Les valeurs symboliques du burnous homme

Les valeurs symboliques du burnous

Introduction

   Chaque société dans le monde diffère de l’autre, notamment dans sa culture qui se traduit essentiellement par le comportement de l’Homme, sa nourriture et son habillement. La Kabylie comme toutes les sociétés amazighes est soumise au système de valeur basé sur le code de l’honneur. Celui-ci est lié à la vie socioculturelle de la société Kabyle qui dépend de comportement et de l’habillement de la femme et de l’homme. En effet, ce travail sur l’habillement traditionnel masculin ‘’le burnous’’ est axé sur l’un des exemples concrets du système de valeur kabyle. Donc, l’habillement du burnous au village Taourirt Mokrane fait l’objet d’une étude d’analyse sémiotique et symbolique d’un élément culturel kabyle (berbère) qui porte des significations et des valeurs symboliques. Cette étude s’articulera ainsi sur le lien étroit de l’homme Kabyle avec son burnous. Elle permettra aussi de découvrir le secret de la « longévité » du burnous dans la société kabyle et son apport pour la culture kabyle. La situation dans laquelle cet habillement a connu des changements est celle de la période de « la Kabylie société agricole » à l’époque coloniale jusqu’à la Kabylie société moderne postindépendance. Cela est étudié dans le cas de village Taourirt Mokrane qui est un milieu à caractère villageois rural et urbain. Donc, ce village est le terrain où le traditionnel et le moderne sont pratiqués en cohérence, d’où aussi le tissage du burnous est encore confectionné par les femmes. Cet habit traditionnel kabyle est aussi porté par les hommes

  Dans ce présent travail, nous avons trois parties, à savoir : la partie méthodologique, la partie théorique et la partie pratique qui ont reparties aussi en sept chapitres: Dans le premier chapitre, nous avons exposé le cadre méthodologique sur lequel se construit le travail comme nous avons également posé la problématique. Le deuxième chapitre est réservé à la monographie de village et de la commune tandis que le troisième est consacré au volet théorique où nous avons exposé les techniques du tissage, et la monographie du burnous. Pour ce qui est du quatrième, celui-ci porte sur une analyse sur le tissage du burnous alors que le cinquième est axé sur les différentes significations de port du burnous. Enfin, le sixième et dernier chapitre met en exergue les valeurs symboliques et les changements et les factures de changement subis par le port du burnous aujourd’hui. En concluant par la conclusion.

Historique de Larabaà N’at Irathen

  Larabaà N’at Irathen, est une ville riche en histoire. Une garnison de Maréchal Randon qui dominait la région. L’armée perçoit entre Tizi-Ouzou et Fort National une route de 25 Kilomètres. Fort Napoléon construit en juin 1857.Au départ, Larabaà N’At Irathen fut réalisée comme un fort à caractéristique d’une ville garnison à l’époque, compose d’une caserne, des écuries pour les cavaliers et quelques maisons d’habitation vraisemblablement destinée aux familles des officiers. La ville,   selon le modèle de toutes les forteresses militaires à caractère défensif, a été ceinturée d’une épaisse muraille, bâti sur un site défensif d’avant poste, représentant un mûr d’un périmètre de 2400 m, d’une hauteur de 5 m sur une épaisseur de 50 cm. L’enceinte était percée de deux portes, la porte du Sud donnant sur le Djurdjura d’où le nom de ‘’porte de Djurdjura’’ et une autre au Nord ‘’porte d’Alger’’. La ville changea de nom à plusieurs reprises : de Fort Napoléon à sa fondation en 1857 sous le second empire, elle devient ensuite Fort National le 11 septembre 1871, pour reprendre l’ancien marché d’origine, ‘’Larabaà N’At-Irathen’’, à l’indépendance en 1962. Fort National est, « également le siège d’une commune mixte qui occupe en bordure des remparts, toute une suite de bâtiments sans allure ». « Chaque année les At Irathen célèbre la fête des cerises, qui interdite en 1975 comme manifestation de berbérisme ».

Le marché de Fort National

  De l’autre côté de la ville près de la porte du Djurdjura, se trouve l’emplacement du marché. Chaque semaine de la matinée du Mercredi, tous les hommes valides des villages à deux heures de marche à la ronde s’y trouvent réunis. Il faut des motifs impérieux pour manquer ce rendez-vous tacite, mais traditionnel. Aller au marché, c’est nécessaire, sans doute, pour acheter et vendre du bétail. Et aussi, pour s’approvisionner en grain, en viande et en tissu, car les boutiquiers sont rares dans les villages : jamais de bouchers, boulangers, à peine quelque épiciers. La commune de Larabaà N’at Irathen contient dix-neuf villages ; Taza, Aguemoun,Azouza, Thighilt, Ait Atelli, Ait Frah, Ikhlidjen, Aboudid, El-Hammam, El-Kantra, Ighil-Tazert,Imainsren, Ighil-Gufri, Taguemount-Bouadfel, Affensou, Tighilt-El-Hadj-Ali, Adhouz, Tansaouth et Taourirt Mokrane.

Aperçu historique du village Taourirt

   Dans le village, au quartier d’At Akil (At Ɛqil) en trouvant la première maison construite sur les rochets en 656, détruite et devient un vestige au milieu d’une architecture moderne. Le village a été le passage des hommes d’At Yani et d’At Douala qui viennent au marché d’At Irathen à l’époque coloniale, passent par une pierre (Tanicha), qui fut le point séparant l’intérieur du village de son extérieur. Aujourd’hui ‘’tanicha’’ reconstruit au forme d’une tombe, et devient symbolique aux villageois, ainsi est le lieu où ils pratiquent la cérémonie du mariage par des rites, dont la mariée passe au bas de cette pierre, et interdit à elle de passer en l‘haut, après sept jours de la fête, la mariée fait sept tours entour de la pierre, et s’intégre à l’honneur du village. «‘’Tanicha’’ : c’est une pierre symbolique, il y avait ici trois pierres, puis ils ont la reconstruire en cette forme, avant l’indépendance les hommes d’At Yani passent par ici, est considéré le point séparant pour traverser le village en passant à Larabaà (au marché) ».

La structure et l’architecture du village

  La structure du village Taourirt Makrane mérite d’être une problématique pour une étude anthropologique, car sa morphologie à caractère montagnard et villageois est l’exemple concret du système de l’habitat traditionnel kabyle, ce village à une seule route mécanique qui le relier du chef lieu de daïra, et une seule rentrée à l’intérieur. L’intérieur du village est le lieu où demeurent les villageois, et à la raison de défendre l’honneur du village qui est l’amalgame social de la communauté villageoise, et d’ailleurs il est interdit aux étrangers d’entrer au village sans raisons. Le village se subdivise en cinq grands quartiers (adrum, pl iderma), toutes ses ruelles sont piétonnières, et s’entour de la place aàfir qui est le centre et le cœur du village. La sortie du village trahi est la place public où se regroupe un nombre important de locaux (cafétéria, épicerie, kiosque, soudeur, menuisier, le petit marché de fruits et légumes, etc.), et considérée le parking de véhicules et l’arrêt de mini bus (les forgos), la voie des élèves de CEM et de primaire et les paysans qui travaillent leurs champs à l’est du village, ainsi où se trouve le siège ou le bureau de l’association. Aàfir : cette place réservée aux cérémonies du village comme timechret, et les fêtes (20  Avril, yennayer, festival du village, etc.), et comme aussi un lieu des assemblées de tajmaàt qui a lieu chaque mois. Sur le coin de cette place se trouve un cimetière de martyres de la révolution 1954. C’est une cour entouré des maisons et son sol bâti par des pierres (par un espagnole), et s’ouvre à quatre rues principales de quatre quartiers, que le quartier bu Umghar qui a une sortie à d’autre rue.Akli MECHTOUB dans son étude sur le village Taourirt Makrane, fait une analyse approfondie sur l’habitat du village, dont il a qualifie le village comme un milieu urbain, et dit : « Les études et enquêtes élaborées sur sa population et son habitat ont mis l’accent sur le point investi par ce village à l’échelle de sa région. Lors d’une communication dispensée par Roberts Hugues à l’université de Tizi-Ouzou en 1992, il qualifiait Taourirt Makrane comme étant un des plus grands établissements à caractère rural et villageois à travers le monde même. Ces affirmations tiraient en fait leurs justifications dans la présence en place d’une population dense et de ses considérables dimensions physique, suffisantes dans la législation d’autres pays à la définition de milieu urbain ».Le village est une mosaïque de maisons kabyles traditionnelles et les maisons modernes (villas), les maisons sont en tuile kabyle (aqermud n Leqbayel) et avec des terrasses ouvertes, certaines rues en toit, se sont couvertes de briques traditionnels de la couleur rouge qui s’appuie sur des piliers en fer, au dessus de ces rues couvertes des maisons anciennes kabyles. Chaque quartier à une source d’eau à son rentré, et chaque quartier possède une sortie aux champs, et une route qui mène à la source d’eau (abrid n tala), ces sources d’eau au but de faire les limites au village (en avant). Chaque grande route de quartier est divisée en plusieurs routes.

Le signe du burnous et la fête du mariage

  Les villageois portés des burnous blancs aux fêtes du mariage, dont le marié (isli) porte pour la première fois son nouveau burnous blanc réservé par sa mère à son mariage, qui est bien tissé long et fin, orné des rayures en soie blanche ou bleu. « Le marié doit porter son burnous au rituel de l’henni en partageant ce moment avec ses invités, va s’asseoir sur une chaise avec sa famille, et met son capuchon sur la tête qui est le signe de timidité et le respect qui rend à sa famille surtout à ses parents, puis il met l’henni dans sa main gauche, ce, rituel accompagné des youyous et (tibugharin), à la fin de rituel danse avec son burnous. Le lendemain le jour (d’asensi), le marié aussi s’enveloppe de son burnous au dessus de son costume noir en cravate »20. La blancheur de ce burnous est le signe de bonheur et la joie, et le signe de mariage et la fin de sa vie célibataire. Le rituel de la mariée (tislit) au moment où elle quitte la maison de son père, et aussi lier au port du burnous, « le marié doit amené avec lui un burnous de son père le jour de la sortie de (tislit) de sa maison paternelle, elle porte le burnous au dessus de sa robe blanche ou de la robe Kabyle, puis elle sorte au dessous du bras de son père qui fait attacher au seuil de la porte et elle sorte »21. Ce geste signifié : « sa séparation de leânaya de son père, et sa rentré dans leânaya de son marié, et ainsi ce rituel indique la rentré de la mariée dans le tutelle de son marié et la fin de la tutelle de son père, et le même rituel suivra à la maison de son époux, où le père de marié l’applique au seuil de la porte, qui indique début de sa nouvelle vie, et sa rentré dans leânaya de sa nouvelle famille »22. « Le burnous blanc est le signe de fertilité, est un bon présage à la vie de couple, et quand la marié porte le burnous de père ou de grand-père de son mari signifié la baraka transmet par les ancêtres sur celleci »

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I : cadre méthodologique et conceptuel
Introduction
I-1-Les travaux antérieurs
I-2-Choix du sujet
I-3-Choix du village
I.4-Problématique
I-5-Hypothèses
I-6-Définition des concepts
I-6-a- Le vêtement
I-6-b- Le costume
I-6-c- Symbolique
I-6-c-1- La sémiologie
I-6-e-Le changement social
I-6-f- La modernité
I-6-g-La représentation
I-6-h- Tradition
I-7-Méthodologie
I-7-1- La lecture
I-7-2-La pré-enquête
I-7-3- L’enquête de terrain
I-7-4-L’observation
I-7-5- L’entretien
I-7-6- La méthode qualitative
I-7-7- La recherche des documents
I-7-8 -Le matériel utilisé dans la collecte des données
I-7-9- Les informateurs
I-7-10-Les images photos
I-7-11-L’approche utilisée
I-7-12- Les difficultés rencontrées au terrain
Conclusion
Chapitre II : la monographie de village Taourirt Makrane
Introduction
II-1-La présentation de la commune de Larabaà N’at Irathen
II-2-La monographie du village Taourirt Makrane
Conclusion
Chapitre III : le tissage du burnous
Introduction
III-1-Le métier du tissage
III-2-La monographie du burnous
Conclusion
Chapitre IV : le burnous de Taourirt Makrane aujourd’hui
Introduction
IV-1- Le tissage du burnous aujourd’hui à Taourirt
IV-2-La matière utilisée au tissage du burnous
IV-3- Les techniques du tissage du burnous
IV-4-La position du burnous sur le métier à lisser
IV-5-Le rituel du tissage du burnous
IV-6- La couture d’admer (tachbakt) du burnous en devant 
IV-7- Le port du burnous et ses fonctions
IV-8- L’architecture du burnous
IV-9- Les dénominations du burnous
IV-10-La description du burnous de la région
Conclusion
Chapitre V : l’usage et les significations de port du burnous
Introduction
V-1-Les significations de couleurs du burnous
V-2- Le burnous noir et ses significations
V-3-Le burnous blanc et ses significations
V-4-Le signe du burnous et les classes sociales
V-5-Les signes de positions portées du burnous
V-6-Le signe du burnous et l’assemblée villageoise
V-7-Le signe du burnous au sein de la famille
V-8-Le signe du burnous chez la femme
V-9-Le signe de la démarche de celui qui porte le burnous
Conclusion
Chapitre VI : les valeurs symboliques du burnous et les changements intervenus dans le burnous
Introduction
VI-1Les valeurs symboliques du burnous
VI-2-Les changements intervenus dans le tissage du burnous
VI-3-Les factures de changements dans le port du burnous
Conclusion
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes
Les photos
Annexe N°1 : Le guide d’entretien
Annexe N°2 : La carte géographique de la Daïra Larabaà N’Ait Irathen
Annexe N°3 : Entretien d’un informateur

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