Les Pêcheries crevettières maritimes

La pêche au Gabon, malgré son faible PIB (1,5%) , est un secteur économique important principalement à cause des protéines animales fournies, des emplois qu’elle procure et des devises tirées de l’exportation de certaines ressources halieutiques comme les crevettes. En effet, les côtes gabonaises, longues de 800 km, disposent d’un potentiel exploitable de 4 223 tonnes de crustacés (Rapport de la Campagne d’évaluations 2006) dans lequel, la pêcherie crevettière fournit 2 300 tonnes d’une valeur estimée à 8 milliards de F CFA avec une flottille de 45 chalutiers crevettiers et des embarcations de pêche artisanale en nombre mal connu (non encore recensées). L’exploitation des crevettes est une activité ancienne (FONTANA & MBAYE, 1972). En effet, cette ressource a dû supporter, depuis le début des années 1970, un accroissement très important des captures par le développement de la pêche industrielle crevettière de plus en plus perfectionnée et spécialisée.

Cette pêcherie, à la fois artisanale et industrielle, exploite des espèces de crevettes côtières de grande valeur commerciale comme la crevette rose (Farfantepenaeus notialis), la crevette tigrée (Farfantepenaeus kerathurus), la crevette grise (Farfantepenaeus monodon) et Parapenaeopsis atlantica (LECOINTRE G. & LE GUYADER H. 2001). Ces espèces sont exploitées dans des fonds meubles (CROSNIER A., E. de BONDY, 1967), principalement au niveau de la zone Nord du Cap Lopez (entre Libreville et Port-Gentil) où les prises sont les plus importantes.

CONTEXTE DE LA PECHERIE CREVETTIERE

LOCALISTATION ET CARACTERISTIQUES DU MILIEU D’ETUDE

Le Gabon, pays de l’Afrique centrale de latitude 1° 00’ N et de longitude 11° 45’ E, est limité au Nord Ouest par la Guinée Equatoriale, au Nord par le Cameroun, au Sud et à l’Est par le Congo, et à l’Ouest par le littoral atlantique long de 800km .

Le milieu d’étude des pêcheries crevettières gabonaises est localisé dans la Zone Economique Exclusive (ZEE) gabonaise entre les limites :
– Nord : latitude : 0° 23’ N et de longitude 9° 27’ E ;
– Sud : de latitude : 0° 40’ S et de longitude 08° 50’ E.

Cette zone d’évolution des embarcations de pêche artisanale (pirogues) et industrielle (chalutiers) est caractérisée par:
– un plateau continental large de 70 km couvrant une superficie de 40 600 km² et subdivisé en une zone Nord et une zone Sud. Quant à la ZEE, elle est de 213 000 km² et est bordée par les eaux de la Guinée Équatoriale, de Sao Tomé et Principé et du Congo.
– un hydro climat caractérisé par :

➤ d’importantes précipitations annuelles (3800 mm/an), une chaleur variant de 22° C à 32° C, et quatre saisons (MERLE J., 1972) dont :
• deux sèches : une petite de décembre à janvier et une grande de mai à septembre ;
• deux pluvieuses : une petite d’octobre à novembre et une grande de février à avril.
➤ une productivité halieutique assez forte au Sud du Cap Lopez (PITON B. et al., 1979) plus ou moins hétérogène des eaux marines due à différents paramètres d’enrichissement localisé en sels nutritifs comme
• le courant froid de Benguela (figure 2) qui est responsable du phénomène d’upwelling entre juin et septembre correspondant aux périodes de captures importantes à cause des remontées d’eaux froides profondes dues à l’action de la mousson parallèle à la côte
• les résurgences côtières favorisant un enrichissement continu des eaux environnantes en sels nutritifs et une richesse localisée en espèces halieutiques ;
• les remontées d’eaux marines dans tout le bassin de l’Ogooué qui se traduisent par d’importants apports terrigènes propices au développement d’une forte biodiversité aquatique dont les crevettes.
➤ différentes caractéristiques physicochimiques des masses d’eaux et relatives notamment
• à la répartition de la température variable selon les mesures effectuées à 5 mètres de profondeur entre 25 à 28° C dans la partie nord et 21 à 26° C dans la partie sud ;
• à la distribution de la salinité selon les mesures effectuées à 5 mètres de profondeur entre 34 ‰ dans la partie nord et 35-36‰ dans la partie sud.

LES RESSOURCES

Les différentes campagnes des évaluations des stocks menées, ont révélé une présence importante de ressources halieutiques comprenant :

les ressources pélagiques côtières

Constituées principalement des familles de Clupeidae (Ethmalosa fimbriata et Sardinenella aurita ), et des Carangidae ( Trachurus treacae,Caranx hippos …), en plus de quantités importantes des Sphyraenidae (Sphyraena barracuda, Sphyraena guachancho) et des Scombridae qui effectuent des migrations saisonnières. A cet effet une cogestion sous régionale de ces stocks chevauchants est à soutenir .

les ressources démersales

On distingue trois principales communautés que sont :

a) – la communauté à Scianedés comprennant :
– des espèces très littorales, vivant au voisinage des embouchures et des cours d’eau telles que la dorade grise ( Pomadasys jubelini), le petit capitaine ou barbillons (Galeoides decadactylus), le machoiron (Arius spp), le bar (Pseudotolithus typus), le bossu (Pseudotolithus elongatus) et la sole (Cynoglossus monodi).
– des espèces à faciès mixte avec comme principales représentantes de cette communauté Pseudotolithus brachygnathus (bar ou otolithe) et Vomer setapinnis.

b)- La communauté des espèces de la thermocline
Ces espèces présentant certaines difficultés de classement, forment un petit groupe ayant des affinités à la fois avec les communautés de Sciaenidae et de Sparidae. Les principales espèces de cette communauté sont la sole (Cynoglossus monodi) et les espèces de crustacés comme Farfantepenaeus notialis … présentes entre la côte et la profondeur de 60 mètres (THIAM 1978).

c)- La communauté à Sparidés comprenant :
– le groupe d’espèces du faciès de fond meuble comme la brotule, le saint-pierre et la seiche que l’on rencontre jusqu’à 150-250 m ;
– le groupe d’espèces du faciès de fond dur comme le rouget, le mérou, les dorade roses (Dentex gibbosus, Dentex canariensis et Sparus spp), la dorade grise (Plectorhynchus mediterraneum) ;
– le groupe d’espèces du faciès mixte (FRANQUEVILLE, 1983) comme le pageot (Pagellus bellotti) et le Mustelus mustelus.

Localisation des zones de pêche et identification des espèces pêchées

Les évaluations des ressources démersales (figure 3) fait ressortir que :
a)- la zone littorale de pêche située principalement au Nord du Cap Lopez (le long du rivage des estuaires de Port Gentil et de Libreville) est plus ou moins pauvre en espèces de crevettes avec une profondeur de pêche allant jusqu’ à 40 mètres;
b)- la zone de pêche située au Sud du Cap Lopez est plus riche en espèces de crevettes et avec comme profondeur de pêche au delà de 40 mètres. La zone Nord du Cap Lopez qui se trouve en partie dans la bande des trois milles marins est compartimentée avec :
– des zones de frayères qui permettent de maintenir un potentiel exploitable suffisant; et
– des zones de nurseries qui sont des lieux de concentration d’espèces de tailles différentes.

Cette fréquentation par les professionnels de la pêche sans distinction ou protection de ces zones de frayères et de nurseries, engendre des conflits entre pêcheurs artisans et industriels du fait que les industriels chalutent surtout pendant la nuit dans la bande de trois milles.

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : CONTEXTE DE LA PECHERIE CREVETTIERE.
I – 1 : LOCALISATION ET CARACTERISTIQUES DU MILIEU D’ETUDE
I – 2 : LES RESSOURCES
I-2-1 : Les ressources pélagiques côtières
I-2-2 : Les ressources démersales côtières
I-2-3 : Localisation des zones de pêche et identification des espèces
I – 3 : METHODES D’EXPLOITATION
I-3-1 : Méthodes de pêche
I-3-2 : Méthodes de conservation et de valorisation
I-3-3 : Méthodes de commercialisation
I – 4 : IMPORTANCE ECONOMIQUE DU SECTEUR
1- 5 : INTERET DU SUJET
CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE L’ETUDE
II – 1: TERMINOLOGIE ET CARACTERISTIQUES DU MODELE
II – 2 : MATERIEL ET METHODES D’ETUDE
II-2-1 : Matériel d’étude
II-2-2 : Méthodes d’étude
CHAPITRE III : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS
III – 1 : PRESENTATION DES RESULTATS
III-1-1 : L’état de la pêcherie crevettière
III-1-1-1 : Détermination des zones effectives de pêche
III-1-1-2 : Les ressources exploitées
III-1-1-3 : Le matériel et méthodes d’exploitation
III-1-1-4 : Les méthodes de valorisation et de distribution
III-1-1-5 : La gouvernance de la pêcherie crevettière
III-1-2 : Le niveau d’exploitation des pêcheries
III-1-2-1 : Application du modèle de production
III-1-2-2 : Résultats du modèle de Fox-Garrog
III – 2 : DISCUSSION DES RESULTATS
III-2-1 : l’état de la pêcherie crevettière
III-2-1-1 : Détermination des zones effectives de pêche
III-2-1-2 : Les ressources exploitées
III-2-1-3 : Le matériel et méthodes d’exploitation
III-2-1-4 : Les méthodes de valorisation et de distribution
III-2-1-5 : La gouvernance des pêcheries crevettières
III-2-2 : Le niveau d’exploitation de la pêcherie crevettière
III-2-2-1 : Application du Modèle de production
III-2-2-2 : Résultats du Modèle de Fox-Garrod
CONCLUSION
RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Annexe I : Objectif et planning de réalisation de l’étude
Annexe II : Fiche d’entretien avec les administratifs et professionnels de la pêche
Annexe III : Démarche du modèle avec usage du tableur Excel
Annexe IV : Méthode de calcul de l’effort effectif de pêche
Annexe V : Calcul des carrés des écarts
Annexe VI : Ajustement du modèle de Fox

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