Les troubles de comportement

Les troubles de comportement

La négligence

Selon Palacio-Quintin, Couture et Paquet (1995), la négligence parentale fait référence, par définition, à une absence de gestes appropriés; elle est souvent repérée par l’observation de ses conséquences sur l’enfant. Faugeras, Moisan et Laquerre (2000), définissent la négligence comme: «l’omission de donner à l’enfant les soins requis pour sa sécurité et son développement physique, psychologique, social, scolaire, civique. Gaudin (1993) quant à lui, définit lanégligence comme: «une situation dans laquelle le responsable de l’enfant, de façon délibérée ou en raison d’une inattention inhabituelle, lui fait éprouver des souffrances réelles évitables et/ou ne lui donne pas un ou plusieurs des ingrédients généralement considérés essentiels au développement des capacités physiques, intellectuelles et émotives d’une personne ». ii n’existe àl’heure actuelle aucun consensus théorique ni de définition opérationnelle de la négligenceparentale. En conséquence la négligence varie selon le point de vue des différents observateurs(Palacio-Quintin, Éthier, Jourdan-Ionescu et Lacharité, 1995).
Bien qu’il existe des enfants négligés depuis des siècles, la reconnaissance du phénomène est relativement récente. La négligence envers les enfants est d’une ampleur considérable et demeure
l’un des phénomènes les plus nuisibles au développement des enfants. Problématique multidimensionnelle, large, complexe et dominante, la négligence parentale correspond à 43% des signalements à la direction de la protection de la jeunesse, ce qui correspond à 12,6 cas pour 1000 enfants. Les cas de signalement pour négligence sont en progression constante et touchent autant les filles que les garçons. Les dernières statistiques de l’institut universitaire confirment cette tendance, le pourcentage de signalement en négligence reste le plus élevé de toutes les problématiques avec un taux qui s’élève à 55,6% (Faugeras, Moisan et Laquerre, 2000).
Certaines formes de négligence peuvent être plus visibles que d’autres, surtout lorsqu’elles sont accompagnées d’extrême pauvreté. D’ailleurs dans les familles les plus démunies, il n’est pas rare de retrouver toutes les formes de négligence. Dans d’autres cas apparaissent qu’une ou deux de ces formes. Toutefois, une forme de négligence est généralement accompagnée d’une autre forme. La négligence parentale peut être d’ordre émotionnel, éducationnel, légal ou médical. Les définitions des formes de négligence abordées sont celles le plus couramment répertoriées par les
services de protection en Amérique du Nord.

La négligence physique

Forme de négligence la plus visible et la plus fréquemment rapportée, la négligence physique se définit comme étant l’échec du parent à protéger son enfant des dangers de l’environnement ou à lui procurer le logis, la nourriture, l’habillement et les soins nécessaires à son développement (Éthier, 1999). Cette forme de négligence est généralement accompagnée de pauvreté dans la il famille. Certaines conséquences peuvent découler de la négligence physique; la principale, se traduit par un retard de croissance chez l’enfant. A cet effet, l’étude québécoise de Kendirgi et Jourdan-Ionescu (à paraître) illustre que les retards de croissance représenteraient près de 20%
des cas d’enfants négligés.

La négligence médicale

La négligence médicale se traduit par le fait qu’un parent refuse le traitement médical nécessaire
à la santé de son enfant. L’enfant a besoin de soins médicaux visant à prévenir, guérir ou soulager
une souffrance physique et la personne qui en prend soin se doit de lui procurer. Un simple refus
de passation d’examen ou un refus d’administrer une médication présenterait une conduite
négligente selon la culture québécoise (Éthier, 1999). Cette forme de négligence peut faire l’objet
de certaines poursuites judiciaires, notamment aux États-Unis (Dubowitz et Black, 1996).

La négligence éducationnelle

Les valeurs et les croyances des parents quant à elles peuvent s’opposer aux normes sur l’éducation et la fréquentation scolaire du milieu dans lequel la famille vit. Par conséquent, toute conduite du parent interdisant ou empêchant l’enfant de se développer sur le plan intellectuel peut être considérée comme de la négligence éducationnelle. Cette négligence peut se traduire par lefait de ne pas insister auprès du jeune pour qu’il se présente en classe en omettant par exemple delever l’enfant du lit, de motiver ses absences. Cette forme de négligence comprend également le
manque d’encadrement, de normes, de règles et de stimulation (Tourigny et al., 2002).

La négligence émotionnelle

La dernière forme de négligence, soit la négligence émotionnelle est quant à elle insidieuse,difficile à identifier étant donné que les conséquences s’y rattachant sont moins visibles et aussiparce que les enfants victimes le sont dès leur très jeune âge ou tout simplement parce qu’ils sontpeu enclins à se plaindre. Cette forme de négligence ne laisse pas de marques physiques évidentes mais elle est tout aussi dévastatrice. Les cas de négligence émotionnelle sévère ont pour conséquence la présence d’anomalies dans le développement physique de l’enfant ou des maladies qu is’expliquent exclusivement par des causes organiques. Pour leur part, Erickson et Egeland (1996) utilisent le terme de non disponibilité psychologique afin de définir la négligence émotionnelle, soit le contraire de la définition de la disponibilité émotionnelle du parent envers son enfant. La disponibilité émotionnelle se définit comme étant la capacité à percevoir avec
sensibilité les signaux de l’enfant, soit une capacité du parent à répondre aux besoins de l’enfant.

Les caractéristiques du parent négligent

Selon les études, les parents négligents sont démunis sur le plan matériel, ils sont souvent dépendants de l’aide sociale, ont des expériences de travail limitées ou inexistantes et une faible scolarité. Au niveau personnel, ils ont que très peu d’échange, les relations sociales sont pauvres et se caractérisent majoritairement par de la dépendance plutôt que par de la réciprocité (Éther, 1999). Ce sont des gens démunis économiquement et affectivement. Ce sont des familles qui vivent dans un quotidien désorganisé. De plus, ces parents éprouvent, dans une forte proportion, des difficultés cognitives les situant en dessous de la moyenne de la population en général (Éthier, 1999; Éthier et Lacharité, 2000). L’alcoolisme est souvent omniprésent avec un degré d’assuétude assez important (Éthier et Lacharité, 2000). On observe également une double problématique de toxicomanie, de santé mentale ou de déficience intellectuelle.

Les caractéristiques de l’enfant négligé

Les enfants victimes de négligence pour leur part peuvent éprouver des retards de développement
notamment au niveau du langage. Ils présentent aussi des retards cognitifs importants (Éthier, 1999; Éthier et Lacharité, 2000). Ce sont des enfants qui démontrent de la passivité et de l’impuissance face au stress (Palacio-Quintin, Couture, Paquet, 1995) et qui ont appris à ne pas compter sur la figure d’attachement. De plus, les enfants victimes de négligence ont des difficultés d’attention ainsi que des problèmes de comportement, tout en étant retirés socialement. La majorité des enfants négligés ne subissent pas tous de la violence, mais les conduites parentales auxquelles ils sont exposés se caractérisent fréquemment par une absence de relation ou par de la négligence émotionnelle.

Les troubles de comportement et la négligence

Les recherches les plus récentes démontrent que chez les jeunes de 6 à 12 ans qui reçoivent des services de la Loi de la protection de la jeunesse à l’étape de l’application des mesures, le taux de négligence se situe autour de 74% et 84%, selon les études (Paquette, 2002; Brousseau et al. 2001). Selon Paquette (2002), 9% des jeunes de ce groupe d’âge sont traités pour troubles de comportement sérieux. L’étude de Pauzé et ses collaborateurs (2002) quant à elle démontre que chez les jeunes de 6 à 12 ans, 66% d’entre eux ont au moins une problématique de troubles de comportement et 40% d’entre eux présenteraient trois problèmes de comportement. Les troubles
de comportement sont susceptibles d’être l’élément déclencheur de nombreuses difficultés ultérieures (Gagné, Desbiens et Blouin, 2003). Dans certains cas, les problèmes de comportement émergent d’une problématique de négligence. D’ailleurs à ce sujet, les problèmes de comportement sérieux se juxtaposent à la négligence dans 10% des cas (Gagné, Desbiens et Blouin, 2003; Tourigny et al., 2002). Divers auteurs de plusieurs recherches s’entendent pour dire que la négligence augmente le taux de troubles de comportement (Hildyard & Wolfe, 2002; $honk & Cicchetti, 2001; Black, Dubowitz & Staff, 1999; Gaudin, 1993; Egeland, 1988). Les recherches sur le sujet démontrent clairement que l’on associe très souvent les troubles de comportement à la négligence. De plus, ces deux problématiques sont souvent les pierres d’assise de nombreuses et importantes difficultés d’adaptation pour les jeunes qui en souffrent. Ces jeunes vivent également une scolarisation difficile et ont des difficultés importantes au plan de leur intégration sociale à l’école et ultérieurement dans la communauté (Coie & Dodge, 1998; Rubin et al., 1998). À cet égard, ces jeunes qui reçoivent des services de la protection à l’enfance comptent sans doute parmi les jeunes les plus vulnérables de notre société (Gagné, Desbiens et Blouin, 2003).

Le milieu scolaire

La problématique des jeunes qui éprouvent des difficultés d’ordre comportemental est de plus en plus inquiétante pour les intervenants sociaux, les agents d’éducation, le milieu scolaire et fait l’objet d’une préoccupation croissante dans la société québécoise. Ce souci s’est accru au fil des dernières années; parmi les facteurs pouvant contribuer à cet intérêt, notons le nombre important et sans cesse grandissant de jeunes en difficulté dans les écoles québécoises (Poliquin-Verville et Royer, 1992). Sous divers aspects, la situation mérite que l’on s’y attarde. Les problèmes comportementaux que vivent ces jeunes peuvent être complexes, tout comme les conditions
nécessaires pour les anticiper ou les atténuer.
Les enfants qui ont des troubles de comportement démontrent une incapacité à s’adapter au contexte scolaire en raison de leur difficulté à répondre aux situations d’apprentissage et aux exigences scolaires de l’école (Desbiens et Desrosiers, 2002). Ils sont également plus enclins à développer des maladies physiques et mentales, avoir des comportements de type criminel et joindre les rangs de la pauvreté. Très tôt dans leur cheminement, ces jeunes constituent une clientèle à risque élevé d’exclusion au plan scolaire, tout autant que sur le plan social. Par conséquent, ces élèves sont à risque en ce qui concerne la qualité de leur intégration sociale (Desbiens, 2003). Ces élèves peuvent être plus susceptibles de se rallier à des pairs qui ont eux aussi des difficultés d’ordre comportemental. Leurs relations avec les autres camarades de classe
et les enseignants sont difficiles et peu harmonieuses (Desbiens et Desrosiers, 2002). Ces élèves sont inattentifs durant les activités scolaires en classe et éprouvent généralement des lacunes au plan socio-cognitif Ils se heurtent à des difficultés tels que des comportements extériorisés, par exemple, de l’agressivité, de l’opposition, un refus persistant d’encadrement et perturbent l’ordre scolaire. Ces manifestations peuvent être aussi de l’ordre des comportements intériorisés et se traduisent par de la passivité, de la dépendance et de la dépression (Poliquin-Verville et Royer, 1992). En conséquence, ils s’absentent plus fréquemment donc ils performent moins bien au niveau scolaire (MEQ, 1999). Ces jeunes ont souvent des difficultés d’apprentissage dues à une faible persistance face à la tâche ou d’une capacité d’attention et de concentration réduite (MEQ,
1991).Selon l’enquête québécoise sur la santé mentale des jeunes (1993), il y aurait entre 3 et 15% des jeunes Québécois de 6 à 11 ans qui présenteraient des troubles de comportement requérant un soutien clinique. Au primaire, le nombre d’élèves ayant des difficultés d’ordre comportemental a
triplé au cours des quinze dernières années, il est passé de 1,24% à 2,47% de la clientèle scolaire
entre l’année scolaire 1928-1989 et 1999-2000 (MEQ, 2000). Soit de 4170 à 14145 élèves en
chiffre absolu. Pour ce qui est du secondaire, Je nombre de ces jeunes est passé de 2,02% à 2,7%
de la population scolaire entre les années scolaires 198$-1989 et 1995-1996 (MEQ, 1996).
De plus, les recherches menées auprès des jeunes de 6 à 12 ans nous amènent à constater que ce groupe d’âges se distingue des autres groupes en terme de besoins et services. On constate depuis quelques années une augmentation des besoins d’intervention auprès des jeunes de 6 à 12 ans, ce qui se reflète notamment par le taux croissant de demandes de placement (Brousseau et ai, 2002; Lessard, 2000; Pauzé, Toupin, Déry, 2002; Paquette, 2002). À cet égard, ces jeunes sont appelés à franchir une étape majeure et déterminante au niveau du cheminement scolaire, soit le passage de l’école primaire à l’école secondaire. Ce passage se produit à un moment stratégique du développement personnel du jeune soit le tout début de l’adolescence. Ce n’est donc pas seulement la transition de l’école primaire à l’école secondaire mais c’est également la transition entre le monde de l’enfance et celui de l’adolescence. Ce double passage exige donc de bonnes capacités d’adaptation de la part du jeune étant donné le décalage important entre les deux cycles car il va faire face à plusieurs défis incontournables. Les jeunes devront affronter divers défis qui les insécuriseront plus les uns que les autres. Ils vivent plusieurs chambardements, apprennent à gérer un horaire sur de plus longues périodes de temps, doivent s’habituer à fréquenter plusieurs professeurs, doivent changer fréquemment de locaux, doivent troquer le statut d’aîné contre celui
de cadet, ils vivent la peur d’être rejetés et de perdre leurs amis.
La transition entre l’école primaire et l’école secondaire requiert un maximum d’adaptation. Or, pour les jeunes qui présentent déjà un profil de vulnérabilité, cette adaptation peut s’avérer particulièrement difficile. Ces jeunes quittent une période critique, soit l’enfance pour l’adolescence, où plusieurs changements s’opèrent. À cet égard, il apparaît important d’explorer ce que les jeunes qui reçoivent des services de la protection de la jeunesse vivent, eux qui sont particulièrement susceptibles de connaître des difficultés.

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Table des matières

Liste des tableaux
Liste des figures
Dédicace
Remerciements
Introduction
Chapitre 1 Problématique
1. Contexte
1.1 Les troubles de comportement
1.1.1 Les manifestations des troubles de comportement
1.1.2 Les facteurs de risque et de protection
1.1.3 Prévalence
1.1.4 Les théories explicatives
1.2 Négligence
1.2.1 Négligence physique
1.2.2 Négligence médicale li
1.2.3 Négligence éducationnelle
1.2.4 Négligence émotionnelle
1.3 Les caractéristiques du parent négligent
1.4 Les caractéristiques de l’enfant négligé
1.5 Les troubles de comportement et la négligence
1.6 Le milieu scolaire
2. Question de recherche
 Chapitre 2 Cadre conceptuel et recension des écrits
1. Cadre conceptuel 
1.1 Modèle théorique: l’environnement socioéducatif
2. Recension des recherches empiriques
2.1 La transition scolaire chez l’élève en général
2.2 Résumé des recherches chez l’élève en général
2.3 La transition scolaire chez l’élève à risque
2.4 Résumé des recherches chez l’élève à risque
2.5 Conclusion des recherches
3. Objectifs de recherche
Chapitre 3 Méthodologie
1. La méthode de recherche
2. Participants
3. Instruments
4. Démarche de collecte de données
5. Traitement des données
6. Considérations éthiques
Chapitre 4 Analyse des résultats
1. L’analyse des résultats
2. Conclusion
Chapitre 5 Discussion des résultats
1. Les similitudes
2. Les divergences
3. Les constats
4. Apports théoriques et pratiques
5. Limites théoriques et pratiques
6. Points forts
Conclusion
Références
Annexes

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