Les quais du bas de Chantenay

Propriété du logement

On repère rapidement chez les habitants de camion la volonté commune de se passer de la dépense mensuelle d’un loyer. Un rapide calcul permet de se rendre compte de la somme d’argent dépensée par un locataire pour se loger, et cette prise de conscience est parfois un élément décisif dans le passage à la vie en camion.
Dans mon cas le calcul était le suivant : un loyer toute charges comprises à Nantes vaut autour de 350€ par mois, la somme dépensée sur deux ans pendant 10 mois par an est donc de 7000€. C’est le budget que je me suis fixé pour fabriquer mon logement. Il comprend un camion utilitaire à 3250 € et le reste consacré à son aménagement et son entretien. On peut intégrer dans ce calcul les frais d’installation (agence, déménagement, mobilier…) et la taxe d’habitation qui augmentent la somme consacrée au logement étudiant classique. Il faut par contre souligner l’impossibilité de bénéficier des aides au logement (APL) dans le cas d’un logement mobile. Seule la location d’un mobilhome dans un camping peut éventuellement faire l’objet d’une allocation.
Parmi les personnes vivant en camion que j’ai pu rencontrer, certains ont vécu pendant un moment dans un logement en location avant de décider de le quitter pour vivre en camion. Ces personnes ont opéré un changement de leur mode de vie pour le rendre plus en adéquation avec leur personnalité.
D’autres personnes ont grandi dans un habitat semblable, comme une caravane, et le camion était une évolution assez proche de leur mode de vie tout en étant plus mobile. Ces personnes ont eu un rapport de propriété avec leur espace habité plus direct dès leur éducation. Le coût relativement peu élevé de ce type d’habitat permet dans d’autres cas à de jeunes adultes de prendre plus tôt leur indépendance, au moment où ils le souhaitent. Assumer la responsabilité de son logement est alors une façon d’affirmer sa personnalité. Enfin, loger dans son véhicule est parfois une solution à un manque de revenu. C’est alors un moyen d’habiter son propre espace sans avoir à dépendre de décisions administratives contraignantes. L’acquisition d’un petit espace personnel pour une somme relativement faible plutôt que la soumission au système engorgé de l’aide au logement est une décision prise par des personnes sans revenus réguliers pour se loger décemment.
Par ailleurs, l’économie d’un loyer permet plus de flexibilité dans la régularité des revenus. La contrainte mensuelle de son paiement peut ellemême nécessiter une stabilité dans le temps ou dans l’espace que l’habitant ne souhaite pas. Si on considère le coût du logement loué comme une
consommation, le paiement d’un loyer démesuré peut être considéré comme une surconsommation dont on ne veut pas ou qu’on préfère reporter sur la nourriture, la culture ou les loisirs. L’économie d’un loyer permet donc de dépenser une somme d’argent de façon plus choisie, en fonction de ses envies, pour développer ses centres d’intérêt, financer d’autres projets, ou voyager.
Cependant, malgré les avantages connus de l’investissement sur la location, être propriétaire de son logement implique certaines contraintes financières. Il faut avant tout posséder une somme d’argent suffisante pour acquérir un véhicule dans le cas où il est acheté. On peut en effet imaginer se voir offrir un véhicule ancien et inutilisé, qui peut par contre rapidement devenir un gouffre financier en réparations. Une fois cet investissement réalisé et malgré la dispense de loyer, on ne peut pas négliger les dépenses nécessaires au bon fonctionnement de l’habitat. Elles comprennent à la fois l’entretien et les petites évolutions de l’aménagement. Il est effectivement amené à être renouvelé régulièrement pour s’adapter à son habitant. Enfin, l’entretien régulier et les réparations du véhicule porteur, qui fait lui-même partie de l’habitat, ont un coût non négligeable.

Simplicité volontaire

Si la question financière est probablement un des enjeux évoqué le plus rapidement pour expliquer le choix de ce mode de vie à des personnes extérieures, ce n’est évidemment pas le seul à prendre part dans cette décision. Cet habitat implique et permet un mode de vie simple et débarrassé de tout superflu qui correspond à certaines attentes de ses habitants. Ce choix peut-être fait en opposition à la quantité grandissante d’objets inutiles qui envahissent les surfaces habitées toujours plus grandes elles aussi. Cette grandeur nécessite plus d’équipements et plus de temps passé à leur entretien, dont un petit espace s’allège. C’est également en réponse aux dérives d’un monde global qui s’invitent jusqu’au coeur de nos espaces qu’un petit habitat fonctionnant indépendamment de cette complexité malheureuse prend son sens. Ces arguments se retrouvent pour beaucoup d’autres types d’habitat autonome. Ce terme est d’ailleurs discutable au regard de son étymologie.
Il est formé à partir des mots grecs « auto » qui signifie « soi-même » ; et « nomos » qui signifie « la loi ». « Au sens premier l’autonomie réside plus dans la renonciation à certains désirs qu’à leur libre cours. Etre autonome c’est, sans se mentir à soi-même, se placer sous la haute autorité de la loi que l’on s’impose à soi-même. ». On parle plutôt ici d’indépendance financière, énergétique ou alimentaire que d’habitat autonome.
En s’écartant du fonctionnement normal des choses, l’usager d’un habitat autonome (indépendant?) s’offre le luxe de mieux maitriser la source et la quantité d’énergie qu’il utilise. Les camions du bas de Chantenay ne sont reliés à aucun réseau. Les habitants doivent donc emmagasiner au sein de leur habitat l’électricité, le gaz, l’eau, et les déchets qu’ils produisent. Le fait de fournir un effort pour leur approvisionnement et leur évacuation est accompagné de la satisfaction de n’avoir consommé ou produit que le minimum d’énergie et de déchets. Ne serait-ce que connaître la quantité d’eau que j’utilise couramment par semaine était pour moi un argument pour me tourner vers ce mode de vie.
C’est parfois par intégrité que des habitants modifient leur mode de vie pour le rendre plus en adéquation avec leurs idéaux. Cela peut s’accompagner du désir de transmettre aux enfants l’apprentissage en direct d’un impact minimal sur l’environnement.
Dans la vie en camion sur le parking du bas de Chantenay – entre autres modes de vie autonomes, attentifs à la consommation d’énergie ou conscients de la ressource disponible dans les déchets – la récupération est un point qui fait partie du quotidien. Plutôt que de considérer que la récupération se fait dans un seul souci économique, il est possible d’expliquer cette action de la façon suivante : en utilisant pour son propre usage n’importe quel produit dont quelqu’un se débarrasse, on économise à la fois son temps de travail équivalent à la valeur de ce produit, mais aussi l’énergie et l’entreprise nécessaire à sa production en neuf ainsi qu’à son traitement en tant que déchet. Cette économie de temps, d’argent et d’énergie rejoint les valeurs de la simplicité volontaire. Dans cette optique, les habitants du bas de Chantenay s’organisent pour avoir accès à des ressources considérées comme déchet et souvent assez difficile d’accès.
De la nourriture est récupérée dans les poubelles des grandes surfaces ou auprès de surplus divers qui est ensuite repartagée. Le mobilier extérieur ou les aménagements de camion sont faits en grande partie de matériaux récupérés ce qui permet souvent d’employer des matériaux et des
équipements plus nobles que ceux vendus à bas prix. Sans oublier le charme dû à l’histoire des objets réemployés.
Par ailleurs, la rusticité mécanique des moteurs anciens dont sont dotés de nombreux camions aménagés amène parfois les conducteurs à utiliser, après filtration, de l’huile végétale usagée comme carburant. Cette huile est un déchet produit partout sur Terre en quantité importante, polluant des grandes surfaces d’eau. Sa filtration passe généralement par une étape de décantation qui impose l’immobilité. Dans le cadre de cette année d’étude en architecture, j’ai commencé l’élaboration d’un système de collecte et de filtration d’huile usagée à bord d’un véhicule en mouvement. Les véhicules qui en serait équipés permettrait de donner directement un deuxième usage à ce produit en l’insérant au sein des véhicules à moteur Diesel pour les alimenter en carburant. Ce système permettrait la fabrication du carburant au cours de grands déplacements (voyage ou transport de marchandise) à partir d’un déchet.

Imaginaire voyageur

L’exemple de mon projet d’architecture décrit en partie ce dernier point dans le sens où je développe un projet de station de filtration mobile au service d’un potentiel voyage au long cours, alors même que je suis amené à rester à Nantes pendant plusieurs mois.
Je pense que les souvenirs et les projets de voyages, ou les désirs de vie itinérante, qui se concrétisent parfois sur des périodes, font partie de ce mode de vie. Certaines personnes vivent dans un camion à l’arrêt, dans l’attente de son départ. Cette attente peut-être frustrante, mais aussi bien motrice de la vie quotidienne si l’on considère qu’elle est plutôt une phase de préparation physique et mentale au départ. Cette préparation est souvent une période d’accumulation d’argent pour subvenir aux besoins d’une période chômée qui suivra et qui offrira la possibilité d’un voyage. Cette phase de préparation immobile peut aussi être un temps d’adaptation à l’espace réduit de l’habitat avant de savourer sa mobilité.
A l’inverse, après un long voyage avec ou sans véhicule, l’habitat camion offre la possibilité de conserver un peu de mobilité et d’inattendu dans une vie quotidienne à nouveau stabilisée. Le renouveau fréquent de l’environnement, que ce soit le lieu dans lequel on s’installe ou les habitants autour, est une caractéristique du voyage que l’on trouve dans le mode de vie des habitants de camion, même lorsqu’ils ne sont pas en voyage. Il me semble que ce rapprochement, qui rappelle à l’habitant des habitudes de voyage, fasse quelque fois partie des qualités de son mode de vie.

Fonctionnement

Ces espaces prennent leurs fonctions grâce à des équipements. Ces équipements sont alimentés en eau, gaz, bois ou électricité via des réseaux. On peut expliquer le fonctionnement du logement en suivant le chemin de ces ressources distribuées dans le volume habité.
L’eau tout d’abord, est stockée dans des bidons ou des cuves de quelques dizaines de litres à un millier, voire plus. L’eau de ces réservoirs est mise en circulation dans le réseau grâce à une pompe électrique basse tension (12V) qui procure une pression quasiment équivalente à celle de l’eau courante d’un logement ordinaire. Le circuit se sépare petit à petit en trois branches par exemple. L’une se dirige vers l’entrée d’eau froide du robinet de l’évier, une autre vers celle du robinet de la douche et la dernière vers celle du chauffe-eau instantané. L’eau chaude en ressort immédiatement puis le circuit se sépare en deux tuyaux. L’un pour l’évier et l’autre pour la douche. L’eau usée est collectée via les équipements habituels qui la mène un circuit d’évacuation.
Il débouche soit sous le camion, soit sur un réservoir qui permet de stocker l’eau usée lorsqu’on est garé sur un sol étanche ou qu’on ne veut pas laisser de trace. En l’absence de ce réservoir tampon, un simple seau permet de transférer l’eau usée à l’endroit voulu. On peut également connecter un tuyau pour déplacer l’évacuation des eaux usées. Les eaux usées, qui ne sont que des eaux de vaisselle et de douche, ne sont donc pas envoyées à un réseau d’assainissement. Il n’y en a cependant pas une grande quantité produite étant donné la capacité limitée du réservoir d’eau propre, qui incite à l’économie.
L’eau peut également servir au fonctionnement des toilettes, c’est le cas de la plupart des véhicules aménagés de loisirs. Ceux-ci disposent de WC avec une chasse d’eau et un réservoir qui contient une substance chimique qui permet la décomposition des matières fécales. Le contenu de ces réservoirs est donc à vider uniquement dans les aires prévues à cet effet. Dans les camions, les toilettes sont généralement sèches. Elles fonctionnent simplement avec un seau, un couvercle et une réserve de sciure. Elles ne contiennent donc que des éléments organiques qu’il reste possible de remettre à la terre comme engrais, sachant qu’il s’agit de quantités limitées. De fait, en utilisant des toilettes sèches, l’habitat mobile reprend une technique écologique de traitement direct du déchet, déjà utilisé dans la plupart des endroits non dotés de système d’évacuation des eaux usées (sites naturels, festivals, logement à la campagne, et certains équipements collectif urbains comme le Solilab à Nantes)
Le gaz qui alimente le chauffe-eau alimente aussi les feux de cuisson, le four, le réfrigérateur dans certain cas, et le chauffage quand il n’est pas au bois.
Le gaz utilisé est soit du butane soit du propane. Le butane est prévu pour être stocké à l’intérieur, il a donc une odeur forte qui aide à détecter une éventuelle fuite, mais il gèle à une température relativement élevée. Le propane est prévu pour être stocké à l’extérieur d’un logement, il gèle donc à des températures plus basses mais son odeur est moins forte. La réglementation des véhicules aménagés impose un coffre ventilé et extérieur à l’habitat pour stocker le gaz propane alors plus approprié. En pratique la bouteille de gaz est parfois située dans le compartiment habité et il est alors plus judicieux d’utiliser du butane pour mieux sentir une éventuelle fuite.
Elles répartissent et permettent d’interrompre chaque circuit menant aux différents consommateurs. Le chauffe-eau comprend parfois une cheminée d’évacuation des gaz brulés directement à l’extérieur, mais le réfrigérateur et le chauffage en sont toujours pourvus car ils fonctionnent en continu en produisant une substance mortelle issue de la combustion du gaz. Ces deux équipements disposent également de leur propre entrée d’air frais afin de ne pas consommer celle du volume habité. La spécificité de ces équipements les rend beaucoup plus coûteux que ceux utilisés dans des logements ordinaires.
Lorsque le volume du camion est suffisamment grand et avec une ventilation efficace, on peut utiliser un chauffage d’appoint ordinaire qui fonctionne sans entrée ni sortie d’air dédiées.
Les camions sont cependant chauffés pour la plupart avec des poêles à bois. Ce type de chauffage à l’avantage de produire une chaleur plus sèche qui évite la condensation en hiver. C’est par contre moins pratique à allumer et éteindre lorsqu’on quitte spontanément le camion pour quelques heures.
Les poêles à bois comportent une prise d’air réglable en débit qui s’effectue dans le volume du camion, et une cheminée d’évacuation. Ils sont alimenté avec du bois stocké dans le camion ou aux alentours. Ce bois provient de coupes ou de récupération. En milieu urbain, les palettes sont parfois utilisées pour le chauffage malgré les traitements nocifs qu’elles reçoivent. Le bois de chauffage se trouve également en petite quantité dans les magasins de bricolage ou stations-services. Pendant la nuit, certains utilisent une brique de lignite qui permet de conserver une braise pendant plusieurs heures pour n’avoir qu’à remettre un peu de bois le matin et obtenir ainsi rapidement de la chaleur. L’énergie électrique utilisée provient principalement de panneaux photovoltaïques installés sur le toit des camions. Ils fournissent une puissance d’environ 100 watts à plusieurs centaines de watts pour les plus grosses installations. Ces panneaux, ou parfois des éoliennes, permettent de charger, via un régulateur, une ou plusieurs batteries 12V à décharge lente d’une capacité d’environ 100Ah jusqu’à plusieurs centaines. Seuls la pompe à eau, l’éclairage et les systèmes de son issus de l’automobile (amplis et HP) fonctionnent avec ce courant continu de 12V. Les éclairages utilisés sont souvent composés de LEDs qui produisent dorénavant des lumières de température assez basse pour être agréables. Les petits appareils électriques qui se chargent via une prise USB (téléphones, appareils photo ou enceintes portables) se branchent sur des petits transformateurs 12V – 5V contenus dans les connections. Les appareils qui fonctionnent avec du courant 220V alternatif nécessitent un transformateur plus ou moins encombrant suivant sa puissance. Les plus petits permettent de charger un ordinateur portable. Lorsque la puissance des panneaux solaires et la capacité du parc de batterie le permet, le camion peut être équipé d’un circuit en 220V qui débute après un plus gros transformateur reproduisant parfaitement le signal sinusoïdal du courant alternatif. Il est alors possible d’utiliser un réfrigérateur domestique, des petits appareils électroménagers, ou n’importe quel consommateur électrique tant que la capacité des batteries et la puissance des générateurs sont respectées. Certaines personnes utilisent parfois des groupes électrogènes qui servent soit à recharger les batteries lorsqu’il n’y a pas assez de soleil, soit à produire ponctuellement plus de puissance électrique pour utiliser des appareils à forte consommation, soit à simplement recharger un ordinateur.
Un dernier point important à souligner est celui de la protection des circuits électriques. Il est largement recommandé de placer des fusibles et disjoncteurs appropriés aux bons endroits, ainsi que des sections de câble convenables pour éviter les accidents bénins comme les plus dramatiques.
Un court-circuit ou une surtension peuvent entrainer la fonte des gaines. Lorsqu’elles sont intégrées à l’isolation des parois, son inflammabilité rend instantané le possible embrasement du véhicule. Comme dans n’importe quel logement, un départ de feu peut-être causé par n’importe quel source de chaleur. Dans le cas du logement mobile, la légèreté, l’économie, et l’absence de réglementation engendrent l’utilisation de matériaux souvent inflammables. Ce genre d’évènement ne semble pas si rare et les personnes à qui cela arrive perdent la totalité de ce qui fait leur confort en quelques minutes.

Autonomie

Cet habitat fonctionne sans liaison avec les réseaux courants d’arrivée et d’évacuation de l’eau, d’électricité et de gaz, il dépend d’approvisionnements plus aléatoires. Ces sources conditionnent en partie le mode de vie, elles influent en tout cas sur son organisation. Leurs approvisionnements rythment le train de vie en fonction des capacités de stockage du camion, afin de manquer le moins souvent possible de l’une d’entre elles.
L’autonomie en eau va de quelques jours à plusieurs semaines. Les 160 litres que contient mon réservoir d’eau m’accordent une autonomie d’environ une semaine en prenant une douche par jour. C’est apparement une consommation «élevée» parmi mes voisins mais à mettre au regard de la consommation moyenne d’eau de 150 litres par jour par habitant en France . Si le véhicule n’est pas déplaçable (avec une caravane ou à cause d’un problème mécanique) le plein s’effectue avec des bidons. Sinon, dans une période d’immobilité, le plein d’eau est parfois le seul moment où le camion circule pour se rapprocher d’un point d’eau.
Chaque personne utilise un ou plusieurs points d’eau accessibles. Ils sont situés dans les parcs publics, les cimetières, les stations-services… Lorsqu’aucun point d’eau n’est accessible, le plein d’eau est fait en se connectant aux bornes incendie. La question de l’accès à l’eau pour l’habitat mobile fait débat. Des agents de la mairie m’ont interpellé lorsque je m’apprêtais à remplir mon réservoir d’eau au robinet d’un parc public. Ils m’ont dit que leurs supérieurs avaient remarqué la grande consommation d’eau de ce robinet et qu’ils pourraient un jour empêcher son accès, ou même punir les propriétaires des véhicules qui s’y approvisionne. C’est ce qui est déjà arrivé à certains qui ont été condamné pour un « vol en réunion » de quelques dizaines de litres d’eau à un robinet accessible depuis l’espace public.

Entretien

L’entretien de l’habitat est un autre point remarquable de ce mode de vie. Dans un sens, la surface réduite du logement allège considérablement le temps passé au nettoyage des surfaces. Ce temps passé à nettoyer un grand logement peut alors consommer une bonne partie du précieux temps libre des personnes actives. On remarque vite ce changement dans les premiers mois de vie en camion, lorsqu’on se rend compte de la rapidité avec laquelle on effectue cette tâche. D’autres tâches sont à l’inverse plus chronophage.
Effectuer une lessive par exemple, et la faire sécher, peut se révéler assez compliqué en hiver, lorsqu’on doit se déplacer à une laverie puis étendre le linge humide dans un espace déjà bien rempli. Cela peut par contre être l’occasion de rendre visite à des amis qui possèdent une machine à laver et d’y échanger un service.
L’entretien des équipements, de l’étanchéité, et de la mécanique de l’habitat est la plupart du temps effectué par son habitant, ou avec l’entraide d’autres personnes. Le fonctionnement et les spécificités de chaque composant du logement est connu de son utilisateur et leur entretien est donc effectué par cette personne. Encore une fois, il y a une grande proximité entre l’habitant et son logement, que l’on retrouve moins dans un habitat ordinaire, ou l’habitant est rarement investi dans les détails de fonctionnement de son logement.
Dans ce mode de vie, l’entretien du logement ne se résume pas à son nettoyage et au changement des ampoules. Il demande une connaissance approfondie du fonctionnement de la partie habitée comme de la mécanique du véhicule porteur. Ces connaissances s’acquièrent avec l’aide des personnes plus expérimentées, au gré des pannes successives, ou en prévision de ces pannes. Il est ainsi courant de voir s’installer des petits ateliers de vidanges d’huile, de changement de pièces mécaniques, de réfection d’un aménagement ou d’étanchéification des toits. Ces activités sont finalement assez gourmandes en temps mais souvent plutôt plaisantes dans le sens où l’on prend soin de la petite coquille qui nous protège.

Carrosseries

Ce logement s’insère dans un volume défini par l’envers de la forme d’un véhicule. Il s’adapte donc à cette forme plus ou moins complexe. On peut distinguer par la carrosserie trois types de véhicules habités. Soit le véhicule est mono-corps, c’est le cas des fourgons et des bus ; soit il est composé de deux éléments, un poste de conduite et une cellule d’habitation ; soit l’imbrication d’une cellule habité avec le poste de conduite place ce dernier type entre les deux premières catégories.
Dans le cas d’un véhicule mono-corps, la carrosserie a été dessinée dans son ensemble. Elle comporte donc de nombreux angles qui résultent du design automobile. Cette forme complexe rend l’aménagement plus difficile à réaliser car il faut effectuer de nombreuses mesures et découpes. De plus, les différentes inclinaisons des parois réduisent le volume global. Le volume est par exemple plus étroit au plafond qu’au sol. Ces véhicules comportent systématiquement des passages de roues qui occupent une partie du sol intérieur. Mais ces formes issues du design automobile sont parfois un atout mis en valeur à l’intérieur du véhicule. Les formes arrondies, en particulier les toits de certains bus ou vieux fourgons, sont généralement conservés pour former des plafonds courbes.
La carrosserie d’un véhicule mono-corps est constituée de tôles d’acier de quelques micromètres d’épaisseur, embouties et soudées entre elles sur des renforts. Elle est de même nature sur les parois et le plafond. Si le véhicule est rehaussé, la tôle du toit est découpée et recouverte d’une coque en matériaux composites. L’ensemble de la surface intérieure du volume de chargement est ensuite doublée d’une isolation et d’un revêtement.
Le poste de conduite est généralement accessible depuis la partie logement, voire complètement intégré à son fonctionnement. Cette disposition permet de profiter de la grande surface vitrée du poste de conduite pour chauffer l’intérieur du logement avec les rayons directs du Soleil. Mais cet espace est très difficile à isoler et les vitrages obligatoirement de simple épaisseur. Pour conserver cette chaleur il faut donc pouvoir isoler provisoirement les vitrages avec des mousses réfléchissantes amovibles, ou le poste de conduite dans son ensemble avec une cloison ouvrable qui le sépare de la partie habitée.
Dans le cas d’un véhicule comprenant deux éléments, la partie habitée se trouve dans une caisse fixée au châssis et séparée de la cabine. Il n’y a donc généralement pas de passage entre ces deux espaces. Il est toutefois possible d’en réaliser un à la place de la vitre arrière de la cabine ou même en découpant la paroi arrière. La souplesse du châssis implique une liaison souple entre ces deux espaces quand ils sont reliés pour absorber les mouvements de la caisse par rapport à la cabine.

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Table des matières

Préface
MOBILE IMMOBILE
Mobilité confortable
Immobilité variable
Ancrages
Propriété du logement
Simplicité volontaire
Imaginaire voyageur
INTIMITÉ PUBLIQUE
Concentrés d’intérieur
Enveloppes
Espaces partagés
Regards
MARGINALITÉ INTÉGRÉE ?
Photographies
Postface
Notes
Médiagraphie

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