Les répercussions sur la qualité de vie et coûts associés pour le système de soins de santé canadien

Les modifications neuromusculaires et musculaires

Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer l’efficacité biologique des exercices du périnée sur la prévention de l’ lU. Dinc et ses collaborateurs (2009) suggèrent l’hypothèse d’une adaptation nerveuse à la suite des contractions musculaires dans les premières six à huit semaines d’entraînement spécifique des muscles du périnée. Ensuite vient l’hypertrophie de chaque muscle si l’ entraînement perdure. Selon cette même étude, les adaptations musculaires se produisent deux semaines après le début de l’entraînement du périnée. D’autres hypothèses ont été émises par Boyle et son équipe (2012): un muscle entraîné pourrait être moins enclin à être blessé; un muscle préalablement entraîné retrouverait plus facilement sa fonction après avoir subi des dommages; lm muscle entraîné pourrait avoir une plus grande réserve de force, ce qui empêcherait les lésions de causer des problèmes fonctionnels. Il est aussi probable que les exercices du périnée pratiqués pendant la grossesse aident à contrebalancer les effets néfastes de l’augmentation du poids intra-abdominal portés sur le périnée et de l’augmentation hormonale de la laxité (Boyle et al., 2012).

L’entraînement des muscles du périnée produit des changements anatomiques (élévation du périnée) qui améliorent l’efficacité de la contraction musculaire en prévenant le mouvement vers le bas lors d’une augmentation subite de la pression intra-abdominale, ce qui empêche les fuites d’urine (Dumoul in et al., 2010) (Ko et al. , 20 Il ) (S tafne et al., 2012). Toutes ces hypothèses semblent converger vers un but commun, à savoir que la pratique des exercices du périnée pendant la grossesse et pendant la période postnatale pourrait contribuer à prévenir ou à traiter l’ lU. Selon les équipes respectives d’Huebner (2010) et de Fan (2013), la rééducation du périnée devrait être le premier choix de traitement pour les femmes enceintes ou nouvellement mères qui présentent une lU à l’effort ou une lU mixte. L’étude de la rééducation du périnée peut se faire sur une population dite «mixte », c’est-à-dire tille population composée à la fois de femmes symptomatiques et de femmes asymptomatiques en début de programme (prévention + traitement) (Boyle et al., 2012).

L’efficacité de la rééducation périnéale pendant la grossesse et la période postnatale

La rééducation du périnée s’avère efficace pour l’amélioration des symptômes d’lU à l’effort (Hay-Smith et al., 2011). Plusieurs études ont démontré l’efficacité d’une contraction préalable des muscles du périnée (crâniale, ou vers le haut, et antérieure) sur la diminution des fuites d’urine à l’effort (Dumoulin et al., 2010). Par exemple, l’équipe de Stafue (2012) a fait état de l’efficacité des exercices du périnée sur la prévention de l’lU. Effectivement, chez un groupe de femmes continentes (N=443) en début de projet, le groupeintervention (12 semaines d’entraînement supervisé d’exercices du périnée) présentait moins de cas d’lU à l’effort en fin de grossesse (32 à 36 semaines) que le groupecontrôle (1 % versus 5 % pour le groupe-contrôle). Le même constat a été observé chez les femmes qui étaient symptomatiques en début de projet (N=313). L’évaluation finale (entre 32 et 36 semaines de grossesse) montrait que 15 % des femmes du groupe intervention présentaient une lU à l’effOlt versus 24 % (p=0.06) dans le groupe contrôle. La revue de littérature Cochrane (Boyle et al., 2012) a regroupé 22 études afin de comparer l’efficacité de la rééducation du périnée pendant et après la grossesse pour la prévention ou pour le traitement des incontinences urinaire et fécale pendant les périodes prénatale et postnatale. Les résultats de cette méta-analyse ont montré une efficacité significative de la rééducation du périnée pratiqué pendant et après la grossesse pour prévenir )’IU jusqu’à six mois en période postnatale. Toutefois, deux des études utilisées pour cette revue (Dinc et al., 2009 et Woldringh et al., 2007) ont affiché une absence de résultats significatifs au niveau de l’efficacité de la rééducation du périnée pour le traitement de l’ru en fin de grossesse ou pendant la période postnatale.

Par contre, ces deux mêmes études ont affiché des résultats statistiquement significatifs au niveau de l’efficacité de la rééducation du périnée pour le traitement de l’ru un an après l’accouchement. De plus, sept études présentent des résultats statistiquement significatifs concernant l’efficacité de la rééducation du périnée débutée pendant la période prénatale pour la prévention ou pour le traitement (population mixte) de l’lU en [m de grossesse (Boyle et al., 2012). La méta-analyse de Hay-Smith (2011) a tenté de comparer l’effet de différentes approches de rééducation du périnée (supervision de l’entraînement, approche individuelle ou de groupe, programme d’ exercices) chez les femmes qui présentent une ru. Les résultats de cette méta-analyse ne pellllettent pas d’émettre une ligne directrice unique pour l’approche optimale des exercices des muscles périnéaux. Par contre, la majorité des 15 études incluses dans la méta-analyse montraient une meilleure efficacité de traitement chez les femmes qui avaient bénéficié d’une supervision régulière (une fois par semaine) de leur programme d’ entraînement (Hay-Smith et al., 2011). Le programme de rééducation du périnée proposé par l’Association of Woman ‘s Health Obstetric and Neonatal Nurses (A WHONN) est composé d’un minimum de 30 à 45 contractions du périnée par jour (2000). Chaque contraction doit être maintenue 10 secondes avec un repos de 10 secondes entre les contractions (Liao et al. , 2006; A WHONN, 2000).

L’entraînement en endurance versus l’entraînement en force

Selon l’équipe de Boyle (2012), un programme d’entraînement optimal devrait avoir comme objectifs 1) d’augmenter i) la force du muscle contracté, ii) l’endurance, iii) la coordination de l’ activité des muscles contractés (ex. : le verrouillage du périnée avant l’éternuement) et 2) de combiner les trois premiers points. Bien que la majorité des études aient démontré l’efficacité de la rééducation du périnée, seulement quelquesunes d’entre elles ont comparé les effets entre différents types d’entraînement (Boyle et al., 2012). L’entraînement en force VIse une contraction musculaire où le maximum de force est généré par le groupe de muscles sollicité. Ce type d’entraînement est caractérisé par un nombre peu élevé de contractions avec un maximum de charge. Un des moyens d’accentuer l’ effort généré par chaque contraction volontaire serait d’augmenter la charge en jeu (Hay-Smith et al., 20 Il). À la différence de l’entraînement en force, l’entraînement en endurance vise la capacité à répéter une contraction ou à la maintenir dans le temps sans déployer un maxlmum de force (contraction sousmaximale).

Ce type d’entraînement est caractérisé par un nombre élevé de répétitions ou par le maintien d’une contraction dans le temps, avec des charges faibles à modérées (Hay-Smith et al., 2011). Un des objectifs de la méta-analyse de Hay-Smith (2011) était de comparer l’efficacité de l’entraînement en force du périnée (<< near-maximal ») avec l’efficacité de l’entraînement en endurance du périnée (<<submaximal ») sur les symptômes d’lU à l’effort. Dans le groupe suivant l’entraînement en force (<< nearmaximal »), les participantes devaient-{alre-fs minutes-de contractions périnéales r90 % de leur force maximale et ce, trois fois par jour. Le programme en endurance (<< submaximal »), quant à lui, était composé de la même quantité de contractions, mais à 60 % de leur force maximale. L’entraînement était d’une durée de six semaines. Les résultats montrent une diminution de l’lU pour les deux groupes sans toutefois montrer de différence sur la fréquence et sur la quantité des incontinences urinaires de même que sur l’activité musculaire périnéale mesurée par électromyogramme (EMG).

Le système urinaire

Le système urinaire et le système rénal subissent des modifications physiologiques importantes au cours de la grossesse. Ces modifications surviennent, d’une part, afin augmenter l’excrétion des déchets produits par la femme et par le foetus et, d’autre part, afin de maintenir un taux de minéraux adéquat pour assurer le fonctionnement optimal de leur organisme respectif. Chez une femme non gravide, la vessie est positionnée tout juste derrière la symphyse pubienne ainsi que devant l’utérus et le vagin. L’utérus, de même que les intestins et la cavité péritonéale, tendent à s’appuyer sur le bord supérieur de la vessie. Ce faisant, la vessie sera finalement soutenue par les muscles du périnée, ces muscles étant aussi responsables en partie de la fonction de continence (Fraser et al., 2009). C’est notamment la contraction de la couche musculaire de la vessie (muscle détrusor) qui fait expulser le contenu de celle-ci lorsqu’elle est pleine (Fraser et al., 2009). Sous l’effet de la progestérone sécrétée en abondance pendant la grossesse, la taille des reins se trouve augmentée d’environ un centimètre, ce qui fait directement augmenter leur capacité. De même, la capacité de la vessie se trouve elle aussi augmentée, son tonus étant réduit et les uretères étant dilatées (Fraser et al., 2009; Cunningham et al., 2009). Au niveau anatomique, l’utérus grossissant déplace la vessie vers le haut et vers l’avant et la comprime entre le foetus et la symphyse pubienne (Fraser et al., 2009). Lors de l’accouchement, la vessie remonte encore et redevient alors un organe abdominal (Fraser et al., 2009). Comme nous le verrons plus loin, certains types d’lU pourraient être causés par un déplacement anatomique de la vessie et de l’urètre.

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Table des matières

RÉSUMÉ
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES FIGURES
TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES. ABRÉVIA TIONS
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
CHAPITRE 1- LA RÉÉDUCATION PÉRINÉALE
1.1 Le plancher pelvien-anatomie et fonctions
1.2 La définition
1.3 Les modifications neuromusculaires et musculaires
lA L’efficacité de la rééducation périnéale pendant la grossesse et la
période postnatale
1.5 L’entraînement en endurance versus l’entraînement en force
1.6 Les limites des études
1. 7 Les facteurs qui int1uencent l’efficacité de la rééducation périnéale
CHAPITRE 2- LES CHANGEMENTS DE LA GROSSESSE ET DE L’ACCOUCHEMENT
2.1 Le système urinaire
2.2 Le plancher pelvien
CHAPITRE 3- LA PROBLÉMATIQUE: L’INCONTINENCE URINAIRE CHEZ LES FEMMES ENCEINTES ET NOUVELLEMENT MÈRES
3.1 La typologie
3.2 L’épidémiologie
3.3 Les répercussions sur la qualité de vie et coûts associés pour le système de soins de santé canadien
3.4 Les outils de diagnostic
3.5 Les traitements possibles
CHAPITRE 4 – COMPARAISON DE L’EFFICACITÉ DE DEUX TYPES DE PROGRAMME D’ENTRAÎNEMENT DU PÉRINÉE POUR PRÉVENIR L’INCONTINENCE URINAIRE PENDANT LA PÉRIODE PÉRINATALE
CHAPITRE 5 – DISCUSSION
CONCLUSION
RÉFÉRENCES
ANNEXE
CERTIFICAT D’ÉTHIQUE DE LA RECHERCHE

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