Les troubles de comportements alimentaires

Les troubles de comportements alimentaires (TCA) font référence à l’ensemble des attitudes et comportements complexes associés à une préoccupation permanente du poids et de l’esthétique corporelle [1]. Les troubles de comportements alimentaires sont souvent expliqués par l’association durable de perturbations du comportement alimentaire, de troubles de la perception de l’image corporelle et d’obsessions quant au poids et à l’alimentation ayant des conséquences néfastes sur la santé [2]. L’adolescence est la période de la vie la plus opportune à l’apparition de troubles du comportement alimentaire ; en rapport avec la puberté qui est marquée par plusieurs transformations surtout corporelles où résident le vrai problème avec une impression de ne pas se sentir bien dans sa peau. L’adolescent exprime son mal être et ses désirs à travers son corps par des actes d’autodestruction y compris les TCA [3]. De multiples facteurs socioculturels, psychologiques et biologiques peuvent être à l’origine du développement des TCA [4,5]. Auparavant les TCA ne concernent que les femmes riches issues des familles aisées occidentales, épargnant ainsi les populations des pays non occidentaux en voie de développement comme Madagascar [6]. Plus particulièrement, le fait d’être exposé à un idéal de minceur des stars, la médiatisation de la consommation et les préoccupations à l’égard de son poids qui en résultent constituent des facteurs psychosociaux fréquemment évoqués dans les études portant sur les troubles du comportement alimentaire ; prouvant ainsi que les adolescents et les jeunes adultes sont les groupes particulièrement sensibles à cette pathologie [6-9]. Actuellement, les TCA font l’objet de plusieurs études à cause de sa fréquence de par le monde [10]. Les individus souffrant de TCA ont une morbi- mortalité plus élevée que la population générale. [11-13]

Tous les TCA présentent un risque de complications somatiques, psychiques ainsi que psychosociales nombreuses et de chronicité [12,14-19]. Dans le cas d’anorexie mentale, les troubles du comportement alimentaire peuvent causer de grave répercussion sur l’individu telles que les complications somatiques graves voire mortelles. [20-22] Il existe également peu de données concernant le profil épidémio clinique des troubles du comportement alimentaire chez les adolescents à Madagascar ce qui nous a incités à mener notre étude.

Les troubles de comportements alimentaires

Définitions

La Haute Autorité de Santé (HAS) française propose, en 2010, une définition du TCA: « Trouble du comportement visant à contrôler son poids et altérant de façon significative la santé physique comme l’adaptation psychosociale, sans être secondaire à une affection médicale ou à un autre trouble psychiatrique ». Le trouble du comportement dont il s’agit ici ne concerne pas uniquement la prise ou l’absence de prise alimentaire mais l’ensemble des comportements alimentaires et stratégies (alimentaires ou non alimentaires) visant à contrôler le poids. À titre d’exemple, il peut s’agir de vomissements provoqués après ingestion d’aliments, dans le cas d’un sujet boulimique [23]. Les termes de troubles du comportement alimentaire évoquent classiquement deux formes en apparence contraires : l’anorexie mentale ou anorexia nervosa avec la restriction et la boulimie ou bulimia nervosa avec ses excès mais il y a aussi les autres troubles dits de l’ingestion d’aliments tels que le pica, le mérycisme, la restriction ou évitement de l’ingestion d’aliments ainsi que l’onychophagie que nous n’allons pas décrire dans cette étude.

➤ L’anorexie mentale
L’anorexie mentale correspond à un refus de s’alimenter ainsi qu’à une restriction volontaire de l’alimentation, associée à la peur de grossir et la volonté persistante de maigrir, en dépit du poids désiré atteint [24,25]. A cause des facteurs psychologiques, somatiques et comportementaux multiples liés à l’anorexie mentale, son appréhension se révèle complexe [26].
➤ La boulimie nerveuse
La boulimie se caractérise par la survenue d’épisodes répétitifs de suralimentation. Ces compulsions alimentaires aboutissent généralement à des vomissements provoqués ou des prises de purgatifs. Les épisodes de surconsommation sont fréquemment suivis de jeûne et de périodes d’activité intense dans le but de contrôler la prise de poids [27].

Classifications
Les deux classifications internationales actuellement à disposition des cliniciens et des chercheurs sont :

● Le DSM 5 ou cinquième révision du Diagnostic and Statistical Manual of
mental disorders publiée par l’Association américaine de psychiatrie. [28] Le DSM 5 qui vient de paraître en 2013 fait suite à la dernière version traduite du DSM 4 – TR: le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4ème édition texte révisé [29]. Il est à noter que le DSM 5 propose un nouvel intitulé du chapitre dédié aux troubles du comportement alimentaire : « Feeding and Eating Disorders ». Ce terme feeding, nouvellement introduit, suggère la notion de « se nourrir et être nourri par autrui ». Il s’applique donc plus volontiers à la période de l’enfance et de l’adolescence où le comportement alimentaire des jeunes est empreint des attitudes et des habitudes alimentaires familiales, et plus précocement dans la vie, de l’attitude maternelle de nourrissage de son bébé. Pour autant, les critères diagnostiques de ces deux classifications ne sont pas spécifiques de la période de l’enfance et de l’adolescence, mais applicables à tous les âges de la vie.

● La CIM-10 ou dixième révision de la Classification internationale des maladies. La Classification Internationale des Maladies dixième version (CIM-10) ou International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems (ICD)) est une classification internationale publiée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 1993. Elle classe l’ensemble des maladies, avec une approche médicale plus descriptive et moins spécifique de la méthodologie et des cadres conceptuels que la Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent (CFTMEA). Elle a été conçue pour permettre l’analyse systématique, l’interprétation et la comparaison des données de mortalité et de morbidité recueillies dans différents pays. C’est la classification diagnostique internationale unique pour tout ce qui concerne l’épidémiologie générale et de nombreux problèmes de prise en charge sanitaire. Cela comprend l’analyse de la situation sanitaire générale des groupes de populations et la surveillance de l’incidence et de la prévalence des maladies et d’autres problèmes de santé. [30,31]

Ces classifications actuelles des TCA incluent jusqu’alors l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et certaines formes partielles ou d’intensité moindre d’anorexie et de boulimie (troubles des conduites alimentaires non spécifiés [TCANS] dans le DSM IVTR ou quatrième révision du Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders texte révisé, publiée par l’Association américaine de psychiatrie en 1994 encore d’actualité [32].

A-DSM – 5
D’après le DSM-5 en 2013, les troubles de comportement ou de conduites alimentaires incluent l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et les formes subsyndromiques des troubles du comportement alimentaire:

L’anorexie mentale :
Regroupant :
a- Des restrictions énergétiques menant à un poids inférieur au poids normal dans un contexte de genre, d’âge et de taille à mettre en relation avec la santé physique. Un poids significativement bas est défini par un poids qui est moindre que le minimum normal, ou pour les enfants ou les adolescents inférieur au minimum considéré à travers le calcul de l’Indice de Masse Corporelle (IMC).
b- Une peur intense de prendre du poids ou de devenir gros ou conduite constante qui interagit avec la prise de poids alors que le poids est déjà bas ou insuffisant par rapport à la normale.
c- Une altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps avec influence excessive sur l’estime de soi et déni de la gravité du faible poids ou maigreur actuel.

L’anorexie mentale peut se présenter sous 2 formes :

– restrictive pure caractérisée par l’absence d’épisodes récurrents de compulsions alimentaires ou de conduites purgatives comme la prise de laxatifs ou de diurétiques, les vomissements provoqués et les lavements ,
– restrictive appelée encore forme purgative avec des crises de boulimie, vomissements ou prise de purgatifs [28]. Anorexie dans le DSM-IV Les changements apparus dans le DSM-5 par rapport au DSM-IV concernent le critère « a », qui était auparavant le refus de maintenir un poids corporel au niveau de ou audessus d’un poids minimum normal pour l’âge et la taille. Le critère « a » dans le DSMIV impliquait la notion de volonté du patient alors que dans le DSM-5, il implique une conduite. Le critère « d » aménorrhée a été supprimé, car il n’est pas valable dans les cas d’anorexie :
– chez les femmes prépubères, sous contraception orale ou ménopausées et surtout
– chez les hommes .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS THEORIQUES
1. Les troubles de comportements alimentaires
1.1. Définitions
1.2. Classifications
A. DSM-V
A.1. L’anorexie mentale
A.2. La boulimie nerveuse
B. CIM-10
B.1. CIM-10 concernant l’anorexie mentale
B.2. CIM-10 concernant la boulimie nerveuse
2. Epidémiologies
2.1. L’anorexie mentale
2.2. La boulimie nerveuse
3. Utilité du calcul de l’IMC
4. TCA et adolescents
5. Facteurs de risque de TCA
6. Outils de dépistage des TCA
7. Evolution
8. Prise en charge des patients souffrant de TCA
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I. METHODES
1. Lieu d’étude
2. Type d’étude
3. Période d’étude
4. Population d’étude
5. Critères d’inclusion
6. Critères d’exclusion
7. Mode d’échantillonnage
8. Patients retenus
9. Variables étudiés
10. Instruments et procédure
11. Limites de l’étude
12. Saisie et analyse des données
13. Considérations éthiques
II. RESULTATS
1. Résultats généraux
2. Caractéristiques sociodémographiques
2.1. Répartition selon l’âge des élèves
2.2. Répartition selon le genre des élèves
2.3. Répartition selon le type de l’établissement scolaire
2.4. Répartition selon la classe des élèves
2.5. Répartition selon la situation parentale des élèves
2.6. Répartition selon la taille de la fratrie des élèves
2.7. Répartition selon le rang de l’élève dans la fratrie
2.8. Répartition selon le type de famille des élèves
2.9. Répartition selon le statut de la personne qui vit avec l’élève
2.10. Répartition selon le niveau d’étude des parents des élèves
2.11. Répartition selon la qualité de la relation des élèves avec leurs parents
2.12. Répartition selon la qualité de la relation des élèves avec leurs professeurs
2.13. Répartition selon la qualité de la relation des élèves avec leurs camarades de classe
2.14. Répartition selon le rendement scolaire de chaque élève
2.15. Répartition selon le nombre d’ami de chaque élève
2.16. Répartition selon l’appartenance ou non de l’élève à un groupe
3. Les caractéristiques anthropométriques
3.1. Répartition selon l’IMC de chaque élève
TROISIEME PARTIE: DISCUSSION
1. Forces et faiblesses de l’étude
1.1. Forces de l’étude
1.2. Limites de l’étude
2. Résultats généraux
3. Les caractéristiques sociodémographiques
3.1. Répartition selon l’âge des élèves
3.2. Répartition selon le genre
3.3. Répartition selon le type de l’établissement scolaire
3.4. Répartition selon la classe des élèves
3.5. Répartition selon la situation parentale des élèves
3.6. Répartition selon la taille de la fratrie des élève
3.7. Répartition selon le rang de l’élève dans la fratrie
3.8. Répartition selon le type de famille de l’élève
3.9. Répartition des élèves présentant des TCA selon leurs qualités relationnelles
3.10. Répartition des élèves présentant des TCA selon leurs qualités relationnelles
3.10.1. Selon la qualité de la relation des élèves avec leurs parents
3.10.2. Selon la qualité de la relation des élèves avec leurs professeur
3.10.3. Selon la qualité de la relation des élèves avec leurs camarades de classe
3.10.4. Selon le nombre d’ami des élèves
3.10.5. Selon l’appartenance des élèves à un groupe
3.10.6. Selon le nombre de camarade de classe des élèves
4. Les caractéristiques anthropométriques des élèves
4.1. Répartition selon l’IMC des élèves
5. Nos suggestions et préventions à partir des résultats de notre étude
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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