Les perceptions de l’utilisation de la chambre de soins intensifs par les patients et les infirmiers

Les métaparadigmes

Les métaparadigmes infirmiers sont : la personne, l’environnement, la santé et les soins. Ceux-ci occupent une place centrale dans la discipline. La discipline infirmière est précisée grâce à ces différents concepts à travers la façon dont les infirmières abordent la relation (Pépin, Ducharme, & Kérouac, 2010). L’être humain est une cible ou un bénéficiaire des soins infirmiers qui peut être une personne, une famille, un groupe ou une communauté (Pépin et al. 2010). Nous considérons l’être humain comme une personne unique avec des attentes qui lui sont elles-aussi uniques. Nous allons nous intéresser à l’être humain en tant qu’être bio-psycho-socio-spirituel. Dans ce travail, l’être humain est représenté par la personne schizophrène mise en chambre de soins intensifs. Cette revue de littérature va donc montrer quel(s) impact(s) àa la mise en chambre de soins intensifs chez une personne schizophrène. La santé se rapporte à l’état de bien-être caractérisant une personne. Une personne peut être malade mais en santé (Pépin et al. 2010). Nous allons nous intéresser aux personnes atteintes de schizophrénie et plus précisément qui sont placées en chambre de soins intensifs. Lors de décompensation psychotique, la personne schizophrène n’est pas dans un état de bien-être, elle n’est donc pas en santé (Pépin et al. 2010). La santé consiste en tout ce qui « engendre, génère et régénère la vie » Collière (2001 ; dans Pépin et al. 2010, p.10).

L’environnement fait référence au milieu physique et social de la personne (Pépin et al. 2010). Nous considérons l’environnement de deux manières : un contexte où évolue la personne, et un lieu physique où la rencontre entre le soignant et le soigné prend place. Lors de la mise en chambre de soins intensifs, l’environnement n’est plus favorable car il ne correspond pas au contexte habituel dans lequel évolue la personne. Le contexte physique n’est pas optimal étant donné que la relation entre le soignant et le patient, lors de la mise en chambre de soins intensifs, est limitée. Les soins infirmiers sont les actions que l’infirmier exécute à la place de la personne ou en collaboration avec celle-ci (Pépin et al. 2010). En tant qu’infirmières, nous sommes sensibles au mal-être de la personne et faisons notre possible afin d’y remédier. Les soins infirmiers visent la personne dans son entièreté. Le soin aura lieu à travers les attitudes et les comportements des infirmiers face à des personnes schizophrènes mises en chambre de soins intensifs. Les soins infirmiers se traduisent par un processus d’interaction, de relations interpersonnelles humaines basées sur des principes de respect, d’empathie et de non-jugement. Les soins infirmiers doivent s’imprégner de la notion de « caring » afin d’aider la personne à trouver une signification à l’expérience de la mise en chambre de soins intensifs et de renforcer sa capacité d’« empowerment ». En effet « le concept de caring révèle que le soin comprend des aspects affectifs ou humanistes relatifs à l’attitude et à l’engagement » (Pépin et al. 2010, p.69). D’après nous, notre question de départ est pertinente car elle nous permet d’analyser le vécu du patient, son ressenti face aux mesures d’isolement.

Les savoirs infirmiers

Le savoir est défini comme étant un « ensemble de connaissances acquises par l’étude » (Larousse du collège, 2003, p.1428). En 1978, Barbara Carper a défini quatre types de savoirs découlant de la profession infirmière : Le savoir empirique est « issu de la recherche scientifique, de l’observation, de l’exploration, de la description et de l’explication des phénomènes » (Kérouac, Pépin, Ducharme & Major, 2003, p. 79). Il nous permet de nous questionner sur certains phénomènes de notre pratique et de l’améliorer en se basant sur les connaissances vérifiées par les recherches scientifiques. Ce savoir fait référence aux nombreuses recherches que nous avons effectuées dans la littérature, les livres ou sur internet. Ce savoir nous permet d’affirmer ce que nous pensons, d’apprendre des choses nouvelles sur notre sujet et de rédiger un travail ayant des sources fiables et validées. Le savoir esthétique « fait appel et fait référence aux expressions de types artistiques qui découlent des expériences quotidiennes de l’infirmière : la beauté d’un geste, l’intensité d’une interaction et l’adresse manifestées lors de la coordination d’activités de soins » (Kérouac & al. 2003, p.78).

Le savoir esthétique comprend également la manière d’envisager la relation, la manière d’apporter de l’aide ou de reconnaître les besoins des individus. Le concept d’empathie fait également partie intégrante du savoir esthétique puisqu’il s’agit de la capacité de saisir de manière indirecte l’expression des sentiments des autres (Kérouac & al. 2003). Il est important pour les infirmiers de savoir comment envisager la relation avec le patient atteint de schizophrénie mis en chambre de soins intensifs, comment apporter une aide adéquate aux personnes et comment reconnaître leurs besoins spécifiques. L’infirmière doit être empathique face aux personnes vivant un mal-être. Dans notre travail, ce savoir correspond à la façon d’entrer en relation avec une personne schizophrène mise en chambre de soins intensifs. La prise en charge des personnes schizophrènes demande une mobilisation de notre intuition mais aussi de notre capacité d’empathie vis-à-vis de ceux-ci et de leur situation.

Le savoir éthique « fait référence aux jugements d’ordre moral que requièrent de nombreuses situations de soins. Cette dimension du savoir concerne ce qui est juste, bon, désirable et s’appuie sur des principes philosophiques » (Kérouac, & al. 2003, p.79). « Les dilemmes éthiques amènent notamment à considérer quelles contraintes peuvent être éliminées, améliorées ou acceptées » Durgahe (1997 ; dans Kerouac et al. 2003, p. 79). Il est d’autant plus difficile de respecter le savoir éthique dans une situation où la personne fait une décompensation psychotique car la plupart du temps les personnes ne veulent pas être mises en chambre de soins intensifs. Celle-ci représente un dilemme éthique car elle porte atteinte aux droits de l’homme qui stipulent que l’être humain est libre de ses actions. Le savoir personnel « prend appui sur la connaissance subjective ou sur ce que l’infirmière connaît d’elle-même, tant par son intellect que par son intuition, qui lui permet de comprendre de façon sensible une situation de soins donnée » (Kérouac et al. 2003, p.79). Ce savoir correspond à l’apprentissage de nos propres ressentis, valeurs et besoins. Il s’agit aussi d’avoir une meilleure connaissance du sujet. Pour cela, il faut exercer et vivre plusieurs fois les mêmes situations dans la vie professionnelle. Mettre une personne en chambre d’isolement peut être difficile pour l’infirmière, c’est pourquoi il est important de connaître ses limites. Ce savoir nous permet d’être conscients de l’influence de nos propres réactions dans la relation avec le patient et de l’impact sur la suite de la prise en charge.

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Table des matières

Résumé
Remerciements
Chapitre 1 : Introduction
1.1 Introduction
Chapitre 2 : Problématique
2.1 Question de départ
2.2 Pertinence pour les soins infirmiers
2.2.1 Les métaparadigmes
2.2.2 Les savoirs infirmiers
2.3 Revue exploratoire de littérature
2.3.1 Historique
2.3.2 Répartition géographique
2.3.3 Utilisation de l’isolement
2.3.4 Droit et chambre de soins intensifs
2.3.5 L’éthique et la chambre de soins intensifs
2.3.6 La chambre de soins intensifs
2.3.7 La schizophrénie
2.4 Concepts retenus
2.5 Perceptives et propositions pour la pratique
Chapitre 3 : Concepts et champ disciplinaire infirmier
3.1 Définir les concepts retenus
3.1.1 La chambre de soins intensifs
3.1.2 Schizophrénie
3.1.3 Décompensation psychotique
3.1.5 Les attitudes infirmières
3.2 Cadre théorique
3.2.1 Présentation de la théorie
3.2.2 Méthodologie de la théorie
Chapitre 4 : Méthode
4.1 Délimitation de la question de recherche
4.2 Bases de données
4.3 Critères de sélection
4.4 Articles retenus
Chapitre 5 : Synthèse des résultats/discussion
5.1 Synthèse des résultats des articles
5.1.1 Les perceptions de l’utilisation de la chambre de soins intensifs par les patients et les infirmiers
5.1.2 L’impact émotionnel du patient engendré par l’isolement
5.1.3 La communication patient-soignant
5.1.4 Les droits fondamentaux et éthiques
5.2 Développement des résultats en lien avec la question PICOT
5.3 Propositions pour la pratique
Chapitre 6 : Conclusion
6.1 Apport du Travail de Bachelor
6.2 Limite
6.3 Perspectives pour la recherche
Chapitre 7 : Références
Appendices
Appendice A : Critères d’évalution de mise ou maintien d’un patient en chambre de soin intensif selon le CNP
Appendice B : Articles de loi tirés de la Constition fédérale
Appendice C : Critère de mise en chambre de soin intensif selon ANAES
Appendice D : Tableau des descripteurs correspondant aux bases de données
Appendice E : Grilles adaptées du Fortin 2010

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