Les stéréotypes de genre et la socialisation des enfants

Les stéréotypes de genre, quels sont-ils ?

Les stéréotypes de genre sont nombreux. Avant d’expliquer quelles sont leurs conséquences sur les choix des individus, il est important de rappeler leur contenu.
Nous ne pourrons pas ici tous les décrire au vu de leur nombre mais nous nous attacherons à développer ceux qui nous paraissent essentiels pour comprendre à quel point ils peuvent avoir des conséquences délétères sur les choix des individus et leur perception d’eux-mêmes.
Tout d’abord s’il y a bien un domaine où les stéréotypes sont présents et les inégalités entre les sexes également, c’est celui de l’activité physique et sportive.
Dans notre société il existe une forte croyance selon laquelle la discipline sportive est masculine (Davisse & Louveau, 1998). Pendant très longtemps, si le sport n’était pas considéré comme masculin, les filles et les garçons le pratiquaient quand même séparément. C’est encore le cas aujourd’hui puisque l’on retrouve les compétitions masculines et les féminines. Parmi les différentes activités physiques et sportives certaines sont considérées comme étant plus appropriées aux deux sexes comme par exemple la natation. D’autres plus appropriées aux femmes comme la gymnastique ou encore la danse. Et enfin certaines activités sont associées auxhommes comme la boxe. (Fontayne, Sarrazin, & Famose, 2001).
Ainsi on s’attend à ce que selon notre sexe, nous nous dirigions plus vers un sport en particulier.
Autre domaine que celui du sport, nous retrouvons celui des disciplines scolaires en général et des compétences associées à chaque sexe. Les filles sont meilleures en français et en langue que les garçons. Les garçons quant à eux sont meilleurs en mathématiques ou encore en sciences. Ainsi les filles seraient plus douées dans les disciplines littéraires et les garçons dans les disciplines scientifiques.
Il existe des stéréotypes aussi bien sur les traits de comportement, les rôles attribués à chaque sexe, les capacités physiques ou encore les compétences cognitives (Kite, 2001). Ainsi les femmes seraient plus douces, émotionnelles, serviables ou encore plus empathiques. Elles seraient plus en mesure de tenir la maison en ordre et seraient plus douées avec les enfants. Elles auraient également plus de goûts que les hommes et seraient plus imaginatives, plus créatives.
Concernant les hommes, ils seraient plus actifs, compétitifs, sûrs d’eux. Parmi les rôles qui leur sont attribués nous retrouvons la responsabilité de diriger le foyer, d’assumer les obligations financières ou encore d’être responsable des réparations domestiques. Ils seraient également plus forts, plus robustes mais aussi très bons avec les chiffres, dans la résolution de problèmes et plus analytiques que les femmes.
Les comportements ne sont pas non plus les mêmes que l’on se retrouve face à un homme ou une femme. Par exemple, des adolescents furent interrogés quant à leur comportement face aux enseignants. Lorsqu’il s’agit d’une enseignante les élèves vont avoir tendance à être plus perturbateurs, plus détendus alors que face à un homme ils seront plus intimidés et plus calmes (Collet et Menotti, 2011).
Les filles seraient également plus dans une idée de coopération alors que les garçons auraient plus à l’esprit la compétition.

Quelles conséquences sur le long terme ?

Pourquoi est-il important de parler de ces stéréotypes ?

Les stéréotypes de sexe font entièrement partie de notre société et mettent les individus dans des cases. Pour les élèves entre autres, ils peuvent être de véritables obstacles à la construction de leur personne mais également au développement de compétences psychosociales.
Les inégalités sont encore présentes, que ce soit au niveau de la prise de parole en classe, des représentations des deux sexes dans les manuels scolaires, des ouvrages de littératures pour la jeunesse ou encore de l’occupation de la cour de récréation. Ces exemples montrent que l’école malgré elle, contribue également à développer l’existence des stéréotypes de genre. Confrontés à ces inégalités et à ces stéréotypes, les enfants finissent par intérioriser ce qu’ils considèrent ensuite comme immuable. Cela a alors un impact sur leur performance et leurs choix, notamment de carrière professionnelle.
Les enfants sont empreints de modèles, les filles seraient plus sensibles, les garçons plus forts… La présence de ces stéréotypes n’est pas sans conséquence.
Ils peuvent réellement être des freins en ce qui concerne le parcours scolaire, les choix d’orientation ou encore de loisirs. Des inégalités persistent, « les stéréotypes constituent des barrières à la réalisation des choix individuels tant des femmes que des hommes. Ils contribuent à la persistance des inégalités en influant sur les choix des filières d’éducation, de formation et d’emploi, sur la participation aux tâches domestiques et familiales et sur la représentation aux postes décisionnels. » (Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les hommes et les femmes dans le système éducatif, 2013,p.4).
L’école a pour mission de promouvoir l’égalité entre les sexes et d’offrir à chacun les mêmes chances de réussite et opportunités. Malgré cela, les statistiques publiées par le ministère de l’Éducation nationale dans son rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité, de l’école à l’enseignement supérieur » de 2017 montrent une disparité de choix en ce qui concerne le parcours scolaire des deux sexes.
Si l’on prend quelques exemples : en 2015 les filles représentaient 85 % des inscrits à l’université dans les formations paramédicales ou sociales ou encore 70 % dans les filières langues, lettres et sciences humaines. Inversement les garçons représentaient 63 % des inscrits en sciences ou STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) ou encore 73 % dans les formations d’ingénieur. Les filles font donc plus le choix d’enseignements littéraires et les garçons, scientifiques.
Nous pouvons constater des préférences selon les sexes et une insuffisante mixité dans bon nombre de domaines et de filières. L’accès à l’éducation pour tous est certes égalitaire mais les choix d’orientation restent néanmoins largement sexués.
A diplômes équivalents, les filles vont avoir plus de difficultés à s’insérer dans le monde du travail.
Durant toute leur enfance, leur adolescence, et bien plus tard encore les filles et les garçons sont confrontés à des stéréotypes qui vont en quelque sorte leur dicter ce qu’ils doivent faire, comment ils doivent être et ce que l’on attend d’eux. Comment pouvons-nous dès lors imaginer que les choix des individus ne sont pas influencés ?
Malgré l’évolution des mentalités sur ce sujet et ce que nous pouvons en dire, l’image de la femme reste la même. Un jour la petite fille deviendra femme, cette femme deviendra mère.
Nous pouvons nous questionner alors sur le rôle que l’école peut jouer dans ce combat contre les inégalités. L’école « doit contribuer à l’égalité des chances. Elle permet à tous d’acquérir un niveau de qualification reconnu grâce auxquels ils pourront exprimer leurs capacités et entrer dans la vie active » (Rapport annexé à la loi d’orientation sur l’éducation en vue de favoriser l’égalité des chances entre hommes et  femmes,1989). Nous pouvons donc dire que travailler avec les élèves sur cette question de l’égalité entre les sexes et cela dès le plus jeune âge, c’est également permettre une meilleure réussite des filles et des garçons ainsi qu’une évolution des conceptions.

Méthode

Contexte et origine de la recherche

Participants

L’école dans laquelle j’évolue en tant que professeur des écoles stagiaire se trouve dans une petite commune péri-urbaine. L’école se compose au total de cent soixante douze élèves et de sept classes (maternelle et élémentaire).
Le quartier est plutôt calme et les familles d’une classe sociale moyenne.
La classe des CM2, sujet de cette étude, est composée de vingt-trois élèves (dix filles et treize garçons) âgés entre dix et onze ans. Les élèves se connaissent depuis la petite section pour la plupart et n’ont jamais été séparé. En effet l’école se compose uniquement de classe à niveau unique.

Origine de la recherche

Les observations que j’ai pu réaliser au sein de ma classe furent à l’origine de ma recherche. De plus elles ont permis de cibler plus précisément les domaines dans lesquels j’allais traiter les stéréotypes. En effet les stéréotypes de genre étant nombreux et touchant différents domaines je souhaitais travailler avec mes élèves sur ceux affectant directement leurs choix et leurs comportements.
Il y a très souvent des conflits entre les élèves mais ceux-ci ne durent pas longtemps. En classe les élèves se coupent très souvent la parole. J’ai pu remarquer depuis le début de l’année que lorsqu’une fille commence à parler, les garçons la coupent quasiment automatiquement. Ce que je n’ai pas constaté dans le sens inverse. Les garçons veulent pour la plupart prendre le dessus, ils sont toujours dans un esprit de compétition plutôt que de collaboration.
De plus lors de la récréation les filles et les garçons ne jouent que très peu ensemble. Les deux groupes se rassemblent lorsque le terrain multi sport est attribué à une autre classe sur le planning. À ce moment là, garçons et filles jouent à des jeux de poursuite où « les filles attrapent les garçons », « les garçons attrapent les filles ». Les équipes ne sont jamais mixtes. Lorsque le terrain est réservé à la classe des CM2, les garçons jouent au football, les filles quant à elles jouent dans d’autres endroits de la cour (toboggan, préau…) ou restent sur les lignes de touche du terrain à les observer. À chaque période il n’y a qu’un moment où l’on peut observer filles et garçons sur le terrain. En effet le dernier jour avant chaque vacance a lieu « la finale » où les CM1 et les CM2 de l’école s’affrontent lors d’un match de football. À ce moment-là, comme c’est un affrontement de classe, les filles sont conviées.
Néanmoins celles-ci reconnaissent qu’elles ne font que de la « figuration » et « qu’on ne leur fait jamais de passe ».
Au début de l’année lors du questionnaire de rentrée nous avions demandé aux élèves de nous indiquer quelles matières ils préféraient. Je me souviens que certaines paroles m’avaient interpellé « les sciences ce n’est pas pour moi parce qu’il faut manipuler des choses et je suis une fille maladroite » ou encore un élève chuchoter à sa voisine « J’aime bien l’art visuel mais faut pas que je le mette on va croire que je suis une fille ». Les élèves avaient déjà des idées bien déterminées sur les matières qu’ils avaient le droit ou non d’aimer.
Concernant leurs capacités, les élèves ont également des idées bien arrêtées. Un jour lors d’une évaluation de grammaire, un élève était en difficulté. Alors que je suis allée le voir pour lui réexpliquer l’exercice il m’a dit « je suis un garçon, je n’y arriverai jamais de toute façon ». Ces paroles ne sont pas à prendre à la légère, elles montrent bien que les élèves s’enferment dans ce qu’ils pensent devoir être, ils en arrivent à avoir peur du regard des autres et s’empêchent d‘être bons ou du moins de s’affirmer dans ce qu’ils aiment. D’où l’importance de leur montrer qu’ils n’ont pas à faire cela.
Parmi les questions, nous demandions également aux élèves de nous dire ce qu’ils voudraient faire plus tard. Certains élèves étaient bloqués, en passant dans les rangs nous avons souhaité les rassurer, c’est alors que l’une des filles m’a avoué que son rêve était de devenir pilote d’avion mais qu’elle savait très bien que c’était impossible pour une fille. Voilà une illustration du fait que les stéréotypes de genre peuvent provoquer des inhibitions et des barrières au choix de carrière. Manque de confiance, peur du regard de la société sur un choix différent des habitudes, les élèves s’interdisent beaucoup de choses.
J’ai également remarqué de nombreux stéréotypes dans le domaine de l’EPS et de la pratique des sports en général. Je me souviens d’une situation en particulier. Nous étions en entraînement et finissions par un sprint. L’une des filles gagna, cet événement a mis les garçons dans un tel état de frustration et d’énervement, qu’ils ont été de mauvaise foi. « Elle a triché ce n’est pas possible », « mais on n’était pas prêt maîtresse faut recommencer », « je me suis blessé à la récréation c’est pour ça que je n’ai pas gagné ». Il était inconcevable pour eux qu’une de leur camarade puisse gagner.
Pendant l’une des récréations une élève était venue me voir pour me dire que le samedi elle avait un entraînement de boxe. L’un des garçons qui passait à côté lui a demandé « Tu ne peux pas faire de la danse comme toutes les filles ? ».
Ces exemples permettent d’illustrer les raisons pour lesquelles j’ai choisi de réaliser une séquence où seraient traités plusieurs axes, les métiers, les sports et enfin les disciplines scolaires.
Les stéréotypes de genre peuvent également porter sur les sentiments, leurs expressions et provoquer des inhibitions. Dans ma classe ce n’est pas le cas. Les garçons ne se privent pas de pleurer et les filles de s’affirmer. C’est pour cette raison que je n’aborderai pas ce point. Lorsqu’ils expriment leurs sentiments ils ne se sentent pas jugés et se comportent de la même façon avec les garçons et les filles.
Ceci est également intéressant puisque cela nous amène à nous demander à partirde quel âge, de quel moment cela change.

Présentation du protocole

Lorsque j’ai commencé à me questionner sur ce sujet, je suis partie de l’hypothèse que les filles de ma classe avaient intériorisé les stéréotypes de genre dans le domaine du sport et que de ce fait, elles étaient inhibées dans la pratique de l’EPS.
Le stéréotype existant est que les filles seraient moins performantes que les garçons, le sport étant une discipline plutôt étiquetée masculine. J’ai donc décidé d’évaluermes élèves en EPS. Il s’agissait d’une course de vitesse chronométrée sur 40mètres.
Après avoir relevé leurs performances, j’ai effectué une moyenne pour les filles et les garçons. Je n’ai pas constaté de différences significatives entre les deux groupes, bien au contraire. Les performances étaient très proches ( moyenne des filles : 6,96 secondes contre 6, 91 pour les garçons).
Ces données sont très intéressantes puisqu’elles montrent que malgré la présence des stéréotypes dans leur langage et leur façon de se comporter collectivement, ils ne portent pas atteintes à leurs performances. À partir de cela nous pouvons nous demander si dès lors, il ne serait pas plus simple de déconstruire leurs
représentations puisqu’elles sont assez superficielles. Ces stéréotypes que l’on peut entendre, les pensent-ils vraiment ou ne font-ils que répéter ce qu’ils ont un jour appris ou entendu ?

Photographie des représentations sur les sports et les disciplines scolaires

L’une de mes hypothèses était la suivante : après la mise en place de la séquence les représentations des élèves sur les disciplines scolaires et les sports seront moins stéréotypées.
Ayant très souvent relevé dans leurs discours de nombreux stéréotypes je me suis alors dirigée vers l’élaboration d’un court exercice permettant de photographier leurs représentations. Cet exercice sera également repassé à la fin de la séquence afin de valider ou non mon hypothèse. Les élèves devaient placer des disciplines scolaires et des sports en fonction de s’ils pensaient qu’ils étaient plutôt féminins, masculins ou les deux. J’ai choisi les termes de masculin et féminin au lieu de garçon et fille pour bien montrer que ce sont des normes que nous créons. Pour le choix des matières scolaires, j’ai fait le choix d’utiliser des matière s reconnues comme stéréotypées en fonction du sexe : Mathématiques, Français, Musique, Arts visuels, Sciences ou encore Anglais. En effet les mathématiques et les sciences sont étiquetées comme étant des disciplines plus masculines, les langues et les arts quant à eux seraient plus féminins.
Je m’attends donc pour ceux-ci à retrouver les matières dans les colonnes « masculins » puis « féminins ».
En ce qui concerne les sports j’ai choisi : le patinage artistique, le basket-ball, le lancé de poids, l’équitation, le tennis, le football, la danse, la natation, la boxe, l’acrosport, la lutte, le ski, le rugby et enfin la gymnastique. Ici, j’ai fait le choix de mélanger des sports stéréotypés et non stéréotypés. Parmi les sports, certains sont considérés comme mixtes par les enfants, je voulais par ce biais vérifier que leurs stéréotypes ne portaient que sur quelques sports et non tous.
À la fin de cet exercice la question suivante fut posée : Quels sont les métiers que tu aimerais faire plus tard ?
En posant cette question aux élèves je souhaitais voir si l’intériorisation des stéréotypes avait provoqué chez eux une certaine inhibition vis-à-vis du choix de leur futur métier. J’ai choisi de poser cette question puisque comme nous avons pu le voir lors de la présentation du cadre théorique, la question de l’orientation scolaire est très influencée par la présence des stéréotypes de genre. C’est d’ailleurs pour cette raison que la question des métiers sera traitée lors de la séquence. Lors d’un débat j’ai pu me rendre compte que les élèves considéraient certains métiers comme étant destinés plus à un sexe qu’à un autre. Les métiers ayant un lien avec le sport sont pour eux, des métiers d’hommes, tout comme les métiers scientifiques. Il y a également les métiers liés au bâtiment comme couvreur ou encore maçon « ce n’est pas pour les filles elles ont trop la trouille et n’ont pas assez de force », mais aussi ce qui attrait aux carrières militaires « Les filles font mieux les tâches ménagères que la guerre ». Voici deux exemples de paroles retranscrites à la suite d’un débat mené sur les métiers. Par contre les métiers tels que coiffeuse, enseignante ou encore nounou sont attribués aux femmes.
Nous verrons donc si leurs choix de métiers changent après avoir traité cette question au sein de la séquence.

Les relations au sein de la classe

Dans la classe, les conflits sont nombreux et les relations entre les filles et les garçons sont très souvent compliquées. Je suis partie de l’hypothèse selon laquelle les représentations des élèves sur les filles et les garçons évolueront au cours de la séquence.
De ce fait, si leurs représentations évoluent pour tendre vers un modèle moins empreint de stéréotypes alors je pense également que les relations entre les élèves vont évoluer. En effet je suis partie du postulat selon lequel la présence des stéréotypes et leur intégration avaient un impact sur mon climat de classe et les relations entre les garçons et les filles. J’émets donc l’hypothèse qu’après la mise en place de ma séquence les choix des élèves se diversifieront, notamment pour voir apparaître plus de choix mixtes.
Pour valider ou non cette hypothèse j’ai utilisé comme outil le sociogramme. Un sociogramme est la représentation graphique des relations socio-affectives dans la classe à partir de la passation d’un questionnaire.
Le sociogramme fut passé avant et après la mise en place du protocole de recherche afin de constater une évolution ou non des relations au sein de la classe.
Les élèves avaient donc à répondre à deux questions : « à coté de qui voudrais-tu t’asseoir dans la classe ? » et « à coté de qui n’aimerais-tu surtout pas t’asseoir ? ».
Il leur été précisé qu’ils pouvaient inscrire plusieurs prénoms et qu’ils n’étaient pas obligés de mettre les prénoms de tous les élèves de la classe. Leurs réponses devaient être personnelles et non influencées par le choix des autres.
Le premier sociogramme fut réalisé le vendredi 10 février 2017. Les élèves ont répondu à ces deux questions peu de temps avant la pause déjeuner durant la journée précédant les vacances scolaires. Afin de justifier la passation de ces deux questions, je les ai informé que cela me servirait à effectuer des changements de place.
Le second sociogramme fut passé dans les mêmes conditions que le premier afin de limiter les biais qui pourraient influencer les réponses des élèves. Le second fut donc réalisé le vendredi 7 avril 2017, veille de vacances.
Avant la passation du sociogramme j’ai précisé aux élèves que leurs réponses neseraient en aucun cas divulguées.

Résultats

Présentation des résultats

L’exercice

Le 7 avril 2017, le même exercice fut proposé aux élèves, toujours selon les mêmes modalités. Le tableau présenté ci-dessous illustre les résultats obtenus. Les données brutes se trouvent en annexe (Annexe 5)
Lorsque nous observons les données nous pouvons nous apercevoir que la majorité des élèves ont modifié leurs réponses. Nous pouvons constater une évolution dans leurs représentations. En effet, même s’il reste des sports que des élèves ont attribué à un sexe en particulier on peut constater que le plus grand nombre a choisi de les placer dans la colonne « féminin et masculin ».
Si l’on prend les sports pour lesquels l’attribution à un sexe était flagrant avant la séquence, on observe une conservation chez une partie de la classe des conceptions de départ. Malgré tout l’évolution est présente. Par exemple avant la séquence, 82, 6 % de la classe pensait que la danse était un sport féminin et 17,4 % pensait que c’était un sport mixte. Après la séquence la tendance s’inverse puisque nous pouvons voir que désormais 26,1 % de la classe pense que c’est un sport féminin et 73,9 % pensent que c’est un sport mixte. La tendance observée est la même pour la gymnastique.
Nous pouvons également observer que les filles changent d’avis plus facilement.
Même s’il y a une évolution des perceptions chez les deux sexes nous pouvons constaté que les changements chez le groupe des filles sont plus marqués. En effet nous pouvons observer qu’il arrive plusieurs fois que le groupe des filles considère les sports complètement mixtes (100 % d’entre elles place le sport dans la colonne« féminin et masculin »). Cela n’arrive jamais chez les garçons.

Le sociogramme

La représentation graphique pour le second sociogramme a nettement changé (Annexe 6). Les choix réciproques ont augmenté et les groupes présents lors du premier sociogramme ne sont plus distincts. Les trois élèves JB, MB, et RC qui auparavant étaient rejetés par le reste du groupe ont au moins été une fois choisi. Le changement est flagrant pour l’élève RC. Totalement rejeté lors du premier sociogramme, il est aujourd’hui intégré au groupe.
Pour les élèves JB et MB l’intégration au groupe reste toujours difficile, ce sont deux élèves qui sont toujours dans les histoires et en sont très souvent à l’initiative.
Le groupe constitué uniquement de garçons et se distinguant vraiment du groupe noyau se mélange désormais au reste de la classe. Il reste néanmoins présent, mais des liens se sont crées avec d’autres garçons mais également avec d’autres filles comme MD, CB, LB, MC ou encore LT.
Dans ce second sociogramme, réalisé après la séquence sur les stéréotypes de genre, nous sommes à 58 choix réciproques dont 25 mixtes, 33 rejets réciproques dont 20 mixtes.
Si nous comparons les résultats des deux sociogrammes nous pouvons observer une légère diminution du nombre de rejets réciproques.
Quant aux choix réciproques, nous pouvons constater une nette augmentation avec l’apparition de 26 nouveaux choix. Parmi eux, nous avons désormais 25 choix réciproques mixtes, soit cinq fois plus que ce que nous avions au départ. En ce qui concerne les élèves MD et II qui ne choisissaient pas les garçons de leur groupe, nous voyons apparaître des choix mixtes.

Interprétation

Les représentations des élèves

L’hypothèse de départ était que, grâce à la mise en place d’une séquence spécifique sur les stéréotypes de genre, les représentations des élèves évolueraient pour tendre vers un modèle moins empreint de stéréotypes. Ainsi nous nous attendions à ce que les représentations des élèves changent et que leurs perceptions de départ évoluent.
Si nous comparons les résultats de l’exercice réalisé avant puis après la séquence nous pouvons constater cette évolution.
En effet alors que les résultats obtenus avant la séquence montraient une nette attribution de certains sports à l’un ou l’autre des sexes, les résultats changent par la suite. Nous constatons alors que les perceptions des élèves évoluent dans le sens que nous avions prédit. Nous pouvons ainsi confirmer notre hypothèse de départ.

Les relations au sein de la classe

En comparant les deux sociogrammes nous pouvons observer un changement des interactions au sein de la classe. Les configurations ont changé. Globalement les liens présents dès le début entre les élèves ont été conservé. Le changement repose sur un passage de trois groupes distincts à un groupe classe plus unifié. Nous avons également constaté que le nombre de choix mixtes a nettement augmenté, ce qui signifie que garçons et filles ont moins de réticences à se choisir et à vouloir se placer côte à côte.
Au vu de ces résultats nous pouvons confirmer l’hypothèse selon laquelle un travail effectué en classe sur les stéréotypes de genre et plus précisément leur déconstruction peut faire évoluer les relations au sein de la classe.
Néanmoins, il faut rester vigilent et il m’est impossible d’affirmer que ceci est uniquement dû au travail mis en place. En effet les relations au sein de la classe sont changeantes, les affinités peuvent changer du jour au lendemain.

Les métiers

Lors de la présentation du protocole nous avions précisé la présence d’une question concernant les métiers que souhaitaient exercer les élèves plus tard. Dans le tableau ci-dessous nous retrouvons les choix des élèves selon leur sexe.
En comparant leurs réponses avant et après la séquence, il s’est avéré qu’il n’y ait aucun changement. Les élèves ont conservé leur choix de métier. Nous pouvons donc nous demander si les stéréotypes jouent vraiment un rôle dans leur choix de carrière. Cette persistance de leur réponse traduit une réelle envie de faire ce métier plus tard. De plus lors de la séquence les élèves ont réalisé leur fiche métier. Dans cette fiche ils devaient expliquer les raisons de leurs choix, leurs justifications ne reposaient en rien sur les stéréotypes de genre.

Partie professionnalisante

La séquence mise en place dans le cadre de ce mémoire (Annexe 7) fut réalisée lors de la quatrième période.
La question de l’égalité entre les sexes et la remise en question des stéréotypes de genre fait partie des missions de l’école. Cette mission est inscrite dans les différents textes législatifs en vigueur.

Cadre institutionnel

Dans les textes, l’égalité des sexes est inscrite parmi les missions fondamentales de l’école. Au fil des années, cette mission est devenue une priorité.
Dans le code de l’éducation , l’article 121-1 stipule que « Les écoles, les collèges, les lycées et les établissements d’enseignement supérieur […] contribuent à favoriser la mixité et l’égalité entre les hommes et les femmes, notamment en matière d’orientation. »
Toujours dans ce code, nous retrouvons l’article 312-17-1 qui stipule quant à lui qu’ « une information consacrée à l’égalité entre les hommes et les femmes, à la lutte contre les préjugés sexistes et à la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences communes au sein du couple est dispensée à tous les stades de la scolarité. ». Cette envie et ce besoin de former à l’égalité entre les sexes et à sa promotion est de plus en plus présent.
Au sein de la classe, dans le cadre de l’enseignement moral et civique les élèves étudient la charte de la laïcité. Dans celle-ci nous retrouvons le principe de l’égalité filles-garçons au sein de l’article 9 « La laïcité implique le rejet de toutes les violences et de toutes les discriminations, garantit l’égalité entre les filles et les garçons et repose sur une culture du respect et de la compréhension de l’autre. ».
Cette charte doit être travaillée avec les élèves puisqu’elle met en valeur les principales valeurs de la République.

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Table des matières
Introduction
I- Les stéréotypes de genre et la socialisation des enfants
A. Mixité veut-elle dire égalité ?
B. Une socialisation différenciée pour les filles et les garçons
C. Les stéréotypes et les catégorisations sociales
D. Les stéréotypes de genre, quels sont-ils ?
E. Les conséquences sur le long terme
II– Recherche
A. Méthode
a) Contexte et origine de la recherche
b) Présentation du protocole
B. Recueil des données
a) Représentations sur les disciplines scolaires et les sports
b) Le sociogramme
III- Résultats
A. Présentation des résultats
B. Interprétation
IV- Partie professionnalisante
A. Cadre institutionnel dans lequel s’inscrit la recherche
B. Contexte professionnel
C. Analyse de la séquence et améliorations possibles
D. Enseignements à en retirer
Conclusion
Bibliographie/ sitographie
Annexes
Résumés

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