Les problèmes d’érosion et de salinisation des terres agricoles

Au Sénégal, la vie économique d’une bonne partie de la population (plus de la moitié) repose sur l’exploitation des ressources naturelles et plus particulièrement sur les terres. Mais la terre connaît de nos jours de nombreuses difficultés dues essentiellement à une insuffisance d’eau de surface, des sols très dégradés et vulnérables à l’érosion éolienne et hydrique. Les conséquences sont, entre autres une fertilité en baisse et une faible régénération suite à l’abandon de la jachère, une réduction de la végétation arborée et un appauvrissement de celle herbacée, une surexploitation et une réduction des pâturages, (MEPN 2005).

Nous avons constaté également un problème écologique et environnemental marqué par la salinisation des terres agricoles de ces dernières années (depuis 1968). En outre, la remontée capillaire des nappes phréatiques, la baisse des précipitations combinée à une intense évaporation, la forte exploitation des ressources naturelles, tout cela a contribué à la progression de la salinité. Aujourd’hui, ce milieu naturel fait face à diverses difficultés. L’avancée de l’eau de mer sur les terres, les eaux de ruissellement qui charrient le sable dans les bolongs ainsi que la remontée des nappes phréatiques ont provoqué une augmentation de la salinité de l’eau. Ce qui est fortement dommageable pour les palétuviers et indirectement pour les autres espèces qui s’y développent.

Synthèse bibliographique 

Les problèmes d’érosion et de salinisation des terres agricoles sont devenus aujourd’hui une équation difficile à résoudre pour de nombreuses localités. Ainsi pour notre étude, nous nous sommes focalisés à la synthèse des documents traitant des thèmes sur notre sujet de recherche et aussi sur notre milieu d’étude. Cependant, peu d’études ont été réalisées sur le phénomène de l’érosion, de la salinisation des terres et de ses impacts dans notre localité. A l’analyse de cette insuffisance documentaire, nous nous sommes consacrés sur des études qui portent sur des régions similaires à notre milieu d’étude et celles des régions environnantes. Sur le plan géologique, le Sine Saloum appartient au bassin sédimentaire sénégalomauritanien. Les formations du Quaternaire recouvrent les formations du Secondaire et du Tertiaire presque sur l’ensemble du milieu. L’ouvrage de Maignien (1965) appuie ces idées. Selon lui, les formations du Continental Terminal, principalement détritiques provenant du déblaiement des produits d’altération de la deuxième surface d’aplanissement, sont recouvertes par les sédiments du Quaternaire dans la quasi-totalité du bassin du Sine Saloum. Robert, (1996,) insiste sur le fait que de nombreux sels se sont formés au cours de l’histoire géologique. Ainsi on peut citer le dépôt des sels de potassent Alsace et généralement les dépôts de Na cl qui se sont effectués principalement à certaines périodes de la géologie (Trias, Oligocène ; ou Pliocène) sous un climat devenu désertique.

La thèse de Diop S (soutenue en 1978) sur l’estuaire du Saloum et ses bordures (Sénégal) est une étude géomorphologique du milieu. C’est une analyse de la géomorphologie globale de la région. G. Gaucher, 1974, dans son ouvrage intitulé géologie, géomorphologie et hydrologie des terrains salés, a étudié l’origine de la salinité des sols. Il a montré que la salinisation ancienne résulte des phénomènes de transgressions marines ; la salinisation contemporaine se déroule par un processus d’insertion de l’eau de la mer et la salinisation secondaire résulte de l’irrigation. Dans ses écrits, Fauck, 1972, s’intéresse à l’étude des sols en Afrique surtout au Sénégal. Elle évalue à partir des sols les impacts sur le comportement de la végétation. Après  avoir étudié dans son ensemble, Fauck tente d’expliquer les facteurs et mécanismes qui ont fortement concerné l’appauvrissement des sols.

En 1975, Becker et Mulhern montrent que les plus grandes quantités de sédiments sont produites lors des phases de construction, surtout quand la végétation et le sol de couverture sont provisoirement enlevés. Les taux de construction peuvent augmenter l’érodibilité et diminuer la stabilité des pentes de façon radicale. De leur côté, Wischmeier et Smith, 1978, illustrent que les facteurs de l’érosion qui influencent les phénomènes érosifs font maintenant l’objet d’un consensus et regroupent le sol, l’occupation du sol, la topographie et le climat. Selon Schoeller (1986), au début d’une pluie, la capacité d’infiltration est relativement grande puis au fur et à mesure que le sol s’humidifie, elle diminue jusqu’à une valeur constante, celle de la capacité d’infiltration terminale. Le temps pour cela varie de quelques minutes à plusieurs heures suivant les pluies et la perméabilité du sol. En 1989, Arrignon élabore une étude détaillée des différents paramètres influant directement dans l’appauvrissement des sols notamment en milieu aride et subhumide sur l’ensemble du globe. Il estime que cela est dû à la désertification qui ne cesse de perdurer entrainant la conjonction de la récession économique causée par la politique et surtout par la mauvaise coordination de lutte contre ce fléau. Il signale que ce problème est provoqué par l’érosion des eaux pluviales, le ruissellement, les actions anthropiques. Tout cela contribue non seulement à l’appauvrissement des écosystèmes, mais elle met en danger la qualité de vie, voire même la survie, de certaines populations vulnérables.

En 1994, pour parler de l’érosion, Roose adopte la relation suivante : risque= vulnérabilité plus risque. Les précipitations déclenchent le processus hydrique tandis-que la végétation limite ce processus, ce qui amène à attribuer au climat un effet destructif et à la végétation un effet protecteur. Le ruissellement peut aussi apparaître lors d’une pluie sur un sol totalement saturé (ruissellement par saturation) en eau. C’est un cas rare, seul sous des climats humides à pluies fréquentes. Cependant, dans certaines situations agro-pédologiques nous pouvons avoir coexistence de ruissellement de différents acteurs. Cros-Cayot (1996) montre que le type de ruissellement peut varier d’une année à l’autre en fonction de l’état hydrique du sol.

les aspects physiques 

La configuration naturelle de la Commune définit 3 régions écologiques différentes :
– une région de forêts qui regroupe la forêt classée de Baria qui couvre 7 200 hectares et la forêt classée de Pakato avec 3 980 hectares de superficie.
– une région de vallée qui couvre une superficie de 600 hectares et regroupe 16 villages situés sur toute la partie Sud et Sud-est de la Commune. Cette vallée s’étend de la forêt communale de Ndinderling à Touba Baria sur une longueur de 20 km.
– et une région de transition entre les forêts et les vallées (PLD Keur Samba Guèye 2007-2012).

Le relief et la géologie 

« Les grands traits de la pédologie d’ensemble du Quaternaire de la région :

La géologie de notre milieu d’étude appartient au bassin sédimentaire sénégalo-mauritanien. Nulle part, le substratum géologique n’affleure, exception faite des bordures de l’estuaire du Saloum où la cuirasse du Continental Terminal apparait sous forme de falaise à Toubacouta, ou dans les carrières de Keur Sambel et à Diaglé (au Sud de Sokone). Partout ailleurs, dépôt de couverture sableuse d’origine éolienne ou colluvion-alluviale pour les bordures, sable marin quaternaire subactuel et actuel pour les îles prédominant, masquent le substratum géologique. Ainsi nous avons :

– Le Maestrichtien qui a été atteint en différents endroits par plusieurs sondages et dont la profondeur varie entre – 257 m à Djifère ; – 295 m à Djirnda ; – 468 m à Néma Nding ; – 368 m à Sokone ; – 227 m à Foundiougne ;…cet étage est caractérisé grossièrement par la présence de sable (Sokone, Néma Nding) passant à des formations marneuses et calcairo-gréseuses (Foundiougne, Djirnda)
– Le passage au Paléocène est attesté par une variation verticale de faciès argileux, carbonatés, et gréseux (Foundiougne et Sokone) ;
– A la série Paléocène, succèdent plus ou moins régulièrement les formations éocènes, oligocènes et celles du Continental Terminal. Ces dernières formations grésoargileuses où apparait parfois une cuirasse latéritique, se situent entre les assises de l’Eocène supérieur ou de l’Oligocène et les dépôts du Quaternaire », Soumaré (1996) .

Ainsi, comme la plupart de la topographie sénégalaise, la région de Fatick a un relief plat avec des altitudes qui ne dépassent pas 100 mètres. Elle est composée d’une partie estuarienne et d’une partie continentale avec une superficie de 6 685 km². Nous notons également l’importance des tannes dans le milieu surtout dans les départements de Foundiougne et de Fatick, qui, en général sont des régions nues, salées, étendues, plates et marquées par l’absence de végétation.

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Table des matières

Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Première Partie : Présentation du milieu d’étude
Chapitre I : les aspects physiques
Chapitre II : le milieu humain
Chapitre III : les aspects socio-économiques
Seconde Partie : Les problèmes d’érosion et de salinisation des terres agricoles : causes, impacts et méthodes de lutte
Chapitre I : les causes de l’érosion et de la salinisation des terres agricoles
Chapitre II : les impacts de l’érosion et de la salinisation des terres agricoles
Chapitre III : les méthodes de lutte contre les problèmes d’érosion et de la salinisation des terres agricoles
Conclusion générale
Bibliographie
Liste des tableaux
Liste des photos
Liste des figures
Liste des cartes
Annexe

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