Les techniques de désencombrement pulmonaire

Les techniques de désencombrement pulmonaire

CADRE THÉORIQUE

La mucoviscidose Selon la Société Suisse pour la Mucoviscidose (CFCH), cette pathologie est une affection héréditaire qui touche approximativement une naissance sur 2500 en Suisse (« CFCH: Mucoviscidose », n.d.). Cette pathologie autosomique récessive est la conséquence d’une modification génétique sur le septième chromosome responsable du codage de la protéine CFTR (Cystic Fibrosis Transmembrane conductance Regulator). On retrouve cette molécule au niveau des cellules pancréatiques, biliaires, intestinales, rénales, génitales, pulmonaires ainsi que dans les glandes sudoripares. Il s’agit d’un canal chlorure (Cl-) qui, en temps normal, permet la circulation des ions de chlore en direction du milieu extracellulaire. Grâce au mécanisme d’équilibre osmotique, une sortie passive d’eau s’en suit. Ce déplacement combiné d’eau et d’électrolytes contribue à la fluidification des sécrétions, phénomène absent dans le cas de la mucoviscidose. En effet, la déficience de la protéine CFTR rend les sécrétions plus visqueuses car déshydratées, ce qui affecte le bon fonctionnement des systèmes précités (Girodon-Boulandet & Costa, 2005). Les symptômes de cette maladie sont ainsi nombreux et variés. Ils touchent le plus fréquemment les systèmes respiratoires et digestifs. Les manifestions pulmonaires les plus typiques de la mucoviscidose sont les infections chroniques, les pneumonies, les bronchectasies et les bronchopathies chroniques obstructives évoluant par poussées (Girodon-Boulandet & Costa, 2005 ; Rafeeq & Murad, 2017). L’obstruction des canaux par les sécrétions hyper-visqueuses induit une insuffisance pancréatique exocrine qui diminue l’efficacité du mécanisme d’absorption des lipides et des protéines. Cela a pour conséquence une péjoration de l’état nutritionnel et notamment un retard de croissance chez l’enfant (Munck, 2005). Finalement, on relève d’autres complications telles que l’infertilité (principalement masculine), l’ostéoporose et la déshydratation (Rafeeq & Murad, 2017). Plus de 1900 mutations affectant le gène CFTR sont connues à ce jour. Elles peuvent varier fréquemment selon l’ethnie, mais la plus commune est la f508del (Rafeeq & Murad, 2017). Ces modifications situées sur le long bras du chromosome 7 sont séparées en six classes, selon leurs influences sur la protéine CFTR : défaut de synthèse, de maturation, d’activation, de stabilité, etc. Elles servent également à déterminer si l’atteinte est sévère ou modérée (Girodon-Boulandet & Costa, 2005). Rosenstein et Gutting (1998) mentionnent les critères essentiels pour le diagnostic de la mucoviscidose. Tout d’abord, le patient doit présenter des phénotypes caractéristiques à la pathologie, tels que décrits dans le paragraphe précédent. La présence d’antécédents de mucoviscidose dans l’historique familial est également un élément-clé. Quel que soit 4 l’âge d’apparition de la pathologie, la mucoviscidose est diagnostiquée par un test de la sueur. Pour que ce dernier soit confirmé, la concentration en ions NaCl dans la sueur doit être supérieure à 60 mmol/L à deux occasions séparées et le résultat interprété par un spécialiste. En effet, cette pathologie n’étant pas la seule à faire augmenter le taux de ions dans la sueur, il est important de savoir saisir la subtilité de l’analyse de ces résultats (liens avec le contexte clinique, l’âge et la situation du patient). Finalement, un test génétique peut être réalisé. L’identification et le classement des mutations CFTR spécifiques permet de confirmer le diagnostic et de reconnaitre les phénotypes particuliers de la pathologies (atteinte avec prédominance respiratoire, digestive ou pancréatique par exemple). Le test génétique est également très utile pour catégoriser les patients lors de protocoles de recherche (Rosenstein & Cutting, 1998). Il est à noter qu’un dépistage néonatal systématique au moyen d’une prise de sang permet un diagnostic et une prise en charge précoce de la maladie (Girodon-Boulandet & Costa, 2005). Cette affection multisystémique nécessite une prise en charge adaptée aux besoins du patient. Rafeeq et Murad (2017) développent trois axes essentiels au traitement de la mucoviscidose : le système respiratoire, le système intestinal et la nutrition. L’atteinte pulmonaire est régulée par une combinaison de médication et d’interventions physiothérapeutiques. Les médicaments préviennent les infections pulmonaires, diminuent la viscoélasticité du mucus et contrôlent l’inflammation des voies aériennes. En parallèle, au moyen des techniques spécifiques à sa disposition, le physiothérapeute complète l’intervention en axant son traitement sur le désencombrement pulmonaire. D’autres médicaments ainsi que des enzymes de remplacement préviennent les blocages intestinaux et contrent l’insuffisance pancréatique. Finalement, une nutrition appropriée est indispensable pour la prévention de carences et de la déshydratation (Rafeeq & Murad, 2017). Ces trois axes sont similaires aux trois piliers de la prise en charge pour la mucoviscidose de Yankaskas et al (2004) cités au point 1. 2.2 Les techniques de désencombrement pulmonaire 2.2.1 Drainage Postural combiné aux Percussions et Vibrations (DPPV) Comme décrit au point 1, le drainage postural est une des premières techniques de désencombrement mise en pratique. Basées sur la physiologie des bronches et utilisant l’effet de la gravité sur le mucus, une dizaine de positions de drainage ont été définies. Le mucus est ainsi drainé passivement vers les voies aériennes centrales. Pour optimiser les effets du traitement, le patient adopte chacune des positions durant une vingtaine de minutes. Il faut relever que, pour ceux atteints de mucoviscidose, la durée des sessions est prolongée en raison de la viscosité de leur mucus qui ralentit son écoulement (Rogers & Doull, 2005). Mcllwaine (2006) mentionne que le patient peut être alors amené à passer plus de 60 à 100 minutes la tête en bas (M. McIlwaine, 2006). Une augmentation du risque de reflux gastro-œsophagien est également à mentionner (cf. Introduction). Afin d’optimiser son efficacité, le Drainage Postural est très souvent combiné à des vibrations et des percussions appliquées sur la cage thoracique (M. McIlwaine, 2006). Ces forces externes modifieraient la pression intrapleurale en délogeant et mobilisant les sécrétions qui s’y trouvent (Rogers & Doull, 2005). On peut donc en déduire que grâce à cette intervention supplémentaire¨, la durée de maintien des postures est réduite. 2.2.2 Techniques de Pression Expiratoire Positive (PEP) Les techniques de PEP créent une pression expiratoire positive au niveau des voies aériennes intra-thoraciques. En contrant la force de rétraction élastique pulmonaire, elle 5 prévient le collapse alvéolaire, améliore et prolonge la durée des échanges gazeux (Yankaskas et al., 2004). Elle agit également sur la ventilation collatérale en favorisant le passage de l’air dans les canaux de Martin (ventilation inter-bronchique), les canaux de Lambert (ventilation alvéolo-bronchiale) et les pores de Kohn (ventilation interalvéolaire) (Rogers & Doull, 2005). Ainsi, un flux d’air placé de manière distale au bouchon de mucus déloge et mobilise celui-ci vers les voies aériennes proximales où il pourra être expectoré (West et al., 2010). Différents appareils de PEP sont actuellement disponibles sur le marché. Bien que leurs modalités de traitements soient variables, le principe de base reste semblable. Ils sont généralement classés en 3 catégories : le PEPMask, le High-PEP, et les appareils de PEP oscillants (OPEP). PEP-Mask Le PEP-Mask a été développé au Danemark dans les années 70. Un résisteur rattaché à une valve unidirectionnelle génère la pression positive. Un manomètre est intégré au système pour s’assurer que la résistance moyenne avoisine les 10 à 20 cmH2O en milieu d’expiration. Le traitement se déroule de la manière suivante : le patient respire à volume courant en expirant de manière légèrement active dans un masque ou un embout buccal. Dès qu’il en ressent le besoin ou à la suite d’un certain nombre de cycles respiratoires, il pratique des manœuvres d’Expiration Forcée afin de libérer ses voies respiratoires. Le physiothérapeute peut adapter l’intensité de sa thérapie en modifiant la durée, la fréquence et la résistance de l’appareil (Pryor, 1999). High-PEP Le High-PEP fonctionne de la même manière en utilisant cependant une pression expiratoire plus élevée, comprise entre 40 et 100 cm H2O. Le patient doit expirer de manière forcée pour contrer cette résistance. Cette technique de désencombrement peut venir en aide aux malades dont les voies aériennes sont plus instables, dans des cas pédiatriques par exemple. Il faut toutefois mentionner que cette patientèle peut être sujette à une fatigue respiratoire secondaire à l’effort expiratoire nécessaire (Rogers & Doull, 2005). La littérature sur les bénéfices physiologiques d’une PEP augmentée demeure encore faible à ce sujet. PEP-Oscillants Finalement, les appareils de PEP oscillants ajoutent à la pression expiratoire positive une vibration des voies aériennes. Celle-ci comporte deux avantages principaux : elle permet de diminuer les propriétés viscoélastiques du mucus et de créer de courtes accélérations du flux d’air intra-pulmonaire. La combinaison de ces deux phénomènes rend le drainage des sécrétions vers les voies aériennes centrales plus aisé. Il suffit au patient d’effectuer des cycles respiratoires avec PEP suivis de manœuvres d’Expirations Forcées ou de toux glotte ouverte (Huffing) pour expectorer le mucus(M. McIlwaine, 2006). Quatre appareils ont été développés en ce sens : le FlutterÒ, le RC-CornetÒ, et l’AcapellaÒ et l’AerobikaÒ. Imaginé et conçu en Suisse, le FlutterÒ est un dispositif en forme de pipe contenant une bille métallique. Lors d’expiration dans l’appareil, la bille interrompt de manière intermittente le passage aérien, générant une pression positive, une accélération du flux d’air et une oscillation intra-pulmonaire (Pryor, 1999). La vibration ainsi crée est optimale lorsqu’elle coïncide avec la fréquence de résonnance pulmonaire du patient. Pour atteindre celle-ci, il peut changer l’inclinaison de l’appareil influant ainsi sur la résistance induite dans ses voies aériennes (P. M. McIlwaine, Wong, Peacock, & Davidson, 2001a). Cependant, un désavantage reste à soulever : le mouvement de la bille est influencé par 6 la gravité. Cela implique que la partie supérieure de l’appareil soit toujours pointée vers le haut pour un bon fonctionnement. Ce principe est à appliquer quelle que soit la position de traitement choisie (Myers, 2007). Le RC-CornetÒ est un tube incurvé contenant un tuyau en latex coudé. Lorsqu’elle est assez élevée, la pression générée par l’expiration déplie la tubulure interne. L’air s’échappe ensuite par une ouverture distale, permettant à l’appareil de retrouver sa conformation initiale. Cette interaction rythmée entre le flux d’air et le tuyau crée une pression expiratoire positive et une oscillation (Müller & Bucher, 2018). Étant indépendant de la gravité, ce dispositif a donc l’avantage de pouvoir être utilisé dans toutes les positions (Pryor, 1999). Lorsque le patient expire dans l’AcapellaÒ, une pression positive ainsi que des oscillations favorables au désencombrement pulmonaire sont produites. Ce phénomène est rendu possible par les mouvements de haut en bas d’une valve, générés par le passage du flux d’air expiratoire et l’action d’un aimant. Selon son débit expiratoire, le patient a le choix entre l’AcapellaÒ bleu (pour un débit inférieur à 15 litres par minute) ou le vert (pour un débit supérieur à 15 litres par minute) (Myers, 2007). Comme cet appareil ne dépend pas de la gravité mais des forces magnétiques, il peut également être utilisé dans différentes positions, un avantage non négligeable (West et al., 2010). En conclusion, en plus de leur efficacité dans le désencombrement, tous ces appareils de PEP sont portatifs et simples d’utilisation. La subtilité du rôle du physiothérapeute réside dans l’éducation de son patient pour le choix et l’usage de ces dispositifs de pression expiratoire positive. Il pourra ainsi s’en servir de manière autonome et efficace lors de sa toilette trachéobronchique quotidienne (Rogers & Doull, 2005). 2.2.3 Autres techniques de désencombrement pulmonaire D’autres méthodes de désencombrement sont utilisées en physiothérapie : le Drainage Autogène (DA), les Appareils de Vibrations Thoraciques (HFCWO ou HFCC), le PercussionnaireÒ, ou la Ventilation Non-Invasive (VNI). Le Drainage Autogène (DA), développé par Jean-Chevallier dans les années 70, est une routine respiratoire qui, une fois apprise correctement, peut être pratiquée par le patient de manière autonome. Cette méthode consiste à générer un flux d’air expiratoire proche du volume résiduel pour drainer les sécrétions situées au niveau des voies aériennes distales. Celles-ci sont alors rassemblées et expectorées grâce à une respiration se rapprochant de plus en plus de la capacité pulmonaire totale (CPT). Le rôle du physiothérapeute est d’éduquer son patient afin qu’il soit indépendant dans son traitement. Il peut également l’accompagner à l’expiration en exerçant une pression manuelle sur le thorax. Il s’agit du Drainage Autogène Assisté (DAA). Cette méthode est souvent utilisée avec les enfants, car leur conscience corporelle et leur compréhension de la technique ne sont pas encore suffisantes pour pratiquer seuls un désencombrement efficace (Louise Lannefors, Button, & McIlwaine, 2004). En utilisant les Appareils de Vibrations Thoraciques (HFCWO ou HFCC), le patient porte une veste gonflable reliée à un système pneumatique. Ce dernier va gonfler et dégonfler rapidement la jaquette, entrainant ainsi des compressions rythmées du thorax. Les vibrations thoraciques sont alors transmises au niveau des voies aériennes (M. P. McIlwaine et al., 2013). Celles-ci favorisent la création de forces de cisaillement qui augmentent l’interaction entre le mucus et le flux respiratoire, améliorant ainsi la 7 viscoélasticité et le délogement des sécrétions(Pryor, 1999). Finalement, le patient pourra expectorer ses sécrétions qui auront été rassemblées vers les voies aériennes centrales en toussant ou avec des manœuvres d’expiration forcées (Oermann et al., 2001).

MÉTHODE

Pour ce travail de Bachelor, une revue systématique avec méta-analyse en réseau a été réalisée (Bagg, Salanti, & McAuley, 2018). Le but de ce chapitre est d’en présenter la méthodologie rédactionnelle établie. Les points suivants y sont développés : la stratégie de recherche, la sélection des articles, l’évaluation de la qualité des articles, puis l’extraction des données et la méthode d’analyse statistique. 3.1 Stratégie de recherche Cette revue systématique suit les recommandations PRISMA. La recherche a été réalisée dans PubMed, CINHAL, Cochrane et Embase. Afin de mettre en place une stratégie efficace, des mots clés basés selon la méthode PICOTS (Patients, Intervention, Comparaison, Outcome, Temps, Study) ont été définis. Ils sont présentés dans le tableau ci-dessous. Les quatre moteurs de recherche choisis fonctionnant de manière différente, une question de recherche spécifique à chacun d’entre eux a dû être rédigée. Pour se faire, les termes du PICOTS ont été préalablement traduits en anglais. Sachant que des subtilités de langage telles que les pluriels, les différentes orthographes ou les synonymes peuvent influencer la quantité d’articles trouvés, chaque variante a dû être introduite individuellement. Cela a permis de déterminer le terme le plus efficace à chacune des recherches. Un filtre sélectionnant uniquement les études randomisées contrôlées a également été utilisé. Chaque question a donc suivi ce même schéma : « Intervention et Population et Filtre ». Les détails de celles-ci se trouvent en Annexe I. La recherche d’article date de décembre 2017. En mai 2018, afin de mettre à jour le nombre de résultats, les questions ont été lancées une nouvelle fois dans les mêmes moteurs de recherche. Cela a permis de déterminer que le nombre d’articles est actuellement supérieur aux résultats de décembre 2017. Cependant, aucun tri supplémentaire n’a été fait pour définir si les nouvelles études disponibles correspondaient aux critères d’inclusion. Une actualisation complète sera présentée ultérieurement au travers d’un site internet permettant une mise à jour régulière chaque 3 ou 6 mois (living systematic review) :  3.2 Sélection des articles Les articles issus des questions de recherche ont été insérés dans le logiciel de gestion de référence (Zotero). Celui-ci a permis de procéder à l’élimination des doublons. Afin de réaliser un premier tri rigoureux, les trois rédactrices ont effectué une lecture des titres et des résumés de tous les articles de façon indépendante. Un affinage de celui-ci a été réalisé selon le même procédé au moyen d’une lecture complète des études restantes. Entre chaque étape, les lectrices ont procédé à une mise en commun à visée consensuelle. Les détails de ce processus de sélection se trouvent sous forme de schéma PRISMA, en Annexe II. Finalement, sur un total de 1247 études identifiées dans les différentes bases de données, seules 39 ont été conservées pour leur concordance avec la question de recherche. Les critères d’inclusion et d’exclusion suivants ont été appliqués à chaque étape de sélection. Pour réaliser une revue systématique, seule l’utilisation d’études randomisées contrôlées est autorisée. Les revues systématiques apparaissant dans les résultats de recherche ont donc dû être exclues. Comme les interventions souhaitées pour ce travail étaient les techniques de PEP comparées à une ou plusieurs autres thérapies de désencombrement pulmonaire, seules les études répondant à ce critère ont été incluses. Il est à noter que plusieurs articles mentionnaient l’utilisation de la pression expiratoire positive pour favoriser la nébulisation d’agents pharmacologiques. Ne faisant ni partie de l’intervention ni des outcomes souhaités, ceux-ci ont été écartés. Les études incluses devaient cibler l’efficacité du désencombrement pulmonaire. Dans la plupart des articles, une grande quantité d’outcomes ont été analysés et comprenaient autant des résultats objectifs (fonctions pulmonaires, poids des sécrétions, tolérance à l’exercice, scores cliniques, nombre de toux, d’exacerbation ou d’hospitalisation, etc.) que subjectifs (compliance, questionnaires de préférences, satisfaction du patient, etc.). Certaines études se concentraient quant à elles uniquement sur les coûts des thérapies ou sur le management du patient et ont donc été exclues. Finalement, des articles ont été mis de côté en raison de leur langage rédactionnel, ou car ils étaient hors sujets. Certains encore étaient issus de conférences ; étant donc non publiés sous forme complète, ils ont également été exclus. En Annexe III se trouvent les fiches de lectures des 39 articles sélectionnés. 3.3 Évaluation de la qualité L’évaluation de la qualité méthodologique des articles a été rendue possible grâce au logiciel PEDro dans lequel les 39 études finales ont été insérées. Pour 31 d’entre elles, des résultats immédiats étaient disponibles, car elles y étaient déjà répertoriées. Les huit articles restants ont, quant à eux, dû être analysés manuellement par les trois rédactrices faisant usage de ce même outil d’évaluation. Les détails des onze critères présents dans cette échelle se trouvent en Annexe IV. Une analyse complémentaire au moyen de la liste GRADE (Grading of Recommendations Assesment, Developpment and Evaluation) a permis d’évaluer la confiance en la qualité d’évidence. En précisant la force des recommandations et en définissant une échelle de degré d’évidence, elle donne des indications pour l’interprétation des données finales (GRADE working group, 2018). 3.4 Extraction des données Chacun des 39 articles a été lu dans sa totalité afin de remplir des fiches de lecture. Cellesci ciblaient l’auteur, l’année de publication, les critères d’inclusion et d’exclusion, le design d’étude, les outcomes et leurs résultats ainsi que les conclusions. Elles se trouvent dans l’Annexe III Il en ressort un grand taux de variabilité dans les interventions et les outcomes. Pour permettre l’analyse statistique, un tri supplémentaire a ainsi dû être effectué. Dans un premier temps, un tableau regroupant les comparaisons au sein de chaque étude a démontré la pertinence de ne pas restreindre le nombre d’interventions car elles étaient toutes comparées plus d’une fois [Annexe V]. Pour finaliser la sélection, il a donc a été décidé de se pencher sur les outcomes analysés dans les 39 études. Une liste répertoriant ces derniers a été rédigée et envoyée à différents spécialistes et physiothérapeutes 11 travaillant avec des patients atteints de mucoviscidose. Celle-ci se trouve en Annexe VI. Grâce à l’avis de ces experts du terrain, les quatre outcomes suivants ont été sélectionnés : le Volume Expiratoire Maximal en une Seconde (VEMS), la Capacité Vitale Forcée (CVF), le poids des sécrétions, et la tolérance à l’effort. Le VEMS et la CVF, sont des données résultant des tests de fonctions pulmonaire. En pratique, ils servent souvent à définir la sévérité de l’atteinte pulmonaire. Le poids des sécrétions quant à lui, est une mesure directe de la quantité d’expectorations évacuées grâce au traitement. S’il est pris tel quel, on parle de « poids mouillé ». Il peut également être séparé de la salive pour déterminer son « poids sec ». Dans la majorité des études sélectionnées, seul le poids mouillé des sécrétions était utilisé. Seul ce dernier a donc été analysé dans ce travail. Concernant la tolérance à l’effort, de nombreux tests existent. Les plus fréquents sont le 6 Minutes Walk Test et le Modified 10 Meter Shuttle Test. Ainsi, 27 études ont été choisies dans un premier temps pour une analyse quantitative. Il faut toutefois préciser que dans cette sélection, il existe deux travaux utilisant les mêmes données. En effet, Newbold a tout d’abord publié les résultats de sa thèse comparant le FlutterÒ et le PEP-Mask en 2001, puis a réactualisé ses recherches en publiant un article en 2005. Bien que les données récoltées en 2001 aient été réutilisées en 2005, les résultats diffèrent légèrement (M. E. Newbold, 2001 ; M. E. Newbold, Tullis, Corey, Ross, & Brooks, 2005). Dans ce travail, seuls les résultats de la publication la plus récente ont été étudiés. Le nombre final d’études incluses pour les analyses statistiques est finalement de 26. Les 13 restantes ont été utilisées pour compléter ces résultats au moyen d’une analyse qualitative. 3.5 Méthode d’analyse statistique Le logiciel utilisé pour l’analyse est RStudio (logiciel R). Le VEMS et la CVF ont été analysés au travers d’une méta-analyse en réseau. Cette méthode statistique permet d’utiliser les comparaisons directes entre plusieurs interventions pour en déduire des résultats pour une comparaison indirecte. Un SUCRA (Surface Under the Cumulative Ranking), un forest plot et un relative effects ont ainsi été calculés. Le SUCRA correspond à l’aire sous la courbe de l’analyse à répétition. Les valeurs de celui-ci sont classées entre 0 et 1 : plus la valeur est proche du 1, plus la thérapie est efficace pour l’outcome correspondant. Néanmoins, la proportion n’est pas à prendre en compte. Par exemple, une thérapie avec un résultat de 0.5 est plus efficace qu’une autre avec 0.2, mais l’écart qui les sépare n’est pas forcément un reflet correct de cette différence. Ensuite, le relative effects décrit les plus grands effets d’une intervention par rapport à une autre. Ses résultats ont été interprétés avec un intervalle crédible. Si cet intervalle contient le 0, l’hypothèse nulle stipulant que l’intervention n’aurait pas d’effet ne peut pas être exclue. Il serait ainsi impossible de déterminer si une technique est plus efficace qu’une autre. Concernant les outcomes de la tolérance à l’effort (6 Minute Walk Test et le modified 10 Meter Shuttle Test), l’analyse statistique a été faite avec une méta-analyse standard. I2 a été utilisé pour calculer l’hétérogénéité des 26 articles analysés. En général, les résultats s’étendent de 0% à 100%. Plus ils se rapprochent de 0%, moins il y a d’hétérogénéité entre les articles. Il existe également un classement de l’hétérogénéité selon le Cochrane handbook for systematic reviews of interventions : entre 0% et 40% elle ne devrait pas être importante ; entre 30% et 60%, elle devrait être modérée ; entre 50% et 90%, elle devrait être importante ; et finalement, entre 75% et 100% elle est 12 considérable (Higgins & Green, 2011). Une valeur totale de I2 a également été analysée pour l’hétérogénéité en réseau, ainsi qu’un modèle de séparation des nœuds (nodesplitting model) calculé pour tester l’inconsistance statistique. Il est important de noter que les caractéristiques propres aux patients peuvent influencer les résultats des interventions. En tenir compte dans l’analyse des données permet donc d’éviter un risque de biais. Une analyse selon trois sous-catégories a permis de compléter les données de ce travail : l’âge (enfant, adulte, enfant et adultes), la durée du traitement, (traitement unique, traitement à court terme : moins de sept jours, traitement à long terme : plus de sept jours). et l’état actuel de la maladie (en phase d’exacerbation ou stable). Un tableau récapitulatif des articles et des sous-catégories sélectionnées pour l’analyse se trouve en Annexe VII. 4 RÉSULTATS Ce chapitre présente tout d’abord les détails de la recherche documentaire, puis décrit les caractéristiques des études incluses. Il évalue ensuite la qualité des 39 articles sélectionnés. Les résultats de l’analyse quantitative des 26 articles (analyse statistique et hétérogénéité) y sont alors développés pour chacun des quatre outcomes. Finalement, une analyse qualitative des 13 articles exclus de la méta-analyse complète ces données.

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Table des matières

1 INTRODUCTION
2 CADRE THÉORIQUE
2.1 La mucoviscidose
2.2 Les techniques de désencombrement pulmonaire
2.2.1 Drainage Postural combiné aux Percussions et Vibrations (DPPV
2.2.2 Techniques de Pression Expiratoire Positive (PEP
2.2.3 Autres techniques de désencombrement pulmonaire
2.3 Problématique
2.4 Question de recherche
3 MÉTHODE
3.1 Stratégie de recherche
3.2 Sélection des articles
3.3 Évaluation de la qualité
3.4 Extraction des données
3.5 Méthode d’analyse statistique
4 RÉSULTATS
4.1 Résultats de la recherche documentaire
4.2 Description des études
4.2.1 Design
4.2.2 Population
4.2.3 Interventions
4.3 Évaluation de la qualité
4.4 Analyse quantitative
4.4.1 Volume Expiré Maximal en une Seconde (VEMS)
4.4.2 Capacité Vitale Forcée (CVF
4.4.3 Poids des sécrétions
4.4.4 Tolérance à l’effort
4.5 Analyse par sous-catégories
4.6 Analyse qualitative
5 DISCUSSION
5.1 Interprétation des résultats
5.2 Qualité de l’évidence
5.3 Limites de la revue
5.4 Mise en regard avec la littérature
5.5 Implication pour la pratique
5.6 Implication pour la recherche
6 CONCLUSION
7 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
8 LISTE DES ILLUSTRATIONS ET TABLEAUX
9 ANNEXES
9.1 Annexe I : Questions de recherche analysées
9.2 Annexe II : Schéma PRISMA
9.3 Annexe III : Fiches de lecture des 39 articles sélectionnés
9.4 Annexe IV : Échelle PEDro d’analyse de qualité des articles
9.5 Annexe V : Tableau des comparaisons d’interventions
9.6 Annexe VI : Tableau des différents outcomes des 39 articles sélectionnés
9.7 Annexe VII : Tableau des sous-catégories d’analyse pour les 26 articles choisis
pour l’analyse quantitative
9.8 Annexe VIII : Analyse de la qualité des 39 articles selon l’échelle PEDro
9.9 Annexe IX : Relative Effects « VEMS
9.10 Annexe X : Comparaison par les paires pour le VEMS
9.11 Annexe XI : Relative Effects « CVF
9.12 Annexe XII : Comparaison par les paires pour la CVF
9.13 Annexe XIII : Relative Effects « Poids des sécrétions
9.14 Annexe XIV : Comparaison par les paires pour le poids des sécrétions
9.15 Annexe XV : Comparaison par les paires en sous-groupes d’analyse pour le VEMS
9.16 Annexe XVI : Comparaison par les paires en sous-groupes d’analyse pour la CVF
9.17 Annexe XVII : Comparaison par les paires en sous-groupes d’analyse pour le poids des sécrétions
9.18 Annexe XVIII : Comparaison par les paires en sous-groupes d’analyse pour la
tolérance à l’effort
9.19 Annexe XIX : Comparaison Mcllwaine et al (2015) et Bridel, Duc et Nef (2018)

 

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