Les zones pavillonnaires des années 70 sont-elles adaptées au vieillissement des habitants âgés qui souhaitent y demeurer ?

La population française vieillit. Les « plus de 60 ans » représentaient 16,2 % de la population totale en 1950, ils en représentaient 20,6 % en l’an 2000 et ce taux devrait atteindre 30 à 40 % en 2050 selon les projections de l’INSEE.

Cette population qui ne cesse d’augmenter, souhaite rester chez elle, à son domicile et dans son quartier, le plus longtemps possible. Cette volonté de la part des aînés existe en dépit des difficultés liées à l’avancée en âge. En général, jusqu’à 70 ans, les personnes âgées se considèrent comme étant « dynamiques », libres et autonomes. Cependant, au fur et à mesure de l’avancée en âge, les personnes âgées, notamment de plus de 70ans développent une certaine inquiétude liée à la perspective de devenir un jour dépendantes. Ce sentiment est favorisé par l’apparition graduelle de limites physiques, sensorielles et cognitives au fil du temps.

Face au profond désir de rester « chez soi », les politiques d’actions sociales favorisent notamment le maintien à domicile. La canicule de l’été 2003, a réveillé les consciences et permis de mettre en évidence, les problèmes de dépendance physique et intellectuelle, de maladie et d’isolement que peuvent subir la population la plus âgée de nos campagnes, mais aussi de nos villes.

La population vivant en zone pavillonnaire en première couronne, en banlieue n’est pas en reste de toutes ces difficultés. Ces zones pavillonnaires, construites dans les années 70, connaissent un vieillissement de leur population tout comme le bâti. A l’origine, réalisées pour répondre aux besoins des familles, les zones pavillonnaires situées en première couronne, en banlieue, sont caractérisées notamment par :
– des transports en commun organisés en fonction des actifs,
– une voirie essentiellement dédiée aux véhicules,
– et des équipements et services répondant essentiellement aux besoins des familles.

Etre une personne âgée, aujourd’hui 

« Les séniors ne sont pas des petits vieux. » 

Bien que la vieillesse soit souvent stigmatisée et stéréotypée, en référant à une image de maladie, à la dépendance sociale, à la solitude et à l’isolement, cette image de la vieillesse mérite d’être nuancée. L’âge de 60 ans, pris pour référence au début du XXème siècle, comme seuil de la vieillesse, n’a plus beaucoup de pertinence aujourd’hui. « Au début du siècle, le sexagénaire était un vieillard dont les parents avaient disparu depuis des années. Aujourd’hui il occupe une place centrale, et parfois un rôle pivot dans la succession des générations… entre ses parents, ses enfants et petits-enfants … il ne ressemble en rien à ses pères ou grand-pères ».

On constate un recul de l’âge d’entrée dans la vieillesse et de l’âge psychologique (c’est-à-dire l’âge que l’on se donne à soi même).

Selon le sondage TNS SOFRES pour Séniorscopie en 2005, les personnes âgées se considèrent dans une tranche d’âge inférieure à leur âge réel. Cet âge que l’on se donne, est dénommé âge psychologique. Ainsi, une personne âgée de 70 ans se considère comme une personne de 55 ans , reflétant l’aptitude mentale ressentie, comme permanente, alors que le corps vieillit. Cet écart entre l’âge civil et l’âge ressenti, est maximal pour la génération des séniors issue du baby-boom. Pour SIRINELLI JF., professeur à l’IEP (Institut d’Etudes Politiques) de Paris, la génération du baby-boom est « la 1ère génération qui voit vieillir ses parents, mais ne se voit pas vieillir…les miroirs qu’on lui tend, lui donnent une image de jeunesse et une sensation d’eau de jouvence. Mais avec la cinquantaine, les baby boomers sont des adultes de la désillusion, du travail fardeau et du bonheur perdu. »  .

« Les séniors expriment une volonté d’échanges relationnels… de participer davantage… de retisser du lien social. En 20 ans, la participation des séniors aux associations, a connu un essor considérable et particulièrement chez les plus de 70 ans, pour les associations culturelles et de loisirs. »

Selon une étude de l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED), les jeunes retraités commencent par profiter du temps libre, ils élargissent la palette de leurs loisirs. Puis, 10 à 15 ans plus tard, vers les 70 ans, ces personnes se recentrent sur des activités domestiques, la lecture, la télévision. Ils passent plus de temps chez eux, réduisent leurs déplacements quotidiens et les contacts sociaux. Un certain repli sur soi apparait. Au fur et à mesure, une plus grande difficulté à mener à bien les occupations et obligations quotidiennes apparait, pouvant aller jusqu’à la dépendance. Le sentiment d’inutilité ou de vide se fait alors sentir. Il existe donc une dualité entre épanouissement et repli, et une inquiétude relative à la dépendance future, au niveau des retraités. Ce repli sur soi, et cette inquiétude liée à la dépendance, s’accentuent dès que l’on atteint les 75 ans, et plus encore, au fur et à mesure que l’on avance vers le « grand âge », à partir de 85 ans.

Mais des inquiétudes liées au vieillissement persistent

La baisse de la performance ou de l’intégrité physique et la fatigue sont les événements marquant de la vieillesse. Les signes « sociaux » ou générationnels, comme le départ des enfants du foyer, la perte de ses parents, l’arrivée de petits enfants ou le départ en retraite n’en constituent plus l’image, ni même les signes apparents comme les cheveux blancs ou les rides. La vieillesse, est donc clairement dans le domaine de la performance physique individuelle et de son déficit. Selon le sondage Séniorscopie-TNS SOFRES, si dépendance et perte d’autonomie sont les marqueurs de la vieillesse, pour la majorité des sondés, après 75 ans, ils la caractérisent plus souvent par la fatigue et/ou les ennuis de santé, que par la dépendance proprement dite. « Les retraités se plaignent pourtant assez peu de leur état de santé… A cet âge, l’autonomie reste la règle. » observe l’Institut National d’Etudes Démographiques (INED). Pourtant, on constate que même si le taux d’invalidité demeure faible (inférieur à 10%) avant 80 ans, il augmente avec l’âge. Ce taux concerne plus d’une femme sur cinq au-delà de 85 ans, et plus d’une sur deux, au-delà de 90 ans.

Selon plusieurs auteurs , le vieillissement doit être considéré comme un processus normal, qui varie principalement, selon les caractéristiques socioéconomiques de l’individu. En plus des inégalités individuelles, le vieillissement possède plusieurs facettes. Il n’implique pas seulement des conséquences physiques, mais aussi des impacts psychologiques et sociaux. Même en bonne santé, un individu vieillira psychologiquement et socialement. L’organisation des sociétés occidentales, réserve peu de place aux aînés, au sein de la vie active, notamment à cause d’attitudes et perceptions négatives, correspondant à l’âgisme. Cette mise à l’écart, peut ainsi renvoyer une certaine image de passivité, voire d’inutilité.

C’est ainsi, que la vie quotidienne d’une personne vieillissante, se modifie au fil des années, autant avec l’apparition graduelle de limitations physiques, sensorielles et cognitives, que par l’acquisition du statut de personne âgée.

Avec la baisse de ses capacités physiques, sensorielles et cognitives, la personne âgée, sera tôt ou tard confrontée à :
-la diminution de ses revenues,
-des contacts sociaux limités en raison du retrait du marché du travail, à un veuvage ou à un déménagement
-et à l’anticipation de sa propre mort.

Face à cette série d’événements qu’a, à, affronter l’individu, au fil de son vieillissement, la situation résidentielle, est identifiée dans les recherches en psychologie et en gérontologie, comme cruciale dans la vie de la personne âgée.

Vieillir chez soi à tout prix

«Pouvoir vieillir dans ses murs» est l’exigence principale des personnes vieillissantes. De fait, en 2003, 87 % des personnes de plus de 75 ans vivaient chez elles. Avec l’âge, les personnes âgées, perdent l’envie de déménager pour aller dans un autre logement ou dans un autre quartier. « La baisse de la mobilité résidentielle avec l’âge, traduit un désir de déménager, qui s’émousse à mesure que s’accroît le temps passé dans un logement, un quartier.» .

Selon plusieurs études américaines, le milieu résidentiel de la personne âgée, est à la base de son bien-être physique et psychologique .Un milieu résidentiel stable, sécuritaire, favorisant l’expression de l’autonomie, possédant peu de sources de stress, et provoquant des contacts sociaux d’intensité variable, désirés par l’aîné, constitue l’ élément clé dans la création d’un sentiment de bien-être. Ainsi, une forte volonté de rester « chez soi », dans son logement, dans son quartier, se fait sentir chez les personnes âgées.

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Table des matières

Introduction
Partie 1 : Contexte de l’étude
1. Etre une personne âgée, aujourd’hui
2. Vieillir chez soi à tout prix
3. Les orientations des politiques pour faire face au vieillissement
4. Les caractéristiques de la première couronne de banlieue de l’aire urbaine de
Tours
5. Questions de recherche et hypothèses
Partie 2 : Cadre de la recherche
1. Portrait du terrain d’étude
2. Méthode appliquée
Partie 3 : Les résultats
1. Caractéristiques de l’échantillon interrogé
2. « Je veux vieillir dans mon domicile et dans mon quartier »
3. Des motifs d’attachement : Le cadre de vie et le temps passé dans le milieu de vie
4. Des difficultés qui ne remettent pas en question la volonté de demeurer chez soi
Conclusion
Bibliographie

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