Les zones humides – leurs fonctions et leurs protections

Les zones humides – leurs fonctions et leurs protections 

La Bretagne est une région avec des écosystèmes diversifiés et de nombreuses zones humides. Elles sont étudiées depuis de nombreuses années et, en 2019, selon le Forum des Marais Atlantique (FMA), 97% du territoire était couvert d’inventaire de zones humides (Dausse, 2020). Après la seconde guerre mondiale, la mécanisation et l’intensification agricole ont progressivement altéré ces milieux humides. Les altérations les plus fréquentes sont la mise en culture avec drainage et remblaiement, l’urbanisation, la modification des cours d’eau et la prolifération d’espèces invasives. A cause de ces impacts, il ne reste que 20% des zones humides potentielles en 2020 en Bretagne (Dausse, 2020). Ces valeurs sont légèrement plus faibles que la moyenne mondiale qui est de 29 à 36% de zones humides potentielles réellement présentes (Davidson, 2014(REF diapo de dausse)).

De nombreux chercheurs, tels que Skinner et Zalewski (1995) (REF laurene ou dausse) et Gallet et al. (2017), ont souligné l’aspect remarquable des zones humides pour leurs richesses et leurs biodiversités. Elles accueillent une grande diversité d’espèces et de communautés végétales, certaines endémiques ou leur étant inféodées pour leur cycle de vie (Fustec et Lefeuvre, 2000). Enfin, elles contribuent à une variété importante d’habitats. Les zones humides assurent aussi différentes fonctions écologiques : fonction biologique, elles sont support de biodiversité et de continuité écologique; hydrologique, elles régulent les inondations et rechargent la nappe; biogéochimique, elles assurent une qualité de l’eau, une régulation des nutriments et un stockage du carbone (Barnaud et Fustec, 2007; Dausse, 2020).

L’importance des zones humides a poussé les politiques publiques à protéger ces milieux par le Code de l’environnement en 1992. Des objectifs de préservation et de gestion équilibrée sont donc inclus dans les outils réglementaires (zones humides d’intérêt environnemental, les arrêtés biotope) et de planification, notamment le SDAGE (schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) et les SAGE. Des labels nationaux et internationaux comme site Ramsar, et des inventaires, comme les ZNIEFF et inventaires de zones humides, permettent une reconnaissance et une valorisation de ces milieux. Un recensement exhaustif des outils est mis à disposition par le gouvernement français (les-zones-humides.org, 2015).

Au regard de la diminution des zones humides et de leurs qualités, les outils de conservation ne suffisent pas, la pratique de la restauration écologique a alors émergé. C’est une des interventions proposée par le SDAGE Loire-Bretagne. Elle peut être appliquée de façon contraignante dans le cadre de compensation, ou de façon spontanée par une volonté propre des acteurs locaux.

L’écologie de la restauration – une discipline jeune 

L’écologie de la restauration, et ses pratiques de restauration écologique, est une discipline récente et voit ses premières définitions en 1980. La publication scientifique considérée comme fondement est “Restoration Ecology” (R.Jordan, 1993). Puis le monde de la recherche s’en est emparé avec un accroissement de publication à partir de 2009. Si les objectifs du projet sont dirigés vers les fonctions et la structure de l’écosystème, c’est bien de la restauration. S’il est question de s’occuper uniquement des fonctions, c’est de la réhabilitation (Le Floc’h et Aronson, 1995 (REF HDR Gallet, p.42)). Dans les années 1990 le débat porte sur le principe d’écosystème de référence. Les premières références étaient un état « historique » tandis qu’aujourd’hui il est aussi question de se diriger vers une référence basée sur l’analyse des conditions du milieu (White et Walker, 1997, (REF HDR GAllet, p. 46)). D’autre part, afin de prendre en compte les variations locales des écosystèmes considérés et les différents niveaux de perturbations acceptables, le concept de “panel de référence” a été créé (Gallet, non parue; Suganuma et Durigan, 2018). C’est ce qui est mis en œuvre dans le cadre du programme ETREZH.

Programme ETREZH et Contexte du stage 

De bonnes connaissances du territoire et des pratiques sont nécessaires pour réussir un projet de restauration (Gallet et al., 2017). C’est pourquoi, en 2013, le Conseil départemental du Finistère et le Forum des Marais Atlantiques ont initié un réseau visant à promouvoir les projets de restauration et les bonnes pratiques. C’est le Réseau Expérimental pour la Restauration des Zones Humides (RERZH). L’objectif était de favoriser la mise en commun de connaissance, de formation, et des méthodes de suivi et d’évaluation dans le département du Finistère.

Afin de poursuivre et élargir les objectifs du réseau RERZH, le programme ETREZH voit le jour en 2019 “Evaluation des effets des Travaux de Restauration sur les fonctions des Zones Humides”. Celui-ci étend l’analyse et la mise en réseau à toute la région Bretagne. Ce programme regroupe de nombreuses structures. Le FMA (Forum des Marais Atlantique) assure la coordination du projet, il participe à la mise en œuvre technique, scientifique et à la valorisation de données. D’autres structures assurent un soutien scientifique, c’est le cas de l’Université Bretagne Occidentale (qui est la structure d’accueil de ce stage), l’INRA et l’Université Rennes 1. Les études sur les sites du programme ETREZH comportent trois volets, faunistique, hydrogéomorphologique et floristique .

Le programme ETREZH a pour objectif d’étudier 14 sites en zone humide à travers la Bretagne ayant subi des travaux de restauration entre 2010 et 2019. Ces travaux de restauration ont pris la forme de suppression de remblaie ou de drainage. Les observations et relevés ont été réalisés sur deux années :
– 2020 : Guerven, Keravilin, Kerguilidic, Pégase V, Penn-ar-Stang, Traou-Guern, Pont-Guérin (ces sites ont été caractérisés lors du stage de Laurène Lutherer)
– 2021 : Le Bois Orcan, La Haie, Keribet, La Roche, Launay-Geffroy, Ruguen 01, Le Matz.

Matériel et Méthode du volet floristique

Relevés phytosociologiques 

Les parcelles de sites restaurés et les parcelles de référence sont composées d’une ou plusieurs zones homogènes, les relevés et les comparaisons sont effectués par zone homogène et non par parcelle. L’identification des zones homogènes se fait par appréciation de l’observateur. Elle doit correspondre à un espace cohérent au sein d’une parcelle représentée par une homogénéité physionomique, de composition floristique et des conditions écologiques. Plus de précisions sont disponibles dans le guide du terrain du conservatoire botanique national de Brest (CBNB, 2015). Un relevé est constitué par les identifications des espèces et attribution d’un coefficient d’abondance dominance de Braun-Blanquet. D’autres parts, une cartographie des zones homogènes a été réalisée par GPS pour chaque site avec une tablette de terrain et le logiciel Qgis ©.

Construction du panel de référence

Identification des parcelles de référence
Pour constituer le panel de référence, le comité de pilotage du programme a décidé qu’il fallait 3 sites référents pour chaque site restauré. Certains sites restaurés dit « approfondies » ont fait l’objet d’une étude plus importante sur les volets faunistique et hydro géomorphologique. Il y a 4 sites approfondis sur les 14 sites d’ETREZH, deux pour 2020 et deux pour 2021. Pour les sites approfondis, en plus des 3 parcelles référentes, 1 témoin est identifié.

Au début du stage les sites restaurés et témoins étaient déjà définis, mais pas les sites référents. L’objectif est donc de sélectionner 21 parcelles de références pour les 7 sites ETREZH 2021. Les critères suivant ont été utilisés :

– La parcelle doit être une zone humide dans la même zone biogéographique et contexte hydrologique
– Elle doit se trouver à proximité du site restauré (dans un rayon de 2-3 km, pour le mieux) et avec un même contexte paysager (bordure de champs ou de boisement)
– Elle ne doit pas avoir subi de travaux de restauration ou de perturbation anthropique majeure (drainage, mise en culture, bord de grande route)
– Elle doit avoir le même mode de gestion que la parcelle restaurée. C’est-à-dire soit la fauche soit le pâturage.

Pour identifier les parcelles de référence qui répondent à ces critères la procédure ci-dessous a été suivie :
1. Importer les inventaires de zones humides disponibles sur GéoBretagne et sélectionner les parcelles potentielles.
2. Contacter les syndicats de bassins versant et les agglomérations locales pour avoir leurs avis sur les parcelles et les contacts des propriétaires.
3. Contacter les propriétaires (exploitant agricole, commune, particulier, etc.) pour leur présenter le projet, connaître le mode de gestion et avoir l’autorisation de mener cette étude sur leurs parcelles.
4. Visiter les parcelles pré-identifiées pour voir si elles correspondent bien aux critères et les valider en tant que parcelle référente.

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Table des matières

I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION  
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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