LES PME EXPORTATRICES DE LA WILAYA DE BEJAIA

LES PME EXPORTATRICES DE LA WILAYA DE BEJAIA

DANS LA THEORIE CLASSIQUE

Dans la pensée classique, la taille des entreprises n’a retenu que peu l’attention puisque l’unité de l’analyse n’est pas l’agent économique individualisé (producteur et consommateur) mais l’économie dans son ensemble ; dans ce sens l’approche des classiques est macroéconomique. Dans ce contexte, les auteurs ne voient dans l’entreprise qu’un agent économique qui fait des choix optimaux dans un environnement aux dimensions limitées et très spécifiques. Le critère de la taille est donc non-discriminant puisque toute entreprise n’agit qu’en vue de maximiser le profit et de favoriser ainsi, selon le principe de la main invisible, le développement économique de la nation. En fait, les économistes classiques s’intéressent plutôt au fonctionnement et aux conditions de l’équilibre sur les marchés à travers l’étude des questions de production, de fixation des prix de répartition et de consommation.

Ils ont considéré le marché comme une réalité fournissant suffisamment d’informations pour que chaque acteur puisse agir rationnellement selon ses intérêts égoïstes tout en favorisant ainsi la meilleure situation pour tous et finalement l’équilibre économique. « Les produits de la terre […] se partage entre les trois classes suivantes de la communauté, à savoir : les propriétaires fonciers, – les possesseurs des fonds ou des capitaux nécessaires pour la culture de la terre, – les travailleurs qui la cultivent. […] Déterminer les lois qui règlent cette distribution, voilà le principal problème en économie politique. »1 Toutefois, la taille de la firme peut être déduite à travers les analyses des auteurs sur les mécanismes, selon eux, indispensables aux progrès économique de la nation. Ainsi, si A. Smith insiste, dans son ouvrage sur la richesse des nations, sur les bienfaits de la division du travail2 qu’il considérait comme le mécanisme central du progrès économique, il s’en suit que le tissu productif soit constitué d’un ensemble vaste de producteurs, chacun est spécialisé dans un métier spécifique :

« La division du travail une fois généralement établie, chaque homme ne produit plus par son travail que de quoi satisfaire une très petite partie de ses besoins. La plus grande partie ne peut être satisfaite que par l’échange du surplus de ce produit qui excède sa consommation, contre un pareil surplus du travail des autres. »3. La concurrence qui en découle limitera la taille de leurs firmes à travers la pression qu’elle exerce sur les prix et les profits. Autrement dit, les firmes étant nombreuses et évoluant dans un environnement concurrentiel, aucune d’elle ne peut influer les prix afin de tirer un profit plus élevé que celui des concurrent. Une firme n’a en effet intérêt à augmenter son échelle (réinvestir les profits) que s’elle estime tirer un profit plus élevé : « Dans une ville qui s’enrichit, ceux qui ont de gros capitaux à employer ne peuvent souvent trouver autant d’ouvriers qu’ils voudraient; et pour s’en procurer le plus qu’ils peuvent, ils enchérissent les uns sur les autres, ce qui fait hausser les salaires et baisser les profits. »4. Cette situation caractérisée par l’existence d’agents producteurs nombreux et petits régnés par la concurrence est décrite par R.L. Heilbroner dans « les grands économistes » : « Les affaires connaissaient vraiment la concurrence, les usines étaient réellement petites […] c’était un monde où nul agent du processus productif, capitaliste ou main d’oeuvre, n’était assez important pour troubler ou enfreindre les pressions de la concurrence »5. Par ailleurs, à long terme et à travers l’effet du mécanisme de l’accumulation, la firme n’est pas condamnée de limiter sa taille.

A. Smith prévoit alors l’avènement des firmes à grande dimension au sein desquelles la division du travail est technique : « La demande de travail augmente avec l’accroissement du capital, quels que soient les profits; et après que ces profits ont baissé, les capitaux n’en augmentent pas moins; ils continuent même à augmenter bien plus vite qu’auparavant. Il en est des nations industrieuses qui sont en train de s’enrichir, comme des individus industrieux. Un gros capital, quoique avec de petits profits, augmente en général plus promptement qu’un petit capital avec de gros profits.»1 Cette vision à long terme de Smith sera reprise par D. Ricardo quoi qu’autrement. Pour celui-ci, c’est l’accumulation du capital (réinvestissement des profits réalisés) qui est le mécanisme central de la croissance économique de la nation à travers l’accroissement de la production qui est le fait de l’entreprise (capitaliste).

Pour cette dernière, l’accumulation du capital dépend du taux de profit. A long terme et en l’absence du libre échange, la hausse du salaire – due à la hausse des prix des denrées (nécessaire à la subsistance) causée à son tour par la mise en culture de la dernière terre (la moins fertile où le rendement l’hectare est moins bon et les coûts de revient sont plus élevés) – diminue les profits puisque ce sont les capitalistes qui payent les salaires. « J’ai cherché à prouver ainsi, 1° que la hausse des salaires ne peut faire hausser le prix des denrées, mais qu’elle doit constamment diminuer les profits ; 2° que, si le prix des denrées pouvait hausser, l’effet sur les profits serait toujours le même. Le fait est que l’argent seul, mesure des prix et des profits, pourrait baisser. »2. Le grand gagnant du système est le propriétaire foncier car il s’enrichit en touchant la rente foncière et le grand perdant est le capitaliste car l’augmentation des salaires fait baisser son taux de profit. Le capitaliste n’est donc plus en mesure d’investir autant qu’auparavant et à défaut de l’accumulation du capital, l’échelle de sa manufacture ne saurait augmenter ce qui est dommageable pour l’ensemble de l’économie puisque c’est par l’accumulation du capital qu’il introduit du progrès technique au sein de la société et assure son progrès.

La spécialisation internationale et le libre échange apparaissent alors comme le moyen de relever le taux de profit et ainsi d’accélérer l’accumulation du capital : « C’est pourquoi le commerce étranger, très-avantageux pour un pays, puisqu’il augmente le nombre et la variété des objets auxquels on peut employer son revenu, et qu’en répandant avec abondance les denrées à bon marché, il encourage les économies et favorise l’accumulation des capitaux »3. Par conséquent, dans un contexte où l’accumulation du capital est possible, la firme n’est pas condamnée de limiter sa taille.

L’ECOLE DE CAMBRIDGE ET LE CONCEPT DE TAILLE OPTIMALE DE LA FIRME.

Les analyses de l’école de Cambridge (du premier quart du XXe siècle) ne constituent en fait qu’un prolongement à celles des néoclassiques. Cependant, pour ce qui concerne la firme, les auteurs de l’école de Cambridge abordent plutôt la question des limites à la croissance de cette dernière. Selon leur approche, il n’est rationnel pour une entreprise de changer son échelle de production permanente que si elle prévoit une variation importante et permanente du volume de demande, ou des prix relatifs. Le producteur ne peut donc modifier les combinaisons productives, comme il le souhaite, que sur la longue période. Sous l’hypothèse d’économies d’échelle, l’augmentation de la taille et l’amélioration des techniques de production accroissent certes la productivité des facteurs et abaissent les coûts de production dans un premier temps ; mais la forme-enveloppée (U) de la courbe des coûts montre qu’au-delà d’un certain point le coût moyen augmente. Par conséquent, il n’est plus rationnel de produire au delà de ce point : la taille optimale est atteinte à ce point.

Au sens d’A. Pigou1 la taille optimale d’une entreprise est définie comme le coût moyen minimum de longue période : ce coût baisse du fait des économies d’échelle lorsque l’entreprise grossit ; puis une fois la taille optimale franchie, il s’élève du fait des rendements décroissants de la fonction entrepreneuriale. En d’autres termes, au-delà d’une certaine taille, les coûts de management (ou de bureaucratie) montent plus rapidement que les autres coûts entraînant en conséquence des rendements décroissants. Alfred Marshall2 avait déjà démontré que l’entreprise moderne (pour son époque), gérée par son propriétaire devrait logiquement, dans un calcul rationnel, tendre, dans une industrie donnée, en fonction des techniques proposées et du prix des facteurs de production, déterminer une taille optimale, en termes de capacité de production. De même, il souligne que toutes les firmes devraient avoir cette même taille, de sorte que les entreprises X dans une industrie Y peuvent être idéalisées comme une « firme représentative ». En faisant une comparaison entre l’industrie et la forêt, dans laquelle chaque arbre croit jusqu’à une certaine hauteur seulement, A. Marshall3 montrait que les firmes cessent de croitre après la troisième génération puisqu’au fondateur de la firme, succèdent des héritiers élevés dans le luxe n’ayant ni capacité ni ambition qui ont fait le succès de l’affaire.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport gratuit propose le téléchargement des modèles gratuits de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction générale
PREMIERE PARTIE : LE CADRE CONTEXTUEL
CHAPITRE 1 : LA PME : THEORIES ET REALITES
LA PME DANS LA PENSEE DES ECONOMISTES
L’APPORT DES SCIENCES DE GESTION A LA PME
LA PME : ENJEUX ET REALITES
Conclusion
CHAPITRE 2 : LA PME QUI EXPORTE : MYTHE OU REALITE ?
LES GRANDES CARACTERISTIQUES DU MARCHE MONDIAL
L’EXPORTATION : CHOIX OU CONTRAINTE
LA PME EXPORTATRICE
LES PME A L’HEURE DE LA MONDIALISATION
Conclusion
CHAPITRE 3 LE POINT SUR LA PME ET L’EXPORTATION EN ALGERIE
LA PME EN ALGERIE : ETAT DES LIEUX
ETAT DES EXPORTATIONS EN ALGERIE
LES PME ET L’EXPORTATION EN ALGERIE : QUELLE(S) REALITE(S)
Conclusion
Conclusion de la première partie
DEUXIEME PARTIE : LE POTENTIEL A L’EXPORTATION DES PME DE LA WILAYA DE BEJAIA
CHAPITRE 4 LES DONNEES ESSENTIELLES DU TERRITOIRE D’ETUDE
GEOGRAPHIE ET POPULATION
LES INFRASTRUCTURES DE BASE ET L’ACTIVITE ECONOMIQUE
LE SECTEUR DES PME DANS LA WILAYA DE BEJAIA
Conclusion
CHAPITRE 5 : LES PME EXPORTATRICES DE LA WILAYA DE BEJAIA
UNE VUE D’ENSEMBLE DU SECTEUR EXPORTATEUR
LES PME EXPORTATRICES DE LA WILAYA DE BEJAIA
CARACTERISTIQUES DES EXPORTATIONS DES PME
Conclusion
CHAPITRE 6 : APPRECIATION DU POTENTIEL A L’EXPORTATION DES PME DE LA WILAYA DE BEJAIA
METHODOLOGIE
ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
DEFIS ET PERSPECTIVES
LES CONDITIONS DE SUCCES
Conclusion
Conclusion de la deuxième partie
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *