LES MEDICAMENTS DE THERAPIE INNOVANTE PREPARES PONCTUELLEMENT MTI-PP

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CLASSIFICATION ET CRITERES DIAGNOSTIQUES

CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE

− Dans les arthroses mécaniques, dites “secondaires”, la pression, qui peut s’exercer sur un cartilage normal au départ, est beaucoup trop importante. L’arthrose se met donc en place. C’est le cas des dysplasies, des surcharges (pondérales ou fonctionnelles par une hyper-utilisation de l’articulation dans un contexte sportif ou professionnel) et des in-congruences articulaires (fracture intra-articulaire, cals osseux post fracture).
− Dans les arthroses structurales, dites “primitives”, la pression s’exerce sur un cartilage fragilisé en amont par une pathologie de type chondrocalcinose, maladie génétique ou ostéonécrose de l’os sous-chondral.

CRITÈRES DE L’AMERICAN COLLEGE OF RHEUMATOLOGY

L’American College of Rheumatology (ACR) a proposé en 1986 des critères de classifica-tion obtenus à partir d’une étude comparant des malades atteints de gonarthrose et un groupe contrôle dans lequel 50 % des malades étaient atteints de polyarthrite rhumatoïde[11]. L’objec-tif était de standardiser et de clarifier la définition clinique de l’arthrose idiopathique en utilisant les techniques de diagnostic disponibles. Cela a permis de développer trois systèmes de cri-tères :
− Critères cliniques et biologiques.
− Critères cliniques purs.
− Critères cliniques et radiologiques.
Ces critères sont fréquemment utilisés pour les inclusions dans les essais thérapeu-tiques[12].

CRITERES IRM

L’IRM est la technique de choix dans l’exploration de l’arthrose car elle permet une approche globale tridimensionnelle de l’articulation arthrosique par rapport à la radiographie standard. Elle permet de visualiser et d’évaluer non seulement le cartilage mais également de visualiser les autres structures anatomiques périarticulaires atteintes (os, ménisque, synoviale, ligaments, …etc.). L’évaluation IRM est basée sur une classification multicritère de l’articula-tion du genou. Les scores sont attribués visuellement selon diverses caractéristiques jugées per-tinentes pour l’intégrité fonctionnelle du genou, ou potentiellement impliquées dans la physio-pathologie de l’arthrose ou les deux. Ces caractéristiques comprennent des lésions du cartilage, des lésions de la moëlle osseuse sous-articulaire (BML), des kystes sous-chondraux, une attri-tion osseuse sous-articulaire, des ostéophytes marginaux et centraux, des déchirures et extru-sions méniscales latérales et médiales, des lésions collatérales des ligaments croisés antérieur et postérieur, synovites et épanchements, des corps lâches intra-articulaires, ainsi que des kystes périarticulaires et des bursites.
L’ensemble de ces données ont permis l’élaboration de différents scores semi-quantita-tifs d’IRM pour évaluer la sévérité et la progression de la gonarthrose. Le premier système de notation semi-quantitatif complet basé sur l’IRM a été publié en 2004 et s’appelle the Whole Organ Magnetic Resonance Imaging Score (WORMS) [13]. Depuis lors, trois autres systèmes de notation supplémentaires ont été introduits : the Knee Osteoarthritis Scoring System (KOSS)[14], the Boston Leeds Osteoarthritis Score (BLOKS)[15] et le dernier score publié est le Magnetic Resonance Imaging Osteoarthritis Knee Score (MOAKS)[16].

LES OUTILS D’EVALUATION ET DE SUIVI CLINIQUE DE LA GONAR-THROSE

Pour toute articulation, plusieurs domaines peuvent être évalués au cours de l’arthrose : douleur, impotence fonctionnelle, mobilité articulaire, appréciation globale de l’activité ou de la sévérité de la maladie, qualité de vie, consommation médicamenteuse, recours à la chirurgie, etc. L’Outcome Measures in Rheumatology Clinical Trials (OMERACT) a proposé une liste des domaines à évaluer dans tout essai clinique dans l’arthrose, en les classant par ordre d’im-portance[17]. Différents outils spécifiques ont été développés pour évaluer la sévérité des symp-tômes de l’arthrose, en particulier pour mesurer les domaines les plus importants selon l’OME-RACT : la douleur, l’évaluation globale et la fonction. Ces outils sont souvent sous forme d’auto-questionnaires appelés PROMs (Patient Reported Outcome Measures).

EVALUATION DE LA DOULEUR : L’ECHELLE VISUELLE ANALOGIQUE

C’est une échelle d’auto-évaluation fiable et validée utilisée aussi bien dans la douleur chronique que dans la douleur aigüe. Cette échelle est l’outil d’évaluation de la douleur le plus utilisé. Elle se présente sous la forme d’une réglette dotée d’un curseur glissant. On propose au sujet de déplacer le curseur entre “Absence de douleur” et “Douleur extrême” (ou parfois “Dou-leur maximale imaginable”). La face arrière de cette réglette contient les mêmes éléments, avec, en complément, sur la ligne sur laquelle se déplace le curseur, une graduation de 0 à 100mm destinée à l’évaluateur pour quantifier la donnée fournie par le sujet. À chaque position du curseur correspond ainsi une valeur numérique. Cette méthode d’évaluation est utilisable dès l’âge de 5 ans. Son intérêt, outre sa reproductibilité, réside dans le fait qu’elle n’est pas mémo-risable

WESTERN Ontario and McMaster Universities Arthritis Index

Le questionnaire Western Ontario and McMaster universities arthritis index (WOMAC) est un auto-questionnaire spécifique symptomatique de l’arthrose des membres inférieurs, il permet de renseigner sur l’état du genou en notant la sévérité des symptômes du patient et de ses limitations physiques. Grâce à 24 courtes questions, le WOMAC évalue la douleur (5 ques-tions, 20 points au maximum), la raideur de l’articulation (2 questions, 8 points) et sa fonction (17 questions, 68 points). Chaque question est notée à l’aide soit d’une échelle de Lickert avec 5 réponses possibles (nulle = 0 ; minime = 1 ; modérée = 2 ; sévère = 3 ; extrême = 4), soit une échelle visuelle analogique de 100mm. Il est possible de calculer les scores dans chaque do-maine ou pour l’ensemble du WOMAC. La simplicité d’utilisation, la sensibilité et la validation rigoureuse de cet outil contribue à sa popularité. Il existe une version abrégée du WOMAC proposée par Tubach et al.visant à en faciliter l’utilisation et qui ne modifie pas les qualités métrologiques de l’outil[18].

Knee Ostearthritis Outcome Score

Certains cliniciens ont souligné que le score WOMAC n’était pas approprié pour l’étude de patients arthrosiques plus jeunes ou plus dynamiques. En 1998, cette critique de l’outil a donné lieu au développement du Knee Ostearthritis Outcome Score (KOOS), à partir même du WOMAC : les questions du WOMAC sont incluses dans le KOOS. La principale différence entre ce score et le WOMAC est l’inclusion de nouveaux domaines : la qualité de vie et la fonction dans les activités sportives et récréatives. Ce score évalue donc cinq dimensions[19] :
− La douleur (9 questions, 36 points).
− Les symptômes (7 questions, 28 points).
− La fonction au quotidien – activities of daily living ADL (17 questions, 68 points),
− La fonction dans des activités sportives et récréatives – sport and recreation function (5 questions, 20 points).
− La qualité de vie – knee related quality of life (4 questions, 16 points)
Le KOOS comporte donc 42 items, et les patients répondent à chaque item en fonction de l’état de leur genou au cours la semaine précédente sur des échelles de Likert à 5 points. Le questionnaire peut être complété en environs 10-15 minutes et la notation se fait en 2-3miniutes à l’aide d’un tableur de notation.
Résultat d’une initiative OARSI (Osteoarthritis Research Society International) /OME-RACT, le KOOS-PS a été développé pour mesurer la fonction physique des personnes souffrant de gonarthrose. L’objectif était de fournir une mesure unique et plus courte de la fonction phy-sique. Cela visait à réduire la redondance détectée dans les items de la dimension fonction issue du WOMAC. Le KOOS-PS n’évalue donc ni la douleur ni les symptômes ni la qualité de vie[20]. C’est un auto-questionnaire, composé de 7 items, pouvant être complété en 2 min par le patient.

International Knee Documentation Comittee

Le questionnaire IKDC est un auto-questionnaire spécifique au genou utilisé comme outil pour mesurer une amélioration ou une détérioration des dimensions symptômes, fonction, et activité sportive dans l’atteinte du genou. C’est une échelle subjective attribue au patients un score mesurant la fonction du genou d’un point de vue global. L’auto-questionnaire examine 3 dimensions : symptômes, activité sportive, et fonction du genou. La dimension symptômes aide à évaluer la douleur, la raideur, le degré de tuméfaction et le point de rupture. La catégorie des activités sportives se concentre sur des fonctions telles que monter et descendre les escaliers, se lever d’une chaise, s’accroupir et sauter. La catégorie de la fonction du genou pose aux pa-tients une question simple : comment est leur genou à l’heure actuelle ? Comment était leur genou avant une blessure ? Les scores sont obtenus en faisant la somme des éléments indivi-duels, puis en transformant le total brut en un nombre gradué compris entre 0 et 100. Ce nombre final est interprété comme une mesure de la fonction globale.
6. Minimal Clinically Important Difference
Le MCID ou « Différence minimale cliniquement importante » reflète le changement mi-nimal, dans le cadre d’un protocole d’intérêt, qu’un patient perçoit comme important ou ayant un impact bénéfique ou néfaste. Ainsi le MCID se traduit par la plus petite différence de score perçue de manière significative par le patient. Le MCID est utile pour déterminer le niveau de changement minimal acceptable, autrement dit un seuil, à partir duquel le protocole d’intérêt (un traitement, une opération …etc.) est jugé cliniquement bénéfique. Il peut être calculé selon une méthode corrélative par rapport à une mesure référence, ou selon une méthode basée sur la distribution utilisant l’écart-type. L’Outcome Measures in Rheumatology Clinical Trials (OMERACT) recommande l’utilisation de la méthode corrélative comme méthode de réfé-rence[21].

PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE LA GONARTHROSE

L’évolution de la gonarthrose est très progressive, s’étalant sur plusieurs années avec des périodes de rémission cliniques possibles. Les traitements actuels ne permettent pas d’en guérir. Actuellement la prise en charge en première intention est le traitement médical. Le but est de préserver au mieux l’intégrité fonctionnelle de l’articulation, et de soulager les symptômes no-tamment la douleur. Si toutefois le patient ne répond pas à ce traitement, le recours à la chirurgie peut être rendu nécessaire.

TRAITEMENT MEDICAL NON PHARMACOLOGIQUE

Il consiste en des recommandations hygiéno-diététiques, ayant pour buts d’une part une limitation de la charge que porte l’articulation, et d’autre part la protection de l’articulation.
• Limitation de la charge :
o Perte de poids impliquant une prise en charge diététique
o Repos durant les poussées douloureuses pour le genou qui souffre
o Aide à la marche (port de canne(s))
o Utilisation d’orthèses du genou, semelles orthopédiques ou de talonnettes
• Protection de l’articulation :
o Rééducation : il faut lutter contre le flessum (c’est-à-dire la perte de l’extension), la perte ou la diminution de la flexion, et contre la rétraction des groupes mus-culaires antérieurs et postérieurs de la cuisse.
o Activité physique régulière et adaptée visant au renforcement musculaire

TRAITEMENT MEDICAL PHARMACOLOGIQUE

PARACETAMOL

Antalgique de première intention dans le traitement de la douleur liée à la gonarthrose. La prise d’antalgique doit suivre le profil de la douleur : soit au moment de la poussée doulou-reuse si la douleur est intermittente, soit en plusieurs fois à intervalles réguliers si la douleur est constante. Les repas n’influençant pas la biodisponibilité du paracétamol on peut organiser la prise au moment le plus approprié par rapport à la douleur. Il faut toutefois veiller à ne pas dépasser la dose maximale, à savoir un maximum de 4g par jour, et de 2g par prise.

AINS

Le recours aux AINS topiques se fait en complément au paracétamol pour soulager la douleur liée à la gonarthrose. Dans cette indication leur efficacité a été démontrée à court terme (2 semaines)[22]. Ils ont l’avantage d’agir rapidement et de diffuser faiblement dans le sang, ce qui limite le risque d’effets indésirables. Les gels contenant du kétoprofène (KETUM®) sont néanmoins susceptibles d’entraîner des réactions de photosensibilité. De nombreuses spéciali-tés existent, mais seul le diclofénac (ex : VOLTARENE EMULGEL®, FLECTOR TISSU-GEL® …etc.) a l’indication « traitement symptomatique de l’arthrose douloureuse des genoux ». Les AINS par voie orale sont eux prescrits lorsque la poussée douloureuse ne répond pas au paracétamol (ex : ANTADYS®, PROFENID®, VOLTARENE LP®…etc.). Leur utilisation se fait sur une courte durée (10 jours) et à dose minimale efficace, en raison de leurs effets indé-sirables auxquels les personnes âgées sont particulièrement sensibles, notamment digestifs, car-diovasculaires et rénaux.

ANTALGIQUES OPIOIDES FAIBLES

Ils peuvent être utiles, avec ou sans paracétamol, lorsque les AINS sont contre-indiqués, inefficaces, ou mal tolérés. Ils nécessitent une information sur les risques et un suivi strict de la réponse au traitement et de sa tolérance[23]. Les opioïdes faibles sont présentés, pour la grande majorité, en association avec le paracétamol (ex : IXPRIM®, IZALGI®, LAMALINE®…etc.). Parmi les effets indésirables les plus notables on retrouve : somnolences, vertiges, constipation et nausées. Une surveillance médicale est donc nécessaire.

INJECTION INTRA-ARTICULAIRE DE CORTICOIDES

Lorsque les poussées douloureuses ne sont pas soulagées par le traitement antalgique et par les AINS ou si ces derniers sont contre-indiqués, l’infiltration intra-articulaire de corticoïdes peut être prescrite. L’augmentation de la concentration intra-articulaire en corticoïdes aura pour effet de diminuer la douleur en inhibant la composante inflammatoire de la maladie et d’amé-liorer l’amplitude articulaire. Cet effet pharmacologique est dû aux propriétés anti-inflamma-toires des corticoïdes :
• Diminution de la réponse inflammatoire locale par inhibition de la production de cytokines pro-inflammatoires et des métalloprotéases[24] et inhibition du recrutement des cellules de l’inflammation (macrophages, neutrophiles).
• Diminution du flux sanguin au niveau synovial[25] et augmentation de la viscosité du liquide synovial par augmentation de la concentration d’acide hyaluronique[26]
Plusieurs études[27] [28]ont validé l’efficacité des infiltration de corticoïdes à réduire la dou-leur dans la gonarthrose et de récentes méta-analyses [29] [30] ont confirmé ces résultats à court terme (jusqu’à 3 semaines) et jusqu’à 6 semaines. De même ce traitement fait partie des recom-mandations de l’OARSI dans la prise en charge de la gonarthrose[31] [32] ainsi que des recom-mandation de l’ACR[33]. Cependant l’efficacité à long terme n’a pas été prouvée, et leur effet sur l’amélioration de la fonction n’a pas été mis en évidence. Leur usage en traitement de fond n’est donc pas justifié. Dans l’arthrose du genou, leur seule indication est le traitement des poussées inflammatoires douloureuses, traitement en seconde intention associé à un traitement antalgique. Ils possèdent néanmoins un réel attrait thérapeutique du fait de leur efficacité, de leur durée d’action, de leur facilité d’administration et de leur relative innocuité comparée aux AINS par voie orale. Généralement le nombre d’injections est limité à 3 par an et par articu-lation[34] espacés de 1 à 3 semaines. Les principales complications des injections intra-articu-laires de corticoïdes sont celle liées à la voie d’administration et l’effet immunosuppresseur des corticoïdes.
Dans une étude récente[35] étudiant les effets indésirables des injections intra-articulaires de corticoïdes rapportés dans la littérature et observés en pratique clinique, quatre complications ont été décrites : fracture sous-chondrale par insuffisance osseuse, complication de l’ostéoné-crose, accélération de la progression de l’arthrose, et une destruction rapide de l’articulation avec une accélération de la perte osseuse. Selon cette étude un examen minutieux des caracté-ristiques cliniques et l’utilisation de l’IRM pour identifier les causes de la douleur articulaire avant injection, pourraient prévenir certaines de ces complications.

L’ARTHROPLASTIE DU GENOU

L’arthroplastie du genou est une chirurgie qui consiste à remplacer les zones de cartilage et d’os usés au niveau de l’articulation du genou arthrosique par des pièces artificielles. On estime à 50 000 le nombre de prothèses de genou posées chaque année en France[43]. L’objectif de la mise en place d’une prothèse de genou vise à réduire la douleur et à améliorer l’amplitude des mouvements. Bien qu’il s’agisse d’une intervention relativement lourde, présentant comme toute opération chirurgicale des risques de complications, l’arthroplastie est une intervention bien maitrisée avec une reprise de la marche généralement précoce (1 à 3 jours après l’ablation des drain éventuels). Le recours à cette chirurgie est fonction plusieurs critères :
− La gêne fonctionnelle (douleurs handicapantes, réduction du périmètre de marche, déformations, douleurs nocturnes…) malgré un traitement médical
− Le degré d’atteinte articulaire : l’usure du cartilage doit être visible clairement avec un pincement complet entre fémur et tibia visible sur la radio debout.
− L’état général du patient (âge, profil clinique, antécédents…) permettant de déter-miner le risque médical lié à l’intervention.
− La probabilité de réintervention à terme liée à la durée de vie de la prothèse.
Une très récente méta-analyse sur la durée de vie des prothèses de hanche et de genou indique que 96% des arthroplasties totales du genou et 77% des arthroplasties unicompartimen-tales ont duré jusqu’à 15 ans, et 83% des arthroplasties totales durent jusqu’à 25 ans[44]. Il existe en effet deux types de prothèse de genou : les prothèses unicompartimentales de genou (PUG) et les prothèses totales de genou (PTG).

PROTHESE PARTIELLE DE GENOU, OU PROTHESE UNICOMPARTIMENTALE

C’est une prothèse qui remplace un des trois compartiments de l’articulation du genou (fémoro-tibiale interne, externe ou fémoro-patellaire). Il existe deux types de PUC :
− Prothèse unicompartimentale de l’articulation fémoro-patellaire comportant un implant trochléen, et un implant patellaire
− Prothèse unicompartimentale de l’articulation fémoro-tibiale (médiale ou latérale) com-portant un implant fémoral et un implant tibial.

LES PREPARATIONS DE THERAPIE CELLULAIRE

Ce sont des produits cellulaires ou tissulaires, allogéniques ou autologues, à finalité thé-rapeutique, qui ne sont pas des MTI. Il n’a donc pas de modification substantielle lors de la production. Contrairement aux MTI et aux MTI-PP, ces préparations ne sont pas des médica-ments au sens du CSP, mais sont des produits de santé sous la compétence de l’ANSM. Ces produits sont réglementés au niveau national[47].

MEDICAMENTS DE THERAPIE INNOVANTE OU MTI

Selon le règlement européen[52], les médicaments de thérapie innovante (MTI) ou Ad-vanced Therapy Medicinal Products (ATMP) sont des médicaments à usage humain compre-nant :
− « Les médicaments de thérapie génique »
− « Les médicaments de thérapie cellulaire somatique »
− « Les médicaments issus de l’ingénierie tissulaire et cellulaire »
− « Les médicaments combinés de thérapie innovante »
Les MTI sont caractérisés par l’existence de modification substantielle au cours du pro-cessus de production des cellules ou une utilisation non homologue. Une utilisation homologue signifie la réparation, la reconstruction, le remplacement ou la supplémentation des cellules ou des tissus d’un receveur avec un produit cellulaire ou tissulaire qui effectue la même fonction essentielle que chez le donneur. Par exemple un prélèvement de moelle osseuse en vue d’une greffe allogénique de cellules hématopoïétiques, correspond à un usage homologue. Par consé-quent un usage non homologue correspond à l’utilisation de cellules ou de tissus qui ne sont pas destinés à être utilisés pour les mêmes fonctions essentielles chez le receveur et le donneur.
Les MTI sont régulés au niveau national pour les essais cliniques et au niveau européen pour l’AMM et le suivi post-AMM[52]. Les MTI étant considérés comme des médicaments, ils doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication des médicaments à usage humain applicables à l’industrie pharmaceutique. Si l’établissement est situé en France, celui-ci devra être un établissement pharmaceutique autorisé par l’ANSM[47]. Leur commer-cialisation est subordonnée à une demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM).
Selon l’EMA, entre 2009 et 2018 sur plus de 500 essais cliniques utilisant des MTI en Union Européenne, 20 demandes d’AMM ont été étudiées, et seulement 10 ont été approuvées. Sur ces 10 MTI, 3 ont été retirés du marché, 1 suspendu et seulement 6 autorisés[53].

MTI-PP A PARTIR DE PRELEVEMENT REALISES AU COURS D’UNE MEME OPERATION

Les cellules qui ne sortent pas du bloc opératoire et sont utilisées dans le même temps opératoire ne sont pas concernées par ces dispositions[57]. Car l’article L1245-2 du CSP in-dique que « Les tissus, les cellules et les produits du corps humain, prélevés à l’occasion d’une intervention chirurgicale pratiquée dans l’intérêt de la personne opérée, ainsi que le placenta peuvent être utilisés à des fins thérapeutiques ou scientifiques, sauf opposition exprimée par elle après qu’elle a été informée des finalités de cette utilisation. »[58]. En effet contrairement aux MTI, les cellules ou tissus prélevées et utilisées dans le même temps opératoire n’ont pas le statut de médicament, spécialité pharmaceutique, et ne sont donc pas soumises aux mêmes contraintes réglementaires notamment en termes de production et de conservation. Ce type de procédures est donc considéré comme « pratique de soin », et son encadrement relève de la biovigilance. Lorsque ces agents biologiques sont préparés en dehors du champ opératoire ils sont alors considérés ayant le statut de médicament et leur encadrement relève de la pharmaco-vigilance. Le prélèvement ne peut être effectué que dans un but thérapeutique ou scientifique, et doit être soumis au consentement éclairé du donneur.

REVISION DE LA LOI DE BIOETHIQUE :

En octobre 2019 un projet de révision de la loi relative à la bioéthique a été adopté à l’as-semblée nationale et en février 2020 il a été adopté au sénat. L’article 27 de cette révision de la loi bioéthique autorise la réalisation de l’ensemble des étapes de :
− Prélèvement des tissus ou cellules autologues.
− De préparation.
− Et d’administration.
D’un MTI-PP au cours d’une seule et même intervention médicale. Auparavant, ces étapes ne pouvaient être effectuées que dans le cadre d’interventions médicales distinctes. Cet article 27 vise ainsi à éviter des actes inutiles et potentiellement néfastes pour les patients, tels que la répétition d’anesthésies. Lorsque le prélèvement la préparation et l’administration d’un MTI-PP est possible sur un seul temps opératoire cette révision de la loi va alléger les procédures d’usage de ces MTI-PP que ce soit en unité de soin ou dans le cadre de programmes de re-cherche.

PLASMA RICHE EN PLAQUETTES

Le plasma riche en plaquettes (PRP) est un produit sanguin autologue (fraction plasma-tique issue du sang) contenant une concentration élevée de plaquettes, de facteurs de croissance et de cytokines supposées favoriser l’anabolisme cellulaire et la régénération des tissus lésés.
Le plasma est un sérum contenant des protéines et des facteurs de coagulation. Les pla-quettes sont des cellules dépourvues de noyau et contenant des microtubules, de mitochondries et des granules. Les plaquettes contiennent différents types de granules qui remplissent diffé-rentes fonctions, notamment les granules alpha, qui sont les plus courantes. Il y en a entre 50 et 80 alpha granules par plaquette. Ces alpha granules synthétisent, stockent et libèrent une trentaine de protéines bioactives, qui sont des facteurs de croissance dont la fonction est l’hé-mostase (la coagulation du sang) et la cicatrisation tissulaire.

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Table des matières

Chapitre 1: L’ARTHROSE DU GENOU
A. ARTHROSE DU GENOU
1. DEFINITION
B. EPIDEMIOLOGIE
C. ANATOMIE
1. ANATOMIE DU GENOU
2. LOCALISATION DE LA GONARTHROSE
D. PHYSIOPATHOLOGIE
1. LE CARTILAGE
2. LA MEMBRANE SYNOVIALE
3. L’OS SOUS CHONDRAL
E. CLASSIFICATION ET CRITERES DIAGNOSTIQUES
1. CLASSIFICATION ETIOLOGIQUE
2. CRITÈRES DE L’AMERICAN COLLEGE OF RHEUMATOLOGY
3. CRITERES RADIOLOGIQUES
4. CRITERES IRM
F. LES OUTILS D’EVALUATION ET DE SUIVI CLINIQUE DE LA GONARTHROSE
1. EVALUATION DE LA DOULEUR : L’ECHELLE VISUELLE ANALOGIQUE
2. WESTERN Ontario and McMaster Universities Arthritis Index
3. Knee Ostearthritis Outcome Score
4. KOOS Physical Short Form
5. International Knee Documentation Comittee
G. PRISE EN CHARGE ACTUELLE DE LA GONARTHROSE
1. TRAITEMENT MEDICAL NON PHARMACOLOGIQUE
2. TRAITEMENT MEDICAL PHARMACOLOGIQUE
3. TRAITEMENT MEDICAL LOCAL
4. TRAITEMENT CHIRURGICAL
Chapitre 2 : THERAPIE CELLULAIRE DANS LA GONARTHROSE
A. CADRE REGLEMENTAIRE
B. L’EXCEPTION DU PLASMA RICHE EN PLAQUETTES
C. LES PREPARATIONS DE THERAPIE CELLULAIRE
D. MEDICAMENTS DE THERAPIE INNOVANTE OU MTI
1. LES MEDICAMENTS DE THERAPIE INNOVANTE PREPARES PONCTUELLEMENT MTI-PP
2. MTI-PP A PARTIR DE PRELEVEMENT REALISES AU COURS D’UNE MEME OPERATION
3. REVISION DE LA LOI DE BIOETHIQUE
E. PLASMA RICHE EN PLAQUETTES
1. DEFINITION
2. CLASSIFICATION
3. PROPRIETES
4. PREPARATION
5. PRP ALLOGENIQUE-HOMOLOGUE
F. SERUM AUTOLOGUE CONDITIONNE
1. DEFINITION
2. PROPRIETES
3. PREPARATION
G. CONCENTRE DE MOELLE OSSEUSE
1. DEFINITION
2. PROPRIETES
3. PREPARATION
H. TISSUS ADIPEUX PEU MANIPULE
1. LIPOGEMS®
2. MELANGE GRAISSE+PRP
I. FRACTION VASCULAIRE STROMALE
1. DEFINITION
2. PROPRIETES
3. PREPARATION
J. CELLULES SOUCHES MESENCHYMATEUSES
1. DEFINITION
2. PROPRIETES
3. TECHNIQUES ET METHODES DE PREPARATION
K. INJECTION DE CSM AUTOLOGUE
L. INJECTION DE CSM ALLOGENIQUE
M. SOLUTION DE PROTEINES AUTOLOGUE
1. DEFINITION
2. PROPRIETES
3. PREPARATION
N. PRODUITS DERIVES DU PLACENTA
1. DEFINITION
2. PREPARATION
Chapitre 3 : REVUE DE LA LITTERATURE
A. METHODE
B. CRITERES D’ELIGIBILITE
C. RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE ET BASES DE DONNEES
D. ORGANISATION ET PRESENTATION DES DONNEES
E. DESCRIPTION DES ARTICLES :
1. PLASMA RICHE EN PLAQUETTES AUTOLOGUE
2. PLASMA RICHE EN PLAQUETTES ALLOGENIQUE
3. SERUM AUTOLOGUE CONDITIONNE
4. ASPIRAT DE CONCENTRE DE MOËLLE OSSEUSE
5. FRACTION VASCULAIRE STROMALE
6. CELLULES SOUCHES MESENCHYMATEUSES
7. SOLUTION DE PROTEINES AUTOLOGUES
8. PRODUITS DERIVES DU PLACENTA
F. PRODUITS AVEC AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE (AMM)
1. CHONDROCYTES-T-ORTHO-ACI®
2. CHONDROSPHERE® (SPHEROX)
3. CARTISTEM®
4. CHONDRON™
5. MACI®
G. CONCLUSION
Chapitre 4 : ANNEXES
1. WOMAC Domaine douleur : quelle est l’importance de la douleur ?
2. WOMAC Domaine raideur
3. WOMAC Domaine fonction : quelle est l’importance de la difficulté que vous éprouvez à :
Chapitre 5 : BIBLIOGRAPHIE

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