LES SOURCES ORALES EN FRANCE  

LES SOURCES ORALES EN FRANCE  

L’opposition des historiens français à la source orale (XIXe siècle – 1945) 

Jusqu’au XVIIIe siècle, le concept général d’Histoire n’existe pas encore et le témoin oculaire reste donc le garant de la véracité de toute histoire ou de tout récit d’évènements passés. Le siècle des Lumières change la perception du temps : celui-ci cesse d’être cyclique et devient linéaire ou téléologique. Une cassure s’installe entre présent et passé, découvrant un passé qui, de plus en plus étrange, favorise la recherche historique. Cette nouvelle conception du temps permet alors au XIXe siècle d’apporter « une définition de l’histoire basée sur l’interprétation des textes 6», mais aussi de créer une discipline universitaire et de rejeter l’amateurisme.
Si le document sonore est né grâce à la révolution technologique du XIXème siècle, il faut attendre longtemps avant qu’il ne soit considéré comme une source orale, du fait de la réticence des historiens – ceux de l’école méthodique française7. Cette école, qui s’est développée entre 1880 et
1914 autour de la Revue historique, émet deux critiques à cette source. Non seulement elle ne permettrait pas, contrairement aux sources écrites, de restituer la réalité objective du passé du fait du manque de la distance critique nécessaire pour l’objectivité et l’impartialité, mais en outre elle est assimilée à une simple légende, voire à une anecdote et ne relève donc pas du fait historique, mais du folklore. Ces deux critiques excluent la source orale de la discipline historique pendant près d’un siècle.

La véritable naissance des archives orales : les Etats-Unis

Si la France reste longtemps réticente aux sources orales, aux Etats-Unis, dès 1860, la collecte de témoignages est en revanche pratiquée à grande échelle pour pallier aux déficits de l’écrit. Après des balbutiements effectués avec le concours de “reporters” sur la côte californienne, deux écoles de pensée mettent en place les bases de l’histoire orale américaines : celles de Chicago et Columbia8. A l’université de Chicago, Robert Park met en effet au point une méthode pour faire avancer un débat sur la réhabilitation des taudis du centre-ville : il combine l’observation directe et la collecte d’information de première main à l’autobiographie afin d’appréhender au mieux la réalité sociale. Toutes ces autobiographies créées sous l’impulsion des questions soulevées par la crise de 1929 servent de modèles après leur redécouverte dans les années soixante, dans un contexte marqué à la fois par la guerre du Vietnam et la découverte de l’« autre Amérique » – celle de la pauvreté et du mouvement noir. A Colombia, sur la côte ouest, le journaliste et historien Allan Nevins met quant à lui en place la Colombia University Oral History Research Office, une organisation chargée de recueillir les témoignages des américains vivants qui ont eu une existence significative. Contrairement aux précédents projets, il s’agit là non pas de répondre à des problèmes immédiats, mais bien de constituer des fonds d’archives destinés à la recherche historique de demain, en utilisant les méthodes traditionnelles de l’Histoire. Dès lors, l’histoire orale se diffuse à partir de ces deux centres, appuyée notamment par deux associations, l’American Oral History Association et l’Oral History Review, atteignant 23°000 personnes interviewées en 1971.
A partir des années 1970, l’histoire orale s’exporte hors des Etats-Unis9. Après l’espace d’influence américain, c’est au tour d’Israël ou du Québec d’y recourir, dans un contexte de volonté de distinction identitaire. Elle arrive bientôt en Europe, récupérée par de nouveaux mouvements contestataires au cours années soixante, des courants qui s’intéressent à une histoire militante ou aux populations « dominées » dans la société allemande des années trente.

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INTRODUCTION  
PARTIE I – LES SOURCES ORALES EN FRANCE  
Introduction  
1. L’introduction des archives orales dans le paysage archivistique français  
1.1. L’opposition des historiens français à la source orale (XIXè siècle – 1945)
1.2. La véritable naissance des archives orales : les Etats-Unis
1.3. L’Histoire orale en France : d’une lente « résurgence »…. (1945-1960)
1.4. …à une acceptation mais pas l’imposition des archives orales (1960-1989)
1.5. …et enfin à une institutionnalisation (1990-2000)
2. Les témoignages oraux en France aujourd’hui  
Conclusion
PARTIE II – BIBLIOGRAPHIE ET ETAT DES SOURCES  
1. Bibliographie  
1.1. Les archives orales en France
1.2. Le Service historique de la Défense et ses archives orales
2. Etat des sources
2.1. Sources imprimées
2.2. Sources non imprimées
PARTIE III – LES ARCHIVES ORALES AU SERVICE HISTORIQUE DE LA DEFENSE (1974-2005) 
Introduction  
1. Le Service historique de l’Armée de l’Air et l’Histoire orale (1974-2005)  
Introduction  
1.1. La création et les débuts de la section Histoire orale au S.H.A.A. (1974-1975)
1.2. Une méthode progressivement mise en place (1976-1981)
1.3. De véritables campagnes de collectes ? (1975-2000)
1.4. Les supports
1.5. La valorisation
Conclusion : les apports des témoignages oraux  
2. “Histoire orale” ou “archives orales”? Les Services Historiques de l’Armée de Terre, de la Marine et de la Gendarmerie Nationale et la source orale (1979-2005)  
2.1. Les archives orales du Service historique de la Marine (1979-2005)
2.2. L’Histoire orale au Service historique de l’Armée de Terre (1996 -2005)
2.3. L’histoire orale au Service historique de la Gendarmerie Nationale (1997-2008)
Conclusion  
3. La création du Service historique de la Défense : quelle politique d’archives orales ? (2005) 103
3.1. La difficile fusion des archives orales ou la création du Service historique de la Défense (1980-2005)
3.2. L’après-réforme
Conclusion
CONCLUSION

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