Les mesures mises en place par les Etats-Unis pour sortir de la crise de la dette

Origines et causes de la crise financière des Etats-Unis

L’éclatement de la bulle immobilière aux États-Unis, et l’insolvabilité d’emprunteurs américains ont conduit à une crise de liquidité bancaire en août 2007. Pour cela, les pouvoirs publics ont intervenus pour résoudre les problèmes de liquidités mais malgré cette intervention, les difficultés des banques ont amplifié et la crise financière s’est étendue à l’économie réelle à l’automne 2008. La cause principale de déclenchement de la crise financière américaine est donc, l’explosion de la bulle qui a touché directement la solvabilité des emprunteurs, en les mettant en situation de défaut de paiement de leurs crédits subprimes. Durant cette période, le taux de défaut de paiement augmente de 11% en 2006 à environ 14% en 2007 et dépasse 20% en 2008. A partir de mi-2007, et à cause de la détérioration des crédits subprimes, les agences de notation ont dégradé les notes de certaines de produits liés aux crédits subprimes. Ceci a engendré une méfiance envers ces produits titrisés, et ils ne trouvent plus preneurs, même à des prix bas1. Dans ce contexte, Les banques arrêtent de se prêter entre elles, ce qui entraine une crise de liquidité. Pour cela, elles vendent des actifs, mais elles risquent ainsi de faire faillite si personne n’en veut. Cette situation inquiétante contraint la banque centrale à intervenir début août 2007. Suite à la baisse des valeurs d’actifs détenues par les banques, ces dernières sont forcées de vendre des actifs, pour détenir des liquidités même ceux qui n’ont pas encore été touchées par la crise. Cela a conduit à la continuation de la chute des prix, même ceux des actifs de bonne qualité. Les banques font alors face à une double crise. D’une part, une crise de liquidité qui se traduit par l’incapacité de trouver les financements de courts et moyens termes nécessaires à leur activité quotidienne.

D’autre part, une crise de capitale qui s’explique par, la dépréciation de leurs actifs et aucun investisseur ne souhaite leur apporter de fonds propres. Vue cette situation, le fonds spéculatif, Carlyle capitale à fait défaut sur 16,6 milliards de dollar de dette en mars 2008, et entraine dans sa chute la banque d’investissement américaine BearSters. En juillet 2008, deux agences américaines de refinancement hypothécaire, Freddie Mac et Fannie Mae, se trouvent à leur tour dans une telle situation dont elles enregistrent des pertes de plusieurs milliards de dollars par trimestre à cause de la dépréciation des portefeuilles de prêt quelle détiennent. La banque d’affaire Lehman Brother a également fait faillite le 12 septembre 20082. Dans la même date, la banque Merrill Lynch a été rachetée par Bank Of América. La faillite de Lehman Brother a aggravé la situation des Etats-Unis en particulier, et du monde entier en général, elle a provoqué la chute d’autres banques hors USA, et amplifier la défiance réciproque des banques et surtout, elles ont poussé le numéro un de l’assurance mondiale, AIG, au bord de la faillite. Cette dernière avait vendu des crédits default swaps assurant leurs détenteurs contre le risque de défaut de paiement lié à des obligations Lehman Brother. Durant cette même période, le marché interbancaire connait de nouveaux blocages dont les banques les plus fragiles font faillite, sont sauvées par les pouvoirs publics, ou sont rachetées à des prix symboliques. La succession de ces faillites a fait augmenter les coûts des emprunts et les taux d’intérêts, ainsi que les primes de risque. A cette raison les banques préfèrent les emprunteurs les moins risqués, tels que les Etats pour se financer. Suite à la faillite de Lehman Brother, la baisse du PIB s’est accéléré dont il a reculé de 5,2% entre le dernier trimestre 2008 et le premier trimestre 20093.

Avant la crise et en terme de solvabilité, l’agence de notation financière Standard And Poors a donné aux États-Unis la note de AAA qui veut dire que les actifs américains sont très sûrs, mais, en 2010, a connu une perturbation de son système. En effet, en comparant avec d’autre pays notés AAA tel que la France, Royaume Uni, Canada et Allemagne, les USA a affiché les plus mauvais résultats dont le déficit fédéral américain représentait 8,8% du PIB et la dette publique s’élevait à 92,3% du PIB. C’est pour cela que l’agence Standard And Poor’s a décidé de modifier la note des Etat- Unis de stable à négative en Avril 2011. Entre 2007 et 2011, la croissance de la dette fédérale a connu une hausse massive passant de 35,5% du PIB à 64,4%. En mi-mai 2011, les Etats-Unis ont atteint le plafond légal d’endettement fixé à 142,94 milliards de dollar et le congrès a refusé de voter le relèvement de ce plafond.

Le cas de la Grèce Vu l’importance de dépenses militaires grecques qui ont atteint 4% du PIB, et les dépenses des jeux olympiques de 2004, ce pays a fait recours à l’emprunt public pour se financer. Ce dernier a commencé de s’accroitre dès la crise de 2008 à cause de l’effet combiné des régimes d’austérité, qui ont plongé le pays dans la dépression, et de la spéculation financière qui fait exploser les taux d’intérêt. Juste avant l’éclatement de la crise grecque en 2009, les banques prêtent à ce pays à un taux de 6% et passant même à 12% début 2010, alors qu’elles se refinancent auprès de la BCE à un taux de 1%. En 2014, ce dernier a baissé à 0.25, mais la Grèce a marqué des emprunts auprès de ces banques à un taux de 4.75%16. A partir de 2010, la Grèce est tombé dans la faillite et elle ne peut plus emprunter pour se refinancer. C’est pour cela que l’union européenne décide, le 02 mai 2010, d’un plan de sauvetage de 110 milliards d’euro de prêts sur trois ans, assortis des conditions. Athènes doit consentir à un plan d’économie de 30 milliards d’euro, incluant une baisse des salaires de 10% et une réforme des pensions. Huit jours plus tard, devant la défiance des marchés, l’union européenne met sur pied un fonds européen de stabilité financière, qui pourra emprunter jusqu’à 440 milliards d’euro pour soutenir les économies de la région en difficulté, auquel s’ajoutent 60 milliard d’euro du FMI. Mais, malgré ces aides et les différentes mesures d’austérité, la Grèce n’a pas pu réduire son excès d’endettement qui dépasse 15% du PIB en 2011, à cause des déséquilibres structurels tel qu’un déficit budgétaire primaire c’est-à-dire que ses recettes fiscales ne suffisent pas à compenser les salaires de la fonction publique.

Cela est dû aux fraudes fiscales qu’a connues ce pays. En juillet 2011, la Grèce a reçu une nouvelle aide financière de 109 milliards d’euro, toujours assortie de conditions d’austérité. Mais, cette fois-ci l’Allemagne a convaincu la France de procéder à une décote de la dette grecque et faire sortir la Grèce de la zone euro. Cela parce que, Athènes s’est accordé à la zone euro pour bénéficier des taux d’emprunts bas et dynamiser son économie, grâce à une comptabilité falsifiée. Mais désormais, l’euro devient intenable pour le pays, car la force de la devise l’empêche de se relancer par les exportations17. La décote de la dette grecque comporte de nombreux obstacles car le pays s’est endetté auprès de créanciers étrangers tels que des banques et des compagnies d’assurances européennes, et 70% de sa dette sont détenus par des investisseurs étrangers. Le plan de sauvetage européen de stabilité financière, qui a rattaché des obligations d’Etat grecques sur le marché secondaire. Mais il reste encore 200 milliards d’euro en dehors des détentions des banques centrales et de la BCE dans les portefeuilles des institutions financières. Malgré ce deuxième plan de sauvetage, la Grèce menace encore de faire défaut sur sa dette. Athènes reçoit une nouvelle aide financière de 34 milliards d’euro en décembre 2012, ainsi que 12 milliards d’euro payable par tranches en 2013. Au troisième trimestre 2013, la dette grecque s’affiche à 169% du PIB et dépasse 174% du PIB en 2014. Son économie entre en 2015 dans sa cinquième année de récession et affiche un taux de chômage de 25.7%18.

Le cas de l’Espagne A la veille de la crise des subprimes, l’économie de l’Espagne connait une forte croissance, grâce à un boom de la construction dans l’immobilier, le pays s’est trouvé en état de crise19. Durant cette période, l’Espagne possède dans ces bilans de nombreux crédits hypothécaires sur des biens immobiliers surévalués et de la dette publique, ce qui a mené à la dégradation de la finance publique de ce pays où l’endettement public passe de 36% du PIB en 2007 à 69% en 2011, et le solde des administrations publiques passe d’un excédent de 1.5% en 2007 à un déficit de -8.9% en 2011. Le nombre de chômeurs a plus que doublé entre 2007 et 2011 pour atteindre 4 ,53 millions de personnes.20 La fragilité de l’économie espagnole réside essentiellement dans l’augmentation considérable du taux de chômage et la chute des prix de l’immobilier, depuis, 2008. Cette chute est due à la récupération des établissements financiers d’environ 1.5 millions de logements vides en raison de l’insolvabilité des emprunteurs.21 Dans ce cadre, la banque d’Espagne a estimé que plus de 16% du total des actifs des banques espagnoles détenus sur le secteur de la construction et de la promotion immobilière étaient des actifs douteux et la situation des finances publiques s’aggrave. L’excédent public de 2% du PIB en 2006-2007 s’est transformé en un des déficits les plus élevés de la zone, soit 11 points de PIB en 2009 et encore 9 points en 2010.

Pour réduire le déficit, le gouvernement espagnole a mis en place un sévère programme d’austérité qui se caractérise par la baisse de 20 millions de dépenses de l’Etat pour l’année 2008, réduction de l’offre de l’emplois publics en 2009, gel des hauts salaires dans les administrations, les organismes et les entreprises publiques, la baisse du budget de l’Etat de 50 milliards d’euro jusqu’en 2013, la baisse de 5% en moyenne des salaires des fonctionnaires et le gel des retraites en 2011, etc.22 Le gouvernement justifie ce tournant politique par les attaques spéculatives enregistrées sur la dette espagnole. Les investissements publics sont ainsi gelés, 6 milliards d’euro de programmes étant annulés. De plus, s’ajoute une augmentation des recettes dont la TVA est augmentée de deux points passants de 16% à 18%. Ces mesures sont censées permettre une réduction du déficit public avec pour objectif 6% du PIB en 2011 et moins de 3% en 2013. Malgré les politiques d’austérités appliquées par le gouvernement, la situation de l’économie a continué à s’aggraver. Le chômage s’accroit dramatiquement, particulièrement parmi les jeunes, le secteur informel se développe, l’Etat et les relations sociales se décomposent, l’émigration prend de l’importance et la population risque de se diminuer.23

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre I: Approche théorique de la dette souveraine
Introduction
Section 1: cadre générale des crises économique
1.1. Définition de la crise
1.2. Les théories de la crise économique
1.2.1. Pour les libéraux
1.2.2. Pour les marxistes
1.2.3. Pour les keynésiens
1.3.Types de crises économiques
1.3.1. La crise financière
1.3.2. La crise boursière (le krach boursier
1.3.3.La crise bancaire
1.3.4. La crise de change
1.3.5. La crise souveraine
Section 2: les crises souveraines 10
2.1. Déficit public et dette publique
2.1.1. Déficit public
A. Les causes de déficit public
a. Causes conjoncturelles
b. Causes structurelles
B. Conséquences du déficit public
a. La hausse des prélèvements obligatoires
b. La hausse de la dette publique
C . Les modes de financement du déficit
a. La monétisation du déficit
b. L’emprunt
2.1.2. La dette publique
A. Définition de la dette
B. Définition de la dette publique
C. Les caractéristiques de la dette publique
D. Les catégories de la dette
E. Gestion de la dette publique
F. Avantages et inconvénients de l’emprunt étranger
2.1.3. La dette souveraine
A. Définition de la dette souveraine
B. Les déterminants des crises de la dette souveraine
C. Les conséquences de la dette souveraine
D. Les limites de la dette souveraine
Conclusion
Chapitre II: manifestation de la crise de la dette souveraine
Introduction
Section 1: La crise financière des Etats-Unis
1.1. Origines et causes de la financière des Etats-Unis
1.2. Les composantes de la dette publique américaine
1.3. Conséquences des dettes publiques aux Etats-Unis
1.4. Les mesures mises en place par les Etats-Unis pour sortir de la crise de la dette
Section 2: La crise souveraine dans la zone euro
2.1. Origines de la crise de la dette européenne
2.1.1. Les causes de la crise de la dette européenne
2.1.2.Les pays Européens touchés par la crise
A. Le cas de la Grèce
B. Le cas de l’Espagne
C. Le cas du Portugal
D. Le cas de l’Irlande
E. le cas de l’Italie
2.1.3. Les conséquences de la dette souveraine européenne
2.1.4. La résolution de la crise souveraine de la zone euro
Conclusion
Chapitre III : L’impact de la crise souveraine européenne sur l’économie de certains pays en voie de développement
Introduction
Section 1:Impact sur le commerce extérieur
1.1. Le cas de l’Algérie
1.2. Le cas de la Tunisie
1.3. Le cas du Maroc
1.4.Le cas de l’Egypte
Section 2: Impact sur les mouvements de capitaux et les transferts de fonds
2.1. Impact sur les investissements directs étrangers
2.2. Impact sur les aides publiques au développement
2.3. Impact sur les transferts de fonds des travailleurs à l’étranger
Section 3 : Impact sur le tourisme
Conclusion
Conclusion générale

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