LES RESEAUX SOCIAUX REVELATEURS

Facebook est un réseau social sur Internet permettant à toute personne possédant un compte de créer son profil et d’y publier des informations, visibles par les autres personnes, possédant ou non un compte. L’usage de ce réseau s’étend du simple partage d’informations d’ordre privé (par le biais de photographies, liens, textes, etc.) à la constitution de pages et de groupes visant à faire connaitre des institutions, des entreprises ou des causes variées. Renren, créé en décembre 2005 par des étudiants de l’Université de Tsinghua, présente de fortes ressemblances avec Facebook. La popularité de Renren en occident est beaucoup plus faible que celle de Facebook au niveau mondial. L’accès, à Facebook étant impossible en Chine, Renren y est le site dominant.

Intéressés par la différence d’usage de l’information publiée sur ces deux sites par les Chinois et les Français, et par le niveau d’échange entre les professeurs et les étudiants, nous avons construit un corpus de données à partir des messages laissés sur les murs des professeurs et sur ces mêmes murs ceux français et chinois en 2009. Cette étude nous permet d’étudier les interactions entre les professeurs et étudiants à travers le web 2.0. Un filtre par la nature des messages a été effectué dans un premier temps. Nous avons ignoré les messages concernant la publication de photos et les actions liées aux applications proposées du site. Nous avons donc recueilli 2729 messages déposés sur les murs dont 694 publiés sur les murs de 9 professeurs français et 2035 pour 9 professeurs chinois.

Les messages laissés sur les murs contiennent ceux qui sont publiés par le titulaire du compte (appelés messages sortants) et ceux des visiteurs (messages entrants). La différence de messages sortants nous montre que nos 9 professeurs chinois sont deux fois plus actifs que nos professeurs français. Et pour les messages entrants trois fois plus d’échanges entre chinois qu’entre français. Concentrons-nous sur ces messages publiés, nous les classons ensuite selon le thème des messages déposés (de quoi parlent-ils : vie ou travail, à qui parlent-ils : amis ou étudiants), la nature du déposant (qui ont laissé les messages) ainsi que la nature du message déposé(de quoi parlent les visiteurs).

Un mot clé est souvent associé à l’activité d’intelligence économique au quotidien : c’est celui de réseau. Bournois (2000) a introduit la notion de réseau dans la définition de l’intelligence économique : c’est une démarche organisée, au service du management stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivitépar la collecte, le traitement d’informations et la diffusion de connaissances utiles à la maîtrise de son environnement (menaces et opportunités) ce processus d’aide à la décision utilise des outils spécifiques, mobilise les salariés, et s’appuie sur l’animation de réseaux internes et externes. Le réseau est présent à toutes les étapes du cycle du renseignement. Il est présent en amont dans l’étape de collecte de l’information. Il s’agit alors d’identifier un réseau de correspondants qui surveillent, collectent et filtrent les ressources d’information mais aussi de mobiliser des sources d’information sur les réseaux numériques. Il est intégré dans la «boîte à outil » de l’intelligence économique (Moinet 2011, Boutin 1999). On le retrouve alors au niveau du traitement de l’information par la production de cartographies en mobilisant l’analyse des réseaux sociaux (Wasserman, 1994) ou la mobilisation de réseaux d’experts. On le retrouve aussi dans les réseaux d’influence (Massé 2006, Marcon & Moinet 2007). D’autres auteurs ont montré toute la difficulté de la pénétration de l’intelligence économique dans la pratique du fait de l’absence en France d’une culture réseau (Bulinge2002), les sociétés asiatiques apparaissant de ce point de vue comme beaucoup plus poreuses. Ainsi Faure (2000) parle même de modèle d’intelligence économique sans école au Japon. Hardy Zhang (2007) quant à elle reprend le modèle de «culture informationnelle » de Davenport et Prusak (1997) pour montrer que la culture informationnelle des entreprises chinoises ne permet pas un bon partage ni la mise en commun des informations.

Réseaux et analyse réseaux

Avant d’introduire le terme Guanxi, nous souhaiterions positionner le terme de Guanxi par rapport au terme de réseau. En effet, le terme de réseau correspond, au sens étymologique du terme jusqu’au XIIe siècle à un «petit filet utilisé pour la chasse et la pêche » (resel) ou plus tard au XVIe siècle au tissu, à la dentelle ainsi qu’à la deuxième poche de l’estomac des ruminants. Réseau avait été toujours utilisé pour désigner un objet concret jusqu’à son usage à partir du XVIIIe siècle avec l’apparition de notion «ensemble » dans sa définition : l’ensemble de vaisseaux sanguins, l’ensemble de lignes entrelacées ou entrecroisées, ainsi l’ensemble des voies de transport ou de communications. En s’enrichissant au fur et à mesure par l’expansion de la dénotation, la définition du réseau a progressivement évolué et correspond à un ensemble d’entités reliées entre elles par des liens. Ces entités peuvent être matérielles ou immatérielles. Les liens sont des flux qui circulent entre deux sommets. La définition au sens propre du réseau s’est progressivement enrichie d’un sens figuré pour en arriver au réseau actuel qui désigne des formes entrelacées et interconnectées. Selon la circonstance où est employé ce terme, la connotation de réseau est dérivée depuis ses différents registres métaphoriques vers le domaine concerné.

Dans le domaine informatique, un réseau peut désigner un ensemble d’appareils électroniques interconnectés les uns aux les autres par des télécommunications. Il est souvent considéré comme le synonyme de l’intranet, parfois Internet sous l’effet du développement et de la popularisation d’Internet. En Mathématiques un réseau est un ensemble discret de points qui remplissent un espace vectoriel réel de dimension finie et de manière régulière. En Intelligence Économique, le réseau est l’ensemble de dispositifs intimement entremêlés et intelligemment organisés autour de cycle du renseignement pour la production de décision stratégique. Malgré le fait que la propriété et la nature des liens de réseau se précisent en fonction du domaine d’utilisation du terme, le réseau hérite toujours d’une image représentative de plusieurs nœuds entrelacés .

La définition du Guanxi 

Le père fondateur du Guanxi est Fei (1948). Il est aussi le fondateur de la sociologie et de l’anthropologie en Chine. Il parle de modèle de «la relation séquentielle»généralement considéré comme la base de la structure de la société chinoise. Jacobs (1979) a découvert que le Guanxi est développé sur des «liens particuliers » souvent caractérisés par le partage d’une même expérience ou de la même opinion. Après lui, d’autres chercheurs (Qiao 1982, Ho & Chiu 1998) ont respectivement classé les Guanxis de façon plus précise. Le psychologue Hwang (1987) a analysé le Guanxi avec d’autres termes chinois, et trouve que le Guanxi joue un rôle important dans tous les processus d’échanges sociaux. Le sociologue Alston (1989) a trouvéque Guanxi est fondamentalement pratiqué pour des raisons instrumentales. Bian (1994) a analysé le rôle de Guanxi dans la répartition des emplois urbains. Ying (2002) fait la synthese des définitions de Guanxi développées par les chercheurs.

Afin de mieux comprendre la notion du Guanxi, il est intéressant de commencer par comprendre les idéogrammes utilisés pour construire le terme du Guanxi. Dans la langue chinoise, les «Hanzi 汉字 » (caractère, idéogramme) correspondent un peu aux lettres de l’alphabet latin à ceci près que les Hanzi peuvent, à eux seuls permettre de construire un mot voire une phrase selon le contexte. Ces caractères se combinent entre eux par deux ou par trois pour constituer des mots. La langue chinoise comporte plus de 50 000 idéogrammes. Toutefois 3000 permettent de satisfaire aux besoins de la vie quotidienne. Chaque caractère possède son sens propre et son étymologie.

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Table des matières

1. CONSTAT – LES RESEAUX SOCIAUX REVELATEURS
2. INTRODUCTION
3. L’ART DU GUANXI
3.1 Réseaux et l’analyse réseaux
3.2 La définition du Guanxi
3.3 Les différentes relations, sources de Guanxi : la même identité
3.4 Le degré d’intimité de Guanxi (关系分远近)
3.5 Le Guanxi et la Confiance 关系和信任
3.6 La tactique de réseautage de Guanxi
3.7 L’emploi et la maintenance du Guanxi
3.8 La modélisation de l’utilisation de réseau de Guanxis
3.9 L’efficacité du Guanxi
4. APPROCHE EXPERIMENTALE
4.1 Questions de recherche
4.2 Question de départ et hypothèses
4.3 Construction de l’expérience : l’approche qualitative
4.3.1 La validité interne et externe
4.4 Le Guanxi – la compétitivité et la survie de l’entreprise
4.5 Illusion culturelle sur Guanxi – Réseau
5. CONCLUSION
5.1 Résultat
5.2 Limites
5.3 Perspectives
6. ANNEXES

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