Les troubles des conduites alimentaires

Les troubles des conduites alimentaires

Historique

Au XIIIème siècle, dans les domaines religieux, les soeurs pratiquaient des restrictions alimentaires que certains auteurs nomment aujourd’hui « anorexie sainte » ou « anorexie sacrée ». Sainte Catherine de Sienne qui en est morte à l’âge de 33 ans demeure un exemple probant. Ce jeun religieux avait une vocation philosophique et mystique. (cf. sitographie). C’est en 1689, que le médecin Richard Morton décrit les symptômes d’une maladie que l’on connaît aujourd’hui sous le terme d’anorexie mentale. Il y décrit les symptômes d’appauvrissement physique dont il attribue la causalité à une étiologie nerveuse. Dans la seconde partie du 19eme siècle, l’anorexie mentale est identifiée comme nous la connaissons aujourd’hui.

En 1873, Lasègue ainsi que l’anglais Gull (1874) produisent les premières descriptions cliniques de cas d’anorexie mentale. Contrairement au domaine médical, ils considèrent que l’origine du trouble est psychique. Il n’empêche que cette maladie sera traitée comme un trouble physique jusqu’au milieu des années 1900, période où l’on envisagera les symptômes physiques comme une conséquence de l’arrêt de l’alimentation. A cette période, on observe un attrait de la part des chercheurs pour ces maladies alimentaires qui se présentent sous différentes formes cliniques et que l’on rassemble sous le nom de troubles du comportement alimentaire. Notons que dans les années 90, il y a une augmentation des nombres de malades anorexiques. Gordon (1996) en parle comme d' »une épidémie sociale des femmes blanches occidentales ».

Description des différentes formes cliniques Ils existent de nombreux troubles du comportement alimentaire, et l’on continue d’en découvrir. Nous allons nous référer aux critères diagnostiques du DSM – IV. L’Anorexie mentale Selon le DSM – IV, on retrouve les critères diagnostiques suivants chez une personne souffrant d’anorexie mentale : le refus de maintenir un poids corporel au niveau ou au dessus d’un poids minimum normal au regard de son âge et de sa taille, une peur intense de reprendre du poids ou de devenir gros, une altération de la perception de l’image du corps avec déni de la maigreur et redondance de la forme corporelle sur l’estime de soi, enfin une aménorrhée (absence d’au moins trois cycles menstruels) chez les femmes post pubères doit être observée. Il existe plusieurs types d’anorexie mentale. Le type restrictif correspond à un sujet qui présente les critères précédemment énoncés et qui n’a pas recours à des crises de boulimie, des vomissements provoqués, ou à des prises de purgatifs. Par conséquent, le type d’anorexie mentale nommé anorexie vomissements, ou « purging type » comptera parmi ses caractéristiques des crises de boulimie, des vomissements provoqués, ou à des prises de purgatifs.

La boulimie

Selon le DSM – IV, on retrouve les critères diagnostiques suivants chez une personne souffrant de boulimie : on note la présence récurrente de crise de boulimie (« Binge eating ») caractérisée par l’absorption d’une grande quantité de nourriture en un temps limité, et un sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire (sensation de ne pas pouvoir s’arrêter), on remarque aussi des comportements compensatoires et inappropriés dont le but est d’éviter la prise de poids (vomissements, prise de purgatifs et laxatifs, jeûne, exercice physique excessif), les crises et comportements compensatoires surviennent au moins deux fois par semaines, il y a une influence du poids et de la forme corporelle sur l’estime de soi, enfin ce trouble n’intervient pas seulement en période d’anorexie mentale. Le DSM IV propose de les différencier en deux types : le type avec vomissements ou prise de purgatifs, et le type sans les vomissements « non purging type ». Les troubles alimentaires non spécifiques Cette catégorie est destinée aux troubles alimentaires qui ne remplissent pas tous les critères des pathologies exposées précédemment. Par exemple, une femme qui présentera tous les critères de l’anorexie mentale excepté celui de l’aménorrhée ou encore une personne qui aura montré une perte de poids significative mais qui restera dans les limites de la normale. Par ailleurs, notons que la classification des troubles alimentaires peut différer selon les auteurs.

D’une approche des troubles alimentaires centrée sur l’individu et les liens précoces Les troubles du comportement alimentaire ont émergés dans le champ des pathologies d’abord sous l’angle de l’anorexie mentale dans la fin des années 60 puis les recherches se sont élargies aux autres troubles alimentaires comme l’obésité ou la boulimie. Après avoir rappelé les travaux de Bowlby (1978) sur l’attachement qui nous semblent précurseurs des recherches traitant de la pathologie alimentaire, en s’appuyant sur les travaux des auteurs principaux qui se sont penchés sur ces pathologies, nous allons ici rendre compte du fonctionnement psychologique du sujet atteint de TCA. De l’importance des liens précoces : fonction alimentaire et fonction relationnelle L’attachement selon Bowlby (1978) correspond à une stratégie mise en place par l’enfant pour lui assurer confort, sécurité et affection. Cette stratégie est une co – construction avec le parent référent d’abord, le plus souvent la mère, mais aussi avec les autres personnes avec lesquelles il est en interaction. La qualité de l’attachement dépend de la dynamique entre la mère et l’enfant. Plus l’accordage mère – bébé est opérationnel, c’est – à – dire plus la mère répondra de façon satisfaisante aux besoins de son enfant, et plus celui – ci pourra construire une relation d’attachement sécure et fiable. L’enfant va ainsi acquérir une base de sécurité qui lui permettra de prendre une relative autonomie afin d’explorer l’environnement. Bowlby nous dit que ce qui se joue avec la mère dans les premiers mois de la vie de l’enfant, programme sa capacité d’attachement dans les relations à venir en lui conférant des modèles internes opérants auxquels il se référera pour entrer en relation avec autrui.

A ce propos, on distingue différents styles ou types d’attachement. Les travaux d’Ainsworth (1978) sur les patterns d’attachement et ceux de Solomon (1986) ont permis d’identifier quatre types d’attachement. L’attachement sécure (pattern B) concerne les enfants qui démontrent un équilibre entre la sollicitation de la figure d’attachement et la capacité à la mettre quelque peu à distance pour aller découvrir l’environnement. Chez l’adulte, ce type d’attachement s’appelle sécure – autonome. Le pattern A correspond au type d’attachement insécure, anxieux, évitant. Il désigne des enfants qui n’ont pas pu se construire une base de sécurité solide. Ces enfants ont connu une figure d’attachement pas toujours disponible et fiable. Ils restent donc anxieux et défensifs et vont explorer leur environnement avec méfiance, sans se reposer sur la figure d’attachement. Ce style d’attachement nommé détaché chez l’adulte fait référence à des individus angoissés vis à vis du monde extérieur, qui présenteront des difficultés à exprimer leurs émotions. exemple, l’hyperphagie ‘binge eating disorder » pour Bernfeld (2007) présente une symptomatologie semblable à celle de la boulimie avec des raptus, des crises impulsives d’ingestion de grande quantité de nourriture en un temps limité.

Elle n’a pas recours à des méthodes purgatives comme les laxatifs ou les vomissements. A ce titre, l’hyperphagie est souvent accompagnée de l’obésité. Cette description correspond au type sans vomissements de la boulimie décrit par le DSM IV (2000). Dans un registre moins répandu, nous pouvons citer l’orthorexie qui est « l’obsession de respecter des règles alimentaires très strictes » (Bernfeld, 2007, 82). Il y a également le mérycisme qui se caractérise par la régurgitation et par la réingestion répétées des aliments. La potomanie consiste à ingurgiter une consommation d’eau excessive dans le but de se remplir (apaiser la faim) ou de se purifier. On retrouve ce trouble sur des tableaux cliniques d’anorexie et de boulimie.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
I.Les troubles des conduites alimentaires
a) Définition
b) Historique
c) Description des différentes formes cliniques
L’Anorexie mentale
La boulimie
Les troubles alimentaires non spécifiques
D’une approche des troubles alimentaires centrée sur l’individu et les liens précoces
De l’importance des liens précoces : fonction alimentaire et fonction relationnelle
Le stade du miroir comme origine des troubles alimentaires
De la réactualisation du conflit oedipien à la relation de dépendance
De la prévalence de la féminité dans la pathologie alimentaire
III Du rôle étiologique de la famille dans les pathologies alimentaires à la famille compétente, partenaire thérapeutique
La famille psychosomatique, ou profil du système familial anorexique
De la famille pathogène à la compétence des familles
De l’approche familiale intergénérationnelle et transgénérationelle
IV Problématique de recherche et hypothèse générale
V Méthodologie
a) Nos hypothèses opérationnelles
b) La population : présentation et critère d’inclusion
c) Présentation des outils
L’entretien clinique
L’observation clinique
VI Données cliniques et résultats
a) Description des données cliniques
B) Synthèse
VII Discussion clinique
VIII Conclusion
Bibliographie & Sitographie
X Annexes

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *