moment Pétudiant-chercheur, devenu pêcheur pour un instant, ne doit perdre son œil curieux et critique.

CADRE D’ÉCHANTILLONNAGE

Nous nous sommes attachés à comprendre le système halieutique de la région rimouskoise. Le pré-terrain et l’observation participative ont permis de rencontrer 6 des 7 crabiers locaux. Pour encore plus de crédibilité dans l’analyse du système d’exploitation, la rencontre avec un représentant du milieu de la transformation a été réalisée. Toujours dans l’optique de dresser un portrait fidèle de la réalité halieutique rimouskoise, trois autres crabiers du noyau de la zone 17,
en dehors de la zone d’étude, ont été rencontrés (ce qui nous a permis de préciser la spécificité rimouskoise) .

LES ENTREVUES SEMI-DIRIGÉES

La technique d’enquête s’inspire du travail d’Archambault (1997) réalisé sur la pêche du homard aux îles de la Madeleine. Il s’agit de l’entrevue semi-dirigée. Ces entrevues dépassent largement
le simple questionnaire « question-réponse. » Il s’agit bien d’une discussion entre l’enquêteur et l’informateur. Le questionnaire n’est là que pour rappeler les principaux thèmes à aborder avec l’informateur. Afin de s’assurer de la cohérence des propos de l’informateur deux techniques sont utilisées : (1) certaines questions sont abordées alors que la réponse est déjà connue de l’enquêteur; (2) les thèmes se coupent et s’entrecoupent, ils sont récurrents.

Contexte de réalisation des entrevues

La réalisation des entrevues (dix au total pour les six pêcheurs qui ont accepté de collaborer) s’est faite au cours des mois de juin à août 1998. Les entrevues se tenaient en tête-à-tête avec l’informateur. Pour s’assurer d’un maximum de confiance elles se déroulaient dans des lieux familiers du pêcheur: à bord de leur bateau (à quai ou en mer), à leur atelier, à leur domicile, dans leur véhicule, etc. La durée des entrevues variait de 2 à 5 heures chacune, et ce sur une ou plusieurs rencontres. L’utilisation de cartes marines, sur lesquelles le pêcheur marquait ses informations (lieux de pêche « attitrés» avec références bathymétriques), donnait un caractère concret aux discussions.
Pour entretenir un contact avec le milieu de la pêche les sorties en mer ont été renouvelées au cours du printemps 1999. De plus, au cours de l’automne 1999 d’autres entrevues ont été réalisées avec des pêcheurs extérieurs au noyau rimouskois. Ces échanges ont permis de préciser des questions qui restaient encore floues comme notamment de préciser le portrait des capitaines rimouskois. Cette analyse comparative permet de mettre en évidence des ressemblances, ou plus encore des différences, entre les différents quais de l’estuaire. Enfin la rencontre avec l’unique propriétaire de l’usine de transformation de la région de Rimouski a permis de combler nos lacunes quant à la compréhension de l’arrière-pays halieutique rimouskois.

Matériel d’enquête

Les entrevues ont été enregistrées, avec l’accord des informateurs, à l’aide d’un dictaphone. Pour
faciliter l’accès à l’information, nous avons réalisé le verbatim (transcription manuscrite intégrale) de chaque entrevue. L’utilisation de cartes marines au cours des rencontres a permis de définir l’occupation de l’espace estuarien par les pêcheurs.

 LES LIVRES DE BORD ET LES CARNETS DE BORD PERSONNEL

L’approche de l’enquêteur doit être entreprise avec honnêteté avec les informateurs. De cette approche découle le climat de confiance nécessaire à l’obtention des informations tant convoitées . Cette complicité nous aura donné l’occasion d’accéder à des informations ayant trait à l’espace de production. D’une part, cinq livres de bord (il s’agit de documents officiels et obligatoires que remplissent les pêcheurs pour le MPO) nous offrent les données relatives aux estimés de capture. Les autres informations associées (lieux de pêche et nombre de casiers) sont plus ou moins entachées d’imprécision. Cette première information a été analysée sur MicrosoftExcel. D’autre part, trois pêcheurs rimouskois nous ont gracieusement remis leur carnet de bord personnel. Dans ces carnets sont répertoriées les positions latitude/longitude de chaque filière, et ce tout au long de la saison; à ceci s’ajoutent les captures estimées par filière. Le traitement de ces données a été
effectué à l’aide d’un Système d’Information Géographique (Arcview 3.1).
Ce travail s’inscrit dans une approche essentiellement descriptive. Aucun outil statistique n’a été nécessaire pour traiter l’information. Les outils informatiques utilisés, MicrosoftExcel et Arcview 3. 1, ne sont là que pour permettre une visualisation spatio-temporelle de la dynamique de l’effort de pêche.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
Une double approche anthropologique et géographique
Le contexte de développement de la pêcherie du crabe des neiges
Une pêcherie originale à plus d’un titre
Une analyse spatiale multiscalaire des stratégies adaptatives
Plan du mémoire
Zone d’étude
Première partie: Méthodologie de recherche
1. LE QUAI DE RIMousKI-EsT
2. PRÉ-TERRAIN ET OBSERVATION PARTICIPATIVE
3. CADRE D’ÉCHANTILLONNAGE
4. LES ENTREVUES SEMI-DIRIGÉES
4.1. Contexte de réalisation des entrevues
4.2. Matériel d’enquête
5. LES LIVRES DE BORD ET LES CARNETS DE BORD PERSONNEL
Deuxième partie: L’espace halieutique rimouskois
1. L’EsPACE DE PRODUCTION RIMOUSKOIS
1.1 L’estuaire maritime du Saint-Laurent
1. 1. 1. Le chenal Laurentien et les marées
1.1.2. La circulation estuarienne
1.1.3. Les glaces
1.1.4. Nature du fond
1.2. Le crabe des neiges (Chionoecetes opilio)
1. 2. 1. Croissance et mues
1.2.2. Les différentes composantes de la population
1.2.3. La distribution bathymétrique et les migrations saisonnières
1.2.4. Lesfluctuations naturelles de l’abondance
1.3. Réglementation et gestion dans la zone 17
1.3.1. Bref historique du développement de la pêcherie
1.3.2. La gestion gouvernementale dans la zone 17
1.3.3. L’association des crabiers de la zone 17
1.3.4. Vers un partenariat gouvernementlindustrie
1.4. Une image de la flotte rimouskoise dans les années 1990
1. 4.1. Des patrons pêcheurs tournés vers le marché local
1.4.2. Caractéristiques de la flotte rimouskoise
1.4.2.1. Les bateaux
1.4.2.2. L’équipement hydraulique
1.4.2.3. L’équipement de navigation et de communication
1.4.2.4. Casiers et techniques d’exploitation
2. LE PÔLE STRUCTURANT: LE QUAI DE RIMOUSKI-EST
2.1. Les ports de pêche de la zone
2.2. Rimouski et le quai de Rimouski-Est
3. L’ ARRIÈRE-PAYS HALlEUTlQUE RIMOUSKOIS
3.1. Une forte dépendance vis-à-vis des marchés étrangers
3.2. La singularité rimouskoise
Troisième partie: L’exploitation de l’espace estuarien par les pêcheurs rimouskois 
1. LES TERRITOIRES DE PÊCHE STRUCI’URENT L’ESPACE ESTUARIEN
1.1. Une appropriation tacite de l’espace estuarien
1.2. Caractéristiques des territoires de pêche
1.3. Les démarches d’appropriation
1.3.1. Les conditions de mise en place
1.3.2. Les conditions de changement de territoire
1.3.2.1. La productivité desfonds de pêche
1.3.2.2. Une concurrence pour l’espace avec les autres crabiers
1.3.2.3. Une certaine rétention de savoir
2. UNE DYNAMIQUE SAISONNIÈRE DE L’EFFORT RÉVÉLATRICE DE STRATÉGIES
2.1. Une première spatialisation de l’effort de pêche
2.2. De la stratégie d’interception à la stratégie d’exploration
2.3. Incidence des stratégies sur les captures
3. UNE COMPOSITION JUDICIEUSE DES « JEUX DE FILIÈRES»
Conclusion générale 
Références bibliographiques
Documents consultés
Annexes
Schémas

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *