Les relations transfrontalières entre le Sénégal oriental et la Haute Gambie

L’objet d’étude « Les relations transfrontalières entre le Sénégal Oriental et la Haute Gambie », s’inscrit dans le cadre général des relations entre l’Etat du Sénégal et celui de la Gambie. Les relations entre ces deux pays précèdent même la constitution de ces entités en tant qu’Etat-nations. En effet, ces deux Etats représentaient une unité naturelle et humaine que « seules les bizarreries de l’occupation européenne séparent » (Deschamps, 1975). Le concept de « Sénégambie » illustre avec pertinence cette unité qui se manifeste à travers les groupes ethniques et sociolinguistiques que partagent les deux pays. Cependant notre but n’est pas d’étudier les rapports entre le Sénégal et la Gambie, ce qui ne serait d’ailleurs pas une nouveauté car il existe une littérature assez abondante sur cette question. Il ne s’agit pas non plus d’étudier les relations entre une région du Sénégal et l’Etat Gambien, ce qui peut du reste sembler assez intéressant comme piste de recherche mais compte tenu de l’étendue de la charge qu’exige cette étude et du temps qui nous est imparti pour la réalisation de notre mémoire et de nos obligations professionnelles ; il nous serait très difficile de faire une étude sérieuse et pointue sur cette question. Notre étude sera plutôt axée sur les rapports entre deux périphéries nationales (Sénégal Oriental et haute Gambie) qui partagent la même frontière. Ce terme constitue d’ailleurs le nœud de notre étude, car elle ne traduit pas la même réalité sociologique qu’en occident et n’est pas perçue de la même façon.

CADRES GEOGRAPHIQUE, HUMAIN ET HISTORIQUE

CADRE GEOGRAPHIQUE 

L’étude du cadre géographique se fera à travers la présentation des deux entités administratives qui correspondent à notre zone d’étude. Il s’agit des régions administratives de Tambacounda au Sénégal et de l’Upper river division en Gambie qui constituent les deux périphéries nationales dont nous comptons étudier les relations transfrontalières (fig.1). L’option de présenter distinctement ces deux régions qui appartiennent en réalité au même cadre naturel, répond au besoin de ressortir leur situation économique et démographique respectives afin d’appréhender au mieux, les enjeux et les dynamiques qui alimentent leurs relations réciproques.

LE CADRE NATUREL

Le cadre naturel est caractérisé par son homogénéité car il existe une continuité physique, climatique et végétale qui fait qu’on ne peut marquer une frontière naturelle entre ces deux régions. Celles-ci partagent en effet, les mêmes structures géologiques et hydrogéologiques. Cependant nous présenterons de façon distincte et différenciée le cadre naturel de chacune des deux régions qui constituent le thème de notre étude.

EN HAUTE GAMBIE

CLIMAT, SOLS, VEGETATION

Le climat y est de type soudanien avec des précipitations annuelles de l’ordre de 900mm. Les sols sont de deux types : ferrugineux tropicaux lessivés formés de matériaux sabloargileux et argilo- gréseux du continental terminal et hydromorphes constitués d’alluvions fluviatiles (sable, limon, argile) tout le long du fleuve. La végétation est composée essentiellement d’une savane arborée qui s’allonge sur la partie nord du fleuve et d’une zone de transition forêt- savane dans sa partie sud.

HYDROGRAPHIE

La région est principalement drainée par le fleuve Gambie et son affluent le Sandougou Bolon (fig.2). Le fleuve Gambie prend sa source au Fouta Djalon et coule sur une longueur de 1150 Kilomètres (Km). Ses principaux affluents en terre gambienne sont le Sandougou Bolon (tronçon supérieur), le Nianiga Bolon (tronçon central), le Bao Bolon, le Mini miniminium Bolon (sur la rive droite) et le Bitang Bolon (sur la rive gauche) au niveau du tronçon occidental ; ces derniers ayant pour la plupart évolué en défluents. Le fleuve Gambie qui est l’un des plus importants d’Afrique de l’Ouest est la principale voie de transport de l’arachide, du coton, du riz, des engrais et du pétrole dans ce même pays.

AU SENEGAL ORIENTAL

Le climat
Le climat est de type soudanien avec deux variantes. Le domaine nord, vers Tambacounda, est balayé pendant sept à huit mois par la mousson atlantique et quatre à cinq mois par l’alizé continental (harmattan). Il enregistre des précipitations comprises entre 500 et 1000 millimètres (mm). Le domaine sud, vers Kédougou, possède une tonalité humide grâce à la présence du flux de mousson pendant plus de huit mois et grâce aux précipitations, supérieures à 1000mm par an (Atlas du Sénégal, 2000).

Les sols
Différents types de sols se rencontrent dans la région du Sénégal oriental, allant des sols ferrugineux lessivés et non lessivés (sols Dior), vers Tambacounda et environs, aux sols caillouteux et vertisols vers Kédougou (Atlas du Sénégal, 2000).

La végétation
Elle est composée d’arbres, tels que le caïlcédrat (khaya sénégalensis), le Ven (Ptérocarpus erinaceus) et le Néré (ParKia biglobosa) en formations ouvertes surplombant un tapis de grandes herbes. Dans les vallées apparaissent des peuplements homogènes de rôniers (Borasus aethiopum) et parfois de bambous (0xytenanthera abyssinica), (Atlas du Sénégal, 2000).

On relève cinq (5) grandes zones végétales dans la région, ainsi on note :
– La zone de la vallée ;
– La zone du bassin arachidier ;
– La zone sylvo pastorale ;
– La zone forestière ;
– La zone d’intérêt cynégétique de la Falémé.

L’hydrographie

Au plan hydrographique, la région est arrosée par le Fleuve Gambie qui, à son entrée au Sénégal, prend une orientation Nord/ Nord-ouest et reçoit des affluents importants dont le Thiokoye et la Koulountou sur la rive gauche puis sur la rive droite le Niokolo koba, le Niaoulé et le Niériko. Elle est aussi drainée par le Fleuve Sénégal et ses affluents (Falémé et Kountaba) (fig.2). La crue du fleuve Gambie est beaucoup moins puissante que celle du fleuve Sénégal du fait de son bassin versant nettement plus petit. Vers Kédougou, la crue présente un caractère brutal car le fleuve traverse des terrains imperméables et abondamment arrosés. Elle diminue vers l’aval en raison de l’élargissement du lit mineur qui se transforme en une grande ria, de la submersion de la vallée alluviale et de la faiblesse du profil en long ; tous ces facteurs contribuant au ralentissement de la progression des eaux qui, en outre, remplissent le bao bolon. L’étiage intervient en décembre et se poursuit jusqu’en juin, pendant cette période, la faiblesse des débits est incapable de s’opposer à la progression de la marée océanique. Cela explique la remontée de cette dernière jusqu’à la hauteur de Gouloumbou. Le débit moyen relevé à la station de Gouloumbou sur une période de 25 ans d’observation (1972-1996) est de 139 m3 /s (Lo B. ; 2000).

PRESENTATION DE LA REGION DE TAMBACOUNDA

Situation géographique et administrative

Connue, jusqu’en 1980 sous l’appellation de Sénégal oriental, la région de Tambacounda est située entre 12°20 et 15°10 de latitude Nord et entre 11°20 et 14°50 de longitude Ouest. C’est la région administrative la plus vaste du Sénégal avec 59.602 km2 soit 30% du territoire national. Elle est limitée au Nord par la République Islamique de Mauritanie et les régions de Louga, et de Matam, à l’Ouest par la République de Gambie et les régions de Kaolack et de Kolda, au Sud par la République de Guinée Conakry et à l’Est enfin par la République du Mali (fig.3). Sur le plan administratif, elle est composée de trois départements, treize arrondissements, trente cinq communautés rurales, quatre communes, mille quatre cent soixante cinq villages, quatre cent treize hameaux (Estimations population du Sénégal, 2003, DPS) .

Données démographiques

D’après les estimations de la population du Sénégal en 2003 (DPS), la population totale de la région est évaluée à 630.716 habitants avec une densité de 11 habitants au km2 (la plus basse du pays). Elle est inégalement répartie avec une densité relativement élevée dans le département de Tambacounda due en partie à la ville du même nom. La population de la région est jeune, près de 59% ont moins de vingt ans. Les personnes âgées représentent environ 4%. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes avec un rapport de masculinité global de 96 hommes pour 100 femmes. Le taux d’accroissement moyen annuel de la population a été évalué entre 1976 et 1988 à 2,5%. La balance migratoire récente (durant les 5 dernières années) est légèrement positive. Le taux d’urbanisation est estimé à 11% (DPS, 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CADRES GEOGRAPHIQUE, HUMAIN, HISTORIQUE
Chapitre 1 : Le Cadre géographique
1/ Le Cadre naturel
2/ Présentation de la région de Tambacounda
3/ La République de Gambie
Chapitre 2 : Le Cadre Humain
1/ Le Peuplement
2/ Répartition et localisation de la population
3/ Les relations sociales et culturelles
4/ La frontière et sa perception
Chapitre 3 : Le Cadre Historique
1/ La Sénégambie précoloniale
2/ La pénétration européenne et la colonisation
3/ Des indépendances à nos jours
PARTIE II : LA VIE DE RELATIONS TRANSFRONTALIERES
Chapitre 1 : Les Mouvements de populations
1/ Les Migrations
2/Les voies de communication
3/ Les moyens et système de transport
Chapitre 2 : La Circulation des Biens
1/ Les Activités de commerce
2/ La Contrainte douanière
3/ La fraude ou contrebande
Chapitre 3 : La frontière ; facteur d’intégration ?
1/ La notion d’intégration
2/ L’expérience Ouest- africaine en matière d’intégration
3/ L’intégration sous régionale à travers les zones transfrontalières ou « pays frontières »
4/ Contraintes et défis de l’intégration en Afrique
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES

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