Les politiques de l‟agriculture et du développement de Madagascar

INTRODUCTION

  Le secteur primaire est le secteur le plus dominant à Madagascar, notamment, le secteur agricole. Ce dernier est considéré comme le secteur d‟activité de base dans lequel réside la majorité de la population active. La plupart des agriculteurs malgache constituent à la fois comme unité de production et unité de consommation et vivent dans l‟autosubsistance à cause de la dégradation du sol et l‟insuffisance alimentaire. De plus, la production agricole ne suit pas la tendance croissante de la population malgré l‟abondance de terre arable. Les petits exploitants agricoles (superficie de moins de 1,5 ha) constituent une majorité de 70% des ménages agricoles1 tandis que les grands exploitants ne constituent que 4,8% de l‟ensemble des ménages agricoles. C‟est ainsi que la pauvreté règne surtout dans le monde rural.Madagascar est le deuxième producteur africain du riz mais elle importe du riz blanc.Les techniques et appareils de production agricole adoptés sont de plus en plus rudimentaire et de type traditionnel. L‟accès à une nouvelle technologie est encore très difficile à cause de l‟insécurité des revenus agricoles et l‟insuffisance du financement. La pratique de l‟agriculture procure en moyenne un revenu d‟environ 910 000 Ar 2par an et par ménage agricole, au cours de l‟année 2010. L‟agriculture malgache constitue un facteur essentiel du développement malgré ses faiblesses. « Pourquoi l’agriculture constitue t-elle une clé du développement ? ». Ce qui conduit à poser l‟hypothèse suivante : l‟agriculture, clé du développement.Face à cette situation, le renforcement du système éducatif et le recours à la main d‟œuvre agricole sont les moyens nécessaires pour réduire l‟insuffisance de la mécanisation agricole. La progression du secteur agricole introduit la rentrée de devise et conduit à l‟amélioration du niveau de vie paysanne. L‟agriculture joue un rôle crucial dans le processus du développement d‟un pays et surtout, pour le cas de Madagascar, l‟agriculture est donc incontournable au développement.Une revue de la littérature dans le cadrage théorique de l‟agriculture et le développement est la méthode utilisée. Cette revue permet d‟affirmer que l‟agriculture est vraiment une clé de développement. Selon la physiocratie, seule la terre favorise le produit net et produit des richesses. De plus, le tableau économique de François QUESNAY montre le processus de production et de reproduction. En outre, la conception de David Ricardo présente l‟effet de l‟accumulation du capital et la rente différentielle qui confirment que l‟augmentation de la population conduit à l‟exploitation des terres moins fertiles. Les cinq étapes de la croissance de Rostow et la théorie de Kuznets permettent d‟identifier le développement d‟un pays. La théorie de la croissance endogène montre les effets de l‟accumulation des innovations et connaissances sur la croissance. Enfin, Marc DUFUMIER dans son ouvrage présente la contribution de l‟agriculture au développement.

L’agriculture : source de produit net

  Selon la physiocratie, l‟agriculture est la seule activité productive. Il faut supprimer les réglementations qui empêchent l‟agriculture. La physiocratie est une doctrine économique et politique du XVIIIe siècle dont François QUESNAY (1694-1774) est le chef de file. Cette école est fondée le développement économique sur l‟agriculture et prône la liberté du commerce et de l‟industrie.La seule création de richesse est l‟agriculture. Seule la terre qui a la disposition de fournir des produits nets, entre autre, la capacité naturelle de la terre a multiplié les graines. En effet, il faut supprimer toutes les barrières au développement du produit agricole. La physiocratie considère que la libération du marché agricole conduit au bon prix agricole. L‟intervention de l‟Etat est inutile puisque le marché est autorégulateur. Le contrôle de l‟Etat sur le prix agricole implique à une baisse du prix, notamment ce qui décourage les paysans.« Le produit net est le prix payé au propriétaire pour la permission que celui-ci a donnée de se servir de son champ pour y établir une entreprise », autrement dit, ce produit net est engendré par les profits ou les revenus dans la production des exploitations agricoles. Il est créé par le travail de la terre et versé au propriétaire foncier en tant que revenu. Cette école distingue trois classes, à savoir : la classe productive, la classe stérile et les propriétaires terriens. La classe productive constitue les paysans puisque la terre entrave un produit net ou un surplus. La classe stérile comprend les marchands et industriels qui ne font que transformer la matière. En fait, la production met en relation le travail de l‟homme et la capacité de la nature. Le travail conduit seulement à la subsistance et le produit net résulte non seulement au travail, mais du don de la nature, dégagé par la classe productive et versé aux propriétaires.

Tableau économique de François QUESNAY

  Ce tableau présente le processus de production et de reproduction des trois classes. La production est un supplément d‟output obtenu par rapport aux inputs utilisés. Afin de produire, les trois classes ont effectué les trois séries d‟avances. La classe productive dispose d‟avance annuelle de deux milliards produit cinq milliards, dont deux milliards sont en produit net ou revenu. La classe des propriétaires possédant des revenus de deux milliards dépense un milliard en achat à la classe productive et le reste en achat à la classe stérile. La classe stérile ayant d‟avance d‟un milliard dépense en achat de matières premières à la classe productive. François Quesnay explique le processus en prenant les cas suivants : les agriculteurs produisent l‟équivalent de cinq milliards en produits agricoles. Ils gardent le deux milliards pour l‟entretien et pour procurer des avances à la terre, et vendent trois milliards aux deux autres classes. Ils peuvent donc acheter à la classe stérile des produits finis et payer le produit net qui est considéré comme des avances. Selon lui, ces avances diminuent lorsque les taxes sont trop lourdes, les commerces extérieurs et intérieurs ne sont pas libres, et les dépenses non agricoles de la classe stérile et celle des propriétaires fonciers sont trop fortes. La liberté de l‟économie est cruciale, autrement dit, la libre circulation incite la production et la richesse, d‟où « Laissez-faire, laissez-aller »

La rente différentielle

  Elle présume la loi du rendement décroissant des facteurs de production et la fixation du prix sur la base du coût marginal. Les rendements des terres moins fertiles sont inférieurs que ceux tirés des terres mises en valeur.La rente convient à la rémunération du propriétaire foncier pour l‟usage du pouvoir de la terre. Elle a une propriété différentielle, lié à la fertilité inégale des terres. La théorie de la rente différentielle se fonde sur deux hypothèses telles que l‟hypothèse de rendements d‟échelles décroissants (la quantité d‟inputs augmente plus vite que la production que cette dernière nécessite ; par exemple, si on augmente deux fois la quantité d‟inputs utilisés, la production fait moins que doubler) et la limite de la quantité de terres fertiles. La demande de biens agricoles augmente lorsque l‟accumulation du capital se développe. En conséquence, le développement de l‟accumulation du capital induit à une hausse de la demande de travail de la part des capitalistes, suite à cela, une élévation du salaire de marché au-dessus du salaire naturel et une stimulation de la croissance démographique. L‟accroissement de la population entraine une hausse de la demande de biens agricoles. Il faut donc étendre la culture des terres les plus fertiles vers les terres les moins fertiles. Pourtant, pour une quantité donnée de travail et de capital, le produit acquis sur les terres marginales est plus petit que celles des terres les plus fertiles. Cette différence de production crée une diversification des profits obtenus par les divers cultivateurs s‟il n‟y a pas de rente. Les fermiers font le plus possible pour éliminer cette différenciation à travers la concurrence passant par la proposition de différence de produit aux propriétaires fonciers. Lorsque la rente absorbe la différence de produit entre les terres les plus fertiles et les terres les moins fertiles, cette concurrence s‟arrête. C‟est ainsi que la rente différentielle apparait. Le prix du blé se règle alors sur les coûts de production de la dernière terre. Par définition, avec le même capital, la rente est la différence entre le produit réalisé sur les terres les plus fertiles et celui conçu sur les terres les moins fertiles. En effet, le prix du blé ne dispose que les salaires et les profits. Ricardo 5 : « Ce n‟est pas parce que l‟on paie une rente que le blé est cher, c‟est au contraire parce que le blé est cher que l‟on paie une rente».

Les effets de l’accumulation du capital

  La rente est nulle lorsque seules les terres les plus fertiles sont mises en exploitations.L‟accroissement de la population conduit à l‟exploitation des terres moins fertiles. Ces dernières nécessitent d‟immobiliser plus de capital pour obtenir le même produit.Dans son Essai de 1815, Ricardo6 se propose d‟illustrer que « chaque accumulation de capital sera suivie par une baisse absolue aussi bien que proportionnelle des profits tandis que les rentes augmenteront uniformément ». Il conserve la définition de Malthus selon laquelle « la rente de la terre est cette fraction de la valeur du produit total qui demeure au propriétaire après que toutes les dépenses relatives à la culture, quelles qu’elles soient, ont été payées, y compris les profits du capital utilisé, évalués selon le taux de profit habituel et normal en vigueur dans l’agriculture ». De fait, il observe que la rente est nulle lorsque seules les terres les plus fertiles sont mises en exploitations. Néanmoins, « si le capital et la population augmentent », il est nécessaire de mettre en culture des « terres moins bien localisées », ce qui implique d‟immobiliser « plus de capital pour obtenir le même produit ».D‟où, une baisse des profits est apparue puisque, pour Ricardo, « le taux moyen de profit du capital est déterminé par les profits réalisés sur l‟emploi du capital le moins rentable dans l‟agriculture ». De plus, sur les terres les mieux situées, il faut une dépense moindre en capital pour obtenir le même produit, la réduction du taux de profit conduit par différence à l‟apparition d‟une rente. Contrairement à Smith, la rente ne se présente donc pas chez Ricardo comme une composante du surproduit de l‟économie puisqu‟elle est « dans tous les cas une part des profits préalablement obtenus ». Dans ces conditions, le taux de profit permet de mesurer l‟enrichissement national, puisqu‟il représente la richesse nette produite sur la richesse dépensée pour l‟obtenir, et Ricardo peut en conclure que « les profits sont déterminés par la difficulté ou la facilité à se procurer de la nourriture ». Cependant, l‟accumulation du capital n‟agit pas seulement sur le niveau du taux de profit, mais aussi sur les prix en modifiant les conditions de production des marchandises. « Si de nouvelles difficultés apparaissent dans la production du blé, nous dit Ricardo, lorsque plus de travail devient nécessaire, tandis qu‟il ne faut pas plus de travail pour produire de l‟or, de l‟argent, du drap, de la toile, etc., la valeur d‟échange du blé augmentera nécessairement, comparée à ces choses ». Or ce constat selon lequel la valeur d‟échange des marchandises dépend des « difficultés de leur production », autrement dit, la relation entre les prix et le taux de profit est indispensable dans la mise en œuvre de la valeur des moyens de production.

Définition et caractéristique du développement

  Selon François Perroux en 1961, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d‟une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global ». Cette définition engage deux faits importants, d‟une part, lorsque la croissance peut se réaliser sans forcément entraîner le développement, une forte interdépendance entre croissance et développement existe (le développement est source de croissance), d‟autre part, le développement est un processus de long terme ayant des effets durables. En outre, le développement est un phénomène qualitatif de transformation sociétale comme l‟éducation, la santé, les libertés civiles et politiques, etc. tandis que la croissance économique est un phénomène quantitatif d‟accumulation de richesses.Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) définit le développement comme le fait d‟« élargir l‟éventail des possibilités offertes aux hommes ». Cette définition est transportée de la théorie des « besoins essentiels (ou élémentaires) » créée dans les années 1970 au sein du Bureau international du travail (BIT). Les besoins essentiels sont quantifiables, universels et facteurs de croissance économique. La disponibilité d‟un minimum de biens pour assurer la survie telle que l‟alimentation, l‟habillement, etc. et de services de base comme la santé ou l‟éducation constitue la caractéristique du développement. Le PNUD établit quatre critères pour mesurer le niveau de développement d‟un pays :
la productivité qui permet d‟enclencher un processus d‟accumulation ;
la justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous ;
la durabilité : les générations futures doivent être prises en compte (dimension à long terme du développement) ;
le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : Approche théorique sur l‟agriculture et le développement
Chapitre I : L‟approche théorique sur l‟agriculture
Section 1 : La physiocratie
Section 2 : David RICARDO
Chapitre II : l‟approche théorique sur le développement
Section 1 : Contexte du développement
Section 2 : les théories du développement
Chapitre III : lien entre agriculture et développement
Section 1 : la contribution de l‟agriculture au développement
Section 2 : Les politiques agraires selon Marc DUFUMIER
Partie II : Les approches analytiques
Chapitre I : Les politiques de l‟agriculture et du développement de Madagascar
Section 1 : Les politiques agricoles durant les trois républiques
Section 2 : L‟agriculture est incontournable pour Madagascar
Chapitre II : Les contraintes de l‟agriculture malgache
Section 1 : Les problèmes affectant les agriculteurs
Section 2 : Les problèmes du développement économique à Madagascar
Chapitre III : Les solutions
Section 1 : La réhabilitation et la construction des infrastructures
Section 2 : la protection des paysans
CONCLUSION

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