LES PARASITES, LEURS HOTES : DES MALADIES

LES PARASITES, LEURS HOTES : DES MALADIES

Présentation de la zone agropastorale de Sidéradougou

Généralités sur la zone d’étude

La zone d’étude correspond à la moitié nord de la zone agropastorale de Sidéradougou située au sud de Bobo Dioulasso au Burkina Faso (11°10 N, 4°19 W, 434 m, figure 14 a).Elle se situe au pied des falaises de Banfora et bénéficie d’un climat soudanien. Ce climat entraîne l’alternance d’une saison sèche de 7 mois (d’octobre à avril) et d’une saison des pluies de 5 mois, pendant laquelle sont regroupés les 1100 mm de pluie annuels.Le réseau hydrographique de la zone est constitué de deux cours d’eau principaux, le Koba et le Tolé, alimentés par différents affluents. Le Tolé se jette dans le Koba, définissant pour ce dernier deux branches ; une partie amont et une partie aval. Cette zone agropastorale, fortement  exploitée par l’homme, correspond à une zone d’immigration d’agriculteurs Mossi qui pratiquent une agriculture vivrière et cotonnière. Le front pionner se concentre dans la partie est de la zone (figure 14 b).Le Tolé subit de fortes dégradations liées à la croissante pression anthropique. Le défrichement et la réduction des jachères favorisent le ruissellement et l’érosion. Les pluies rendues agressives par la diminution de la couverture herbacée modifient la nature des sols, entraînant l’érosion en nappe puis en rigole. Lorsque les cultures sont proches du cours d’eau, le ruissellement provoque l’effondrement des rives et le déracinement des arbres, entraînant des trouées dans la couverture arborée (de La Rocque, S. et al., 2001a). Le paysage rencontré le long de ce cours d’eau est essentiellement de type cordon ripicole étroit bordé de cultures ou de savanes lâches, ou de galeries étroites bordées de savanes arbustives ou arborées lâches7. La partie aval du Koba subit aussi une forte pression anthropique, mais bénéficie de la protection d’une formation morphopédologique particulière, les terrasses jaunes. Ces sols difficilement cultivables constituent une bande de protection autour des galeries forestières, empêchant les cultures aux abords du cours d’eau. Ce dernier étant plus large dans la partie aval du Koba, on trouve un paysage composé essentiellement de galeries larges bordées de savanes herbeuses ou arborées7.

Des sites épidémiologiquement dangereux

La mise en relation, grâce aux outils SIG, des paysages de formations ripicoles, des densités de mouches et de bovins, et des pratiques socioculturelles d’élevage a permis d’identifier les points épidémiologiquement dangereux le long de ce réseau hydrographique (technique décrite plus en détail dans l’introduction, et illustrée en figure 15).Dans la zone agropastorale de Sidéradougou, quatre sites vont nous intéresser ; Bagouera situé sur le Koba (à la rencontre avec le Tolé), Sinogdjan sur le Tolé, Péfrou entre les deux zones précédentes, et enfin Nyarafo en amont du Koba. Bagouera, Sinogdjan et Nyarafo sont considérées comme présentant un risque de transmission élevé, et Péfrou un risque moyen.

La zone de Bagouera

Elle est occupée par des agriculteurs Bobo ou Tiéfo propriétaires de quelques animaux (moins de 5 bovins par concession), par des agropasteurs Mossi possédant de petits troupeaux (5 à 20 bovins) et par des éleveurs Peul à la tête de très gros cheptels (plus de 100 bovins).Ces Peuls ne résident pas dans la zone, mais la traversent (recensement Michel J.F., 1998 dans Cuisance, D. et de La Rocque, S., 1998). Les densités sont élevées, de 15 à plus de 40 animaux par km². Les points d’abreuvement permanents situés sur le Koba sont intensément fréquentés.
Le paysage de la vallée est composé de galeries larges bordées de savanes herbeuses ou arborées. Le type de galerie rencontré est soudano-guinéen (figure 16), où l’on rencontre essentiellement ces différentes espèces par ordre d’importance :Vitex chrysocarpa, Mitragyna inermis, Morelia senegalensis, Pterocarpus santalinoides, Syzygium guineense, Piliostigma thonningii, Ipomea sp. et Daniella oliveri.Les populations de G. tachinoides se nourrissent essentiellement sur bovins (39.7 % des repas). Elles sont fortement infectées avec des taux de 15 à 30 % par exemple pour les pièces buccales. Des analyses PCR (Polymerase chain reaction) sur les organes infectés ont montré que 58.4 % des G. tachinoides positives étaient infectées par T. vivax et 32.5 % par T. congolense type « savane » (de La Rocque, S. et al., 2001c). Finalement la densité de glossines porteuses de trypanosomes reconnus pathogènes est de 6.91 individus par km² de réseau hydrographique (de La Rocque, S., 1997).

La zone de Sinogdjan

Elle est essentiellement occupée par des agriculteurs Tiéfo propriétaires de petits troupeaux (5 à 20 bovins par concession), par des agropasteurs Mossi (troupeaux de quelques à 50 animaux) et par des éleveurs Peul à la tête de cheptels de 50 à plus de 100 bovins (recensement Michel J.F., 1998 dans Cuisance, D. et de La Rocque, S., 1998). Les densités sont très élevées, toujours largement supérieures à 40 bovins par km².La zone est composée de petites galeries de cordons ripicoles ou de bas fond bordés par des savanes fortement anthropisées (savanes arbustives et cultures) et de zones intensément cultivées. C’est une zone en pleine évolution. Le type de formation végétale riveraine rencontré est soudanien (figure 17), avec comme principales espèces par ordre d’importance : Acacia seyal, Mitragyna inermis, Morelia senegalensis, Syzygium guineense et Terminalia laxiflora.G. p. gambiensis a presque entièrement disparu de la région. G. tachinoides est présente avec des DAP faibles, de moins de 2.5 glossines par piège et par jour. Malgré de faibles taux d’infection des glossines, cette zone est considérée comme présentant un risque élevé, les densités de bovins étant très importantes et G. tachinoides toujours présente.

La zone de Péfrou

La zone de Péfrou est essentiellement occupée par des agriculteurs Bobo (moins de 5 bovins par concession), et par des éleveurs Peul propriétaires de troupeaux de plus de 100 bovins (recensement Michel J.F., 1998 dans Cuisance, D. et de La Rocque, S., 1998). Les densités sont en moyenne de 15 à 40 bovins par km².Les vallées sont composées de paysages de galeries étroites, de cordons ripicoles étroits bordés de cultures ou de savanes lâches, arbustives ou arborées. Le type de galerie rencontré est soudano-guinéen, avec comme espèces principales par ordre d’importance : Syzygium guineense, Morelia senegalensis, Rhus natalensis, Mitragyna inermis et Mimosa pigra.G. p. gambiensis et G. tachinoides sont présentes en densité moyenne (de 2.5 à 5 glossines par piège et par jour). Dans les troupeaux qui fréquentent régulièrement le cours d’eau les infections à T. vivax et T. congolense surviennent toute l’année. Les incidences mensuelles sont les plus importantes (10 à 15 % pour T. congolense) durant la saison des pluies et la  première partie de la saison sèche, ce qui correspond au pic de densité des glossines (de La Rocque, S., 1997).

La zone de Nyarafo

Elle est fréquentée par des agriculteurs Bobo et Tiéfo, possédant de 5 à 20 bovins (recensement Michel J.F., 1998 dans Cuisance, D. et de La Rocque, S., 1998). La densité est de 7.5 à 15 bovins par km².La zone est composée de paysages de galeries étroites, de cordons ripicoles étroits bordés de cultures ou de savanes lâches, arbustives ou arborées. Le type de galerie rencontré est soudano-guinéen, avec comme espèces principales par ordre d’importance : Syzygium guineense, Morelia senegalensis, Terminalia laxiflora, Pterocarpus santalinoides, Anthostema senegalensis, Daniellia oliveri, Piliostigma thonningii et Vitex chrysocarpa.G. p. gambiensis est présente de façon régulière dans l’année avec des densités faibles de moins de 2.5 glossines par piège, et des taux d’infection parfois importants (de 15 à 30 %). G. tachinoides est présente en densité moyenne (de 2.5 à 5 glossines par piège et par jour), avec des taux d’infection là aussi parfois importants (de 15 à 30 %). L’infection est localisée aux pièces buccales dans 22.7 % des cas et dans l’intestin moyen dans 65.5 %. Les parasites sont dans 66.5 % des cas non identifiés par PCR, et considérés comme des trypanosomes non pathogènes pour le bétail. Néanmoins le site de Nyarafo présente un risque élevé, une enquête de prévalence réalisée en mai 1997 indiquait que presque trois quart des animaux étaient porteurs de trypanosomes (68 % de T. congolense et 12 % de T.vivax).

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Table des matières

INTRODUCTION
OBJECTIF
PREMIERE PARTIE : LA TRYPANOSOMOSE ANIMALE, INTERACTIONS VECTEUR-HOTE-PARASITE
1. NOTION D’EPIDEMIOLOGIE VECTORIELLE
2. LES PARASITES, LEURS HOTES : DES MALADIES
2. 1. Les trypanosomes
2. 1. 1. La section des Stercoraria
2. 1. 2. La section des Salivaria
2. 2. Les trypanosomoses
2. 3. Interactions hôte-parasite
3. LES PARASITES, LEURS VECTEURS
3. 1. Les vecteurs mécaniques
3. 1. 1. Les tabanidés
3. 1. 2. Les stomoxyinés
3. 1. 3. Les hippoboscidés..
3. 2. Les vecteurs cycliques : les glossines
3. 2. 1. Systématique
3. 2. 2. Morphologie
3. 2. 3. Le cycle de vie des glossines
3. 2. 4. Les glossines et leur milieu
3. 2. 5. Le déplacement des glossines
3. 3. Les interactions vecteur-parasite
4. LA RENCONTRE VECTEUR-HOTE-PARASITE
4. 1. Les préférences trophiques
4. 2. L’interface spatio-temporelle glossines-bovins
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE AGROPASTORALE DE SIDERADOUGOU
1. GENERALITES SUR LA ZONE D’ETUDE
2. DES SITES EPIDEMIOLOGIQUEMENT DANGEREUX
2. 1. La zone de Bagouera
2. 2. La zone de Sinogdjan
2. 3. La zone de Péfrou
2. 4. La zone de Nyarafo
TROISIEME PARTIE : LA LUTTE CIBLEE DANS LA ZONE AGROPASTORALE DE SIDERADOUGOU
1. MOYENS DE LUTTE
2. LA LUTTE DANS CHAQUE ZONE
2. 1. La zone de Bagouera
2. 2. La zone de Sinogdjan
2. 3. La zone de Péfrou
2. 4. La zone de Nyarafo
3. SUIVI DES EFFETS DE LA LUTTE
3. 1. Suivi entomologique
3. 2. Suivi de l’état sanitaire des troupeaux
QUATRIEME PARTIE : LA SITUATION INITIALE
1. RESULTATS ENTOMOLOGIQUES
2. RESULTATS DU SUIVI SANITAIRE DES TROUPEAUX
CINQUIEME PARTIE : LES RESULTATS DE LA LUTTE
1. SUIVI ENTOMOLOGIQUE
1. 1. Suivi des données climatiques
1. 2. Suivi de la situation à Bagouera
1. 2. 1. Evolution des DAP et de la structure par âge des populations
1. 2. 2. Evolution des taux d’infection et de la nature des parasites
1. 2. 3. Suivi de la diffusion de la lutte
1. 3. Suivi de la situation à Sinogdjan
1. 3. 1. Evolution des DAP de G. tachinoides
1. 3. 2. Suivi de la diffusion de la lutte
1. 4. Suivi de la situation à Péfrou
1. 4. 1. Evolution des DAP et de la structure par âge des populations
1. 4. 2. Evolution des taux d’infection et de la nature des parasites
1. 4. 3. Effet de la diffusion de la lutte
1. 5. Suivi de la situation à Nyarafo
2. SUIVI DES TROUPEAUX SENTINELLES
2. 1. Suivi du troupeau sentinelle de Bagouera
2. 2. Suivi du troupeau sentinelle de Sinogdjan
2. 3. Suivi du troupeau sentinelle de Péfrou
SIXIEME PARTIE : DISCUSSION, PERSPECTIVES ET CONCLUSIONS
1. CHOIX DES SITES DE LUTTE
2. LA REALISATION DE LA LUTTE
3. LA PERENNITE DE LA LUTTE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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