L’indice de masse corporelle et la courbe de corpulence

Les solutions des enseignantes

Approche historique

Au fil des âges, la vision de l’obésité a bien évolué. En effet, la représentation du « gros » a glissé du « glouton médiéval », admiré pour sa puissance et son anatomie massive, qui suggérait la richesse, la santé et la satiété dans un univers où régnait la précarité, la faim, voire la famine dans une grande partie de la société. Au contraire, l’obèse d’aujourd’hui est souvent jugé incapable de résister aux tentations et de maigrir, et donc un être faible, voire méprisable (Vigarello, 2010). De nos jours, l’apparence et l’image que l’on donne de soi sont devenues des facteurs quasiment indissociables de l’estime de soi, de sa place dans l’échelle sociale et parfois même du bonheur. Partout, nous sommes confrontés aux idéaux que nous impose la société : la femme mince, l’homme sportif, l’enfant actif, etc. Il n’y a pas si longtemps, le poids n’était pas une préoccupation aussi présente dans la vie des gens, pas plus que le besoin d’être dans la « normalité ». Dès 1980, on a assisté à l’émergence des sociétés dites « riches », où l’on peut obtenir quasiment tout ce que l’on veut, où le fait d’avoir à manger ne constitue plus un problème.

En parallèle, le problème du surpoids est devenu de plus en plus évident avec la consommation excessive de nourriture, en particulier d’une nourriture de mauvaise qualité (« malbouffe »). De plus, comme les gens ont toujours moins de temps pour cuisiner, ils se sont mis à consommer des « snacks », des plats préparés, des « fast food », etc. Par ailleurs, le souhait de « veiller à la bonne croissance du nouveau-né et de l’enfant ainsi que de faire de la prévention, notamment par rapport à l’obésité ou à la malnutrition » (Vigarello, 2010) s’est imposé avec le développement des connaissances : les courbes de poids et de taille sont devenues des références qui ont peu à peu ancré dans les esprits ce besoin de vérifier que l’on se situe bien dans la « norme ».

Actuellement, la question du poids est d’abord perçue sous l’angle esthétique, et certaines personnes n’ont pas toujours conscience des conséquences futures d’un poids excessif sur leur santé. Bien que les idéaux de beauté et physiques puissent varier d’un individu à l’autre, l’idée la plus répandue reste que « le corps de la femme est pensé comme un ‘objet esthétique’ morcelé et soumis au regard : le visage, la poitrine, la coiffure, etc. »1. À l’inverse, le corps de l’homme est supposé « fonctionnel ». Il est donc jugé par « sa force musculaire, son niveau d’énergie, son agilité, sa santé, sa condition physique […] »2. Les idéaux corporels divergent, mais cela ne change pas le fait que les gens ont un corps de « référence » qu’ils comparent avec le « corps perçu ». Autrement dit, chaque individu se classe et autoévalue son poids (trop gros, trop maigre, normal, etc.) Par rapport à un modèle qu’ils ont adopté. Le décalage entre le corps perçu et le corps jugé comme « idéal » par la personne, engendre par la suite un niveau d’insatisfaction corporelle plus ou moins grand. L’image corporelle de l’individu devient occasionnellement une obsession, voire une maladie. Avec l’importance prise par la publicité, la mode, etc., l’image que nous donnons et que nous avons de nous-mêmes a pris toujours plus d’importance.

La différence est devenue stigmatisante, les personnes n’ayant pas une corpulence dans la « moyenne » ont tendance à être rejetées. Elles tendent alors à se refermer sur elles-mêmes et à perdre l’estime de soi. Cette perception négative de son corps ne reste pas non plus sans conséquence, ce qui contribue à créer une spirale négative dont il est très difficile de sortir. L’OMS rapporte plusieurs chiffres effrayants concernant les adultes en situation de surpoids ou d’obésité : en 2016, plus de 1,9 milliard d’entre eux étaient en surpoids, dont plus de 650 millions étaient obèses. Globalement, quelque 13 % de la population adulte mondiale était obèse en 2016, et 39 % en surpoids. Pour les moins de 18 ans, les chiffres ne sont pas beaucoup plus réjouissants : en 2016, 41 millions d’enfants de moins de 5 ans étaient en surpoids ou obèses ; les enfants et adolescents âgés de cinq à 18 ans dans ce cas étaient au nombre de 340 millions.

Toujours selon l’OMS, la prévalence du surpoids et de l’obésité chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 18 ans a augmenté de façon spectaculaire, passant d’à peine 4 % en 1975 à un peu plus de 18 % en 2016. En Suisse, le pourcentage d’élèves en surpoids ou obèses a légèrement baissé en 2017 selon Promotion Santé Suisse pour atteindre 16,4 % tous niveaux confondus. Si l’on compare ces résultats avec les enquêtes de 2010 et 2013, on constate que « lors de la première étude, un enfant sur cinq ou presque était en surpoids ou obèse, alors qu’actuellement la proportion est passée à un sur six », résume Bettina Abel, Cheffe Programmes et Vice-directrice de Promotion Santé Suisse. Toutefois, la vigilance reste de mise. Les conséquences du surpoids et de l’obésité sont bien documentées grâce à de nombreuses études mais celles-ci s’attachent surtout aux problèmes de santé qui en découlent ; par contre les facteurs psychosociaux et de réussite sont souvent délaissés. Selon l’OMS, les maladies les plus courantes auxquelles un individu atteint de surpoids ou d’obésité est sujet, sont :

– Le diabète de type 2. Cette maladie provoque une résistance des muscles à l’insuline qui est supposée récupérer le glucose dans le but de l’utiliser comme réserve d’énergie. Ce changement provoque l’augmentation du taux de glucose dans le sang. Le diabète de type 2 apparaît généralement chez les individus à partir de 40 ans, mais depuis quelques années, elle est de plus en plus présente chez les adolescents et enfants obèses. Une personne obèse a trois fois plus de risque d’être diabétique qu’une personne au poids normal (11 % de risque de diabète de type 2).

L’hypertension artérielle (HTA) qui est une augmentation anormale de la tension (ou de la pression) artérielle au repos. Elle correspond à la pression du sang sur les parois des artères. Cette maladie entraîne deux risques : l’accident vasculaire cérébral (AVC) et l’infarctus du myocarde. Entre 30 et 40 % des personnes obèses ont des problèmes d’hypertension artérielle. Une personne obèse a 3 fois plus de risque de souffrir d’hypertension artérielle qu’une personne au poids normal.

– Le syndrome de l’apnée du sommeil (SAS). Il se caractérise par un blocage de la respiration répété durant le sommeil. Ces pauses durent entre 5 et 10 secondes. Le syndrome de l’apnée du sommeil a pour conséquences de modifier la période de sommeil et de provoquer des maux de tête, de la fatigue, des troubles de la concentration et de la somnolence. Il peut aussi causer des problèmes cardiaques, pulmonaires et artériels. 20 à 30 % des personnes obèses ont un syndrome de l’apnée du sommeil.

Il y a également d’autres risques étroitement liés au surpoids et à l’obésité, mais ils sont moindres en comparaison avec les éléments cités précédemment (problèmes articulaires, respiratoires ou encore cardiaques). Si l’on se penche maintenant sur les conséquences du surpoids et de l’obésité au niveau psychosocial, il existe nettement moins de données fournies par la recherche. Cela peut s’expliquer par le caractère relativement récent des problèmes de surpoids/obésité ainsi que la difficulté plus grande de déterminer leur impact sur le plan social plutôt que sur le plan médical. C’est seulement à partir du XIXe siècle que le regard de la société se fait critique par rapport à l’embonpoint ainsi que le montre les témoignages. L’enjeu psychologique du surpoids se manifeste toutefois essentiellement au XXe siècle (Vigarello, 2010).

L’indice de masse corporelle et la courbe de corpulence L’indice de masse corporelle (IMC) est un outil médical très répandu permettant d’estimer la corpulence d’une personne. Son atout principal est la prise en compte de la taille de l’individu, ce qui n’est pas le cas lors de simples pesées. De ce fait, l’IMC permet de déceler non seulement les cas de surpoids/obésité, mais également ceux de déficit. L’IMC est calculé sur une formule simple : Le résultat est comparé aux IMC de référence afin de déterminer la corpulence de l’individu. Son interprétation peut différer selon les spécialistes, mais la majorité de ces derniers et l’OMS utilisent l’échelle suivante : Tableau 1 : Interprétation de l’IMC selon l’OMS Dès lors, il suffit de comparer le résultat du calcul au tableau ci-dessus. Malgré ses nombreux atouts, l’IMC comporte des limites. Son calcul ne tient compte ni de la stature ni du rapport graisse/muscles dans le corps. Il n’est donc pas adapté pour les femmes enceintes, les sportifs et les seniors.

De plus, il ne peut pas non plus être appliqué tel quel lorsqu’il s’agit d’enfants, car l’évolution d’un individu n’est pas forcément comparable à son âge légal. Pour la tranche d’âge 0 à 18 ans, les spécialistes utilisent une « courbe de corpulence » autrement dit un graphe qu’ils obtiennent en reliant point par point les IMC reportés au cours de la croissance de l’enfant. Les courbes varient un peu en fonction du sexe de l’enfant, la graduation de l’axe x représentant l’âge de l’individu et celle de l’axe y correspondant à l’IMC. La courbe de l’enfant est donc tracée sur un graphique similaire à ceux présentés ci-dessous et se situe dans une catégorie (insuffisance pondérale, « normalité », obésité de degré 1, obésité de degré 2). Ainsi, les spécialistes sont directement alertés lorsque la courbe de l’enfant sort des courbes de références présentes dans le carnet de santé ou si elle marque un brusque changement.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1. PROBLÉMATIQUE
1.1 DÉFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de la recherche
1.2 ÉTAT DE LA QUESTION
1.2.1 Approche historique
1.2.2 Champs théoriques et concepts
1.2.2.1 L’indice de masse corporelle et la courbe de corpulence
1.2.2.2 Le surpoids
1.2.2.3 Les causes du surpoids
1.2.2.4 L’obésité
1.2.2.5 L’estime de soi
1.2.2.6 Les conséquences du surpoids/de l’obésité
1.2.2.7 La vie sociale
1.2.2.8 La vie scolaire
1.2.3 Résultats de recherches, théories et synthèses
1.2.4 Controverses et ressemblances entre études
1.2.5 Avis personnel
1.3 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS OU HYPOTHÈSES DE RECHERCHE
1.3.1 Identification de la question de recherche
1.3.2 Objectifs ou hypothèses de recherche
CHAPITRE 2. MÉTHODOLOGIE
2.1 FONDEMENTS MÉTHODOLOGIQUES
2.1.1 Type de recherche
2.1.2 Type d’approche
2.1.3 Type de démarche
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Échantillonnage
2.3 MÉTHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNÉES
2.3.1 Transcription
2.3.2 Traitement des données
2.3.3 Méthode et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
3.1 ANALYSE DES QUESTIONNAIRES
3.1.1 Partie 1 : le vécu en classe 8
3.1.2 Partie 2 : le physique
3.1.3 Partie 3 : l’estime de soi
3.1.3.1 Affirmation n° 1 : « J’ai du mal à prendre des décisions »
3.1.3.2 Affirmation n° 2 : « Je continue d’essayer si je rencontre des difficultés
3.1.3.3 Affirmation n° 3 : « Quand j’ai des difficultés, je m’en prends souvent à moi-même
3.1.3.4 Affirmation n° 4 : « Je fais souvent les bons choix dans ma vie »
3.1.4 Partie 4 : les amis
3.1.4.1 Question n° 1 : Nombres d’amis et d’amis proches
3.1.4.2 Question n° 2 : aimerais-tu avoir plus d’amis en général que maintenant ?
3.1.4.3 Question n° 3 : quand tu es triste, est-ce que tu te confies à un ami ?
3.1.5 Partie 5 : l’école
3.2 ANALYSE DES ENTRETIENS
3.2.1 Le caractère
3.2.2 Le contexte familial
3.2.3 Les résultats scolaires
3.2.4 Les commentaires
3.2.5 Le point de vue des enseignantes
3.2.6 Les solutions des enseignantes
3.2.7 Les solutions externes
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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