Les théories académiques et les modèles d’intervention auprès des Autochtones

Les théories académiques et les modèles d’intervention auprès des Autochtones

Divers modèles d’intervention sont préconisés dans la relation d’aide auprès des Autochtones, ils s’intègrent aux pratiques des intervenants psychosociaux et ils font partie de l’univers des organismes autochtones, parfois même des autres organisations. De plus, ils sont bien plus que des modèles, ce sont des modes de vie, des manières de voir le monde (Hart, 2002) qui proposent des pistes d’intervention et qui véhiculent des valeurs. Ainsi, ils sont susceptibles de participer aux représentations sociales des participants autochtones recevant des services psychosociaux. Mentionnons aussi que les diverses approches d’intervention découlent des modèles et apportent des manières de faire beaucoup plus spécifiques dans l’intervention. Les modèles d’intervention suggèrent donc des manières d’être et de faire comme humain et comme intervenant.
Notre but est de décrire ces modèles brièvement et fidèlement. Ils doivent cependant être compris dans un sens beaucoup plus large et, bien qu’ils soient présentés de manière distincte, ils sont indissociables dans la réalité. Ils sont regroupés sous le vocable théorie académique qui permet de les considérer ensemble et d’envisager les liens qu’ils entretiennent entre eux, avec les théories d’usage et les théories d’expérience. Ainsi, plusieurs facteurs influencent la pratique du travail social : les discours institutionnels, les théories de base et la manière dont ceux-ci sont actualisés dans la pratique (Healy, 2005).
Cela dit, nous porterons ici une attention particulière aux théories de base puisque leurs fondements sont en lien direct avec les modèles que nous allons présenter. Healy (2005) en retrace cinq qui mettent l’ accent soit sur les individus (les théories axées sur la résolution de problèmes et la perspective axée sur les forces des individus); sur les individus en lien avec leur environnement (les théories des systèmes); et celles orientées vers les structures et les discours (les pratiques anti-oppressives et les approches postmodernes). Les modèles d’intervention autochtones pourraient en quelque sorte être introduits, selon leurs particularités, dans ces cinq théories de base. Cependant, Hart (2002) nous met en garde contre une telle démarche qui reviendrait à subordonner les savoirs autochtones aux savoirs occidentaux.

Les théories d’usage: le point de vue d’intervenants et d’acteurs clés sur l’intervention
psychosociale auprès des Autochtones

Les théories d’usage représentent la manière dont les intervenants psychosociaux actualisent leurs pratiques d’intervention ou croient bon l ‘actualiser. Ce terme fait référence aux pratiques telles qu’elles existent concrètement dans les énoncés, verbaux ou écrits, des intervenants. Il sera donc question de la manière dont les intervenants construisent leur pratique et de ce qu’ils disent mettre en pratique ou devoir mettre en pratique dans l’intervention en milieu autochtone.
Comment les théories d’usage sont-elles élaborées? Healy (2005) stipule que la pratique des travailleurs sociaux est construite à partir des discours institutionnels, des théories de base, mais aussi à partir d’un processus créatif. De plus, le contexte dans lequel ils se trouvent, leur rôle dans le milieu, leurs caractéristiques et leurs perceptions de la personne qui reçoit les services sont autant d’éléments participant à la construction de leurs théories d’usage. Guay (2009) démontre qu’en ce qui concerne le mariage des savoirs scientifiques et autochtones, les intervenants surpassent les stratégies de «coexistence» et de «cocréation» en faisant preuve de créativité, d’originalité et d’innovation dans l’utilisation des méthodes traditionnelles et occidentales. En fait, les praticiens n’effectuent pas une simple mise en action des théories et une adaptation de celles-ci, ils produisent des savoirs dans une démarche réflexive découlant de l’expérience (Racine, 2007).
Que ce soit d’un point de vue autochtone ou d’un point de vue interculturel, plusieurs intervenants et acteurs clés (consultants, aînés, etc.) ont tenté de caractériser l’intervention psychosociale auprès des Autochtones sur la base d’une réflexion ancrée dans la pratique (Gauvin et Champoux-Bouchard, 2004; Girard, 2008; Morency et Kistabish, 2001; Bédard-Mianscum, 2006; Archibald, 2006a; Waldram, 2008)1.3 Les théories d’usage: le point de vue d’intervenants et d’acteurs clés sur l’intervention psychosociale auprès des Autochtones.
Les théories d’usage représentent la manière dont les intervenants psychosociaux actualisent leurs pratiques d’intervention ou croient bon l ‘actualiser. Ce terme fait référence aux pratiques telles qu’elles existent concrètement dans les énoncés, verbaux ou écrits, des intervenants. Il sera donc question de la manière dont les intervenants construisent leur pratique et de ce qu’ils disent mettre en pratique ou devoir mettre en pratique dans l’intervention en milieu autochtone.
Comment les théories d’usage sont-elles élaborées? Healy (2005) stipule que la pratique des travailleurs sociaux est construite à partir des discours institutionnels, des théories de base, mais aussi à partir d’un processus créatif. De plus, le contexte dans lequel ils se trouvent, leur rôle dans le milieu, leurs caractéristiques et leurs perceptions de la personne qui reçoit les services sont autant d’éléments participant à la construction de leurs théories d’usage. Guay (2009) démontre qu’en ce qui concerne le mariage des savoirs scientifiques et autochtones, les intervenants surpassent les stratégies de «coexistence» et de «cocréation» en faisant preuve de créativité, d’originalité et d’innovation dans l’utilisation des méthodes traditionnelles et occidentales. En fait, les praticiens n’effectuent pas une simple mise en action des théories et une adaptation de celles-ci, ils produisent des savoirs dans une démarche réflexive découlant de l’expérience (Racine, 2007).
Que ce soit d’un point de vue autochtone ou d’un point de vue interculturel, plusieurs intervenants et acteurs clés (consultants, aînés, etc.) ont tenté de caractériser l’intervention psychosociale auprès des Autochtones sur la base d’une réflexion ancrée dans la pratique (Gauvin et Champoux Bouchard, 2004; Girard, 2008; Morency et Kistabish, 2001; Bédard-Mianscum, 2006; Archibald, 2006a; Waldram, 2008).

La notion de représentation sociale

Jodelet (2003a) définit les représentations sociales comme «une forme de connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social» . Ainsi, les représentations sociales sont un savoir de sens commun, une modalité de connaissance, partagé par un groupe. Ce sens commun peut être mobile, différer en fonction des contextes des groupes et diverger entre les groupes (Garnier et Doise, 2002). « Les représentations sociales sont donc des savoirs qui jouent un rôle dans le maintien des rapports sociaux : en même temps qu’elles sont façonnées par eux, elles véhiculent directement ou indirectement un savoir sur ces rapports » (Billiez et Millet, 2001 : 3 ). En ce sens, il importe de former un groupe relativement homogène afin de dégager les représentations sociales qui animent ce groupe.
Parallèlement, les représentations sociales ont pour rôle de permettre à l’individu de comprendre, d’expliquer et d’ interpréter la réalité, de guider les conduites et de façonner l’identité spécifique d’un groupe (Roland-Lévy, 2002; Abric 1997a; Guimelli, 1994). «Elles nous guident dans la façon de nommer et définir ensemble les différents aspects de notre réalité de tous les jours, dans la façon de les interpréter, statuer sur eux et, le cas échéant, prendre une position à leur égard» (Jodelet, 2003a: 47). C’est d’ailleurs ce que nous demandons aux participants, de statuer sur une réalité vécue qui est l’intervention psychosociale à partir de leurs représentations sociales. Ainsi, les représentations sociales sont les véhicules des opinions, des stéréotypes et des attitudes (Negura, 2006).

La théorie du noyau central

Dans la théorie du noyau central, les représentations sociales sont expliquées comme fonctionnant à partir de deux composantes : un noyau central difficilement modifiable qui assure la structuration, l’organisation, le fonctionnement et la génération des représentations; et les éléments périphériques qui vont assurer une variabilité interindividuelle, la prescription des comportements et la protection du noyau, un peu comme une zone tampon (Bataille, 2002; Flament, 2003; Abric, 1997a). Les représentations sociales sont donc inscrites dans une structure hiérarchique où certains éléments vont prendre une plus grande importance par rapport à d’autres. «En d’autres termes, les éléments constitutifs d’une représentation sont hiérarchisés et entretiennent des relations qui en déterminent à la fois la signification et la place qu’ils occupent dans le système représentationnel »(Rouquette et Rateau, 1998 : 31).
En fait, lorsqu’une nouvelle information est captée par un individu, elle sera traitée par les éléments périphériques dans un processus d’objectivation (naturalisation de l’information) et d’ ancrage (intégration de la nouvelle connaissance dans la représentation) (Roland-Lévy, 2002). Elles sont partagées socialement puisqu’elles sont façonnées par des normes, des valeurs, des idéologies sociales ainsi que par des expériences sociales passées et présentes, etc. D’ailleurs, Flament (2003) a montré que la plupart des représentations ne diffèrent pas d’une personne à l’autre. Bien que le noyau central des représentations soit commun à un groupe, des interprétations différentes de la réalité émergent dans le système périphérique qui traite les informations de manière distincte. De plus, « les représentations sociales peuvent être caractérisées par des divergences individuelles, sensibles, à l’égard de l’objet, tout en étant organisées autour d’un noyau collectivement partagé » (Guimelli, 1994 : 17). En somme, les représentations sociales présentent des caractéristiques d’homogénéité et des caractéristiques d’hétérogénéité.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. Mise en contexte et énoncé du problème
2. Le cadre théorique, la question et les objectifs de recherche
3. Les choix méthodologiques
4. La structure du document
PREMIÈRE PARTIE PROBLÉMATIQUE
CHAPITRE I RECENSION DES ÉCRITS 
1.1 Les théories académiques et les modèles d’intervention auprès des Autochtones
1.1.1 Le modèle anticolonialiste
1.1.2 Le modèle traditionnel autochtone
1.1.3 Le modèle de guérison
1.1.4 Le modèle interculturel
1.1.5 Bilan des modèles d’intervention en milieu autochtone
1. 2 Les types d’intervention
1.3 Les théories d’usage: le point de vue d’intervenants et d’acteurs clés sur l’intervention psychosociale auprès des Autochtones
1.4 Les théories d’expérience : le point de vue des participants
1.5 L’énoncé du problème
CHAPITRE II LE CADRE THÉORIQUE : LA THÉORIE DU NOYAU CENTRAL DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES 
2.1 Les différentes orientations de l ‘approche structurale
2.2 La notion de représentation sociale
2.3 La théorie du noyau central
2.4 L’application de la théorie du noyau central à notre recherche
2.5 Questions et objectifs de recherche
2.5.1 Question de recherche
2.5.2 Objectif principal
2.5.3 Objectifs secondaires
DEUXIÈME PARTIE RECHERCHE EMPIRIQUE : LES REPRÉSENTATIONS SOCIALES DES PARTICIPANTS AUTOCHTONES, AU CENTRE D’AMITIÉ AUTOCHTONE DE V AL-D ‘OR, SUR LES PRATIQUES EN MATIÈRE D ‘INTERVENTION PSYCHOSOCIALE
CHAPITRE III LES CHOIX MÉTHODOLOGIQUES
3.1 Le secteur de développement social au CAAVD
3.2 Les critères d’inclusion et d ‘exclusion
3.3 La procédure d’échantillonnage
3.4 Le recrutement
3.5 Présentation des sujets
3.6 L’instrument de collecte des données
3.7 Déroulement de la cueillette des données
3.8 La méthode d’analyse des données
3.9 Les techniques appliquées à cette recherche
3.10 Procédures d ‘analyse des entrevues
3.11 Considérations éthiques
CHAPITRE IV PRÉSENTATION DES RÉSULTATS : PORTRAIT GÉNÉRAL DES REPRÉSENTATIONS SOCIALES DES PARTICIPANTS AUTOCHTONES CONCERNANT L’INTERVENTION PSYCHOSOCIALE 
4.1 Le profil des participants
4.2 L’angle biographique 
4.2.1 Perceptions de nature positive et négative
4.2.2 Raisons pour laisser tomber ou ne pas laisser tomber
4.2.3 L’importance du sujet traité et de la raison du suivi
4.2.4 Raisons pour avoir choisi un établissement ou un professionnel
4.2.5 Les apports perçus ou souhaités de l’intervention
4.2.6 Mots associés à l’intervention et éléments de définition
4.2.7 Les généralisations et les divergences
4.3 L’ angle interactionnel
4.3.1 Les caractéristiques de l’intervenant
4.3.2 Le savoir-être de l’intervenant
4.3.3 Le savoir-faire de l ‘intervenant
4.3.4 La responsabilité du participant
4.4 L’angle organisationnel
4.4.1 Les caractéristiques de l’organisation
4.4.2 Les caractéristiques de l’intervention
4.4.3 Les types d’intervention
4.4.4 Les modèles d’intervention
CHAPITRE V ANALYSE DES RÉSULTATS: LES THÉORIES D’EXPÉRIENCE DES PARTICIPANTS AUTOCHTONES ET LEURS INFLUENCES
5.1 L’hypothèse de noyau central
5.2 L’hypothèse de système périphérique
5.3 Les cooccurrences
5.4 Ce que nous indiquent les hypothèses de noyau central et du système périphérique
5.4.1 L’importance des intervenants et de l’organisation
5.4.2 La pluralité des intervenants, des modèles et des types d’intervention
5.4.3 La culture et les principes qui distinguent l’intervention psychosociale auprès des Autochtones
5.4.4 La notion de besoin
5.4.5 Les unités de contextes, les catégories thématiques qui se démarquent et l ‘homogénéité du groupe
5.5 L’ ancrage sociologique
5. 5.1 Les expériences
5.5.2 Les caractéristiques des individus
5.5.3 Bilan de l’ancrage sociologique
5.6 Le CAAVD : Faire autrement
CHAPITRE VI DISCUSSION : LIENS ENTRE LA RECENSION DES ÉCRITS, LE CADRE THÉORIQUE ET LES RÉCITS D’EXPÉRIENCE DES PARTICIPANTS AUTOCHTONES 
6.1 Le modèle anticolonialiste
6.2 Le modèle traditionnel
6.3 Le modèle de guérison
6.4 La place des modèles d’intervention autochtones dans les représentations sociales de l’intervention psychosociale
6.5 Le modèle interculturel dans les discours
6.6 Les types d’intervention dans les discours
6.7 Les théories d’usage dans les discours
6.8 Les théories d’expérience : lien entre la recension des écrits et les discours
6.9 Recommandations pour l’intervention psychosociale auprès des Autochtones
6.9.1 L’adaptation aux besoins et aux personnes
6.9.2 L ‘innovation
6.9.3 Être humain
6.10 Mérites, biais et limites de la recherche
CONCLUSION 

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