Les méthodes potentiometriques : mesure par électrodes sélectives

Lactogénese de stade I

La lactogénese de stade I est également appelée phase colostrale. Elle débute pendant la grossesse et se termine 2 ou 3 jours après la naissance au moment de la montée laiteuse. Pendant la grossesse la sécrétion de lait est freinée par le double rôle inhibiteur de la progestérone surtout, et de l’œstrogène secondairement.
Au niveau hypophysaire, la progestérone freine la sécrétion de la prolactine, au niveau mammaire, elle empêche l’action de la prolactine sur la production de certaines protéines composantes du lactose.
La progestérone agit sur la perméabilité des jonctions serrées. C’est le moment où les jonctions cellulaires sont ouvertes et où le colostrum fabriqué est réabsorbé dans la circulation maternelle.
Le lactose est ainsi retrouvé dans le sang et les urines maternels.
Dans les premiers jours qui suivent la naissance, un faible volume de colostrum est produit. Pendant cette période l’enfant a besoin d’une protection immunitaire et d’un apport nutritionnel. Cela permet au nouveau -né d’acquérir et de perfectionner sa technique de succion d’une part, et d’acquérir une protection des muqueuses digestives d’autre part. Le colostrum est riche en éléments provenant du sang maternel (eau, sels minéraux et immunoglobulines) par l’intermédiaire des jonctions intercellulaires qui sont ouvertes.
La lactogénese de stade I se termine par une fermeture de ces jonctions.

Lactogénese de stade II

La lactogénese de stade II fait suite à la lactogénese de stade I, elle est également appelée phase lactée (« monté de lait ») débute 48 heure après l’accouchement.
La lactogénese de stade II est déclenchée par la chute du taux des hormones placentaires : essentiellement la progestérone, observée immédiatement après l’accouchement. Elle va entraîner une fermeture des jonctions intercellu laires, une modification de la sécrétion lactée et une augmentation du volume de laitproduit et ce d’autant plus que l’extraction de lait intervient rapidement.
La production de lait va augmenter pour s’adapter aux besoins de l’enfant :
 30 à 50 ml à J2,
 100 à 150 ml à J3,
 600 ml vers 2 semaines.
Ainsi quand la lactogénese de stade II tarde à se mettre en place, ou bien lorsqu’un engorgement s’installe, le nouveau-né est exposé à un risque de déshydratation hypernatrémique par réouverture des jonctions intercellulaires avec passage d’eau et de sels minéraux provenant de la circulation maternelle.

Galactopoïèse

La galactopoïèse définit la période de lactation proprement dite pendant laquelle la machinerie de sécrétion est pleinement fonctionnelle pour exporter l’intense production des constituants du lait [28].
La sécrétion lactée est entretenue aussi longtemps que le lait est extrait des seins.
La galactopoïèse est essentiellement sous contrôle autocrine et nécessite des pics de prolactine et un reflexe d’éjection.

Physiologie de la lactation

Le lait est fabriqué par les cellules sécrétrices de l’épithélium mammaire à partir d’éléments nutritifs procurés par la glande mammaire par les capillaires sanguins. Ces éléments proviennent de l’alimentation ou des différents tissus ou d’organes. Le lait est sécrété en continu dans les acini puis il est stocké dans lalumière alvéolaire dans l’attente de son éjection. La physiologie de la lactationest soumise à différentes régulations :
 la régulation de la production et l’éjection ;
 le contrôle central (endocrine) et local (autocrine).

La régulation de la production du lait

La régulation de la production du lait ne dépend pas du volume des seins.
En effet la capacité de production du lait est conditionné par la fréquence et par l’efficacité des tétés: plus le lait est extrait plus la synthèse est rapide.
Cette production du lait est indépendante pour chaque sein même s’ils reçoivent les mêmes stimulations hormonales [47].

Le contrôle endocrine

La succion du mamelon entraîne une stimulation du complexe aréolomammaire, qui lui-même entraîne une action du complexe hypothalamohypophysaire. Sous l’effet de la prolactine, les lactocytes vont assurer la synthèse et le stockage du lait.
Sous l’effet de la sécrétion de l’ocytocine, les cellules myoépithéliales qui entourent les lactocytes se contractent et permettent l’éjection du lait vers l’extérieur, via les canaux galactophores.

La prolactine

La prolactine est la principale hormone qui va permettre la synthèse des constituants du lait. Cette prolactine est sécrétée par les cellules lactotropes de l’antéhypophyse.
Sa sécrétion est pulsatile. On peut avoir 7 à 20 pics par jour, surajoutés au taux sérique de base pendant toute la durée de l’allaitement.
Sa sécrétion est permise par la simulation mécanique aréolo-mamelonnaire.
La sécrétion de cette hormone va connaître des variations circadiennes, c’est-à-dire des variations au cours de journée : plus élevée en fin de nuit et diminuée en pleine journée.
En association avec le cortisol, la prolactine va, elle, exercer un rétrocontrôle positif ou négatif sur la fabrication de ses propres récepteurs.

L’ocytocine

L’ocytocine est l’hormone de l’éjection du lait. Sa synthèse se fait dans l’hypothalamus, mais le stockage est situé dans la posthypophyse.
La sécrétion de l’ocytocine est pulsatile, on compte 4 à 10 pics par 10 minutes. La stimulation du complexe aréolo-mamelonnaire via les récepteurs à l’étirement situés sur l’aréole va permettre la synthèse de cette hormone.
Sa sécrétion est également dépendante de l’état émotionnel de la maman.
Une situation de stress ou de contrariété maternelle peut entraîner une diminution voire une disparition de la synthèse et de la sécrétion d’ocytocine.
Il existe parfois un temps de latence entre le moment de la stimulation du sein et le début de la synthèse d’ocytocine, c’est -à-dire le début de l’éjection dulait.
Ce temps de latence varie d’une femme à l’autre de 0 à15 minutes.

Contrôle autocrine

Le contrôle autocrine porte sur l’aspect quantitatif et qualitatif.

Aspect quantitatif

Cet aspect quantitatif du contrôle autocrine concerne les lactocytes qui sécrètent en continu du lait. La fabrication du lait par ces lactocytes va dépendre de la quantité de lait qu’ils contiennent. Quand un lactocyte est plein de lait, les cellules membranaires qui délimitent son contour sont aplaties et distendues.
Ceci va entrainer une diminution de la synthèse du lait jusqu’à l’arrêt total de synthèse dans certaines situations d’engorgement ou les lactocytes sont tellement pleins que la sécrétion de lait va être stoppée.
Sur le plan pratique, il faut être très vigilant face à une mère qui présente des seins tendus douloureux, voire un début d’engorgement dû à un défaut de vidange alvéolaire ou à un œdème interstitiel. Cette situation est rencontrée lorsque le nombre de tétées est insuffisant, quand le nouveau-né ne tète pasefficacement ou si l’on impose des horaires de tétées à l’encontre des horaires à la demande.
Dans cette situation, la maman voit secondairement une baisse de sa lactation en réponse à la surdistension alvéolaire.
A contrario, quand un lactocyte a été vidé par une tétée efficace, les cellules membranaires qui le délimitent sont hautes et cylindriques. Cet aspect cellulaire va permettre une augmentation de la production lactée.
En résumé la vitesse de synthèse du lait est inversement proportionnelle audegré de remplissage des alvéoles [46].

Aspect qualitatif

La sécrétion du lait implique la synthèse intracellulaire des composantes du lait dans les cellules épithéliales alvéolaires de la glande mammaire et leur passage subséquent du cytoplasme vers la lumière alvéolaire.
Il existe cinq voies qui interviennent dans la fabrication de lait.

La voie des vésicules sécrétoires

Les protéines du lait sont synthétisées à partir d’acides aminés libres dérivés des acides aminés libres fournis par le plasma ou synthétisés dans la glande mammaire à partir du glucose ou d’autres substances du sang circulant.
Les protéines synthétisées dans l’acinus s’agglomèrent sous forme de « granule» de sécrétion. Parvenu au pôle apical de la cellule, le granule s’échappe dans la lumière de la vésicule. Ce phénomène s’appelle l’exocytose.

La voie des lipides

Les lipides du lait essentiellement constitués de triglycérides sont synthétisés dans la glande mammaire par la voie de malonyl-coenzymeA à partir d’acides gras.
Le mécanisme de fabrication des graisses est spécifique de la glande mammaire. Il n’y a pas d’équivalent pour d’autres tissus de l’organisme. Les graisses s’agrègent sous forme de gouttelettes volumineuses qui migrent vers la partie apicale des cellules.
Lors de leur passage dans la lumière des alvéoles, les gouttelettes lipidiques entraînent avec elles quelques cellules membranaires.
La composition du lait en lipides va dépendre de l’alimentation de la mère en graisses.

La voie de la filtration

Certaines substances de très petites tailles telles que les ions Na + , K + , Cl -, les bicarbonates, le glucose et l’eau issus du plasma maternel peuvent traverser directement la membrane cellulaire et passer dans la lumière alvéolaire.
La concentration osmotique du lactose est proche de celle du sang maternel.

La transcytose

C’est le mécanisme par lequel de nombreuses protéines du sang maternel traversent directement le tissu glandulaire. Elle explique la présence en grande quantité dans le lait de facteurs immunologiques et hormonaux maternels nonmodifiés, sous formeactive comme les IgA, l’albumine, la transferrine, les hormones et les facteurs de croissance.

La voie intercellulaire

Cette voie fonctionne lorsque les jonctions intercellulaires sont ouvertes, pendant la grossesse, dans les 48h après l’accouchement et au moment du sevrage. Cette voie permet alors des échanges importants entre le sang maternel et la lumière alvéolaire et inversement.
Cette voie est en revanche inopérante lorsque les jonctions intercellulaires sont fermées, c’est-à-dire juste après la montée laiteuse. À ce moment là, la composition du lait est totalement dépendante des transferts intracellulaires [46].

Composition du lait maternel

La quantité et la qualité du lait maternel évoluent au fil des jours pour satisfaire les besoins nutritionnels du nouveau-né puis du nourrisson. Mais la composition du lait évolue également au cours d’une même tétée et tout au long de la journée. Elle est influencée par l’alimentation de la maman.

Le colostrum

Le colostrum, sécrétion épaisse et de couleur jaunâtre, est peu abondant. La quantité moyenne est de 20-30 ml à J1, 40-60 ml à J2.
Le colostrum est riche en :
 Anticorps (IgA) et en globules blancs : protection contre les infections ;
 Sels minéraux retenant l’eau dans l’organisme du nouveau-né et limitant ainsi la fuite hydrique et la perte de poids des premiers jours ;
 Protéines et graisses pour la croissance ;
 Hormones et enzymes facilitant la digestion et induisant le métabolisme hépatique ;
 Facteurs de croissance tissulaire et facteurs favorisant la multiplication et l’implantation de bactéries intestinales impliquées dans le bon fonctionnement du système immunitaire digestif et la défense contre les infections ;
 Vitamine E est la plus importante des vitamines dans le colostrum.
Le colostrum est remplacé progressivement par le lait de transition puis le lait mature. La composition du lait mature varie d’un jour à l’autre et d’une tétée à l’autre.

La production du lait chez les ruminants

Anatomie de la glande mammaire chez les ruminants

La mamelle est une glande exocrine composée de quatre (bovins) ou deux (ovins et caprins) quartiers indépendants, située sur la face ventrale de l’animal en position inguinale. Les quartiers de droite et de gauche de la mamelle sont séparés par un ligament de suspension central composé de tissu élastique.
Des branches de ce ligament peuvent s’étendre dans les quartiers. La mamelle est recouverte d’une peau élastique.
Elle peut s’agrandir sous l’effet de l’accumulation du lait entre deux traites ou deux tétées. Dans le cas où le ligament central est faible, la mamelle pend trop, ce qui peut entraîner des difficultés pour la traite et une exposition plus importante à de probables agents pathogènes due au rapprochement des trayons avec le sol.
Chez la vache, les quartiers antérieurs et postérieurs sont séparés par une fine membrane composée de tissu conjonctif. Il est possible d’observer les veines et vaisseaux sanguins sous-cutanés qui irriguent la mamelle [16].
En lactation, chaque quartier contient un tissu sécrétoire constitué de cellules épithéliales mammaires, des canaux galactophores, une citerne de laglande et un trayon (Figure 2).

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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE LAIT
I.1 –Définition
I.2 –Historique
I.3 –Physiologie de la production du lait
I.3.1- Anatomie des glandes mammaires chez la femme
I.3.2- Cycle de la lactation
I.3.2.1 –Mammogenèse
I.3.2.2 –Lactogenèse
I.3.2.2.1 – Lactogegèse de stade I
I.3.2.2.2 -Lactogenèse de stade II
I.3.2.3 –Galactopoïèse
I.3.3 – Physiologie de la lactation
I.3.3.1- La régulation de la production du lait
I.3.3.2- Le contrôle endocrine
I.3.3.2.1-Laprolactine
I.3.3.2.2-L’ocytocine
I.3.3.3- Contrôle autocrine
I.3.3.3.1- Aspect quantitatif
I.3.3.3.2 – Aspect qualitatif
I.3.3.4 – Composition du lait maternel
I.3.3.4.1- Le colostrum
I.3.3.4.2- Les principaux constituants du lait maternel
I.4 –La production du lait chez les ruminants
I.4.1 Anatomie de la glande mammaire chez les ruminants
I.4.2 Composition et synthèse des constituants majeurs du lait
I.4.2.1- Les glucides
I.4.2.2- Les lactoproteines
I.4.2.3- Les lipides
I.4.2.4- L’eau, sels minérauxet vitamines
I.5- Les laits secs
I.5.1-Les différents types de laits en poudre
I.5.2- Les différents modes de fabrication
I.5.2.1- Le séchage sur cylindres chauffants
I.5.2.1.1- Principe
I.5.2.2- Dessiccation par atomisation
I.5.2.2.1- Principe
I.5.2.3- La lyophilisation
I.5.3- Réglementation dans le monde
I.5.4- Réglementation Sénégalaise
I.5.4.1- Objet de la norme NS 03-001
I.5.4.2- Domaine d’application
I.5.4.3- Définition
I.5.4.4 –Additifs alimentaires
I.5.4.5- Étiquetage
I.5.4.5.1- Dénomination du produit
I.5.4.5.2- Mentions obligatoires
I.5.4.6- Conditionnement
I.5.4.7- Garanties
I.6- Circuits de distribution
I.6.1- Unités industrielles de transformation et de reconditionnement
I.7- Utilisation
I.8- Importance du lait
CHAPITRE II : QUELQUES METHODES DE DOSAGE DU SODIUM ET DU CHLORE
II.1 –Quelques notions d’électrochimie
II.1.1- Généralités sur l’oxydoréduction
II.1.1.1-Définition des termes
II.1.1.2- Couples redox
II.1.1. 3- Réaction redox
a) Concentration
b) Ph
c) Influence de la force du couple antagoniste
d) Nombre d’oxydation
e) Notions de potentiométrie
f) Force électromotrice
g) Mesure du potentiel d’électrode
II.1.2- Notions d’activité
II.1.2.1- Activité et concentration
II.1.2.2 Concentration et facteur d’activité
II.2 – Les méthodes potentiometriques : mesure par électrodes sélectives
II.2.1 Principes généraux
II.2.2- Aspects techniques et membranes sélectives
II.2.3 – Caractéristiques des électrodes spécifiques
II.2.3.1- Spécificité
II.2.3.2- Sensibilité
II.2.3.3- Grande dynamique de concentration
II.2.4- Facteurs influençant une mesure par électrode spécifique
II.2.4.1- Force ionique
II.2.4.2- Nature des autres ions présents dans la solution
II.2.4.3- LepH de la solution
II.2.4.4- La température du milieu
II.2.4.5- Présence d’agents complexant
II.3 – Photométrie de flamme
II.3.1 –Principe
II.3.2 – Appareillage
II.3.3 – Technique analytique
II.3.4 – Applications analytiques
II.4- Dosage volumétrique par précipitation : argentimétrie
II.4.1- Méthode de Charpentier Volhard
II.4.1.1- Principe
II.4.1.2- Réaction chimique
II.4.1.3- Domaine de travail
II.4.1.4- Application
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL EXPERIMENTAL
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODE
1- Cadre d’étude
2- Matériels
3- Echantillons
4- Méthodes de dosage
4.1 –Méthode potentiométrique
A. Dosage des chlorures
A.1 Electrode de référence
A.2 Electrode spécifique aux chlorures
A.3 Réactifs
A.4.Etalonnage
A.4.1-Préparations préalables
a) – Solution d’ISA( Ionic Strength Adjustment)
b)- Pont électrolytique
c) –Préparations des solutions étalons de NaCl
c.1) –Solution mère A
c.2)- Solutions filles
d)-Préparation des échantillons
e)- Réactifs
f)- Mode opératoire de la défécation
g)-Mode opératoire
B –Dosage du sodium
B.1-Electrode de référence
B.2 –Electrode spécifique au sodium
B.3-Réactifs
B.4- Etalonnage
B.4.1- Préparations préalables
a)- Solution d’ISA
b) –Pont électrolytique
B.4.2 –Préparations des solutions étalons
B.4.3 –Préparations des échantillons
B.4.4 –Mode opératoire
4.2 –Photométrie flamme
4.2.1- Réactifs
4.2.2- Etalonnage
4.2.3 –Préparations des solutions étalons de chlorure de sodium (NaCl)
a)- solution mère A
b)- Solutions filles
c) –Préparations des échantillons
d) –Mode opératoire
4.3- Méthode Charpentier Volhard
4.3.1- Réactifs
4.3.2- Mode opératoire
4.3.3- Expression des résultats
CHAPITRE II: PRESENTATION DES RESULTATS
1 – Méthode potentiométrique
2 – Photométrie de flamme
3 – Méthode de Charpentier Volhard
DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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