LES STRUCTURES DES COMMUNAUTES AVIAIRES

Madagascar est la quatrième île la plus grande du monde avec une superficie de 588.000 Km2 . Séparées du continent africain par le canal de Mozambique au moins depuis 60 millions d’années, la faune et la flore y ont expérimenté une évolution unique (GOODMAN et BENSTEAD, 2003). De par son caractère insulaire, Madagascar est reconnue mondialement comme un sanctuaire de la nature. Cette classification est fortement liée au degré élevé d’endémisme et de diversité de faune et de flore. Ainsi, il a été constaté que 80% des espèces de plantes, 53% des espèces d’oiseaux, 95% de reptiles et 99% des amphibiens sont endémiques de Madagascar (GOODMAN et BENSTEAD, 2003). Plus particulièrement, la faune et la flore du Sud et du Sud Ouest de Madagascar représentent un très fort degré d’endémisme et de diversité très particulière (SUSSMAN et RAKOTOZAFY, 1994 ; SMITH, 1997). Par ailleurs, Madagascar connue comme un pays où la biodiversité est fortement menacée de disparition par les actions anthropiques (RICHARD et O’CONNOR, 1997). Autrefois décrite comme « terre promise du naturaliste », Madagascar est aujourd’hui considéré par certains comme l’aire naturelle la plus menacée au monde ; l’île est un des principaux centre de biodiversité dans le monde et a été récemment classifié parmi les régions chaudes (hot spots) et prioritaires en matière de conservation de la biodiversité (MYERS et al, 2000). Ceci non seulement en raison de l’extrême richesse et de diversité exceptionnelle de sa faune et de sa flore dont la plus grande partie est endémique, mais aussi à la destruction continue de son habitat naturel (JENKINS, 1987 ; UICN, 1998). De plus, Madagascar est toujours classé parmi les pays les plus pauvres du monde suivant l’évaluation du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP, 2003) : Pour le cas du Sud Ouest de l’île, il n’est plus étonnant de constater que la région est affectée à la pauvreté due spécifiquement à l’aridité du climat. D’ailleurs, les facteurs limitant le développement du rendement agricole sont l’aridité du climat et l’invasion du criquet, mais aussi le manque de moyens (ANDRIAFANOMEZANA, 1997 ; RATSIRARSON et al., 2001). De ce fait, la population locale ne peut se procurer ni se dépendre des activités de subsistance améliorées. Cela, en effet, affecte une perturbation due aux activités quasi-permanentes à l’intérieur de la forêt. L’exploitation forestière, la chasse, d’autres activités pour la subsistance, l’installation des clairières dans la forêt pour des raisons de sécurité,… font que les richesses spécifiques du milieu sont en train de se dégrader. De plus, la forêt est utilisée par les éleveurs comme lieu de pâturage et de refuge des bétails contre les bandits (RAMBOANILAINA, 1997 ; RATSIRARSON et al., 2001). Tout cela constitue un facteur de freinage pour la conservation car il est toujours difficile de trouver un compromis entre conservation estompée et développement de la communauté locale.

LE MILIEU PHYSIQUE

Situation géographique et administrative 

La Réserve Spéciale de Beza Mahafaly est localisée à 35 Km au Nord-Est de Betioky Sud, dans le fokontany de Mahazoarivo, commune d’Ankazomalala (ex- Beavoha) et sous-préfecture de Betioky Sud (carte 1). Cette Réserve, avec une superficie approximative de 600 ha est située entre 23°38’60’’ et 23°41’20’’ de latitude Sud et 44°32’20’’ et 44°34’20’’ de longitude Est (RATSIRARSON et al., 2001). Elle a été créée selon le décret n°86.168 du 04 juin 1986. Depuis 1994, le volet « Recherche » a été financé à l’aide d’un fond octroyé par la Fondation « Liz Claiborne/Art Ortenberg », fruit d’une collaboration entre Yale University, ESSA-forêt et les ONGs locaux (ESSA/Forêts-ANGAP-WWF, 2001). La Réserve est constituée de deux parcelles non contiguës distantes de dix kilomètres (carte1). La première parcelle (P1) qui est de 80 ha se situe dans la forêt galerie longeant une rivière (Sakamena), tandis que la seconde (P2), dominée par une formation xérophytique se trouve à 5 km à vol d’oiseaux à l’Ouest de la première. Notre zone d’étude est délimitée par un large couloir forestier se trouvant entre les deux parcelles non contiguës ( voir carte 5, page 26). En effet, d’après nos études sur terrain ce corridor constitue une zone de transition entre les deux parcelles, mais il faut remarquer que cette zone de transition possède à la fois trois caractéristiques de formation végétale:
• Une formation forestière du type galerie
• Une formation de transition
• Une formation forestière du type xérophytique
Ces trois types de formation seraient plus détaillés dans la présentation de la végétation. Cette zone est plus ou moins dégradée à cause de son utilisation intensive comme terrain de pâturage et de collecte de produits forestiers des environnants (RATSIRARSON et al., 2001) .

Le climat 

La Réserve de Beza Mahafaly est inclue dans la région de Betioky Sud, une région qui est quasi-permanente exposée au vent du sud, soufflant suivant la direction de sud/nord pendant l’hiver et sud/est en été. Par ailleurs, le climat est typiquement semi-aride à hiver frais, l’humidité relative moyenne est de 60% (RATSIRARSON et al., 2001). La saison des pluies est courte et dure quatre mois ( de décembre en mars) tandis que, la saison sèche est de huit mois (d’avril en novembre) avec une précipitation moyenne annuelle de 550 mm. Le total pluviométrique demeure faible avec une tendance à une sécheresse périodique. Cette pluviométrie reste pourtant imprévisible avec une variation dans le temps et dans l’espace (RATSIRARSON et al., 2001). Toutefois, pour avoir des informations plus larges au niveau de région sur les données climatiques, on ne peut se contenter d’apprécier le climat par ces données locales ; ainsi nous avons recours aux données météorologiques de la région de Betioky-Sud qui est la station la plus proche de notre zone d’étude.

D’après ce diagramme, la région d’étude présente les caractéristiques suivantes :
-la pluviométrie moyenne annuelle est faible : 679 mm/an
-les mois les plus arrosés se situent de novembre en mars (respectivement 61,3 mm, 160,1 mm, 168,6 mm, 128,4 mm et 74,1 mm)
-les mois écologiquement secs se situent de mois d’avril au mois d’octobre
-la température moyenne annuelle est 25,03°C. Il n’y a pas de différence significative entre les mois. En d’autres termes, la région d’étude est caractérisée par deux saisons distinctes dominées par une saison sèche.
-une saison chaude et humide (P>2T) qui ne dure que cinq (5) mois (novembre en mars)
-une saison sèche (avril en octobre) qui longe pendant sept (7) mois Ainsi, la région de Beza Mahafaly fait partie du domaine à climat tropical chaud et aride, à hiver frais du Sud de Madagascar.

Le relief
Le relief dans la région de Beza Mahafaly est relativement plat avec de successions de plateaux peu dénivelés. L’altitude varie de 130 à 170 m, avec une pente faible ne dépassant pas 3%. Sur les collines, cette pente peut atteindre 40 à 50% et même devenir abrupt (RATSIRARSON et al., 2001) .

L’hydrographie 

La région de Beza Mahafaly présente une hydrographie assez simple comprenant seulement une rivière . La vallée traversée par la rivière Sakamena est temporairement inondée . Cette rivière est à sec pendant la longue saison sèche (photo 3). Mais son régime sous-terrain offre de l’eau potable à la population riveraine en creusant dans le sable au cours de cette saison. Cette rivière est un des affluents du fleuve Onilahy qui se trouve à quelques kilomètres de la Réserve, et contient de nombreux affluents dont Andranotakatsy, Ehazoara, Salohilava, Amboropotsy (Carte 2) (RATSIRARSON et al,2001) .

La géologie et le sol

Géologiquement, la Réserve Spéciale de Beza Mahafaly se trouve dans une zone sédimentaire marquée par des affleurements schisto-gréseux des séries moyennes et inférieures au système de la Sakamena dans lesquels dominent les sédiments karstiques (carte 3). (ESSA/Forêts-ANGAP-WWF, 2001).

Le socle de la région est gréseux et le sol sableux provient de la dégradation de la roche mère ; on rencontre généralement deux types de sol dans la région :
➤ Un sol ferrugineux tropical sur des matériaux d’origine gréseuse : il est constitué par un sol rocailleux à sables roux souvent mêlés à des plaques calcaires qui résultent de la décomposition des roches ou d’apports par les eaux et le vent. Si la texture est sablo-limoneux, c’est la forêt xérophile qui les découvre. Quand le sol est à texture limono-sableux ou limono-argilo-sableux, il sert de substrat à la forêt de transition.
➤ Des sols alluvionnaires de basse altitude ; ce sont des sols peu évolués d’apport plus connus sous le nom local de « baiboho ». Quand ils ne sont pas mis en culture, ils sont recouverts par la forêt galerie (ESSA/Forêts-ANGAP-WWF, 2001).

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Table des matières

CHAPITRE I: INTRODUCTION
CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU DE  L’ETUDE
II.1. LE MILIEU PHYSIQUE
II.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ET ADMINISTRATIVE
II.1.2. LE CLIMAT
II.1.3. LE RELIEF
II.1.4. L’HYDROGRAPHIE
II.1.5. LA GEOLOGIE ET LE SOL
II.2. LE MILIEU BIOLOGIQUE
II.2.1. LA VEGETATION
II.2.2. LA FAUNE
II.2.3. LES OISEAUX
II.3. LE MILIEU HUMAIN
II.3.1. LA POPULATION LOCALE
II.3.1.1. Démographie
II.3.1.2. Le niveau d’instruction de la population
II.3.2. LES ACTIVITES ECONOMIQUES DE LA REGION
II.3.2.1. L’agriculture
II.3.2.2. L’élevage
II.3.2.3. L’exploitation de sel gemme
II.3.2.4. Les activités artisanales locales
II.3.2.5. Les activités touristiques
CHAPITRE III: METHODOLOGIE 
III.1. LES INVESTIGATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
III.2. LES ETUDES CARTOGRAPHIQUES
III.3. LA DESCENTE SUR TERRAIN
III.3.1.LA PHASE DE RECONNAISSANCE
III.3.2.CHOIX DES PERIODES DE DESCENTES SUR TERRAIN
III.4. METHODES UTILISEES POUR LA COLLECTE DES DONNEES
III.4.1.METHODE D’ANALYSE DE LA VEGETATION
III.4.1.1.Choix de méthode
III.4.1.2.Choix des lieux d’inventaire
III.4.1.3.Méthode d’inventaire
III.4.2.METHODES D’INVENTAIRE DES OISEAUX
III.4.2.1.Méthode qualitative
III.4.2.2.Méthodes quantitatives
A-Le transect
B-Comptage par point
C-L’observation générale
III.4.3. TRAITEMENTS ET ANALYSES DES DONNEES
III.4.3.1.Analyses de la végétation
A.Analyse floristique
B.Analyse de la structure spatiale
III.4.3.2.Analyses des données des communautés aviaires
A. Abondance relative
B. Densité
C. Dominance
III.5. LES MATERIELS DE TRAVAIL
III.6. LES LIMITES DE TRAVAIL
III.7. SYNTHESE DE LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
CHAPITRE IV: RESULTATS, INTERPRETATIONS ET DISCUSSIONS
IV.1. DESCRIPTION DE L’HABITAT
IV.1.1.ANALYSE FLORISTIQUE
A. Cas de la forêt galerie
B. Cas de la forêt de transition
C. Cas de la forêt xérophytique
IV.1.2. ANALYSES SPATIALES
IV.1.2.1. Structure horizontale
A. Cas de la forêt galerie
B. Cas de la forêt de transition
C. Cas de la forêt xérophytique
IV.1.2.2. Structure verticale
A.Cas de la forêt galerie
B.Cas de la forêt de transition
C.Cas de la forêt xérophytique
IV.2.RESULTATS D’ETUDE SUR LES OISEAUX
IV.2.1. COMPOSITION SPECIFIQUE DES COMMUNAUTES AVIAIRES
IV.2.1.1.Résultats qualitatifs des deux saisons
IV.2.1.2.La composition spécifique des communautés aviaires selon l’habitat
IV.2.2. L’ABONDANCE RELATIVE
IV.2.2.1. Abondance relative selon le type d’habitat
IV.2.2.2. Abondance relative selon la saison d’observation
IV.2.2.3. Evolution de l’abondance des espèces dans le temps
IV.2.3.LA DENSITE
IV.2.3.1. Les densités relatives à chaque espèce selon le type d’habitat
IV.2.3.2. Les densités relatives de chaque espèce selon la saison
IV.2.3.3. Les densités relatives des espèces selon le temps
IV.2.4. LA DOMINANCE DES ESPECES
IV.2.5. LES STRUCTURES DES COMMUNAUTES AVIAIRES
IV.2.5.1.La structure des communautés aviaires suivant l’habitat
IV.2.5.2. La structure des communautés des oiseaux suivant l’alimentation
IV.2.6. LES GUILDES
IV.2.7. LA DISTRIBUTION ET LE STATUT DE L’AVIFAUNE ETUDIEE
CHAPITRE V: PROPOSITION DE STRATEGIE DE CONSERVATION
CONCLUSION

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