Les manisfestations funeraires a pikine nord

Si les philosophes matérialistes du 18ème siècle, scientistes du 19ème siècle, marxistes du 20ème siècle  considèrent la mort comme la disparition du principe pensant (âme, mémoire, conscience…) l’anéantissement total de la vie, c’est-à-dire il n’y aurait plus rien (l’impossibilité d’une autre vie), cependant il est important de noter que cette définition a suscité beaucoup de dissension notamment de la part des religieux. De plus, pour ces premiers, la religion est née de l’imagination de l’homme. C’est dans cette même perspective que M.TAMBA écrit dans son cours de sociologie des religions  MARX, FEUERBACH et NIETZSCHE comme les «adversaires de la religion ». D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle ils soutiennent qu’après la mort il n’y a pas possibilité de vivre .

C’est à cet effet que l’anthropologue Lamine NDIAYE souligne que : « les religions naturalistes, par le biais de l’idéal de réincarnation et de la métempsychose, éradiquent, symboliquement, le trépas. Quant aux religions révélées, la certitude de la résurrection permet, au musulman et au chrétien, de « négocier » avec « ce dernier examen de la vie » – l’expression est de J.Rabain – qui en définitive, suppose le passage à un ai lleurs symboliquement conçu » .Car pour les religieux, la mort n’est ni extinction totale de la vie, ni anéantissement mais une séparation entre l’âme et le corps comme le dit Abdallah Ibn Ibrahim Ar-Raouji « la mort se matérialise par la séparation de l’âme et du corps. Le corps se dégrade et disparaît dans la terre, tandis que l’âme est éternelle, jouissant bien-être du Paradis ou subissant les supplices de l’Enfer. » .

Toutefois, force est de reconnaître que certain cadavre échappe à cet énigme de décomposition qui constitue une forme d’anxiété de la plupart des vivants. C’est pourquoi L.- V.THOMAS souligne que : « – l’Occident chrétien a connu ses cadavres restés longtemps incorruptibles. Rappelons ce qu’il advient à T hérèse d’Avila morte en 1582, inhumée sans être embaumée dans une fosse profonde comblée de pierres, de chaux et de terre humide. Son corps examiné à neuf reprises successives (la dernière fois en octobre 1760, s oit 178 ans après le décès) restait en état de conservation exceptionnelle ; les chaires toujours souples se relevaient quand on y enfonçait les doigts ; mieux, alors que les vêtements étaient totalement corrompus, le corps exhalait une odeur de violette, d’iris et de lys » .

D’ailleurs, cette étape inéluctable de la vie parait très difficilement à n ommer dans toutes les sociétés au monde qui utilisent nombre d’euphémismes afin d’atténuer les douleurs de ce mystère qui frappe chaque individu sans avertir. C’est ainsi que la mort est le plus grand sujet qui n’ait jamais occupé la pensée des hommes, le suprême problème de tous les temps et de tous les peuples. Elle est le terme inévitable auquel nous tendons tous ; elle fait partie de la loi de nos existences, au même titre que la naissance. L’une et l’autre sont deux transitions naturelles dans l’évolution générale, et cependant la mort, qui est aussi naturelle que la naissance, nous parait contre la nature .

En effet, il est dit qu’ « En vérité, c’est Dieu qui fend le fruit et le noyau de la datte .Il fait sortir ce qui est vivant de ce qui est mort ; [ ] » « Il fait sortir la vie de la mort, et Il fait sortir la mort de la vie. Il vivifie la terre, quand elle (parait) morte ; et c’est ainsi que vous serez aussi ressuscités » .

Ainsi, l’espoir de continuer la vie dans un autre monde, permet aux croyants de célébrer les funérailles de leurs morts afin que leur âme soit bien accueillie dans l’au- delà. Dès lors, la mise en relief de l’organisation des cérémonies funéraires est devenue aujourd’hui un phénomène incontournable en Afrique et plus particulièrement au Sénégal. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, les funérailles sont diversement appréciées dans la mesure où elles constituent des moments de solidarité, de prière pour le repos de l’âme du défunt, mais aussi et surtout une occasion de démonstration des richesses d’autre part.

Toutefois, il est important de noter la crise sociale qu’engendre le trépas qui oblige la société à se consolider comme si l’a dit bien ESCHLIMANN.J.P. : « Le décès d’un individu ne se limite pas à un accident biologique irréparable. Il met l’idéologie sociale en crise et la provoque à se défendre et à se structurer. Les funérailles constituent donc un poste d’observation pr ivilégié de l’organisation de la personne et sa dynamique de destructionrestructuration dans la mort. Elles soulignent à leur manière les inscriptions, insertions et participations diverses vécues par la personne humaine pour remodeler dans l’au- delà » .

Autrement dit, le décès d’un individu ne s’arrête pas seulement à la déliquescence du cadavre mais il oblige la société à se mobiliser devant lui afin d’édulcorer la peur que la mort suscite chez les vivants. Bien qu’elle constitue un chaos, la mort permet aussi aux gens de se consolider c’est-à-dire une autre manière de redéfinir les relations sociales. C’est pourquoi nous avons décidé de mener une étude sociologique qui suivra les différentes étapes d’une recherche scientifique.

Ainsi, dans ce travail nous allons élaborer le cadre théorique et méthodologique de la recherche. Par conséquent, cette première partie comprendra la revue critique de la littérature, la problématique, les objectifs, les hypothèses, la pertinence du sujet, l’élucidation des concepts et le modèle théorique au chapitre premier. Et au chapitre deuxième, nous présenterons les méthodes de la recherche, les techniques choisies, la présentation du lieu d’étude ainsi que le déroulement de l’enquête.

En outre, dans la deuxième partie nous mettrons en exergue les différentes étapes des manifestations funéraires afin de monter les rituels, les représentations sociales qui précèdent la mort d’un individu, le point de vue de la religion sur les pratiques culturelles et la politique sociale pour la paix des vivants.

CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

CADRE THEORIQUE

Revue critique de la littérature

Restant pendant longtemps et encore aujourd’hui un sujet indicible, la mort a déjà fait l’objet d’étude de la part des philosophes, des anthropologues, des sociologues ou des littéraires. Dès lors, on note que des travaux se sont intéressés à la mort d’une façon générale. Mais ce qui nous intéresse ici est la manière dont elle est perçue c’est-à-dire d’une part les représentations faites autour de celle-ci et l’organisation en fait de cérémonies funéraires d’autre part. Parmi ces travaux consacrés à ce thème on note : Guide de la mort  comme son nom l’indique est un guide de Georges HEUSE qui permet à l’homme de bien préparer sa mort car il se propose d’aider les personnes en bonne santé comme les personnes malades, les jeunes adultes comme les personnes âgées, à prendre des dispositions préventives qui s’imposent à la mort.

En effet, celle-ci sera paisible, douce et digne, c’est-à-dire sans acharnement thérapeutique tolérable pour les soins et partielle, grâce aux legs d’organes .De ce fait, pour G. HEUSE, savoir mourir est à la fois un art et une science, si l’on considère les implications biologiques, médicales, psychologiques, juridiques, économiques, sociales et morales de la mort. Mais aussi faire abstraction aux douleurs de la mort, aux soucis de l’au-delà et de la crainte des peines de l’enfer, sont une prise de conscience de l’homme devant la mort .

Ainsi, l’auteur prépare psychologiquement non seulement le futur défunt à mourir mais encore de consoler la famille après la mort d’un des siens c’est-à-dire en diminuant les traumatismes de celle-ci. Cependant, on note que les propositions de G. HEUSE, que ce soit au niveau religieux, non religieux ou médical, restent encore aujourd’hui inapplicables malgré son apport lucide sur les non bouleversements de la mort car cette dernière demeure toujours un tabou dans les discussions.

Si G. HEUSE aborde le thème de la mort de manière générale, il n’en va pas de même de Louis – Vincent THOMAS qui oriente son étude sur la mort particulièrement en Afrique noire.

Ainsi, dans son ouvrage intitulé Cinq Essais sur la Mort Africaine, L.-V.THOMAS souligne l’attitude des africains devant la mort. En effet, pour L.-V.THOMAS les africains accordent à l a vie beaucoup plus d’importance que la mort car dit- il, le culte des ancêtres immortels, la croyance e n la réincarnation, la certitude que la mort n’est jamais une destruction intégrale ou définitive, l’initiation qui est avant tout renaissance collective et symbolique n’ont d’autre sens. Pour lui la vie finit toujours par avoir raison, parce qu’elle est force et fécondité religion vécue .Non que l’homme noir ignore la mort mais bien au contraire il « l’affirme démesurément : la mort est la vie perdante, mal jouée. La vie est la mort domptée non point d’abord au niveau biologique mais sociale ».

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Table des matières

Introduction
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
Chapitre I : Cadre théorique
Chapitre II : Cadre méthodologique
DEUXIEME PARTIE : LES DIFFERENTES ETAPES DES MANIFESTATIONS FUNERAIRES ET LA POLITIQUE SOCIALE DES VIVANTS
Chapitre I : LES RITES FUNERAIRES
Chapitre II : LES ECHANGES FUNERAIRES
Conclusion
Références bibliographiques
Table des Matières
Annexe

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