Les soins douloureux

Les soins douloureux

Cadre théorique

Le modèle McGill

Le modèle de McGill a été créé par Moyra Allen et « met en avant la valeur de promotion de la santé » (Birot, Dervaux & Pegon, 2005). Ce modèle s’inspire de « l’approche systémique et de la philosophie des soins de santé primaires pour l’élaboration de sa conception des soins infirmiers » (Kérouac, Pepin, Ducharme & Major, 2008, p.44). L’école de la promotion de la santé comprend les quatre grands concepts suivants :
« La santé est un processus social comprenant des attributs interpersonnels et des processus d’apprentissage, dont le coping et le développement de la famille et de ses membres » (Kérouac et al., 2008, p.44). L’état de santé de l’enfant est mis en avant, lorsque l’enfant se rend compte qu’il peut mobiliser ses propres ressources et qu’il possède des stratégies d’adaptation lui permettant d’affronter et de gérer l’anxiété et la douleur liées à la ponction veineuse. De plus, les parents doivent comprendre que ces stratégies d’adaptation sont bénéfiques pour leur enfant.
« La personne est conceptualisée sous forme de famille » (Kérouac et al., 2008, p.44). Dans sa prise en charge, l’infirmière doit considérer l’enfant qui a mal lors de sa ponction veineuse mais aussi le proche qui l’accompagne.
« L’environnement est le contexte dans lequel la santé et les habitudes de santé sont apprises » (Kérouac et al., 2008, p.44). L’environnement permettant à l’enfant de développer son apprentissage de la santé correspond au milieu hospitalier dans lequel a lieu la ponction veineuse et dans lequel il sera accompagné d’un parent et de l’infirmière.
« Le but premier des soins infirmiers est la promotion de la santé, soit le maintien, le renforcement et le développement de la santé de la famille et de ses membres » (Kérouac et al., 2008, p.44-45). Un partenariat entre l’infirmière, l’enfant et le parent est nécessaire dans la prise en charge de la douleur induite. La clé d’un bon partenariat passe d’abord par la création d’un lien solide et de confiance entre les différents partenaires. Il est donc primordial que l’infirmière soit authentique en expliquant à l’enfant et aux parents le déroulement du soin et en précisant qu’il existe des méthodes de distraction permettant de rendre le soin plus agréable. Il est également important qu’elle donne des précisions sur ces méthodes, afin que l’enfant et ses parents puissent choisir la méthode de distraction qui correspond à l’enfant.
En effet, l’infirmière, qui laisse à l’enfant et à ses parents le choix, leur permettra dans un premier temps d’être acteurs et finalement réduire la douleur et l’anxiété. De plus, les parents sont un soutien pour les enfants pour qui le milieu hospitalier est stressant.
L’intégration des parents dans l’utilisation de la distraction lors de la ponction veineuse permet d’avoir un effet positif sur l’anxiété de l’enfant et par conséquent la douleur. De plus, cette intégration permet aux parents de participer à la prise en charge et au bien-être de leur enfant. Pour finir, la participation active des parents dans les soins est également un soutien pour l’infirmière. Le coping est également un concept important des soins infirmiers. Il est défini comme « les efforts déployés par la personne afin de composer avec sa situation problématique » (Birot et al., 2005, p.31). Lors de sa prise en charge, l’infirmière doit tenir compte de l’état émotionnel de l’enfant et des parents. Pour ce faire, elle doit discuter avec eux de leurs ressentis actuels. À travers ses questions, l’infirmière les pousse, de manière inconsciente, à faire des liens avec des situations antérieures similaires. Son rôle est de les aider à prendre conscience qu’ils ont des ressources qu’ils peuvent mobiliser afin que le soin se déroule de manière plus agréable.

Problème de recherche

La douleur induite est un sujet d’actualité. En effet, les soins qui sont les plus redoutés par les enfants sont les ponctions veineuses. Les méthodes de distraction se sont avérées être efficaces pour gérer la douleur et l’anxiété liées aux procédures douloureuses. Ces méthodes doivent, en outre, être adaptées à l’âge de l’enfant. De plus, les parents sont les personnes de référence et sont importantes dans la prise en charge de la douleur et de l’anxiété de leur enfant.

Question de recherche

Les auteures de cette revue de littérature s’intéressent donc à l’utilisation des méthodes de distraction dans un partenariat entre l’enfant, les parents et l’infirmière et formulent la question suivante :
Quels sont les bénéfices de l’utilisation d’une méthode de distraction appropriée, dans un partenariat entre l’enfant, les parents et l’infirmière, sur la douleur induite lors de ponctions veineuses chez les enfants de 6 à 12 ans ?

Objectifs

Suite à la question de recherche mentionnée ci-dessus, cette revue de littérature a pour objectif :
 D’identifier les méthodes de distraction qui démontrent leur efficacité sur la douleur et l’anxiété chez les enfants de 6 à 12 ans lors de ponctions veineuses.
 Décrire l’utilisation des méthodes dans un partenariat entre l’enfant, les parents et l’infirmière lors de ponctions veineuses.
Les recherches effectuées ont permis de trouver 21 études, voir Appendice B : diagramme de flux. Suite à l’élimination des doublons (2), il ne restait plus que 19 études. Les critères d’inclusion et d’exclusion précedemment mentionnés ont été analysés dans ces 19 études, ce qui a permis d’éliminer 11 études. Il ne restait plus que 8 études retenues pour un examen détaillé. Suite à la lecture du résumé, 2 études ont été exclues dû à la taille de leur échantillon ainsi que leur date de publication. Par la suite, les six études retenues sont analysées à l’aide de la grille résumée selon Fortin (2010), afin de synthétiser les idées générales, voir Appendice C : Grilles résumées. Puis, une analyse critique, selon Fortin (2010), est réalisée afin de démontrer la pertinence des recherches et des méthodologies, voir Appendice D : Grilles d’analyse critique.

Résultats

Présentation des études

L’attribution des numéros à toutes les études retenues Etude [1]. Canbulat, N., İnal, S., & Sönmezer, H. (2014). Efficacy of Distraction.
Methods on Procedural Pain and Anxiety by Applying Distraction Cards and Kaleidoscope in Children. Asian Nursing Research, 8(1), 23‑28. doi:10.1016/j.anr.2013.12.001.
Etude [2]. Canbulat Sahiner, N., & Bal, M. D. (2016). The effects of three different distraction methods on pain and anxiety in children. Journal of Child Health Care, 20(3), 277‑285. doi: 10.1177/1367493515587062
Etude [3]. Aydin, D., & Canbulat Sahiner, N. (2017). Effects of music therapy and distraction cards on pain relief during phlebotomy in children. Applied Nursing Research, 33, 164‑168. doi: 10.1016/j.apnr.2016.11.011.Etude [4]. Inal, S., & Kelleci, M. (2012). Distracting children during blood draw:
Looking through distraction cards is effective in pain relief of children during blood draw. International Journal of Nursing Practice, 18(2), 210-219. doi: 10.1111/j.1440- 172X.2012.02016.x .Etude [5]. Karakaya, A., & Gözen, D. (2016). The Effect of Distraction on Pain Level Felt by School age Children During Venipuncture Procedure—Randomized Controlled Trial. Pain Management Nursing, 17(1), 47‑53. doi: 10.1016/j.pmn.2015.08.005.
Etude [6]. Aydin, D., Canbulat Sahiner, N. & Karaca Ciftci, E. (2016). Comparison of the effectivness of three different methods in derceasing pain during venipuncture in children : ball squeezing, ballon inflating and distraction cards. Journal of Clinical Nursing, 25(15-16), 2828-2335. doi:10.1111/jocn.13321
Les six études retenues pour l’analyse sont publiées entre 2012 et 2017. Elles sont toutes des essais contrôlés randomisées. Et pour certaines, il s’agit d’essais contrôlés randomisés prospectifs [1,2,3,4,6].

Les caractéristiques des participants des études

Ces six études traitent de l’utilisation de la distraction chez les enfants âgés entre 7 1 ans et 11 1 ans lors de prises de sang [1,2,3,4,5,6]. Le sexe des enfants entre les différents groupes d’études est réparti équitablement [1,2,3,4,6], alors que dans l’étude [5], le nombre de filles est supérieur au nombre de garçons. L’IMC des enfants varie entre 12 et 40 [1,2,3,4,5,6]. Tous les enfants nécessitent un prélèvement sanguin de contrôle prescrit par le pédiatre [1,2,3,4,5,6]. La taille des échantillons varie entre 120 et 200 enfants [1,2,3,4,5,6]. Les caractéristiques des enfants sont, de ne pas avoir de retard neurologique [3,4,6], ne pas avoir de troubles verbaux, auditifs ou visuels [3,4,6], ne pas avoir pris d’antalgique les six heures précédant la ponction [3,4,5,6], ne pas avoir d’antécédents de syncope après une prise de sang [3,4,6], ne pas avoir subi de ponction veineuse durant les six derniers mois [5], ne pas avoir de maladies chroniques [5], la douleur préprocédurale doit être à 0 selon l’échelle de la douleur des visages (FPSR) [5] et pour finir, les enfants doivent avoir une température corporelle entre 36.5°C et 37.1°C [5]. Dans l’étude [4], certains enfants sont atteints de maladies chroniques telles que le diabète de type I, la thalassémie, de maladies cœliaques et la mucoviscidose.
Les parents, dont l’âge varie entre 28 et 47 ans, sont aussi présents dans les études [1,4]. Dans l’étude [5], le statut professionnel varie, les mères sont souvent sans emploi alors que les pères ont un emploi. Le niveau éducationnel des parents varie de l’analphabétisme à un haut niveau d’étude [4,5]. La plupart des parents ont un revenu moyen [5].
Le nombre d’infirmières impliquées dans les études est un [5], deux [1,2,3,6] ou trois [4]. Elles doivent avoir une expérience d’au moins cinq ans en pédiatrie et en prises de sang [1,2,3,4,6] ou simplement avoir de l’expérience dans les prises de sang [5].
Les études sont réalisées dans des hôpitaux en Turquie dans une salle prévue uniquement pour les prises de sang [1,2,3,5,6] ou dans une clinique pédiatrique en Turquie [4]. Les échelles d’évaluation utilisées sont les mêmes que celles utilisées en Suisse. De plus, les méthodes de distraction pourraient également être appliquées en Suisse, car la culture ne diffère que très peu [1,2,3,4,5,6]. Les détails des caractéristiques des participants se trouvent en Appendice C : Grilles résumées.

Les échelles d’évaluation

Les instruments utilisés pour mesurer la douleur sont l’échelle d’auto-évaluation de la douleur des visages de Wong-Baker (Wong-Baker FACES) [1,2,3,6] ainsi que l’échelle d’auto-évaluation de la douleur des visages (FPS-R) [4,5]. Ces évaluations sont réalisées après la procédure par l’enfant, ses parents et une infirmière [1,2,3,4,6], ou uniquement par l’enfant [5].
Les instruments utilisés pour mesurer l’anxiété sont l’échelle d’auto-évaluation de la peur des enfants (CFS) [1,2,3] ainsi que l’échelle d’auto-évaluation d’anxiété et de la douleur des enfants (CAPS) [4,6]. Ces évaluations sont réalisées avant la procédure par les enfants, les parents et l’infirmière [1,2,3,6], ou uniquement par les parents et l’infirmière [4] et l’évaluation après la procédure est faite par les parents et l’infirmière [1,2,3,4,6]. Le détail de ces échelles d’évaluation est présenté dans l’Appendice A :

Tableau récapitulatif

L’étude [5] a mesuré la saturation en oxygène et la fréquence cardiaque avant et après la procédure, car la douleur peut avoir une influence sur ces paramètres physiologiques.

Le déroulement des évaluations

Dans quatre études [1,2,3,6], deux infirmières sont présentes pendant la procédure.La première infirmière réalise la ponction veineuse pendant que la seconde distrait l’enfant par le biais des distractions détaillées ci-dessous. La seconde infirmière évalue l’anxiété de l’enfant avant et après la procédure ainsi que la douleur de l’enfant après la procédure. Les enfants évaluent leur anxiété avant la procédure et la douleur après la procédure. Les parents, qui restent auprès de leur enfant, évaluent l’anxiété de l’enfant avant et après la procédure ainsi que la douleur de l’enfant après la procédure.
Dans une étude [4] évaluant l’efficacité des cartes comme méthode de distraction, trois infirmières sont présentes. La première réalise la prise de sang, la seconde distrait l’enfant et la dernière évalue l’anxiété de l’enfant avant et après la procédure et la douleur de l’enfant après la procédure. Les parents sont également présents et évalue l’anxiété avant et après la procédure et les enfants évaluent leur douleur.
Dans une étude [5] évaluant l’efficacité du kaléidoscope comme méthode de distraction, une seule infirmière est présente. Elle réalise la prise de sang et mesure, avant et après la procédure, la saturation et la fréquence cardiaque de l’enfant. En revanche, il s’agit d’un chercheur qui distrait l’enfant à l’aide du kaléidoscope.
L’évaluation de la douleur est uniquement réalisée par les enfants après la procédure et aucune évaluation de l’anxiété n’est réalisée. Pour finir, dans le groupe du kaléidoscope, seules les mamans sont présentes alors que dans le groupe témoin, les pères peuvent aussi être présents et ces derniers peuvent tenir la main de leurs enfants.
Les détails du déroulement des évaluations sont présentés en Appendice A :

Tableau récapitulatif

Les méthodes de distraction:Les études mesurent l’efficacité de l’utilisation de la distraction sur la gestion et la diminution de la douleur [1,2,3,4,5,6] ainsi que de l’anxiété [1,2,3,4,6]. Les méthodes de distraction utilisées sont : Les cartes de distraction.
Les cartes de distraction sont présentées aux enfants avant la procédure par le chercheur. Pendant la procédure, une infirmière pose des questions sur les cartes. Cette distraction débute avant la procédure et se déroule jusqu’à la fin de celle-ci [1,2,3,4,6].

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Table des matières
Résumé 
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Liste des abréviations
Introduction
Problématique 
Les stades de développement
Les soins douloureux
Les facteurs influençant la douleur
Les interventions pharmacologiques et non pharmacologiques
Le rôle des parents
Cadre théorique
Le modèle McGill
Problème de recherche
Question de recherche
Objectifs
Méthode
Devis de recherche
Stratégies de recherche
Résultats
Présentation des études
L’attribution des numéros à toutes les études retenues
Les caractéristiques des participants des études
Les échelles d’évaluation
Le déroulement des évaluations
Les méthodes de distraction
Les cartes de distraction
Le kaléidoscope
Gonfler des ballons
Écoute de musique
Écoute de musique et utilisation des cartes de distraction
Palper une balle
La réussite de la prise de sang
L’analyse critique des études
Considérations éthiques
La catégorisation des résultats
Les effets de la distraction sur la perception de la douleur procédurale
Les cartes de distraction
Le kaléidoscope
Gonfler des ballons
Écoute de musique
Écoute de musique et utilisation des cartes de distraction
Palper une balle
Les facteurs influençant la perception de la douleur procédurale
Les caractéristiques individuelles
L’anxiété préprocédurale
Les maladies chroniques
Les expériences antérieures
Les effets de la distraction sur la perception de l’anxiété procédurale
Les cartes de distraction
Le kaléidoscope
Gonfler des ballons
Écoute de musique
Écoute de musique et utilisation des cartes de distraction
Palper une balle
Discussion
Les méthodes de distraction efficaces
Le partenariat entre l’enfant, les parents et l’infirmière
Les forces et limites de la revue
Les forces
Les limites
Les recommandations
Dans l’éducation
Dans la pratique
Dans la recherche
Conclusion
Références
Appendices
Appendice A 
Appendice B
Appendice C
Appendice D
Appendice E 
Appendice F 
Appendice G

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