Les techniques de conservation des eaux et des sols

Les techniques de conservation des eaux et des sols 

Les procédés physiques

Les cordons pierreux
Ce sont des ouvrages antiérosifs constitués par un arrangement judicieux de pierres sur les courbes de niveau. Les matériaux utilisés sont des blocs de cuirasses appelés moellons. Le but de cette technique est de casser la vitesse de l’eau, chose qui permet à l’eau de déposer sa charge et favoriser l’infiltration. La distance entre les cordons est comprise entre 15 et 50 m sur des pentes variant entre 3 et 0,5% (VLAAR, 1992). Selon SAWADOGO et KINI (2011), les zones agro-climatiques où les cordons pierreux sont les plus adaptés sont les zones soudano-sahéliennes et soudaniennes. Dans la zone soudano-guinéenne à forte pluviométrie, ils sont également applicables mais leur effet bénéfique sur les rendements sera réduit ou même nul en l’absence de l’effet bénéfique dû à l’augmentation du volume d’eau infiltré.

Les cordons pierreux installés individuellement finissent par perdre certaines fonctions dont celui de filtre. La sédimentation va provoquer à long terme un dépôt de limon et d’argile en amont des cordons pierreux d’où un phénomène de colmatage (ZOUGMORE et al., 2000). Ce processus peut bloquer le passage de l’eau et endommager ainsi le dispositif. Il devient donc nécessaire de renforcer ces cordons pierreux par une plantation d’herbes pérennes, d’arbustes ou d’arbres. L’avantage de cette opération est non seulement le maintien du rôle de filtre que doit jouer le cordon pierreux mais aussi la production du fourrage, de fruits et de paille. Les espèces végétales couramment utilisées à cet effet sont : Andropogon spp, Gliricidia sepium (Jacq.) Walp., Piliostigma thonningii (Schumach.) Milne-Redh., Cajanus cajan Harms, Vetiveria zizanioïdes (ZOUGMORE et al., 2000).

Le Zaï

Les agriculteurs ont développé en zones arides d’Afrique de l’Ouest, une technique de récupération des terres dégradées en introduisant leurs cultures dans des micros cuvettes.

Cette technique qui a été progressivement améliorée, est appelée « Zai » (ou Saai) au Burkina Faso « Tassa » au Mali ou « towalen » au Niger (ZOMBRE, 2006). Les dimensions des cuvettes varient en fonction de la nature du sol (en moyenne 20 à 30 cm de diamètre et 10 à 15 cm de profondeur) (REIJ et al., 1996). Elles sont plus larges sur sol latéritique (poreux) et plus petites sur sol argileux. L’écartement entre les cuvettes est variable et l’on compte entre 12.000 et 15.000 cuvettes par hectare (FAO, 2013). Les trous sont creusés en fin de récoltes, de préférence quand le sol n’est pas encore totalement asséché. Ils sont partiellement remplis d’une certaine quantité de matière organique, ce qui est nécessaire pour améliorer la porosité et la capacité d’infiltration de l’eau du sol à travers l’activité des termites pendant la saison sèche (HAUCHART, 2007). En effet, les termites creusent des galeries et facilitent ainsi l’infiltration profonde des eaux de pluie et de ruissellement. En plus de leur contribution à l’amélioration de la porosité des sols et à la capacité de rétention de l’eau, les termites transportent également les éléments nutritifs des couches supérieures profondes vers des horizons supérieurs et inversement (MANDO, 1991).

Les demi-lunes

Les demi-lunes consistent en une levée de terre en forme d’arc de cercle et dont l’intérieur est tourné vers l’amont. Le cordon est parfois renforcé par des pierres. La partie la plus basse à l’intérieur de la demi-lune est travaillée afin de favoriser l’infiltration de l’eau de ruissellement recueillie par le dispositif. Tout comme les cordons pierreux, les demi-lunes sont disposées suivant les courbes de niveau et en quinconce d’une ligne à l’autre afin de capter la totalité de l’eau de ruissellement. Elles sont utilisées sur les sols à faible pente. La taille des demi-lunes est très variable, grande pour l’amélioration pastorale sur très faible pente, petite pour la plantation d’arbres sur pentes un peu plus fortes. Souvent un seul, ou parfois quelques arbres sont plantés au pied de la diguette à l’intérieur de la demi-lune. En tant que pratique de collecte des eaux de ruissellement la demi-lune est surtout adaptée aux zones sahéliennes et soudano-sahéliennes. Mis en œuvre en zones sèches, ces ouvrages ne conviennent qu’aux sols relativement lourds à capacité de rétention en eau assez élevée (sols limoneux et argilo-limoneux). Ils peuvent être utilisés aussi bien en l’agriculture qu’en foresterie.

Le sous-solage

Le sous-solage vise à casser la couche superficielle d’un sol colmaté afin d’améliorer sa capacité d’infiltration à l’eau. Dans d’autres localités, cette technique vise à casser les semelles de labour. Les travaux de KIEMA et al. (2006) ont montré que le sous-solage améliore de façon très significative la diversité floristique et la valeur pastorale. Selon VLAAR (1992) le sous-solage a une profondeur d’environ 30 cm et est exécuté à l’aide d’un tracteur ou d’un bulldozer. Le sous-solage est adapté à toutes les zones agro-climatiques et effectuable aussi bien sur des terrains relativement plats que sur des terrains en pente (pas trop raides). Il convient mieux aux sols limoneux qui sont colmatés ou indurés en surface; ce qui n’est pas le cas des sols sableux à structure instable. L’avantage de cette technique est que l’on peut travailler la terre à l’état sec, limitant ainsi les pertes de temps en début de saison pluvieuse.

Les procédés biologiques

Le paillage ou « mulching »

Le paillage est l’épandage à la surface du sol de débris végétaux tels que les résidus de culture, la paille, les tiges ou les branchages divers. Le paillage assure la protection du sol, la revitalisation, la réduction de l’évapotranspiration, la stimulation de l’activité biologique. Il est traditionnellement utilisé sur l’ensemble du pays (KAMBIRE et SOME, 2013).

La mise en défens

La mise en défens est une technique qui consiste à protéger pendant plusieurs années une zone en y interdisant toute exploitation qui contribue à sa dégradation, qu’elle soit agricole, pastorale ou forestière. C’est une méthode de régénération naturelle techniquement très simple et peu coûteuse, mais elle est très complexe à mettre en œuvre, car sa réussite implique une acceptation et une participation active de tous les exploitants (agriculteurs et éleveurs). Elle est fondée sur le principe selon lequel, la cause de la dégradation d’un sol étant supprimée, le sol est en mesure de recouvrer par lui-même ses qualités après une certaine période. Une mise en défens correspond à une jachère qui est protégée contre les feux, la coupe du bois ou le pâturage. Elle permet de ce fait une régénération des espèces et une amélioration de la diversité floristique (TOUTAIN et PIOT, 1980 ; YAMEOGO, 2008). Selon GROUZIS (1982), la mise en défens est une technique assez bonne pour la protection des pâturages mais pour une meilleure restauration, en plus de la mise en défens, le traitement et la plantation d’arbre adapté seront les bienvenus.

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Table des matières

Table des matières
Dédicace
Sigles et abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures et illustrations
Résumé
Abstract
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre I : GENERALITES
I. Les terminologies clefs de l’étude
1.1. La dégradation des terres
1.2. La restauration ou réhabilitation
II. Les techniques de conservation des eaux et des sols
2.1. Les procédés physiques
2.1.1. Les cordons pierreux
2.1.2. Le Zaï
2.1.3. Les demi-lunes
2.1.4. Le sous-solage
2.2. Les procédés biologiques
2.2.1. Le paillage ou « mulching »
2.2.2. La mise en défens
2.2.3. La haie vive
2.2.4. La bande enherbée
Chapitre II. MATERIELS ET METHODES
I. Milieu d’étude
1.1. La situation géographique
1.2. Le relief et Sols
1.3. La végétation
1.4. L’hydrographie
1.5. Le climat
1.5.1. La pluviosité
1.5.2. La température
1.5.3. Les vents
1.6. L’exploitation des ressources forestières et halieutiques
II. Matériels
2.1. Le matériel végétal
2.2. Les cordons pierreux
2.3. L’équipement sur le terrain
III. Méthodes
3.1. Le dispositif expérimental
3.2. L’échantillonnage du sol pour des analyses physiques
3.3. La détermination des propriétés chimiques de sol
3.3.1. Le pH eau
3.3.2. La matière organique du sol (MO)
3.3.3. L’azote total
3.3.4. Le phosphore assimilable
3.3.5. Le potassium disponible
3.3.6. La capacité d’échange cationique (CEC ou T)
3.3.7. Les bases échangeables et le taux de saturation du complexe absorbant
3.3.8. Le carbone total
3.4. La méthode d’évaluation de la régénération des végétaux
3.4.1. L’inventaire de la végétation ligneuse
3.4.1.1. La définition des paramètres mesurés
3.4.1.2. La collecte et l’analyse des données sur la végétation ligneuse
3.4.1.3. L’inventaire de la flore herbacée
3.4.2. Les contraintes méthodologiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. Résultats
1.1. Les taux de survie des espèces utilisées pour la végétalisation
1.2. L’impact des cordons pierreux végétalisés sur la structure du sol
1.3. L’impact des cordons pierreux végétalisés sur les paramètres chimiques
1.4. L’impact des cordons pierreux végétalisés sur la végétation
1.4.1. La végétation ligneuse
1.4.1.1. La composition floristique
1.4.1.2. La densité et état de la régénération
1.4.1.3. La structure de la végétation
1.4.1.4. La stratification
1.4.1.5. Le recouvrement
1.4.2. La végétation herbacée
1.4.2.1. La richesse spécifique
1.4.2.2. La similitude
II. Discussion
2.1. Les paramètres physiques du sol
2.2. Les paramètres chimiques du sol
2.3. La flore ligneuse
2.4. La flore herbacée
Conclusion  
Bibliographie
Annexes

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