Les maladies cryptogamiques du blé dur

Aliment de base de la population algérienne, le blé et ses produits dérivés ont représenté et représentent encore un produit de première nécessité, aujourd’hui l’Algérie ne couvre que 30% de ses besoins alimentaires le reste est satisfait par les importations ce qui met l’Algérie dans une position de dépendance vis-à-vis de l’extérieur pour l’approvisionnement du marché national (Djermoun, 2009 ; Benbelkacem et Bendif, 2010). Cette faible production est en relation directe avec des facteurs abiotique (pluviométrie), biotique (maladies) et techniques (pratiques culturaux), les maladies cryptogamiques du blé dur causées par des champignons phytopathogènes sont les maladies les plus dévastatrices (Lepoivre, 2003 ; Agrios, 2005), elles peuvent attaquées le blé dur dans tous ses stades de développement avec des pertes de rendement allant jusqu’à 50%, leurs vitesse de propagation dans les champs rendent leurs control très difficile (Ezzahiri, 2010).

Le champignon Pyrenophora tritici-repentis (Died.) Drechs. [anamorphe: Drechslera tritici-repentis (Died.) Shoem.] est un ascomycete homothalique qui induit la tache auréolée de blé dur (syn. yellow spot) (Drechsler, 1923; Lepoivre, 2003; Agrios, 2005). Cet agent pathogène a été signalé dans le monde entier, y compris l’Europe, l’Asie du Sud-Ouest, l’Asie centrale, l’Amérique du Nord et du Sud et l’Afrique (Freisen et al, 2006; Tekauz et al, 2004; Perello, 2003). Les épidémies sévères de la tache auréolée ont tendance à provoquer des pertes de rendement de 10-20% et peuvent entraîner des pertes de plus de 50% dans des conditions favorables au développement de la maladie (Bhatahl et al, 2003; Oliver et al, 2008; Singh et al, 2011). La maladie a été signalée en Algérie (Benbelkacem, 2010, Benslimen et al, 2011), mais l’ampleur des pertes économiques est inconnue. La production intensive de blé, les pratiques réduites de labour, les variétés sensibles et les rotations plus courtes des cultures ont contribué à des épidémies de la tache auréolée dans de nombreuses régions Pyrenophora tritici-repentis reproduit à la fois sexuellement et asexuellement, la reproduction sexuelle se produit sur le chaume de blé entre les cultures tandis que la reproduction asexuée est prédominante pendant la saison de croissance sur la culture du blé (Ali et Francl, 2003; Andoronova, 2007; Cao et al, 2009; Perello, 2011).

Les maladies cryptogamiques du blé dur

Le blé dur peut être attaqué par de nombreuses maladies cryptogamiques (Badillet et al, 1987 ; Champion, 1996 ; Bonjeau, 2000 ; Boulal et Zaghouane, 2007) et à différents stades de son développement , ces maladies peuvent occasionner des pertes importantes du rendement, surtout lorsque les variétés cultivées sont sensibles et les conditions de l’environnement sont favorables à leurs l‘expansion.

Les dégâts engendrés par ces maladies ne touchent pas uniquement le rendement, mais ils peuvent aussi être à l’origine de :
➠ Dépréciation de la qualité des graines (fusariose, carie, charbon)
➠ Perte de la valeur boulangère
➠ Présence de certaine substance toxique (fusariose)
➠ Réduction de la valeur nutritionnelle des fourrages.

La tache auréolée (Tan spot)

La tache auréolée, connue aussi sous les noms de tache helminthosporienne ou la tache bronzée, est une maladie foliaire du blé dur (Zillinsky, 1983 ; Semal, 1996 ; Friesen, 2003 ; Agrios, 2005), elle est largement distribuée dans les régions productrices du blé dur à travers le monde (Perello et Moreno, 2003 ; Todorova, 2006; Carmona et al, 2006 ; Lamari et Strelkov, 2010 ; Gamba et al, 2017 ; Kamel et al, 2019). En Algérie, la sévérité de la maladie est forte dans les zones littorales (l’Est), moyenne dans les pleines intérieurs et faible dans les hauts plateaux (Abassene et al, 1998 ; Sayoud et al, 1999 ; Ezzahiri, 2001 ; Boufenar et Zaghouane, 2006 ; Djarmoune , 2009 ; Duveiller et al, 2005).

Les pertes de rendement causées par cette maladie varient chaque année en fonction des conditions climatiques, la variété du blé dur semée et le stade de la culture au moment de l’attaque, ces pertes peuvent atteindre 30 à 50% quand la maladie est présente tout au long du cycle de la culture et entre 10 à 15% quand elle attaque aux stades tardifs seulement (Ree et al, 1982 ; Semal, 1996 ; Lepoivre, 2003; Agrios, 2005 ; Manning et Ciuffetti, 2005 ; Strelkov et al, 2006).

Symptômes

La tache auréolée se manifeste sur les feuilles du blé dur sous forme de tache losangiques ou allongées de couleur jaune au milieu des quelles il apparait un point de couleur brune ce symptôme est généralement appelé la nécrose (Zhang, 1997 ; Martinez et al, 2001 ; Engle et al, 2004). Plus tard, les taches se réunissent et déterminent sur les feuilles de larges plages jaunâtres induisant une chlorose aboutissant à la mort des feuilles, une coloration rose à rouge (red smudge) peut apparaitre aussi sur les grains de blé comme un signe d’infection (Agrios, 2003 ; Strelkov et Lamari, 2003) .

Agent phytopathogène

Le champignon causant la tache auréolée est un ascomycète homothallic, isolé pour la première fois en Allemagne est identifié comme : Pleospora trichostoma par Diecke (Drechsler, 1923 ; Shoemmaker, 1959), puis en 1928 il était nommé Helminthosporium tritici repentis (Shoemmaker, 1962 ; Badillet et al, 1987), ce champignon présente sous deux formes :

Forme parfaite ou téleomorphe : Pyrenophora tritici repentis

Correspond au stade sexué, les ascospores produits sont brune, ovoïdes munies de trois cloisons transversales et d’une cloison longitudinale , ils mesurent 40 à 60 µm de long et 18 à 25 µm de large. Généralement, 8 ascospores sont produites et maintenues dans un asque mesurant 170 à 215 µm de long et 43 à 50 µm de large, après maturation, les ascospores sont libérés à courte distance et constituent l’inoculum primaire pour l’infection des jeunes plantes de blé dur (Zillinsky, 1983 ; Evans et al, 1996 ; Bouchet et.Guignard, 2000 ; Pandelova et Ciuffetti, 2007).

Forme imparfaite ou anamorphe : Drechslera tritici repentis

Correspond au stade asexué, les conidies produites sont de forme cylindrique, grise jaunâtre et mesurant 80 à 170 µm de long et 12 à 24 µm de large, ces conidies comportent 4 à 9 cloisons transversales , elles sont portées par des conidiophores et produites généralement sur les feuilles infectées sous forme d’un point noir au centre. Les conidies constituent un inoculum secondaire pour le cycle de la maladie, elles sont transportées à longue distance par le vent et infectant un grand nombre de plante (Zillinsky, 1983 ; Adee et Pfender, 1989 ; Agrios, 2003 ; Friesen, 2003).

Classification

Pyrenophora tritici repentis est classé comme suit (Shoemmaker, 1962 ; Bouchet et Guignard, 2000) :

Règne : Fungi
Embranchement : Ascomycota
Classe : Dothidiomycetes
Ordre : Pleosporales
Famille : Pleosporaceae
Genre : Pyrenophora
Nom binomial : Pyrenophora tritici repentis .

Cycle de développement de la tache auréolée

Le champignon hiverne sur le chaume de blé dur et la paille à la surface du sol pendant l’automne et l‘hiver, après un temps pluvieux et humide (humidité é de 60 à 100%) et des températures oscillant entre 15 et 28 C°, les ascospores débutent leurs germination et se présente sous forme de point noires sur les résidus du blé dur , une fois matures, les ascospores sont libérées et transportées par le vent à des courtes distances (Zillinsky, 1983 ; Agrios, 2003 ; Mikhailova et Prigorovskaya, 2005). Le cycle de la maladie s’étend généralement du stade levé au stade épiaison, plus tard, des conidies sont produites en grand nombre au niveau des lésons foliaires, puis elles sont transportées par le vent à des long distances, permettant ainsi la propagation de la maladie et l’infection d’un grand nombre de plante .

Toxines produites et races physiologiques

L’observation de comportement individuel des isolats de Pyrenophora tritici repentis inoculés sur des variétés spécifiques de blé dur, a montré que le champignon peut induire chez la plante hôte deux symptômes différents: la nécrose ou la chlorose (Hunger et Brown, 1987 ; Duguid et Brûlé-Babel, 2001 ; Ali et Francl, 2002). En réalité, ces deux symptômes sont le résultat de trois types de toxines sélectives produites par le pathogène au cours de l’infection. Ces toxines sont communément appelées : toxine A, toxine B et toxine C, les deux premiers sont de nature protéique tandis que la troisième et de nature inorganique (Lamai et al, 2003 ; Strelkov et Lamari, 2003 ; Freisen et al, 2005).

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Table des matières

Introduction
Partie I : Synthèse bibliographique
Chapitre I : Les maladies cryptogamiques du blé dur
1-1-La tache auréolée (Tan spot)
1-2-Symptômes
1-3-Agent phytopathogène
1-3-1-Forme parfaite ou téleomorphe : Pyrenophora tritici repentis
1-3-2-Forme imparfaite ou anamorphe : Drechslera tritici repentis
1-4-Classification
1-5-Cycle de développement de la tache auréolée
1-6-Toxines produites et races physiologiques
1-7-La tache auréolée : une maladie dévastatrice à l’échelle mondiale
1-8-Gestion et control de la maladie
Chapitre II : Lutte chimique contre la tache auréolée
2-1-Les fongicides
2-2-Critères de choix d’un fongicide agricole
2-3-Classification des: fongicides agricoles
2-4-Classification selon l’effet et le rôle du fongicide sur la croissance du champignon
2-4-1- Préventif
2-4-2-Curatif
2-4-3-Systémique
2-5-Classification des fongicides selon le mode d’action
2-5-1-Les multisites
2-5-2-Les unisites
2-6-Principales familles de fongicides céréales
Chapitre III : Fongicides et résistance des champignons phytopathogènes
3-1-La résistance aux fongicides
3-1-1-Résistance pratique
3-1-2-Résistance technique
3-1-3-Résistance croisée
3-2-Facteurs favorisant le développent de la résistance aux fongicides
3-2-1-Facteurs biologique
3-2-1-1-La taille de la population
3-2-1-2-Le potentiel reproductif
3-2-1-3-Le type de reproduction
3-2-1-4-La dispersion
3-2-2-Facteurs génétiques
3-2-2-1-Apparition des gènes de résistance
3-2-2-2-Nombre de mécanismes de résistance
3-2-2-3-Dominance des gènes de résistance
3-2-3-Facteurs opérationnels
3-2-3-1-Spectre d’activité du fongicide
3-2-3-2-Taux d’application
3-2-3-3-Fréquence de traitement
3-3-Mécanismes de la résistance
3-4-Control de la résistance au fongicides pour les céréales
Partie II : Matériels et méthodes
Introduction
1-Prospections
1-1-Méthode d’échantillonnage
1-2-Conservation des échantillons
2-Isolement du champignon au laboratoire
2-1-Identification de l’espèce Pyrenophora tritici repentis
2-2-Etude de l’aspect macroscopique
2-3-Identification de l’aspect microscopique
2-4-Mesure de la croissance radiale
3-Caractérisation des pathotypes
4- Evaluation de la sensibilité des isolats aux trois types de fongicides
4-1- Les fongicides utilisés
4-1-1- Le fongicide Tilt 250EC
4-1-2- Le fongicide Amistar
4-1-3- Le fongicide Amistar Xtra
4-2– Préparation de la solution mère du fongicide
4-3 -Effet sur la croissance mycélienne
4-Analyse statistique
Résultats et Discussion
Chapitre I : Isolement et identification de l‘espèce Pyrenophora tritici repentis
Aspect du champignon sur le milieu MEA
Aspect microscopique
Les complexes fongiques observés
Chapitre II : Caractérisation des pathotypes
Chapitre III : Activité antifongique in vitro
Le Tilt 250EC
L’Amistar
L’Amistar Xtra
Pathotype et résistance aux fongicides
Relation avec la résistance antifongique dans le milieu médical
Conclusion et Perspective
Références bibliographiques
Annexes

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