Les procédés de la création lexicale

Les procédés de la création lexicale

Problématique

Le bon usage consiste à respecter les normes et les règles de la langue qui reste la forme idéale. Avec l’avènement des réseaux sociaux (facebook) utilisés spécialement par les jeunes, la langue change : ils ont engendré des phénomènes d’évolution linguistique. Ces jeunes écrivent comme ils parlent ou entendent, ce qu’on appelle « écrit oralisé ». À ce sujet Alain Bentolila (cité par Christine Legrand), affirme que « L’écrit que pratiquent ces jeunes aujourd’hui a changé de perspective et de nature, dit-il, c’est un écrit de l’immédiateté, de la rapidité et de la connivence : réduit au minimum, il n’est destiné à être compris que par celui à qui on s’adresse. Or, la spécificité de l’écrit par rapport à l’oral est qu’il permet de communiquer en différé et sur la durée : il est arrivé dans la civilisation pour laisser des traces ». Les raisons qui auraient poussé ces jeunes à créer leur propre langage est le cadre spatio-temporel.

En d’autres termes, nous avons à faire à une population scolarisée et qui bénéficie des nouveaux moyens de communication, notamment l’internet. Ces individus sont généralement d’un âge jeune. Cette situation offre aux enquêtés au moins deux possibilités pour communiquer à savoir la classe et les réseaux. Cela donne lieu à deux formes d’écrit. Tantôt les étudiants dans la peau de « facebookiens » utilisent un vocabulaire particulier différent de celui qu’ils emploieraient en cours ou en travaux dirigés. C’est justement sur des pratiques des activités langagières en classe et les pratiques langagières sur facebook qui est notre objet d’étude. Jusqu’à un passé récent, les étudiants n’utilisent la langue française que dans le cadre scolaire ou dans discussions quotidiennes. Avec l’avènement de l’Internet et des réseaux sociaux comme Facebook, ces étudiants passent beaucoup de temps sur ces sites et communiquent en permanence avec d’autres Internautes. Cette double utilisation de la langue dans des contextes différents s’influencent-elles mutuellement ? Ou bien l’une exerce plus d’impact sur l’autre ? Enfin, fonctionnent-elles indépendamment l’une de l’autre ? En d’autres, termes, nous voulons savoir si le langage des réseaux sociaux s’invite dans les expressions écrite des étudiants et à quel degré. Pour ce faire, nous avons recueilli un corpus composé d’échanges langagier sur Facebook chez certains étudiants auxquels nous avons également soumis un sujet de rédaction. Notre objectif consiste à dégager l’interdépendance entre l’usage des langues, particulièrement le français, dans une situation formelle (classe) et informelle (facebook).

Hypothèses

L’usage que font les étudiants dans leurs conversations sur facebook ou autre réseau social peut induire à une stagnation du niveau linguistique de certains d’entre eux. Chez d’autres les réseaux sociaux constitueraient un facteur de régression des différentes compétences linguistiques. Plusieurs aspects de la langue sont susceptibles d’être affectés : la grammaire, l’orthographe, le vocabulaire. Cependant, les discussions sur facebook seraient une opportunité pour les membres d’améliorer leur maîtrise de la langue. À force de transcrire des mots dont l’orthographe a été modifiée peut consacrer de nouvelles formes de l’écrit qui ne conviendraient pas en classe. Car on a tendance ces dernières années à écrire comme on prononce ou on entend. En somme, comme l’affirme Pascal Hostachy (Cofondateur de la société Woonos et initiateur du projet Voltaire) « Le travail de fond n’a pas encore été fait au niveau de l’enseignement. La communication numérique, qui offre via les SMS et twiter, du langage sur un mode différent, vient parasiter la maitrise du français classique ».

Méthodologie et corpus

Pour vérifier cette question, c’est-à-dire les rapprochements entre le discours des réseaux sociaux et celui en classe de l’écrit, nous avons recueilli les discussions et les productions écrites d’un certain nombre d’étudiants de première année licence de français. Signalons que les dialogues et les rédactions émanent de mêmes personnes. Nous avons procédé de cette manière pour avoir un corpus électronique et formel impliquant les mêmes enquêtés. En d’autres termes, nous aurons à faire à des scripteurs évoluant dans deux situations de communication différentes. Il s’agit pour nous d’appréhender leurs comportements discursifs. A travers cette démarche, nous cherchons à savoir s’il est question de ressemblance uniquement ou de véritable influence dans un sens ou réciproque. Notre population d’enquête se compose de seize (16) étudiants, inscrits en première année licence de française à l’université de Bejaia. Ces derniers ont créé un espace de discussion sur Facebook dans lequel ils échangent des informations. Celles-ci portent généralement sur leurs études et également sur d’autres sujets relevant de la vie quotidienne. Pour construire notre corpus, d’une part nous leur avons demandé la permission d’utiliser comme corpus leurs échanges, d’autre part nous avons proposé à ces étudiants des sujets de rédaction à partir desquels ils ont produit des expressions écrites qui constituent la deuxième partie de notre matériau d’analyse.

Signalons que nos communicants étaient très coopératifs. En effet, ils nous ont laissées facilement accéder à leur espace Facebook et ils nous ont remis sans difficulté leurs expressions écrites. Pour ressortir les similitudes et dissimilitudes entre ces deux activités langagières, nous procèderons une grille d’analyse. Cette dernière consistera à dégager les caractéristiques de l’activité langagière sur le réseau social en question et des expressions écrites. Le but est de mettre en exergue un modèle de communication pour chacune d’elles. Cela nécessite bien évidemment un travail de comparaison entre elles. 5. Plan et organisation du travail Notre travail sera réparti en deux parties : La première partie, s’intitule « Cadre théorique» qui elle-même sera répartie en trois chapitres : le premier« La situation sociolinguistique en Algérie », qui sera consacrée à une brève description de la situation sociolinguistique en Algérie ainsi qu’à la discussion des concepts théoriques-clés : plurilinguismes/ bilinguisme, contacte de langues, alternance codique, etc. Le deuxième chapitre « Les procédés de la création lexicale » se propose pour définir les procédés de formation qui engendrent des changements graphiques des unités, au niveau morpholexical, pour ce faire nous aurons recours aux travaux de Jacques Anis. Dans le troisième chapitre « L’aspect didactique » nous ciblons d’un point de vue théorique l’aspect didactique, en abordant quelques éléments : écrit/un écrit, lecture/écriture, l’interaction entre lecture et écriture, les deux plans de la langue (oral/écrit), l’orthographe, production écrite, etc.

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Table des matières

Introduction générale
Problématique
Hypothèses
Choix et motivations
Méthodologie et corpus
Plan et organisation du travail
Première partie : Cadre théorique
Chapitre I: La situation sociolinguistique en Algérie
Introduction
I.1. Les langues en Algérie
I.1.1. La langue arabe
I.1.1.1. L’arabe classique
I.1.1.2. L’arabe dialectal
I.1.2. La langue berbère
I.1.3. Le français
I.2. Définitions de quelques concepts
I.2.1. Le bilinguisme / Plurilinguisme
I.2.2. Contact de langues
I.2.3. L’alternance codique
I.2.4. Interférence
Conclusion
Chapitre II : Les procédés de la création lexicale
Introduction
II.1. Procédés de la création lexicale
II.1.1. L’emprunt / le calque
II.1.2. Abréviation graphique
II.1.3. Néologismes et néographies
II.1.3.1. Niveau phonétique
Les graphies phonétisantes
Les squelettes consonantiques
Les syllabogrammes et rébus à transfert
Les étirements graphiques
II.1.3.2.Les particularités morpho-lexicales
La troncation
Anglicismes
Verlan
Les onomatopées
Conclusion
Chapitre III : L’aspect didactique
Introduction
III.1. Le module d’écrit
III.2. Définition de quelques éléments
III.2.1. Écrit/un écrit
III.2.1.1.Écrit
III.2.1.2.Un écrit
III.2.2. Écriture/lecture
III.2.2.1.Écriture
III.2.2.2. Lecture
III.2.2.3. Interaction entre lecture et écriture
III.3. Les deux plans de la langue (oral/l’écrit)
III.4. L’orthographe
III.4.1. L’orthographe lexicale
III.4.2. L’orthographe grammaticale
III.4.3. Orthographe : étudiants/apprenants
III.5. Production écrite
Conclusion Deuxième partie: Méthodologie d’enquête et analyse du corpus
Chapitre I: Protocole d’enquête
Introduction
I.1. Présentation des techniques d’enquête
I.1.1. L’échantillon d’étude
I.1.2. Justification du choix d’échantillon
I.2. Déroulement de l’enquête
I.2.1. Le recueil des 100 discussions de notre corpus
I.2.2. Le recueil des productions écrites
I.3. Interprétation du corpus
I.3.1. Corpus I : les discussions sur facebook
I.3.2. Corpus II : les productions écrites
Chapitre II: L’architecture des séquences discursives
Introduction
II.1. Modalités de création d’un groupe de discussion instantanée sur Facebook
II.2. Fréquence des interventions des membres
II.2.1. La composante humaine du groupe
II.2.1.1. Les catégories d’énonciateurs
II.2.2. Décryptage des discussions d’un point de vue individuel
II.2.2.1. Classement catégoriel des membres selon leur taux de connexion
II.3. Connexion hebdomadaire des membres
II.4. L’organisation de l’échange
II.5. L’identité numérique des membres
Conclusion
Chapitre III: Analyse linguistique des conversations sur Facebook
Introduction
III.1. Registres de langue
III.2. Niveau lexical
III.3. Niveau morphosyntaxique
III.3.1. Alternance codique dans les conversations sur facebook
III.3.1.1.Analyse typologique
III.3.1.2.Types d’alternance codique
L’alternance intraphrastique
L’alternance interphrastique
L’alternance extraphrastique
III.4. Niveau phonétique et morpholexical
III.4.1. Particularités phonétiques
III.4.1.1.Graphies phonétisantes
Réductions graphiques
Réduction avec variantes phonétiques
III.4.1.2.Les squelettes consonantiques
III.4.1.3. Les syllabogrammes et rébus à transfert
III.4.1.4.Les étirements graphiques
III.4.2. Les particularités morpho-lexicales
III.4.2.1. Troncation
III.4.2.2. Anglicisme
III.4.2.3. Les onomatopées
III.4.2.4. Verlan
Conclusion
Chapitre IV: Analyse des productions écrites
Introduction
IV.1. Conditions de production des expressions écrites
IV.2. La structure externe des productions écrites
IV.3. La structure interne
IV.3.1. Progression thématique (cohérence textuelle)
IV.3.1.1.L’organisation thématique
IV.3.1.2.Thème et rhème au niveau phrastique
IV.3.2.La cohésion textuelle
IV.3.2.1.Les connecteurs
IV.3.3. Mode d’énonciation
IV.3.4. Objets de discussion des deux productions
IV.3.5. Registres de langue
IV.3.6. Types d’informations
IV.4. Les éléments présents dans les copies des étudiants
IV.4.1. Interférence de la langue maternelle dans les écrits des étudiants
IV.4.2. L’impacte de l’oral
IV.4.2.2.La ponctuation
IV.4.2.3.La redondance
IV.4.3. Particularités morpho-lexicales
La troncation
Abréviation graphique
Anglicisme
IV.4.4. Les réductions graphiques
IV.4.5. L’élision de signes graphiques
Conclusion
Conclusion générale
Liste des références bibliographiques
Annexe I : Conversations sur Facebook
Annexe II : Productions écrites

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