Les nouveaux choix make or buy liés à l’arrivée des nouvelles solutions informatiques

Le « Big Data », indispensable dans le secteur du retail

L’utilisation des «Big Data» devient indispensable aux entreprises, notamment celles évoluant dans des secteurs d’activité concurrentiels, où les clients sont difficiles à acquérir et à fidéliser. C’est le cas du Groupe Galeries Lafayette, évoluant dans le secteur du retail et ayant développé depuis peu une activité e-commerce. L’accès à des informations pertinentes est essentiel dans la prise de décisions stratégiques et dans le maintien ou développement d’avantages concurrentiels. C’est pourquoi le groupe Galeries Lafayette s’appuie sur les «Big Data» pour ses prises de décisions stratégiques et marketing.
Les données représentent donc un élément à part entière des prises de décisions, d’autant plus que les décisions doivent maintenant se prendre en temps réel, contrairement à quelques dizaines d’années auparavant. En effet, selon plusieurs enquêtes menées auprès d’organisations de différents secteurs d’activité, plus de 75 % des décisionnaires ont déclaré vouloir disposer des informations nécessaires à leur prise de décision sous 24 heures(source : le journal du net).
Une bonne utilisation des «Big Data» permet donc de transformer rapidement un grand volume de données variées et avec des degrés de fiabilité différents en une ou plusieurs informations utiles à la prise de décision. C’est ce qu’on appelle l’informatique décisionnelle (business intelligence), cet outil est crucial pour les prises de décisions stratégiques et représente un investissement conséquent pour les entreprises.
Enfin, le «Big Data» aide à avoir une meilleure représentation de l’interaction entre les clients et l’entreprise. Cela permet de mieux comprendre les besoins et critères de choix des clients finaux.
Cette abondance d’informations, alliée à un traitement de données adapté, permet de réduire le risque de perte de clients à chaque point de contact et assure la pertinence de l’information qui lui est envoyée. En connaissant les comportements d’achat des clients, les entreprises peuvent également optimiser leurs gestions des stocks et donc optimiser les coûts de logistique. C’est le cas de Wallmart, qui grâce à l’analyse de données météorologiques, clientèles et d’activités internes obtient des prédictions de stocks très proches de la réalité.
Les «Big Data» ne sont pas uniquement des sources de chiffres d’affaires supplémentaires, mais permettent aussi de réaliser des économies. A titred’exemple : « le recours à la technologie du «Big Data» permettrait au secteur américain de la santé de gagner 300 milliards de dollars par an, dont 200 milliards d’économies, selon une récente étude du cabinet McKinsey, ce gain est estimé à 250 milliards de dollars annuels pour le secteur publiceuropéen.» (Source : latribune.fr).
Les «Big Data» sont donc une opportunité pour les entreprises aussi bien en termes de chiffres d’affaires qu’en termes d’économies, elles permettent aux entreprises de maintenir ou d’améliorer leurs positions face à la concurrence. En revanche,analyser et traiter ces gros volumes de données tout en préservant des outils et des solutions informatiques standards, va faire croitre de façon exponentielle les besoins récurrents de ressources d’infrastructures informatiques. C’est pourquoi les entreprises souhaitant exploiter convenablement ces masses de données, sont à la recherche des nouvelles solutions plus économiques pour faire face à ce nouveau besoin d’infrastructure.
Le concept de «Cloud Computing» (et les offres qui s’y rattachent) est une des réponses les plus explorées par les entreprises.

Le «Cloud Computing»

Le «Cloud Computing» et les «Big Data» sont liés. En effet, pour stocker ces importantes volumétries de données, il a fallu développer de nouvelles solutions de stockage, mais aussi de nouveaux moyens d’accès. C’est le cas du « Cloud », qui offre un service d’accès à distance à des informations et applications informatiques. Il faut donc avant tout définir clairement ce qu’est le «Cloud Computing» et les services qu’il propose, pour ensuite développer les différentes typologies de Cloud, qui dépendent directement des décisions prises par l’entreprise.

Définition du «Cloud Computing»

Le terme «Cloud Computing» est utilisé par de nombreuses DSI (Direction des Systèmes d’Informations) et beaucoup l’ont déjà mis en place. Pourtant, il est très difficile de trouver une définition commune, le concept de «Cloud Computing»évolue selon les acteurs. Pour les uns, c’est un ensemble de services d’hébergement, pour d’autres, c’est de la fourniture d’infrastructures à distance, pour d’autres encore, c’est une fédération de services applicatifs à la demande.
Afin d’obtenir une définition conjointe, il est intéressant d’utiliser celle proposée par le Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises (CIGREF), qui est une référence dans le domaine des systèmes d’informations.

LES NOUVEAUX CHOIX MAKE OR BUY LIÉS À L’ARRIVÉEDES NOUVELLES SOLUTIONS INFORMATIQUES

Les Directions Achats ont un rôle clé à jouer dans l’adoption de nouvelles solutions informatiques, et cela se traduit souvent par des choix Make or Buy. Nous verrons donc en quoi le recours aux solutions Cloud et particulièrement Cloud SaaS induisent des décisions Make or Buy, pour dans un second temps se focaliser sur les impacts financiers de ces choix et enfin, terminer sur les risques à prendre en compte, aussi bien en termes de confidentialité des données, que de prévention des risques contractuels, sans oublier les conséquences en termes de responsabilité sociétale des entreprises.

Le Choix Make or Buy et la solution SaaS

L’une des activités stratégiques des Directions Achats est d’apporter une contribution aux prises de décisions Make or Buy. Pour comprendre l’impact des nouvelles technologies, et tout particulièrement celles des solutions SaaS sur les enjeux des Directions Achats Informatiques et Télécommunications, il faut avant tout bien définirce qui caractérise les choix Make or Buy, pour dans un second temps, s’assurer que le Cloud SaaS est bien source de nouvelles décisions Make or Buy pour les DSI.

Les décisions Make or Buy, des actions stratégiquespour les entreprises

Les décisions Make or Buy reviennent à décider entre les alternatives de faire soi même ou de fairefaire certaines activités de l’entreprise par un prestataire externe. En fonction des sujets, ces changements du Make vers le Buy ou Buy vers le Makepeuvent opérer sur le long terme comme le court terme. Le passage du Make vers le Buy induit une externalisation de tout ou partie d’une activité de l’entreprise. Ces choix impactent directement la stratégie de l’entreprise et sont de nos jours de plus en plus fréquents. En effet, en période de récession ou de crise économique, la majorité des entreprises cherchent à se concentrer sur leurscœurs de métier et n’hésitent pas à externaliser certaines fonctions de l’entreprise vers un « partenaire » externe.
Pour prendre ces décisions stratégiques et externaliser une activité, deux questions principales se posent :
Quel est le degré de compétitivité interne de l’activité ? Cela revient à se demander si l’entreprise est compétitive par rapport au marché pour une activité donnée. Cette étude se fera en fonction de critères opérationnels (coûts, délais, capacité de production, ressources, etc.)
Quel est le degré d’attractivité stratégique de l’activité ? Cela revient à se demander si l’activité est considérée comme stratégique ou potentiellement stratégique par l’entreprise. Evidemment cela va dépendre du business modèle de l’entreprise et de ses projets à long /moyen terme.
Il faut également ajouter une analyse du marché de la concurrence et du marché de l’activité en question.

Les solutions SaaS correspondent-elles à un choix Make or Buy pour les achats IT ?

Les services proposés par le Cloud SaaS sont certes de nouvelles solutions informatiques, mais représentent-elles des nouveaux enjeux pour les services Achats Informatiques et Télécommunications ? Avant les solutions SaaS, les entreprises avaient recours aux achats de logiciels, sous forme d’achats de licences. Les solutions SaaS remplissent donc la même fonction que les licences logicielles, à savoir l’externalisation du développement de solutions applicatives.
En effet, la DSI a le choix de développer ses propres logiciels ou de demander à des prestataires de les développer pour elle, ce qui typiquement, est une décision Make or Buy. Les entreprises dont le secteur d’activité n’est pas informatique, ont des difficultés à maintenir dans la durée un bon niveau de compétitivité en interne, du fait de l’évolution rapide des technologies et de la généralisation de l’offshoring. Cependant, les systèmes d’informations sont indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise et certaines applications et informations constituent pour elles un patrimoine stratégique. Pour certaines applications critiques et/ou stratégiques l’entreprise préfèrera maintenir une production interne ou mettre en place des partenariats. C’est par exemple le cas pour les outils d’aide à la décision et la gestion de données stratégiques. En revanche pour d’autres applications moins stratégiques, l’entreprise cherchera le prestataire le mieux offrant.
Il est donc courant pour les entreprises de passer du Make au Buy pour les développements de logiciels. Ainsi, les DSI peuvent se consacrer uniquement à leurs cœurs de métier, à savoir : Apporter de la productivité et de la compétitivité aux processus stratégiques, en assurant une qualité de service et une réactivité aux utilisateurs, le tout, en étant le plus efficient possible.
Les solutions SaaS constituent donc un avantage potentiel de taille pour les Directions Achats Informatiques et Télécommunications, mais l’on pourrait penser que ceux-ci ne sont pas différents de ceux procurés par les achats de licences logiciel. Il nous faut donc maintenant, comprendre en quoi les enjeux sont nouveaux.
Ce qui différencie les solutions SaaS des autres solutions sont les modes de tarification.
En effet, le Cloud SaaS propose des services facturés à l’utilisation, alors que l’achat de logiciel traditionnel repose sur l’achat de licences informatiques. C’est ce point particulier qui nous permet d’affirmer que les solutions SaaS représentent un nouvel enjeu pour les Achats. En recourant au Cloud SaaS, l’entreprise externalise sa gestion de licences logicielles en plus du développement applicatif et de l’hébergement des solutions développées.
Externaliser la gestion des licences logicielles va permettre à la DSI de bénéficier de nouveaux gisements de performance en développant de nouvelles interactions avec de nouveaux partenaires, pour créer des synergies. Elle permet également de réduire la complexité organisationnelle tout en assurant une plus forte flexibilité et adaptabilité.
Enfin, les solutions SaaS permettent généralement de réduire les coûts liés à l’achat de logiciel et améliorer la rentabilité des capitaux engagés. L’ensemble de ces points correspondent aux avantages proposés par l’externalisation. Nous pouvons donc estimer que tirer parti des solutions proposées par le Cloud SaaS constitue de nouveaux enjeux pour les Directions Achats Informatiques et
Télécommunications. La prochaine partie va donc proposer une analyse plus détaillée des avantages financiers.

Les impacts financiers des solutions SaaS

Comme toute externalisation, l’utilisation de solutions SaaS a des répercussions financières et économiques pour les entreprises. Le rôle de l’acheteur est de comprendre ces mécanismes financiers pour faire les meilleurs choix possibles. Concernant les solutions SaaS, elles ont un impact sur les indicateurs de performance économique, mais aussi sur la trésorerie et les dépenses de l’entreprise.

L’impact des solutions SaaS sur la Rentabilité des Capitaux Engagés

Pour comprendre l’impact des solutions SaaS sur la rentabilité des Capitaux engagés, il nous faut tout d’abord définir les termes suivants :
OPEX: Le terme OPEX, vient de l’anglais « Opérating expenses ». Les OPEX englobent donc l’ensemble des dépenses d’exploitation et de charges opérationnelles.
CAPEX: Le terme CAPEX, vient de l’anglais « Capital expenditures ». Les CAPEX englobent donc l’ensemble des dépenses d’investissement.
RCE : Le RCE est la Rentabilité des Capitaux engagés et correspond au ratio du bénéfice (avant intérêt et impôts) sur la totalité des actifs engagés. C’est un indicateur de performance économique des entreprises, qui permet de calculer la capacité de l’entreprise à créer de la valeur, à partir de ses investissements.
Les solutions SaaS, comme expliqué précédemment, permettent un accès à un service, que l’on paye à l’utilisation. Ce modèle de pricing est totalement différent des achats de licences traditionnels. En effet, l’achat de licence est, d’un point de vue comptable, enregistré comme une dépense d’investissement (CAPEX), alors que les coûts liés à l’utilisation de solutions SaaS sont considérés comme des dépenses opérationnelles (OPEX). L’entreprise transforme donc ses CAPEX en OPEX, ce qui va modifier la Rentabilité des Capitaux Engagés(RCE).
Utiliser des solutions SaaS, permet à l’entreprise de ne plus acheter de licences de logiciel et donc de réduire ses dépenses d’investissements. La valeur des actifs mobilisés par l’entreprise pour sa production va donc sensiblement diminuer.
En passant de la licence au SaaS, le bénéfice sera également impacté. En effet, l’utilisation de solutions SaaS augmente le montant des charges opérationnelles, mais permet d’alléger le montant des dotations aux amortissements (qui correspond à l’usure des différents actifs de la société) qui était plus conséquent avec l’achat de licence. La variation du bénéfice va donc de dépendre de l’écart entre les charges des solutions SaaS et la dotationaux amortissements des licences.
De plus, les solutions SaaS permettent potentiellement d’optimiser les temps de mise à disposition des solutions informatiques, ce qui permet aux entreprises de limiter les coûts d’opportunité, à savoir les manques à gagner (en termes de CA) dus aux temps d’intégration logiciel (liés aux achats classiques de licences). Cela a un impact direct sur les bénéfices de l’entreprise.
Nous pouvons donc conclure que l’utilisation de solutions SaaS aura un impact positif sur la RCE des entreprises en augmentant les bénéfices et en faisant baisser sensiblement le montant des actifs.
En revanche, transformer ses CAPEX en OPEX a quelques désavantages, notamment celui de réduire l’indice du taux de couverture de la dette.

L’impact des solutions SaaS sur les dépenses de l’entreprise

L’externalisation d’une activité permet aux entreprises de transformer leurs coûts fixes en coûts variables. Cela leur permet de mieux s’adapter en cas de chute de la demande et des fluctuations du marché. Mais l’augmentation de la variabilité des coûts permet avant tout d’optimiser la gestion de trésorerie des entreprises.
En privilégiant l’utilisation de solutions SaaS, l’entreprise va donc externaliser son activité de gestion de licence et va transformer ses coûts fixes d’achat de licences en coûts variables, directement liés à l’activité de l’entreprise. Il est donc intéressant de comparer les deux modèles de dépenses.
Cette illustration des dépenses est naturellement idéalisée, la partie de coûts variables (liée à la maintenance des applications) de l’achat de licences n’est pas prise en compte. De plus, il est possible d’appliquer un tarif dégressif selon le nombre d’utilisations atteint avec les solutions SaaS.
L’objectif est avant tout d’illustrer la différencede typologie des coûts entre les deux solutions.
La courbe de dépenses SaaS ne commence pas au pointd’origine. Cela est dû à la présence de coûts de Setup (coûts de mise en place) des solutions SaaS. On constate ensuite que, comme annoncé, les dépenses logiciels sont fixes et ne dépendent pas du niveau d’utilisation, alors que celles des solutions SaaS croissent proportionnellement au nombre d’utilisations. Dépenser en fonction de ce que l’on consomme est idéal pour la gestion de trésorerie, cela permet de lisser ses dépenses et donc d’éviter d’avoir ponctuellement un important décaissement. Enfin, on s’aperçoit qu’après le point de jonction des deux courbes, les dépenses de solutionSaaS deviennent plus importantes. Le Cloud SaaS permet donc une optimisation de la gestion de trésorerie, mais n’est pas forcément la solution la moins coûteuse, notamment sur un grand nombre d’utilisations.
Il est donc intéressant de confronter les deux modèles de dépenses sur le long terme. Sur le long terme, les usages et les besoins évoluent et c’est aux solutions informatiques (aussi bien licence que SaaS) de s’y adapter. Les solutions de licences devront subir des montées de version, afin d’améliorer la fonctionnalité du logiciel, mais aussi d’en apporter des nouvelles. Ces montées de versions sont alors facturées à l’entreprise. En revanche, pour les solutions SaaS ces évolutions sont comprises dans le prix (puisque c’est le prestataire qui est responsable de la gestion des licences).
Pour représenter l’évolution des dépenses sur le long terme, on suppose que le nombre d’utilisations est proportionnel au temps.

Les risques liés à l’utilisation des solutions SaaS

Les décisions Make or Buy se font également en fonction des risques que présentent les différentes opportunités. Il est essentiel de compléter l’étude des solutions SaaS en présentant les risques principaux et l’une des principales raisons pour laquelle les solutions SaaS et « Cloud Computing » en général sont fortement critiquées, est le risque lié à la sécurité des données. Ensuite, nous verrons que l’utilisation Cloud SaaS présente de sérieux risques si certains éléments contractuels sont négligés. Enfin, il est intéressant de se demander si les solutions Cloud ont un impact négatif sur la RSE des entreprises.

La confidentialité des données

Lorsqu’une entreprise externalise une activité, elle confie cette activité à un autre prestataire et n’en n’a plus la maîtrise intégrale. Pour le cas des solutions SaaS et même du « Cloud Computing » en général, l’entreprise cliente n’a plus qu’un contrôle limité sur ses propres données. Cela pose un réel problème de sécurité informatique, plus précisément de confidentialité des données.
La confidentialité est juridiquement reconnue comme « le caractère réservé d’une information ou d’un traitement dont l’accès est limité aux seules personnes admises à la (le) connaître pour les besoins du service, ou aux entités ou processus autorisés. » (source : Instruction générale interministérielle sur la protection du secret et des informations concernant la défense nationale et la sûreté de l’État n° 1300/SGDN/ PSE/SSD du 25 août 2003).
Cette confidentialité est le facteur de sécurité leplus mis en cause dans une architecture Cloud.
C’est le principal frein, beaucoup d’entreprises ne savent pas réellement où sont stockées géographiquement les données.
Aujourd’hui les éditeurs SaaS ont quasiment tous lacertification SAS 70 type, qui valide la qualité et le respect des contrôles mis en place par les sociétés de service. De plus, ils mettent en œuvre des dispositifs de sécurité de pointe auxquels très peu d’entreprises pourraient prétendre en avoir la maîtrise en interne. Néanmoins, toute personne envisageant l’adoption d’une solution SaaS se doit d’étudier de près les services de sécurité du prestataire.
Le « patriot act » est en partie responsable de la non confidentialité des données. En effet, cette loi américaine oblige toute entreprise ou groupe américain (notamment Google, IBM, Microsoft et les acteurs informatiques en général) à fournir aux FBIleurs bases de données. La procédure est assez simple, il suffit d’une ordonnance d’un juge américain pour que le FBI lance une investigation.
L’ensemble de l’Union Européenne est concernée par cette loi, car elle s’applique à tout fournisseur
informatique américain, même si les données ne sont pas stockées physiquement aux Etats Unis.
Ces pratiques ont d’ailleurs été dénoncées à travers l’affaire « Prism », qui a permis de mettre sur la place publique les pratiques d’espionnages informatiques américaines, par un ancien employé de la CIA. Cela a pour conséquence d’inciter les consommateurs de Cloud à se tourner vers des fournisseurs européens et asiatiques.
Pour optimiser la sécurité informatique et le respect de la confidentialité de ses données, l’entreprise peut déployer des dispositifs spécifiques, mais cesactions sont coûteuses et remettent en question l’intérêt financier des solutions SaaS. Ce risque sur la confidentialité des données amène donc les entreprises à être très sélectives pour le choix des applications qu’elles souhaitent externaliser.

Risques contractuels

Les nouvelles offres de Cloud Computing et particulièrement le SaaS amènent l’entreprise à passer de la maîtrise d’une infrastructure informatique à la maîtrise d’un processus informatique.
Cela correspond en quelque sorte à passer d’un contrôle opérationnel d’un système informatique à un contrôle contractuel de risques. L’objectif de cette partie n’est pas de détailler l’ensemble des clauses contractuelles et des risques qui y sont associés, mais d’illustrer par deux exemples types,que les contrats ont un rôle clé dans la prévention des risques en achat de solutions Cloud SaaS. Parmi ces nombreuses clauses, la responsabilité et la réversibilité préoccupent beaucoup de DSI. La responsabilité a pour but de prévoir les exclusions et les limitations de responsabilité des parties.
Pour répondre à ces exigences, le contrat doit explicitement définir les obligations du prestataire,notamment en termes de qualité de service. Car en mode SaaS, le client paye pour accéder à un service (et non pour utiliser un logiciel) et le risque lié à la responsabilité est que le fournisseur ne remplisse pas ses obligations de qualité de serviceet que cela ne soit pas couvert par le contrat.
Le client définit alors des indices de qualité de service (SLA : Service level agreement). Les SLA se
définissent toujours par rapport au besoin, le client doit se demander : « pendant combien de temps
le métier peut-il supporter l’indisponibilité de lasolution ? ». Ainsi, le client peut définir des niveaux de criticité par application et y associer des indicateurs de niveaux de service, à savoir la GTI (Garantie de temps d’intervention) et la GTR (Garantie de temps de résolution). Le fournisseur s’engage alors à respecter des délais d’intervention et de résolution d’incident. C’est un des moyens les plus utilisés pour garantir la qualité de service des solutions SaaS et Cloud Computing en général et donc, de bien encadrer une partie de la responsabilité du prestataire.
La réversibilité est un élément incontournable dans les achats IT et présente un risque à couvrir contractuellement. La réversibilité est souvent utilisée en phase de sortie de contrat et prend toute son importance dans les contrats SaaS. Ce que l’on qualifie de réversibilité est en fait la possibilité de revenir à une situation ou une organisation antérieure viable. La transférabilité lui est souvent associée, elle consiste à favoriser le passage d’un prestataire à un autre. Enfin, dans le cas du SaaS, c’est principalement la portabilité des données qui est associée à la réversibilité : le fournisseur se doit d’être en mesure de restituer l’intégralité des données du client lorsque le contrat se termine.
Cette clause de réversibilité permet d’éviter une situation de blocage sans possibilité de retour, ou de dépendance à l’égard d’un prestataire unique.
La responsabilité comme la réversibilité font parties des éléments clés des contrats de SaaS et permettent aux acheteurs d’avoir une meilleure couverture des risques contractuels et des dépendances fournisseurs. Le contrat en lui-même présente donc un risque s’il n’est pas convenablement rédigé. Il est préférable pour les achats de solutions Cloud d’impliquer les services juridiques en amont des projets et ainsi optimiser sa couverture contractuelle.

Risques RSE

Il faut avant tout savoir qu’actuellement, la RSE n’est pas au cœur des préoccupations des services Achats IT. Néanmoins, la RSE est un élément, qui de plus en plus, est pris en compte par les Directions Achats et présente un risque potentiel, notamment en termes d’image. Les Directions Achats IT doivent donc progressivement prendre en compte ces problématiques.
La responsabilité sociétale des entreprises intègre les préoccupations sociales, environnementales et économiques des activités des entreprises. Les perspectives économiques des solutions SaaS ont déjà été abordées, les conséquences sociales et environnementales doivent être également évoquées, car leurs impacts peuvent présenter certains risques de responsabilité sociétale de l’entreprise.

Responsabilité sociale

Comme beaucoup d’externalisations, l’utilisation de solutions SaaS a des répercussions sociales, notamment en termes d’emplois. En effet, lorsqu’une entreprise externalise une partie de son activité chez un partenaire, il y a un glissement d’emploi. Les emplois dédiés à l’activité externalisée sont supprimés mais d’autres sont créés chez le prestataire choisi. C’est notamment le cas lorsque le fournisseur de Cloud SaaS a recours aux solutions de stockage offshore. Les emplois sont alors transférés à l’étranger. Il faut tout de même noterque généralement, avant de recourir au « Cloud Computing », les entreprises utilisent déjà des solutions de stockage à l’étranger. Il faut donc relativiser les impacts sociaux du recours aux solutions SaaS et au « Cloud Computing ». La situation est différente du point de vue environnemental.

Responsabilité environnementale

L’association Greenpeace s’est récemment intéressée à l’impact du Cloud Computing sur l’environnement et a notamment critiqué la consommation éléctrique des « Data center », jugée trop élevée.

 

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Table des matières
TABLE DES FIGURES
PREAMBULE
INTRODUCTION
A – LES NOUVELLES SOLUTIONS INFORMATIQUES DESTINEESAUX ENTREPRISES 
1. Les «Big Data»
a) Le concept du « Big Data »
b) Le « Big Data », indispensable dans le secteur du retail
2. Le «Cloud Computing»
a) Définition du «Cloud Computing»
b) Les différentes typologies de «Cloud Computing»
3. Le Software as a Service
a) Définition du SaaS et comparaison avec les solutions traditionnelles
b) Evolution du Marché du SaaS
c) Les réticences/incitations à migrer vers des solutions SaaS
B – LES NOUVEAUX CHOIX MAKE OR BUY LIÉS À L’ARRIVÉEDES NOUVELLES SOLUTIONS INFORMATIQUES
1. Le Choix Make or Buy et la solution SaaS
a) Les décisions Make or Buy, des actions stratégiques pour les entreprises
b) Les solutions SaaS correspondent-elles à un choix Make or Buy pour les achats IT ?
2. Les impacts financiers des solutions SaaS
a) L’impact des solutions SaaS sur la Rentabilité des Capitaux Engagés
b) L’impact des solutions SaaS sur les dépenses de l’entreprise
3. Les risques liés à l’utilisation des solutions SaaS
a) La confidentialité des données
b) Risques contractuels
c) Risques RSE
C – VERS UNE NOUVELLE RELATION FOURNISSEUR 
1) Les nouvelles solutions informatiques amènent de nouveaux sourcings
a) Les catégories d’achats, l’exemple des solutions« Cloud Computing »
b) Les nouveaux critères de sélection fournisseurs
2) De nouvelles relations fournisseurs
a) Un changement de pouvoir-dépendance dans la relation client-fournisseur
b) Motivation et attractivité fournisseur
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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