LES PRINCIPAUX TYPES DE PSYCHOTHERAPIES

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La psychanalyse

Elle est dite fille de l’hypnose.
Introduit par Freud en 1896, la psychanalyse a connu une large diffusion, dans le temps et dans l’espace avec un certain succès dans les années 70 en France. Elle pratiquée dans de nombreux pays. Il y a eu des conflits d’idées qui ont conduit à des conflits de personnes et à l’essaimage des écoles et instituts.

Le courant moderne

Si l’on prend en compte la multiplication récente, à partir de 1945, des méthodes de psychothérapies, celles-ci ont pour origine(6) :
-soit des sources psychanalytiques, la psychanalyse ayant influencé une large partie des psychothérapies depuis un siècle.
Exemple des thérapies familiales systémiques dans les années 50 nées du Family Institute de New York autour de N. Ackermann et de l’institut de Palo Alto autour de G. Bateson. Thérapies influencées par la psychanalyse, l’anthropologie.
– Soit des sources pré-analytiques : on retrouve par exemple, des résurgences du traitement moral dans certains aspect des psychothérapies de soutien et des thérapies cognitives ;
– Soit des sources post analytiques : par exemple les thérapies comportementales issues des travaux de psychologie expérimentales.

Manifestations cliniques de l’hypnose

Patrick Bellet classe les manifestations physiologiques et psychologiques de l’hypnose(10).
Manifestations physiologiques :
Les signes objectifs
– Ralentissement du rythme respiratoire
– Ralentissement de la fréquence cardiaque
– Modification du tonus musculaire avec hypotonie ou hypertonie, catalepsie ou rigidité d’un segment de membre, des mouvements automatiques.
– La diminution de la déglutition
Les signes subjectifs
– Relaxation générale
– Lourdeur et/ou légèreté d’un membre
– Fourmillement, chaleur ou fraicheur
– Des troubles perceptifs
– Détachement ou éloignement du contexte
– Le littéralisme, compréhension des paroles du thérapeute « au pied de la lettre ».
Manifestations psychologiques :
– Les activités idéo-motrices
– Détachement ou abstraction par rapport à l’environnement immédiat
– Modification subjective de l’écoulement du temps
– L’amnésie
– La régression à un âge et l’hypermnésie.

PSYCHOTHERAPIE DE SOUTIEN

Définition
La psychothérapie de soutien ou recouvrante viserait à renforcer et ou à rétablir les défenses et l’adaptation générale à la réalité(15).
La thérapie de soutien n’est pas destinée à modifier le fonctionnement psychique. Mais dans la traversée d’une période de crise elle vise à offrir un renfort narcissique et à permettre que la capacité de penser, d’élaborer du patient ne soit pas submerger. A ce titre elle peut être considérée comme une forme de tuteur de résilience(16).
C’est une psychothérapie qui dépasse le cadre de la psychiatrie.
Techniques
Les techniques utilisées sont diverses : réassurance, catharsis, attitude directive, suggestion etc. L’essentiel est donc dans la relation entre le thérapeute et le patient. Ici, on parle plus volontiers de d’empathie que de transfert, les mouvement émotionnels et les capacités d’identification du thérapeute à ce que vit le patient représentant une aide plutôt qu’un obstacle au traitement(6).
Nous proposons d’aborder la fonction thérapeutique de cinq leviers : l’écoute, l’investissement, le travail de mentalisation, le recadrage, la relation sécurisante(16) :
L’écoute :
Elle permet l’évacuation des tensions internes chez le patient. On parle à ce propos de l’effet cathartique de la parole qui permet un soulagement émotionnel tout en opérant une réappropriation psychique de ce qui est évoqué, par la capacité de mettre des mots sur des affects et des émotions.
De plus écouter quelqu’un exerce chez lui, un effet resarcissant, car il lui est signifié de fait l’importance de ce qu’il dit.
L’investissement :
L’investissent de la thérapie et du thérapeute par le patient apparait conditionné par l’investissement réciproque et solidaire du thérapeute.
En d’autre terme l’alliance thérapeutique est un élément clé de la thérapie, ce qui pose la question de la capacité d’empathie du thérapeute. Ill ne s’agit pour autant un engagement affectif et militant, lequel dans nombre de cas pourrait s’avérer anxiogène pour le patient.
Le travail de mentalisation :
Il s’agit d’un apport fondamental qui consiste à faire travailler la capacité de penser du patient, d’alimenter un équivalent « d’air de jeu psychique » au moyen de questions simples « qu’en pensez vous, à cela vous fait-il penser ? ».
Cela consiste à alimenter le travail associatif de l’esprit, en ce sens que : « ceci fait penser à cela ».
Ce travail a pour fonction de rendre les émotions « psychiquement intégrables » en les incluant dans des chaines associatives qui en feront un matériel psychique « détoxiqué ».
Les associations sont aussi bien des souvenirs que d’autres émotions, du « comme si » (des métaphores, du sens figurés).
Laisser un temps de silence, s’il n’est pas trop pesant, peut être fructueux et une façon classique de relancer l’échange consiste, si besoin à demander : « que voulez vous dire »ou de reprendre le dernier membre de la phrase ou du dernier mot du patient sur un mode interrogatif, pour vu que cela ne tourne pas à la caricature.
Le recadrage :
Elle vient compléter le travail de mentalisation avec des explications potentielles trouvées ou proposées par le thérapeute sur le mode « ceci fait penser à cela ». Il ne s’agit pas d’interprétations, mais simplement, d’un point de vue du thérapeute que le patient peut réfuter. En réant du sens on peut s’avérer rassurant, renarcisant, parce qu’on fiat évoluer la posture psychique ou regard d’un problème. Cela peut contribuer à des changements d’attitude, donc une évolution de la réalité externe.
Une relation sécurisée :
La thérapie proposée doit constituer de fait une base de sécurité.
Elle le fait par étayage narcissique et l’étayage d’identité. Elle peut le faire en misant sur le sentiment d’appartenance à une communauté ou à un groupe.
C’est là qu’intervient la fonction sécurisante du cadre thérapeutique, par l’introduction de constantes qui rendent la relation prévisible et évacuent tout ce qui pourrait donner à l’un le sentiment d’être le jouet de l’autre.
Les indications
Les indications des psychothérapies sont larges. Elles se référent à la notion de crises, de décompensation aigue au cours de laquelle le sujet est vulnérable car il a perdu ses mécanisme de défenses habituels(6).
Elles sont recommandées comme traitement adjuvant dans pratiquement toutes les décompensations psychopathologiques(16).

LES THERAPIES FAMILIALES SYSTEMIQUES

Définitions
Le concept de base de la thérapie familiale systémique découle de la théorie de communication et de la théorie des systèmes(6).
Le système est un ensemble d’éléments en interaction dans la poursuite d’une ou de plusieurs finalités spécifiques.
Une famille est un système. Elle est considérée comme une unité, un système, et le patient comme porteur de symptômes du système familial(24).
Pour le systémicien, thérapeute familial, l’individu seul n’existe pas, il s’agit toujours d’un individu en interaction avec d’autres dans un contexte donné. Il est donc toujours replacé dans son écosystème : le groupe humain la famille(25).
Déroulement d’une thérapie familiale systémique
La thérapie se déroule dans une salle, séparée en deux espaces par une glace sans tain : un espace pour la famille et le thérapeute ou deux thérapeutes et l’autre espace pour l’équipe de supervision, également composée de thérapeutes. Les séances sont filmées avec l’accord des participants.
L’équipe de supervision peut appeler le thérapeute à tout moment par interphone. Les premiers entretiens sont importants car ils permettent de définir un engagement mutuel et des objectifs entre la famille et le thérapeute. Le nombre de personne nécessaire est variable, la présence des concernés est indispensable.
Après 45minutes le ou les thérapeutes interrompt la séance pour discuter avec l’équipe de supervision. Cela lui permet de partager avec ses collègues sa compréhension de la situation familiale et de prendre du recul pour commencer à mieux analyser l’histoire familiale.
Le thérapeute fait ensuite une synthèse de la séance avec la famille et propose des taches ou des réflexions à effectuer pour la prochaine séance.
Les séances ont généralement lieu tous les quinze jours ou tous les mois, mais le nombre de séances de thérapie familiale n’est pas fixé à l’avance. La fin de la thérapie se décide d’un commun accord entre la famille et le thérapeute, idéalement lorsque l’on constate une amélioration durable des symptômes présents au début, ainsi que des relations familiales.
Le cout varie en fonction des établissements de soins. Dans les établissements publics, les soins sont pris en charge par la sécurité sociale.
Si la thérapie a lieu un dans organisme privé ou en cabinet libéral, le cout d’une séance est de 100 euros, mais ce chiffre n’est qu’une indication (26).
Principes thérapeutiques
Les premiers modèles ont été principalement conçus comme des modèles intrafamiliaux. Il s’agissait de comprendre et d’améliorer (25 ;27) :
– Le fonctionnement psychique et interpersonnel (modèles psycho dynamiques) ;
– Les communications et les interactions paradoxales intervenant dans « l’ici et maintenant » (modèles cybernétiques-systémiques) ;
– Les coalitions les frontières et les règles (modèles structuraux) ;
– Les conflits de pouvoir, la résolution de problèmes (modèles stratégiques) ;
– La différenciation des selfs sur plusieurs générations (modèles multi générationnels) ;
– L’équilibre des comptes et des mérites, des dons et des dettes entre générations (modèles intergénérationnels).
– L’expérience vécue du présent qui permet une connaissance du passé (thérapie expérientielle) ;
– Construction de la réalité du systéme familiale passant par la communication thérapeutique (approche constructiviste) ;
Techniques en thérapies familiales systémiques
Toutes techniques visent l’analyse des interrelations et modes de communication replacés dans leur contexte. Certaines rendent possibles l’analyse de la participation de l’observateur dans ses interactions avec le système familial(25) :
L’entretien familial : entretien en présence des différents membres de la famille où la fonction du thérapeute est d’assurer la libre circulation de l’information par une conversation vivante et de l’expression des points de vue de chacun. Le thérapeute doit maintenir un discours ouvert et avoir recours à des questions circulaires et non linéaire. La finalité étant la mise en place de l’alliance thérapeutique.
La cothérapie : le travail en équipe permet de se décentrer et de réfléchir sur les fonctions d’observateur participant et d’individu dans un système de soins. La cothérapie autorise des projections différenciées et donc une analyse plus claire.
La glace sans tain, les enregistrements en vidéo et audio, et le réflecting team permettent aux thérapeutes de se décentrer et d’analyser avec d’autres thérapeutes qui observent ; ce qu’il ce passe dans « ici et maintenant », au niveau communicationnel et interrelationnel. Ces techniques sont bien évidement expliquées et soumis à l’accord des participants.
Le génogramme, l’historiogramme et les cartes réseaux permettent de saisir la forme écrite la façon dont le patient a construit sa réalité (représentation des relations avec la famille, les événements de vie de l’éventail relationnel). L’intérêt de ses techniques est bien sur informatif mais leur aspect projectif renseigne également sur l’implication émotionnelle et son impact sur cette construction personnelle.
Jeu de rôle et psychodrame familial en systémie visent à reproduire par simulation une scène qui actualise une situation précise mais dans un contexte autre, contrôlable, favorable au changement.
Les indications aux thérapies familiales
Les indications à la thérapie familiale sont(28) :
– Maltraitance intrafamiliale
– Troubles du comportement
– Troubles attentionnels et hyperactivité de l’enfance
– Troubles des conduites
– Abus de substances
– Dépression et deuil
– Troubles psychosomatiques : énurésie/encoprésie ; asthme ; anorexie….
– Troubles psychiatriques graves de l’adulte : schizophrénies, troubles bipolaires, dépression majeure…
– Problèmes conjugaux et relationnels
Elles sont indiquées dans des situations où dysfonctionnements relationnels sont sources de souffrance et/ou le contexte joue un rôle important(25).
D’une façon générale, on peut proposer une thérapie familiale lorsqu’il ya répétition d’un comportement pathologique dans un contexte familial conflictuel. La pratique des thérapies familiales n’exclut pas d’autres niveaux d’intervention : médicamenteux, intrapsychique, social, et d’autres modalités de soins à certains moments de l’évolution (suivisindividuels, hospitalisations…) (6).
L’indication de suivre une thérapie familiale est une décision commune qui se construit avec les différents membres de la famille(26).
Les limites des thérapies familiales systémiques
Elles sont d’abord techniques : étant donné l’importance des moyens mobilisés, les thérapeutes familiales systémiques se font le plus souvent en institutions privées. Mais dans de nombreuses situations concrètes, on est amené à adapter l’outil aux possibilités du contexte. La pratique reste toutefois intéressante car elle est fondée sur la cothérapieet un travail élargi à toute l’équipe ; viennent ensuite les limites liées à l’impossibilité de mobiliser la famille ; enfin, celles liées à la nécessité liées à la nécessité d’une thérapie individuelle.
Mais une thérapie familiale peut en général se poursuivre ou cohabiter avec une thérapie individuelle d’un membre de la famille(6).

EVALUATION DES PSYCHOTHERAPIES

Nous partons de la perspective théorique suivante : une psychothérapie est un soin dont l’objectif est d’améliorer la santé psychique et, quelquefois, somatique d’un patient, à partir de moyens verbaux. Parmi les facteurs impliqués dans ce changement, ceux qui concernent le patient, le thérapeute et sa technique, et leur interaction dans la situation thérapeutique sont essentiels.
Les trois hypothèses suivantes positionnent le cadre de cette recherche :
 Il est possible de conduire une recherche évaluative, dans les conditions cliniques naturelles de la pratique en cabinet, suivant une méthodologie répondant aux meilleurs critères de qualité actuels.
 Les critères d’amélioration du patient ne se limitent pas à la réduction ou à la distanciation de ses symptômes initiaux, mais concernent également ses aptitudes fonctionnelles telles que la gestion des difficultés, l’autonomie, les relations interpersonnelles et sentimentales, l’utilisation des capacités et les sources d’intérêt, qu’il est possible de mesurer.
 Les thérapeutes adaptent leurs techniques psychothérapiques aux particularités du patient et aux étapes de la thérapie. Sa configuration, à un moment donné, peut être repérée et décrite à partir des principaux éléments qui la caractérisent. L’analyse du processus à différentes phases de la thérapie apporte des informations sur le changement et les facteurs qui y contribuent.
La sélection des patients entrés dans le protocole est aléatoire. Elle s’effectue suivant leur ordre d’arrivée dans la file active de chacun des thérapeutes, à partir du moment de leur adhésion au protocole. Les critères d’inclusion et d’exclusion ne sont pas liés au diagnostic nosologique, mais à l’existence d’une demande de psychothérapie apriori recevable par le thérapeute. Le choix du praticien par le patient se fait suivant les critères habituels dans ce domaine : conseil d’un médecin, d’un ami, ou proximité.
Face-à-face ou allongés, selon une fréquence qui est déterminée avec leur thérapeute. Les premiers entretiens font l’objet d’une prise de notes aussi complète que possible. Des enregistrements audio sont réalisés chaque fois que possible(30).

EFFICACITES DES PSYCHOTHERAPIES

Les psychothérapies tiennent une place très importante dans le soin des troubles psychiques. L’expérience clinique et des centaines d’études ont démontré leur efficacité. La recherche a ainsi spécifié : qu’elles ont plus de puissance que les systèmes de soutien informel et de placebo ; que leurs résultats sont substantiels, qu’ils soient évalués par les soignants, les amis, la famille ou les employeurs ; que leurs effets tendent à se maintenir ; que leur durée doit être suffisante(30).
La psychothérapie en général est efficace ; les patients ayant bénéficié d’une psychothérapie présentent un taux d’améliorations supérieur au taux des rémissions spontanées chez les patients non traités ;
Précisons aussitôt la portée de cette affirmation. Il y aurait plusieurs centaines de formes de psychothérapie, dont certains forts discutables.
Le constat d’égalité dans l’excellence ne s’applique qu’à quelques méthodes : psychothérapies psychanalytiques, humanistes (rogérienne, gestalt), comportementales, cognitives. Quant à la cure-type psychanalytique et aux thérapies systémiques de la famille, elles sont trop complexes pour avoir fait l’objet d’évaluations, qui ne sont vraiment faciles à pratiquer qu’avec des thérapies individuelles brèves, mais on admet très généralement leur efficacité.
Le fait de l’égalité des thérapies dans l’excellence conduit la plupartdes chercheurs à postuler l’équivalence fonctionnelle des méthodes.Comme le remarquait Luborsky, chaque courant attribue l’efficacité de sa méthode à ce qui lui appartient en propre et la différencie detoutes les autres. La plupart des chercheurs pensent qu’il est plusvraisemblable d’attribuer cette efficacité identique pour toutes lesméthodes, non à ce qui les différencie ou les oppose, mais à ce qu’ellesont en commun. Est-ce à dire que, quel que soit le patient, quelle que soit sasouffrance, quel que soit le diagnostic, toute méthodepsychothérapeutique offrant des garanties scientifiques et professionnellessuffisantes sera également efficace ? La plupart des chercheurs actuels n’hésitent pas à l’affirmer. À la question « quelle thérapie pour tel patient ? » la réponse adéquate serait : n’importe laquelle feral’affaire, puisque toutes sont bonnes.
Les chercheurs spécialisés s’accordent pour affirmer que lesprincipales méthodes psychothérapeutiques sont également efficaceset que cette efficacité est imputable à des facteurs communs à toutesles méthodes thérapeutiques, plutôt qu’aux facteurs spécifiques parlesquels chacune se différencie des autres. Cette théorie conduit àsous-estimer l’importance de certaines caractéristiques individuellesdes patients pour l’indication de formes spécifiques de thérapie.Comme les études dites « contrôlées » ne contrôlent presque jamais les traits de personnalité ou le niveau de maturité décisionnelle despatients, il est possible que l’égalité de performance entre les thérapies masque le fait que chacune réussisse avec certains patients et échoue avec d’autres, qui ne sont pas forcément les mêmes selon le type dethérapie. La question de l’indication différentielle de thérapie restedonc à l’ordre du jour, mais ne pourra progresser que si les recherchessur les psychothérapies consacrent plus d’attention aux différences individuelles entre les patients(29).
Des éléments du processus thérapeutique comme l’alliance thérapeutique, la qualité du thérapeute ou encore l’allégeance du chercheur constituent des prédicateurs autrement plus importants des résultats(31).

COMMENTAIRE

 POPULATION D’ETUDE
Nous avons interrogé vingt-six (26) praticiens dans les services de psychiatrie du Centre Hospitalier National Psychiatrique Thiaroye et du Centre Hospitalier National Universitaire Fann dont 12 psychiatres, 02 pédopsychiatres, 09 internes en psychiatrie, 03 psychologues. Dans nos services se sont les seuls professionnels habilités à pratiquer la psychothérapie.
 PRATIQUE DE PSYCHOTHERAPIE
Les 10 psychiatres sur 12 affirment proposer une psychothérapie dans leur pratique. Deux psychiatres ne pratiquent aucune forme de psychothérapie, le premier évoque comme motif l’absence de formation, le second le manque de temps. Il nous dit : «je n’ai pas de créneau disponible, les malades sont trop nombreux ».
La psychothérapie fait partie de tout acte de soin psychiatrique. Elle inclut une grande modalité de pratiques et de références.
Elle est aussi un des outils thérapeutiques de psychiatrie, utilisée seule ou associée à d’autres moyens pour le traitement des troubles psychiques et du comportement.
L’exercice de la psychothérapie requiert des connaissances théoriques et pratiques ainsi que des capacités et des aptitudes individuelles (38). Elle nécessite aussi un cadre de supervision.
Les deux pédopsychiatres pratiquent tous la psychothérapie. Ces spécialistes de la maladie mentale de l’enfant qui se sont formés en Europe sont obligés de pratiquer la psychothérapie qui est importante dans leur approche de l’enfant qui est un être en développement.
La formation en psychiatrie associe une acquisition de connaissances qui renvoie au savoir, l’apprentissage d’une pratique qui renvoie au savoir-faire, une supervision et une démarche personnelle de psychothérapie (39). Pour Van Effenterre, la psychothérapie fait partie de l’identité des psychiatres (40).
Quatre sur les 09 internes interrogés ne pratiquent pas la psychothérapie, faute de formation en dehors de la formation théorique reçue dans l’unité d’enseignement des thérapies psychologiques au cours du D.E.S. Par contre ils pratiquent tous le soutien psychologique lors de leurs entretiens avec leurs patients.
En France en 2011, Azoulay et coll avaient interrogé les internes en psychiatrie des régions de France ; 75% des internes jugeaient la formation théorique aux TCC et à la psychanalyse insuffisante ou très insuffisante. Ce chiffre atteint 81% pour la systémie(37).
Tous les 03 psychologues pratiquent la psychothérapie. Ils auraient tous reçu une formation en psychothérapie en Europe. Par exemple en Suisse les psychologues ont une formation universitaire en psychologie, qui peut déboucher sur différentes activités autres que la psychothérapie. Pour bénéficier d’un titre reconnu de spécialiste en psychothérapie, ils doivent, après l’obtention de leur titre universitaire, poursuivre une formation dont les conditions sont fixées par des associations professionnelles reconnues, comme la Fédération suisse des psychologues (FSP) ou l’Association suisse des psychothérapeutes (ASP) (43).
Cependant au Sénégal il n’existe pas de lois ni de réglementations portant sur la pratique de psychothérapies. Il n’y a pas d’écoles de formation reconnues par l’état.
Contrairement à la France où l’Article. L.323-1. du code de la santé publique stipule : Les psychothérapies constituent des outils thérapeutiques utilisés dans le traitement des troubles mentaux. Les différentes catégories de psychothérapies sont fixées par décret du ministre chargé de la santé. Leur mise en oeuvre ne peut relever que de médecins psychiatres, médecins et psychologues ayant les qualifications professionnelles requises fixées par ce même décret. L’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé apporte son concours à l’élaboration de ces conditions (35).
Toujours en France pour avoir le droit de pratiquer la psychothérapie, il faudra être un professionnel de la santé et avoir suivi une formation supplémentaire et spécifique, équivalant à 70 crédits et au moins deux années de pratique supervisée(32). De ce point de vue, il peut être important de soutenir devant les administrations que la loi ne relie pas la pratique des psychothérapies à l’usage du titre de psychothérapeute. La psychothérapie n’étant pas réglementée, il n’y a pas non plus d’exercice illégal de la psychothérapie. Cela vaut particulièrement pour les psychanalystes, mais aussi pour les psychiatres et les psychologues. Il peut seulement y avoir des usages abusifs du titre, pour quelqu’un qui se désignerait ou se présenterait comme psychothérapeute sans être dûment inscrit sur la liste. En revanche, la pente est déjà prise, dans certaines administrations de santé, de ne confier les psychothérapies qu’à des psychothérapeutes autorisés(36).
 FORMATIONS RECUES EN PSYCHOTHERAPIE
Les praticiens ont été plus formés en thérapies familiales (13) ; 03 praticiens en TCC ; aucun praticien n’est formé en psychanalyse et 03 praticiens en thérapies d’orientation psychanalytique. Mise en place au Sénégal depuis 1994, la thérapie familiale est la seule formation structurée avec des formateurs qui existe en ce moment dans le pays (42). Ce expliquerait que les praticiens sont plus formés en thérapies familiales.
Pour se former sur les autres types de psychothérapies il faut aller en Europe (France, Belgique..). Tous les praticiens ont pointé du doigt le manque de formation.
Dans l’étude d’Azoulay en 2011 en France les internes ont évalué leur formation théorique aux 3 principaux courants psychothérapeutiques (TCC, systémie, Psychanalyse) en la cotant très insuffisant, insuffisante(37).
 PROVENANCE DE LA DEMANDE DE PSYCHOTHERAPIE
Les demandes de psychothérapies viennent plus des familles puis des malades dans notre étude. Ce qui pose problème car pour commencer une thérapie, il est indispensable d’être motivé ou d’en éprouver le besoin car c’est un engagement personnel important(43). Donc il est important de créer la demande chez le patient. Même si la demande vient de la famille du médecin ou de l’institution il faudrait créer la demande chez le patient. En effet, il semble tomber sous le sens commun que l’on ne peut pas aider les gens malgré eux. Si un patient, un couple ou la majeure partie des membres d’une famille ne sont pas eux-mêmes demandeurs, s’ils ne perçoivent pas en quoi le professionnel qui s’adresse à eux est en mesure de leur simplifier la vie, voire, de résoudre partiellement leurs problèmes, ils ne pourront que refuser l’aide qu’on leur propose(44).
Les professionnels formés à la psychothérapie ont tous entendu au cours des supervisions leurs formateurs insister sur l’analyse de la sacro-sainte demande du client : « s’il n’y a pas de motivation et de demande, il ne peut y avoir de psychothérapie, le thérapeute ne peut être le demandeur »(45).
Nous savons tous que les professionnels conscients de leurs responsabilités et n’étant pas décideurs eux-mêmes mais maîtres d’oeuvre d’un programme qui aura été élaboré en amont, vont tout tenter pour faire « adhérer le patient et/ou sa famille » ; un peu comme s’ils étaient bien conscients eux-mêmes que le travail aboutira uniquement si le sujet et son environnement se le sont approprié. Ils doivent donc développer des trésors d’ingéniosité pour élaborer des stratégies capables d’amener le patient à accepter le traitement(44).

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Table des matières

PREMIERE PARTIE
I. HISTOIRE DES PSYCHOTHERAPIES
1. L’invention de l’hypnose
2. La psychanalyse
3. Le courant moderne
II. LES PRINCIPAUX TYPES DE PSYCHOTHERAPIES
1. L’HYPNOSE
2. LA PSYCHANALYSE
3. PSYCHOTHERAPIE DE SOUTIEN
4. THERAPIES COMPORTEMENTALES ET COGNITIVES
5. LES THERAPIES FAMILIALES SYSTEMIQUES
III. EVALUATION DES PSYCHOTHERAPIES
IV. EFFICACITES DES PSYCHOTHERAPIES
DEUXIEME PARTIE
V. Méthodologie
1. OBJECTIFS
2. CADRE D’ETUDE
3. MATERIELS ET MOYENS D’ETUDES
4. CRITERES D’INCLUSION
5. CRITERES DE NON INCLUSION
6. ETHIQUE
VI. RESULTATS
VII. COMMENTAIRE
CONCLUSION
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES

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