LES PRINCIPES DE L’EQUILIBRATION OCCLUSALE

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AU NIVEAU MUSCULAIRE

La mandibule appendue au massif facial par les muscles masticateurs est en perpétuel déséquilibre ; la régulation de sa position dépend simultanément des influences excitatrices et inhibitrices des réflexes myotatique et myotatique inverse.
On y trouve le fuseau neuro musculaire et le récepteur golgien. Ces fibres fusoriales sont ″montées ″ en parallèle par rapport aux myomes et s’insèrent sur les cloisons musculo-aponévrotiques ou sur l’endomycium des fibres musculaires locales.
Il existe deux types de ces fibres : ce sont les fibres à sac nucléaire, et les fibres à chaîne nucléaire.
Les zones contractiles de ces fibres fusoriales correspondent aux parties polaires sans noyaux. L’innervation motrice, propre à ces extrémités polaires, est la même pour ces deux types de fibres et provient du moto neurone δ. Par contre, l’innervation sensitive est double. Ces fuseaux neuromusculaires ont une distribution précise dans l’organisme. Le Temporal, le Ptérygoïdien Interne et le Masséter (élévateurs de la mandibule) en sont riches. Ils sont rares ou inexistants dans les muscles n’intervenant pas dans le soutien mandibulaire.
Les récepteurs golgiens
Ils sont constitués par un bouquet de filets nerveux issus d’un dendrite dont le péricaryon est situé dans le ganglion de GASSER. L’axone de cette cellule en ″ T
″ transmet l’influx au noyau sensitif du Trijumeau. De là, un neurone intercalaire
s’articule avec le moto-neurone α concerné. Ces récepteurs golgiens sont ″montés″ en série avec les unités motrices. Ils sont situés au niveau des tendons et des aponévroses musculaires.
Le rôle des fuseaux neuro-musculaires et des organes tendineux de GOLGI (propriocepteurs musculaires) est prédominant dans le contrôle de la régulation de la position mandibulaire. Le stimulus de ces récepteurs est l’étirement, mais le récepteur concerné n’est pas le même selon le mode d’étirement. On décrit trois modes :
• L’étirement par contraction des parties polaires contractiles des fibres neuro musculaires sous l’effet d’une activité δ. Il n’y a donc pas mobilisation de pièces osseuses, ni variation de longueur du muscle étant donné le petit nombre de fibres neuro-musculaires comparé au nombre de fibres musculaires banales. Par contre, la contraction des pôles fusoriaux entraîne l’étirement du centre à sac ou à chaîne et la stimulation des récepteurs qui l’entourent d’où l’émission de potentiel d’action
• L’étirement par contraction du muscle à la suite d’une activité motriceα. Ce mode ne stimule pas les formations annulo-spirales mais les récepteurs golgiens par la mise sous tension des tendons ;
• L’étirement par écartement des bases osseuses sous l’effet d’une force extérieure. Cet étirement passif stimule toutes les fibres sensitives selon une chronologie précise, fonction de leurs différents seuils d’excitation. Les fibres annulo-spirales sont excitées en premier, les formations en bouquets ensuite et les récepteurs golgiens en dernier lieu lors d’étirements intenses. Les récepteurs en bouquets sont sensibles à l’état du muscle, alors que les récepteurs en spirales et golgiens sont sensibles à l’état et à la vitesse des variations d’état du muscle. Ces récepteurs sont le point de départ de boucles réflexes, aisément mises en évidence au niveau de l’appareil manducateur humain.
Le groupe des muscles superficiels prend une importance capitale. Chez l’édenté total appareillé, la mobilité de l’insertion de ces muscles, leur comportement physiologique interférent avec les surfaces et les bords prothétiques.
L’absence d’arcades dentaires modifie l’anatomie et la physiologie de la masse musculaire linguale. Celle-ci a tendance à s’hypertrophier. Elle constitue la paroi musculaire antagoniste des muscles péribuccaux, entre les deux sangles musculaires est défini le couloir prothétique.
La langue n’est pas sous le contrôle d’un système kinesthésique comme les muscles mobilisateurs des bases osseuses. C’est son système d’extérocepteurs, particulièrement bien développé, associé aux sensations muqueuses avoisinantes qui permettent sa fonction. L’espace prothétique ainsi délimité, zone d’implantation des dents prothétiques, n’a plus rien à voir avec l’espace d’implantation des dents naturelles. Vouloir remettre les dents artificielles dans la position occupée avant l’édentement par la denture naturelle, avec une structure aussi labile que la prothèse totale, est illusoire et cela rendrait difficile le port de prothèse.
Au niveau musculaire, l’équilibre occlusion assure l’élimination des réflexes erronés et pérennise la symétrisation de l’action musculaire.

SCHEMA OCCLUSAL

Les malpositions et égressions consécutives à la perte de dents, les restaurations iatrogènes constituent des causes fréquentes de dégradation d’un équilibre pré existant et retentissent sur le système neuro musculaire et sur l’articulation temporo mandibulaire.
Toute recherche de position de référence mandibulaire doit se faire à la lumière des données neuro-physiologiques de base. Le retour à une cinétique de fermeture, débarrassée de toute interférence, découle d’une relaxation neuro-musculaire, préalable nécessaire à tout traitement occlusal et à toute détermination de la relation centrée chez l’édenté complet.
Lors de restaurations, l’aménagement de l’anatomie frontale des molaires devra se rapprocher au plus près des guidages originaux du patient en tenant compte du stade physiologique d’abrasion. Un″sous guidage ″peut être , selon ces constatations cliniques , aussi perturbateur sur le système neuromusculaire qu’un ″sur guidage″.
Toute reconstruction doit répondre à cet impératif et il semble établi, à présent, que toute demande stéréotypée n’a que peu de chance de convenir au système musculaire et articulaire du patient, bien que des comportements adaptatifs puissent être quelques fois espérés.
La perte des dents constitue une véritable mutilation qui entraîne outre un aspect caractéristique de la face, de profondes modifications morphologiques intra orales.[15]
Au niveau de la face, le caractère dominant est l’effondrement, l’hypotonie des muscles et tissus mous. On observe un effondrement de la dimension verticale, un proglissement de la mandibule. L’arcade dentaire, chez l’édenté total, est constituée par un ensemble de dents artificielles solidaires d’un support rigide. Une pression occlusale concerne toute la base et non plus une dent uniquement comme c’est le cas en denture naturelle.
Autre différence, les prothèses répartissent les pressions de la mastication sur l’ensemble de leur surface d’appui : aire, deux à trois fois et demi plus grande que le support muqueux selon que l’on se situe au maxillaire ou à la mandibule.
La denture naturelle, par son rôle de tampon et de calage occlusal, soulage l’articulation temporo-mandibulaire des pressions excessives dues à la mastication entre autres. En son absence, il se produit un certain nombre de changements, anatomiques, histologiques et physiologiques.
L’étendue de ces changements va être fonction de l’ancienneté de l’édentement et de l’âge du patient, il en découle des possibilités plus ou moins grandes d’adaptation.
L’édentement rend ces patients particulièrement sensibles aux maladies dégénératives de l’articulation crânio-mandibulaire.
Le déroulement des mouvements mandibulaires dépend essentiellement de deux facteurs :
− un facteur anatomique : le guidage dento-dentaire ;
− un facteur neurophysiologique qui, par une programmation issue du système nerveux central, met en harmonie ce guidage dento-dentaire avec le complexe musculaire et articulaire.
D’après RAMFJORD, le mécanisme neuro-musculaire est essentiellement le même chez le sujet denté que chez l’édenté.[12]

LES TISSUS DE SOUTIEN

La préservation de l’intégrité tissulaire résulte d’une répartition harmonieuse des charges occlusales au niveau de l’interface muco-pothétique aussi bien à l’état statique qu’à l’état dynamique. Par conséquent l’équilibre occlusale est primordiale car elle est responsable en partie de l’orientation et de l’intensité des forces transmises aux surfaces d’appui.

L’OS

Le destin de l’os alvéolaire est intimement lié à celui de la dent [10,12]. La perte d’un ou de plusieurs organes dentaires entraîne une résorption de cet os. A long terme, on peut assister à la disparition complète de l’os avec la seule persistance de l’os basal. La pose d’une prothèse adjointe ne peut s’opposer à cette résorption.
Dans certaines conditions de surcharges, elle peut même accélérer ce processus et la résorption peut aboutir à une perte de hauteur osseuse de 1mm par an.
L’os basal joue un rôle très important aux aspects multiples :
– Il assure aux prothèses une base résistante suffisante ;
– Au cours de la mastication, il reçoit, à la façon d’une enclume, tous les chocs et toutes les pressions ;
– Par son relief, il s’oppose aux déplacements des restaurations amovibles ;
– Il contribue, pour une large part, à la rétention, à la stabilisation et à la sustentation des prothèses.
– Son anatomie et sa physiologie ont une incidence particulière sur le choix de la technique d’empreinte la conception et la construction de la prothèse.
Pour LERICHE et POLICARD, toute modification de la vascularisation par hyperhémie ou par ischémie provoque une ostéolyse.
En conséquence, les prothèses ne devront ni comprimer à l’excès les surfaces d’appui ni être trop mobiles, irritant alors les tissus sous jacents.
Pour WOLFF, toute modification d’une fonction provoque une transformation de l’architecture interne et de toutes les structures externes. Cette double évolution se traduit par une modification de la forme de l’os basal.
Pour JORES, les trois alinéas suivants résument l’influence des pressions sur l’architecture osseuse :
– une pression continue aboutit à une résorption osseuse ;
– une pression discontinue, entrecoupée par des intervalles de repos trop courts, agit comme si elle était continue ;
– une pression discontinue avec intervalles de repos prolongés favorise l’ostéogenèse.
A noter également que l’absence de toute pression se traduit également par une résorption osseuse. Lorsqu’elle est physiologique, la résorption est centripète en tout point de l’arcade maxillaire et centrifuge à la mandibule à l’exception des zones où l’os est sollicité par des insertions musculaires ou ligamentaires.
La résorption osseuse peut être accélérée par des causes générales agissant sur le métabolisme du calcium, ou par des causes locales telles que la mauvaise adaptation des bases prothétiques, l’altération de la relation intermaxillaire avec son incidence sur l’équilibre occluso-articulaire ou la répartition inégale des pressions. [28]

LA MUQUEUSE

La caractéristique principale d’une prothèse adjointe totale est le recouvrement d’une grande partie de la fibro muqueuse palatine et des crêtes alvéolaires [12]. Ainsi, la physiologie de cette muqueuse se trouve altérée par l’absence de contact direct avec le milieu buccal notamment salivaire et les frottements musculaires physiologiques. La plaque base prothétique intervient alors comme un isolant, un irritant mécanique, chimique et microbien.
Le recouvrement de la muqueuse par la plaque base modifie les capacités d’oxygénation de la surface et crée ainsi des conditions de variations de pH.
Les variations thermiques sont atténuées. La desquamation superficielle est perturbée à la fois par la difficulté d’élimination des cellules et l’absence de frottements musculaires physiologiques par la langue et les joues.
Les charges transmises aux tissus de recouvrement entraînent aussi des irritations mécaniques dont le rôle initial était d’isoler et de nourrir l’os maxillaire et non de supporter la prothèse. Les pressions et les déplacements sont traumatisants en raison de l’absence de système propriocepteur dentaire capable de réguler finement ces pressions. De plus, l’intrados de la plaque peut présenter des rugosités ou des irrégularités néfastes. Le contact de la muqueuse avec les substances chimiques entrant dans la composition des prothèses peut être une source d’inflammation par toxicité ou allergie.
Cette surface d’appui muqueuse réagit à la stimulation fonctionnelle du port d’une prothèse par un processus de kératinisation [15].Ce processus reste physiologique dans le cas de prothèse bien conçues. La résilience de la muqueuse en rapport avec l’extrados et le bord des prothèses ne subissent pas de modification chez l’édenté total, mais leur importance est fondamentale car elles recouvrent les organes périphériques dont la dynamique intervient sur la stabilisation des bases. Cette muqueuse tapissant la totalité de la cavité buccale constitue simultanément un système important de protection mécanique et une surface riche en organes extérocepteurs qui joue un rôle majeur dans l’acceptation des prothèses.[28]

LES RECEPTEURS PARODONTAUX

La proprioception desmodontale est la clef de la reproduction constante d’une position précise de la mandibule, au cours de toutes les occlusions centrées et excentrées chez le sujet denté.
L’innervation d’un sujet édenté comporte approximativement 20% de fibres myélinisées en moins par rapport à un sujet denté. Mais la perte des organes dentaires n’est pas synonyme de perte totale des fibres nerveuses du desmodonte. Certains neurones survivent et peuvent re-innerver la muqueuse, le périoste ou même l’os qui va combler l’alvéole déshabitée. Les corps cellulaire de ces mécanorécepteurs sont situés dans le noyau mésencéphalique du Trijumeau [52].
Sans cette précision, il ne peut être aisé d’avoir de programmation précise des mouvements mandibulaires ou de retour systématique à la même relation inter arcade.
La persistance radiculaire et l’existence concomitante de la proprioception desmodontale coordonnent à tout instant le jeu combiné de tous les récepteurs guidant et contrôlant les muscles qui amarrent la mandibule.
Elle intervient, en outre, sur l’appréciation de la forme et de la consistance des aliments, sur le flux et le pH salivaire ainsi que sur l’homéostasie générale. Le relais proprioceptif parodontal se trouve relié au noyau mésencéphalique et au ganglion de GASSER.

CONSEQUENCES DU DESEQUILIBRE

L’INFLAMMATION

La réaction inflammatoire aiguë constitue la première ligne de défense contre l’agression bactérienne et se manifeste par des phénomènes vasculaires et des phénomènes cellulaires qui ont pour but de protéger le tissu cible contre la pénétration de substances agressives, elle permet aussi d’établir des conditions favorables à la régénération et à la cicatrisation des structures atteintes. [3]
L’inflammation est une réaction locale de tissus vivants qui ont subi un préjudice. La réponse tissulaire peut être inflammatoire aiguë ou chronique. Dans le cas de restaurations dentaires, on peut observer des stomatites sous prothétiques, chroniques mais non spécifiques et généralement induites par la présence directe du matériau prothétique. La réponse inflammatoire est une série de réactions complexes dans lesquelles sont impliqués plusieurs types cellulaires (polynucléaires, macrophages, fibroblastes, lymphocytes, mastocytes etc.…) dont la densité, l’activité et les fonctions sont contrôlées par des médiateurs endogènes [12].
L’inflammation siège en général, au niveau des surfaces d’appui de la prothèse, reproduisant fidèlement le dessin de celle-ci sur la muqueuse. Parfois, il est possible de noter une inflammation des tissus voisins telles la langue, les lèvres ou la face interne des joues.

LA RESORPTION OSSEUSE

La perte des dents est le point de départ de phénomènes de résorption amenant une réduction considérable du volume osseux. Le volume osseux résiduel conditionne, pour une grande part, la valeur fonctionnelle de la prothèse, et son relief limite le déplacement des plaques en contribuant à leur rétention et stabilisation. Ces phénomènes de remaniements osseux conditionnent des changements de forme des arcs mandibulaire et maxillaire et donc un rapport intermaxillaire différent. [4]
L’os basal et l’os alvéolaire constituent deux formes spécialisées du tissu conjonctif [34]. Ils se composent d’une trame organique, de fibres de collagènes et de substance fondamentale dans laquelle les cristaux d’hydroxy-apatite sont déposés. L’évolution de cette infrastructure peut être physiologique ou pathologique. La résorption constitue un des aspects du métabolisme de l’os, de sa croissance et de sa reconstruction.
La résorption peut être définie comme une absorption simultanée des éléments minéraux et organiques de l’os par la circulation générale. [29]
D’après ACKERMANN, on entend par résorption osseuse la disparition totale ou partielle d’un organe dont les éléments sont peu à peu repris par la circulation sanguine et lymphatique. Les bords alvéolaires sont liés à la présence de la denture naturelle ainsi la disparition partielle ou totale des dents entraîne la résorption des rebords alvéolaires et leurs constituants sont peu à peu repris par la circulation sanguine et lymphatique. [2]
Cette disparition s’accompagne d’une perte de la hauteur des procès alvéolaires. Il se produit une perte d’os marginal et une rétraction osseuse centrale et l’alvéole se comble d’os spongieux surmonté d’une couche d’os cortical qui contribue à former la crête résiduelle édentée.

LES FACTEURS INFLUENÇANT LA RESORPTION

L’évolution physiologique ou pathologique et l’involution inéluctable de l’infrastructure des arcades résiduelles apparaissent comme la résultante de facteurs généraux, locaux et spécifiques :

FACTEURS GENERAUX

Il s’agit :
• Des pathologies générales telles que diabète, tuberculose, maladie de Paget ;
• Des déficiences hormonales et vitaminiques ;
• Des troubles de la sécrétion salivaire ;
• De la sénescence qui entraîne un processus involutif.

FACTEURS LOCAUX

Il s’agit :
• Des parodontopathies, premières grandes causes de résorption ;
• Des tumeurs telles que les kystes et les sarcomes ;
• Des formes localisées de l’ostéoporose, des traumatismes (extraction) ou microtraumatismes du fait de prothèses mal conçues ;
• Des remaniements de l’architecture osseuse sur le plan mécanique.

FACTEURS SPECIFIQUES

Ils sont en rapport avec la stimulation particulière de l’os résiduel et ils sont fonction de l’absence ou de la présence de prothèse.

ETUDE MORPHOLOGIQUE DE LA RESORPTION

Les divers stades de la résorption ont été décrits par ATWOOD (cité par
LEJOYEUX) [34] qui distingue six stades :
• Stade I : La dent est encore en place. La corticale épaisse a fondue avec la lamina dura.
• Stade II : L’alvéole est déshabitée et comblé par l’os trabéculaire nouveau et l’épithélialisation s’effectue mais les bords sont encore aigu (crête post extractionnelle).
• Stade III : La crête alvéolaire est haute et arrondie : c’est la cicatrisation post extractionnelle.
• Stade IV : La crête est en lame de couteau, les bords sont ronds mais sont situés à un niveau inférieur par rapport au stade III.
• Stade V : La Résorption est avancée, la crête est en lame de couteau, les bords sont ronds mais situés à un niveau inférieur par rapport au stade III.
• Stade VI : C’est le Stade ultime de la résorption qui se poursuit jusqu’au dessous du niveau des lignes obliques internes et des apophyses géni à la mandibule.
La résorption physiologique s’arrête au stade III

RESORPTION PHYSIOLOGIQUE

L’alvéole est constituée d’une corticale externe, d’une partie spongieuse et d’une corticale interne. L’intégrité de ces trois éléments est liée à l’équilibre occluso-articulaire, à l’état du desmodonte et au degré de vascularisation du tissu de revêtement.
Une occlusion traumatisante, un processus pathologique desmodontal ou une hyper vascularisation de la muqueuse contribuent à la résorption du rebord alvéolaire.On aboutit au même résultat chez l’édenté total non appareillé.
La direction de la résorption alvéolaire se fait de manière centrifuge à la mandibule qui s’élargit et de manière centripète au maxillaire qui se réduit et conduit l’édenté de longue date à présenter une apparence de prognathe.

RESORPTION PATHOLOGIQUE

On note une résorption rapide du rebord alvéolaire chez certains patients souffrant de carences en calcium, ou porteurs de prothèses trop compressives.
• Une augmentation de la pression, ou de la tension au delà des limites de tolérance, entraîne une disparition de l’os.
Il existe trois règles [29]:
o Une pression continue favorise une résorption osseuse ;
o Toute pression discontinue ou intermittente séparée par des intervalles de repos très courts agit comme si elle était continue ;
o Seule, une pression discontinue, avec des intervalles de repos prolongés, favorise l’ostéogenèse et l’organisation osseuse superficielle et profonde.
L’absence de pression est défavorisante. L’équilibre osseux dépend donc de l’intensité, de la durée, de la fréquence et de la direction des forces sollicitées.
• La résorption peut aussi apparaître à la suite d’erreurs techniques lors de la confection des prothèses.

LES CONSEQUENCES

L’involution des arcades résiduelles est inéluctable et continue. Lorsque la perte des dents s’est irrégulièrement effectuée, la dimension des crêtes résiduelles devient réduite et celles-ci ne peuvent plus servir de surface d’appui favorable à la rétention et à la sustentation.
La résorption rapproche les insertions musculaires et ligamentaires des crêtes édentées et réduit la surface nécessaire à la sustentation des prothèses.
La résorption osseuse s’accompagne de la désinsertion de la fibromuqueuse, de son flottement et son infiltration avec perte de toutes ses possibilités ostéogéniques.
Les stimulations semblent être à l’origine des processus d’ostéogenèse ou d’ostéolyse. Le praticien s’attachera à ce que les pressions et les tensions de soutien s’équilibrent ou s’annulent pour permettre à l’os de développer son potentiel de régénération.
Au niveau des surfaces d’appui, la présence de tissus conjonctifs sous – muqueux est défavorable à une bonne stabilisation car elle permet la mobilité de la muqueuse par rapport au support osseux. L’agencement des différentes structures anatomiques présente une grande variabilité individuelle, en fonction de l’importance de la résorption osseuse.

LA FONCTION

Une fonction ne doit pas être dissociée du contexte global où elle s’exerce. Particulièrement, les mouvements mandibulaires, la déglutition, la phonation et la gustation qui utilisent les mêmes structures anatomiques et empruntent des voies nerveuses complexes et imbriquées, n’existent qu’exceptionnellement à l’état pur, mais se regroupent constamment dans la réalité.
Les différentes fonctions manducatrices ne peuvent s’exprimer qu’au travers des mouvements mandibulaires. La perte des dents ne supprime pas les fonctions essentielles de déglutition, de phonation, de gustation de la mandibule mais elle perturbe profondément les conditions dans lesquelles elles s’exercent. La perte du guide et calage occlusal nécessite une adaptation neuromusculaire complexe qui trouble le jeu articulaire.
L’articulation crânio-mandibulaire supporte alors des contraintes plus importantes et limite à elle seule l’amplitude des mouvements qui sont le produit de l’action simultanée de plusieurs muscles agissant en synergie fonctionnelle.
Les multiples contractions musculaires, variables dans le temps et dans l’espace, constituent la réponse donnée par ″l’ordinateur central″ à l’information proprioceptive et extéroceptive reçue par le cerveau. En l’absence de propriocepteurs desmodontaux du fait de la perte des dents, des propriocepteurs situés au niveau des capsules articulaires vont suppléer aux organes disparus. Il en résulte une information retardée et imprécise, qui impose des tensions plus importantes que sur le sujet denté. Le centre du mouvement constitué par l’articulation temporo-mandibulaire se trouve alors plus intensément et fréquemment sollicité. Chez l’édenté total, la déglutition n’est peut-être pas la fonction la plus apte à obtenir, la position la plus reculée des condyles dans la cavité glénoïde, mais déterminée dans certaines conditions. La déglutition peut entraîner la mandibule près de cette position fondamentale. Et c’est en cela que la déglutition présente, lors de la réalisation des prothèses complètes, tout son intérêt.
La fonction de gustation chez l’édenté complet est difficile à étudier avec précision dans la mesure où elle varie d’un sujet à l’autre, puisque le goût s’éduque, se cultive, se raffine, se spécialise. De plus, étonnamment le port des appareils aurait tendance à masquer le goût des aliments.
Quoi qu’il en soit, les modifications du type d’alimentation au cours des années, qui accompagnent les changements anatomiques dus à l’édentation totale finissent par émousser l’appréciation des saveurs dans la mesure où tous les facteurs intervenant dans la sensation du goût sont plus ou moins altérés, du fait de l’âge avancé des patients.
L’objectif principal de la réhabilitation prothétique consiste en la restauration des fonctions du système manducateur. Cependant il est aussi connu que les patients édentés appareillés, présentent des capacités masticatoires altérées.
Du fait de la réduction de l’efficacité masticatoire et de l’intensité moindre des forces de morsure, la durée totale du cycle de mastication est augmentée avec une baisse de la vitesse de déplacement de la mandibule lors des phases d’ouverture et de fermeture buccale.
Ces résultats doivent être pondérés par l’âge relativement élevé des patients concernés par la prothèse adjointe complète en effet, on note chez eux avec la sénescence, une baisse des performances musculaires motrices (postures des lèvres, fonction linguale, déglutition, forces masticatrices …). Des études ont montré, chez ces patients âgés et édentés, une plus faible densité en fibres musculaires de types 2, fibres associées aux capacités de vitesse et d’accélération des muscles. A fortiori, avec le port d’une prothèse adjointe complète inadaptée incapable de rester en occlusion. A contrario, après équilibration occlusale, la répartition des forces s’uniformise sur la totalité des surfaces d’appui et l’activité éléctromyographique retrouvait un niveau normal acceptable compatible avec les fonctions manducatrices.

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Table des matières

 NTRODUCTION
1
ère PARTIE : GENERALITES
I – RAPPELS SUR LES PARTICULARITES EN PROTHESE ADJOINTE COMPLETE
1.1- DEFINITION
1.2- ASPECT PSYCHOLOGIQUE
1.3- ASPECT PHYSIOLOGIQUE
1-3-1- L’EQUILIBRE NEURO-MUSCULOARTICULAIRE
1-3-1-1- L’ATM
1-3-1-2 LES MUSCLES ET LES TENDONS
1-3-1-3 SCHEMA OCCLUSAL
1-3-2- LES TISSUS DE SOUTIEN
1-3-2- 1- L’OS
1-3-2-2- LA MUQUEUSE
1-3-2-3- LES RECEPTEURS PARODONTAUX
1-3-2-4- LES RECEPTEURS MUQUEUX
1-3-2-5- LES VAISSEAUX
a – LE RESEAU ARTERIEL
b – LE RESEAU VEINEUX
c – LE RESEAU LYMPHATIQUE
II – CONSEQUENCES DU DESEQUILIBRE
2.1- L’INFLAMMATION
2.2- LA RESORPTION OSSEUSE
2-2-1 – FACTEURS INFLUENCANT LA RESORPTION
2-2-1-1 – FACTEURS GENERAUX
2-2-1-2 – FACTEURS LOCAUX
2-2-1-3 – FACTEURS SPECIAUX
2-2-2-ETUDE MORPHOLOGIQUE DE LA RESORPTION
2-2-2-1 – LA RESORPTION PHYSIOLOGIQUE
2-2-2-2 – LA RESORPTION PATHOLOGIQUE
2-2-3-CONSEQUENCES
2.3- LA FONCTION
III – RAPPELS SUR LA BIOMECANIQUE
3.1- LA TRIADE DE HOUSSET
3-1-1
SUSTENTATION
3-1-2- STABILISATION
3-1-3- RETENTION
3.2- LES CONCEPTS DE L’OCCLUSION
3.3- LES PRINCIPES DE L’EQUILIBRATION OCCLUSALE
3-3-1- PREMIER PRINCIPE
3-3-2- DEUXIEME PRINCIPE
3-3-3- TROISIEME PRINCIPE

2ème PARTIE : L’INSERTION
I – L’ADAPTATION PROTHETIQUE
1-1- ADAPTATION DE L’INTERFACE MUCO PROTHETIQUE
1.2- ADAPTATION OCCLUSALE
1-2-1 – RELATIONS INTER-ARCADES STATIQUES
1-2-2 – RELATIONS INTER-ARCADES DYNAMIQUES
1-2-3- ESTHETIQUE, TEXTURE, MONTAGE
1-2-3-1- ESTHETIQUE
1-2-3-2- TEXTURE ET MONTAGE
a –
MONTAGE DES DENTS ANTERIEURES
b – MONTAGE DES DENTS POSTERIEURES
c – INDIVIDUALISATION DU MONTAGE
II – L’EQUILIBRATION OCCLUSALE SUR ARTICULATEUR
2-1 – EN OIM
2-2 – EN PROPULSION
2-3- EN DIDUCTION
III – LA MISE EN BOUCHE
3-1- PRELIMINAIRES
3.2- PROTHESE COMPLETE BIMAXILLAIRE
3-3- PROTHESE COMPLETE UNIMAXILLAIRE OPPOSEE A UNE DENTURE NATURELLE
IV – ETUDE CLINIQUE
CONCLUSION
REFERENCES

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