Les negociations internationales et leurs consequences sur l’economie guadeloupéenne 

Les negociations internationales et leurs consequences sur l’economie guadeloupéenne 

EVOLUTION ET TRAJECTOIRES D’EXPLOITATIONS (SCHEMA 2)

 Milieu des années 70 

Cinq ans après son installation, l’exploitant (E1) décide avec son frère de réunir leur exploitation dans le but d’augmenter le rendement/ha. Cette exploitation passe du type entrepreneurial au type société bananière.
Durant cette période, la taille totale de l’exploitation passe à 19 ha, (dont 80% de la SAU totale plantée en banane export), ils réalisent des investissements en véhicules de transport (voiture, jeep, camion) et en installations puisqu’ils construisent une penderie (ficelle). D’autres part, les deux frères profitent des subventions pour planter des pieds d’agrumes dans le but d’avoir un revenu complémentaire.

Milieu des années 80 

Trois nouvelles exploitations s’installent dans les années 80 (E2, E3, E4). L’exploitation (E1) revient à un fonctionnement de type entrepreneurial, suite à une dispute entre membres de la famille. Durant cette période, la structure est alors quasiment la même que lors de la période d’origine (nombre d’hectare, UTAS, surface plantée en banane), cependant, les outils de production (camion, location de tracteur pour effectuer le labour) ainsi que les installations (hangar en dur) sont modernisés. (3) Milieu des années 90 : les répercussions de la première réforme de l’OCM Banane (1995) A partir du milieu des années 90, trois exploitations changent de type. Parmi elles, deux décident de diversifier les cultures de production en raison de la baisse du prix de la banane export. Les stratégies diffèrent : L’exploitation (E1) est endettée et décide alors de diminuer de moitié la surface plantée, et d’un quart le nombre d’ouvrier. La production d’agrumes est privilégiée, il a alors 500 pieds, l’exploitation passe à un fonctionnement de type diversifié.
L’exploitation (E4) diminue de moitié la surface totale. L’exploitant ne fait plus appel à la main-d’œuvre salariée et arrête complètement la production de banane pour s’orienter vers l’ananas. A noter qu’une partie de la surface est louée à une exploitation familiale (ce qui constitue pour cet exploitant une source de revenu extérieur) et que le tracteur est vendu (décapitalisation). Cet exploitant devient producteur d’ananas et ne peut être classé selon la typologie de Lucie Guillou, il s’agit d’une exploitation hors type.
L’exploitant (E3) par volonté d’accroître son chiffre d’affaire, décide d’accroître la taille de l’exploitation, cette dernière passe à un fonctionnement de type de société bananière. Au niveau de la structure, la SAU totale est multipliée par 3,2 et la surface plantée par 2,5. La main-d’œuvre salariée est aussi multipliée par 4,4. L’exploitant achète une camionnette pour le transport et fait fabriquer une penderie mécanique (à crédit).
Enfin, une nouvelle exploitation apparaît (E5), résultat du rachat des terres d’une exploitation en difficulté.

Début des années 2000 : les répercussions la seconde réforme de l’OCM Banane (1999)

Au début des années 2000, de nouveaux changements apparaissent suite à la nouvelle baisse du prix de la banane export.
L’exploitant (E1) fortement endetté profite du plan de désendettement Banadif pour partir à la retraite. Les exploitants (E5) et (E3) choisissent de diversifier leurs activités. (E5) diversifie ses productions dans le cadre d’un CTE, diminue les surfaces plantées en banane d’un quart pour y planter des pieds de café.
L’utilisation des surfaces jusqu’alors en friche permettent d’introduire d’autres cultures de diversification (vanille, fleur, agrume). L’exploitation (E3) se tourne vers l’agrotourisme (musée de la banane pris en charge par le conjoint) et la production de fleurs (sous serre destinées au marché local) sans changer de fonctionnement en ce qui concerne l’export. Ces exploitations changent de type et passent au type diversifié.
L’exploitant (E2) choisit d’accroître la surface totale et plantée de moitié, la main-d’œuvre salariée d’un quart, dans le but d’optimiser l’utilisation des facteurs de production (rotation de la main-d’œuvre et des machines sur l’ensemble des surfaces). Selon cette stratégie, la hausse du volume produit devait compenser la baisse des prix et permettre de maintenir le chiffre d’affaire. Cette exploitation passe à un fonctionnement de type société bananière.
Enfin, suite aux difficultés de certaines exploitations, d’autres comme l’exploitation (E6) en profitent pour racheter des terres à bon marché.

2004-2005 : les répercussions de la troisième réforme de l’OCM Banane (2001)

La période 2004-2005 est marquée par la grève des dockers. Les exploitants (E2) et (E3) sont touchés : ils diminuent la surface plantée en banane export de 75% et licencient la moitié du personnel est licencié.L’exploitation (E5) revient à un fonctionnement de type entrepreneurial, alors que l’exploitation (E3) diversifie ses productions (fleur, constitution d’un atelier d’élevage).L’exploitation (E5), développe sa stratégie de diversification des productions et constitue avec un associé un élevage de moutons et de cabris, sur une nouvelle propriété en fermage. Depuis cette période, la banane est vendue sur le marché local. Au vu de l’importance du cheptel caprin (100 têtes), cette exploitation passe du type diversifié au type Eleveur Planteur.

EVOLUTION GLOBALE ET TRAJECTOIRE TYPE

La première remarque qui peut être faite est que toutes les exploitations ont changé de type depuis leur installation, sauf (E6). On a en moyenne trois changements de type par exploitation. On observe aussi des variations dans l’évolution des surfaces plantées en banane export (Graphique 26-Annexe 8). En effet, les courbes décrites par cette évolution forment une cloche qui traduit dans un premier temps l’augmentation des surfaces plantées puis la diminution voire l’arrêt de la production de banane export. Si les dates d’augmentation varient, depuis la période 2000 les surfaces plantées chutent sur toutes les exploitations.

La première étape d’évolution des types

Les exploitants de type entrepreneurial s’installent à l’origine avec la volonté d’agrandir l’exploitation.Aussi, après une période d’accumulation de capital plus où moins longue (5 à 15 ans) et après avoir eu l’opportunité d’acquérir des terres, ces exploitations sont passées au type société bananière. En revanche, lorsque la situation est devenue difficile (chute des prix de la banane en 1995), soit l’exploitant décide d’arrêter complètement l’export et introduit d’autres cultures soit il est aidé par des politiques (CTE – banane pérenne d’altitude), dans le dernier cas, il réduit la surface en banane et introduit d’autres cultures.

La seconde étape d’évolution des types

Suite aux nouvelles chutes de prix et aux grèves des ouvriers (Septembre 2004, revendication de hausse des salaires) et celle des dockers quelques mois plus tard, les sociétés bananières ont du licencier près de la moitié de leurs ouvriers, mais aussi réduire de 75% les surfaces plantées en banane. Ces exploitations se trouvent en grande difficulté, soit elles choisissent de se reconvertir vers l’agrotourisme, et diversifient leur production soit elles repassent à un fonctionnement de type entrepreneurial (et envisagent le dépôt de bilan). En ce qui concerne les exploitations de type diversifié, soit elles se maintiennent en développant de nouvelles productions (végétales ou animales) et la production de banane devient marginale, soit la situation est toujours difficile alors elles arrêtent, profitant du plan de désendettement « banadif » pour partir à la retraite.
Notre analyse nous apprend que les exploitations qui avaient un fonctionnement de type entrepreneurial à l’origine ont changé de type pour s’orienter soit vers la grande production soit vers la diversification.

PERSPECTIVES

L’évolution des exploitations pour les cinq exploitants restantes est la suivante :
• Une exploitation (E2) va déposer le bilan.
• Trois exploitants (E3), (E4) et (E5) souhaitent s’orienter vers l’agrotourisme en construisant des gîtes ruraux. Un d’entre eux (E4) va essayer d’obtenir le label « bienvenu à la ferme », et mettre en place une table d’hôte pour faire déguster les produits de son exploitation.
• Enfin, l’exploitant (E6)20 veut diversifier ses cultures en remplaçant les surfaces en friche par des cristophines, de la vanille, et des fleurs.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION
I. Présentation générale
A. Présentation du projet
B. Présentation du stage
1. Le contexte
2. Les étapes
3. La méthodologie
II. Les negociations internationales et leurs consequences sur l’economie guadeloupéenne 
A. L’impact des réformes de l’OCM banane sur les prix perçus par les producteurs guadeloupéens
1. La mise en place de l’organisation commune du marché de la banane
2. Les impacts des réformes sur les échanges internationaux de banane
3. Les impacts des réformes sur le prix des bananes : le cas de la Guadeloupe
B. La crise de la filière bananière et ses répercussions sur l’économie guadeloupéenne
1. Le poids de l’agriculture dans l’économie guadeloupéenne
2. La place de la filière banane dans l’agriculture guadeloupéenne
3. La crise de la filière banane guadeloupéenne
III. Les facteurs d’évolution des exploitations bananières guadeloupéennes
A. L’évolution du fonctionnement des exploitations bananières selon le type d’origine
1. Les sociétés bananières
2. Les exploitations bananières entrepreneuriales
3. Les exploitations bananières familiales
4. Les exploitations traditionnelles
5. Les exploitations diversifiées
6. Les éleveurs planteurs
7. Les exploitations maraîchères
B. L’évolution des exploitations bananières depuis le début des années 90
1. L’évolution du nombre d’exploitations et répartition dans l’échantillon
2. L’évolution des facteurs structurels au sein des différents types
3. Le traçage des trajectoires d’évolution
4. Les trajectoires-type et éléments explicatifs
5. Les perspectives d’évolution
CONCLUSION ET PROPOSITIONS

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *