LES INTOXICATIONS AUX CHAMPIGNONS

LES INTOXICATIONS AUX CHAMPIGNONS

EXPLOITATION ET ÉTUDEDES DONNÉES NATIONALES 2014

De 2010 à 2015, l’Institut de Veille Sanitaire (InVS) a réalisé la surveillance des intoxications liées à l’ingestion de champignons sur le plan national en coopération avec les CAPTV 1 . Du fait du caractère saisonnier des intoxications, cette surveillance a eu lieu du 1er juillet au 31 décembre de chaque année. Dans le cadre de cette veille sanitaire, l’InVS a collaboré de 2013 à 2015 avec le CAPTV d’Angers afin d’assurer la veille nationale des intoxications par les champignons et d’apporter une expertise mycologique et toxicologique des cas d’intoxications. C’est donc dans ce contexte que les données de l’année entière 2014 ont pu être obtenues afin de réaliser une analyse précise et globale des cas d’intoxications. De plus, l’année 2014 fut une année favorable à la cueillette des champignons en raison de conditions météorologiques particulièrement pluvieuses. En effet, une augmentation de 10% de la pluviométrie a été constatée par rapport aux années précédentes (70). Ces conditions ont eu pour conséquences une avancée dans la saison de la pousse des champignons, une recrudescence de la cueillette par les consommateurs et donc une augmentation des intoxications par les champignons.

Répartition géographique des cas Depuis la réforme territoriale de 2016, la France compte 13 régions. Les données s’appuient ici sur l’exercice 2014 en tenant compte des anciennes régions qui étaient alors au nombre de 22. La Figure 27 représente le nombre de cas d’exposition selon la région du cas exposé. On recense au moins 10 cas dans chaque région, cependant la répartition est hétérogène avec une forte proportion de cas sur les régions du littoral ouest et notamment les régions du sud de la France. Les régions où le taux est le plus fort sont la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) qui représente 16% des cas d’exposition (n=320 cas) et la région Rhône-Alpes qui représente 12% des cas (n=240). Les régions du sud de la France : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Provence- Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes concentrent 51% des cas (n=1051) soit la moitié des cas d’exposition. Par ailleurs, nous observons une accentuation du nombre d’exposition en Île-de-France (9% des cas ; n=184) ainsi que dans les régions du nord-ouest de la France avec notamment les Pays de la Loire (8% ; n=170 cas), la Bretagne (4,5% ; n=93) et la région Centre (4% ; n=87). La Figure 28 représente le nombre de cas d’exposition pour 100 000 habitants selon la région concernée. Il s’avère que le nombre de cas important en Île-de-France est relié à la forte densité de population dans cette région puisque l’incidence y est faible (1 cas pour 100 000 habitants). Les régions du sud (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA) ont par ailleurs les taux d’incidence les plus importants (de 5 à 6 cas pour 100 000 habitants). Il s’agit donc des régions les plus exposées. Quant aux régions du nord-ouest, l’incidence y est élevée puisqu’elle varie de 3 à 4 cas pour 100 000 habitants en Bretagne, Poitou-Charentes et Centre et elle d’autant plus importante en Pays de la Loire où elle avoisine les taux des régions du sud (5 cas pour 100 000 habitants).

Principaux genres incriminés 35 genres différents de champignons ont été répertoriés pour 360 cas. Dans 82% des cas (1704/2064), le genre du champignon en cause n’a pas été déterminé. En 2014, la Mycoliste a identifié 352 espèces reliées à des cas symptomatiques ou non. La Figure 31 représente les sept genres de champignons les plus fréquemment incriminés dans les intoxications. Pour un même genre de champignon, on peut retrouver des espèces toxiques et/ou comestibles ainsi que des syndromes différents. Le genre le plus représenté est le genre Amanita (amanites), suivi des champignons à tubes, du genre Clitocybe (clitocybes) et du genre Inocybe (inocybes). Dans une moindre mesure, nous retrouvons les genres Agaricus (agarics), Macrolepiota (macrolépiotes) et Entoloma (entolomes). Le genre Amanita (amanites), est relié à trois syndromes mycotoxiques différents : phalloïdien, panthérinien et résinoïdien. Il s’agit du genre qui entraîne le plus de cas de gravité forte (n=18 cas). Il est également à l’origine de deux décès en 2014. Les genres Inocybe (inocybes) et Clitocybe (clitocybes) entraînent des syndromes de type sudorien et résinoïdien de gravité faible à forte. De plus, le genre Inocybe (inocybes) est en cause dans un cas de syndrome sudorien ayant abouti au décès. Les genres Agaricus (agarics), Entoloma (entolomes), Macrolepiota (macrolépiotes) et les champignons à tubes, sont reliés à des syndromes de type résinoïdien/gastro-intestinal sans décès ni cas de gravité forte.

Répartition géographique des cas selon la gravité Les Figures 36, 37 et 38 représentent la répartition géographique des cas en fonction de la gravité : forte, moyenne ou faible. Nous remarquons une accentuation des cas de gravité forte sur la façade ouest et parmi les régions du centre de la France (Figure 36). La région Pays de la Loire concentre le plus de cas de gravité forte avec 17% des cas (n=6). Elle est suivie par la Bourgogne (14% ; n=5), l’Aquitaine (14% ; n=5), la Bretagne (11% ; n=4) et la région Rhône-Alpes (11% ; n=4). Concernant les Figures 33 et 34, nous observons une prédominance dans la survenue des intoxications, respectivement dans l’ouest pour les cas de gravité moyenne et le sud pour les cas de gravité faible. Les régions du littoral ouest et sud sont les plus concernées par les cas de gravité moyenne (Figure 37). La région Provence-Alpes-Côte d’azur (PACA) est en tête de liste avec 13% des cas (n=18). Les Pays de la Loire qui figuraient comme la première région en terme de gravité forte, représentent également la deuxième région en terme de gravité moyenne avec 12% des cas (n=16). S’ensuivent, les Midi-Pyrénées (11% ; n=15), les Poitou-Charentes (9% ; n=13), l’Aquitaine (8% ; n=12) et la Bretagne (7% ; n=11). À propos des cas de gravité faible (Figure 38), les régions les plus en causes sont les régions du sud de la France avec la région PACA (21% ; n=244), le Languedoc-Roussillon (11% ; n=125), la région Rhône-Alpes (10% ; n=113), les Midi-Pyrénées (9% ; n=108) et l’Aquitaine (8% ; n=92). Les régions où il y a le plus de cas ne sont donc pas forcément celles où il y a le plus de cas de gravité forte.

Syndrome psilocybien Sur l’ensemble des données, 15 cas de syndromes psilocybien sont recensés. Le syndrome psilocybien représente 2% du total des intoxications et 2% des syndromes mycotoxiques à latence courte. Ce syndrome est représenté par 73% d’hommes pour 27% de femmes. Le sex-ratio est de 2,75 (femmes : 4 cas ; hommes : 11 cas). Ce syndrome concerne donc en majorité la population masculine. Il s’agit d’une population jeune concernant des patients entre 14 et 30 ans. L’âge moyen, égal à l’âge médian est de 22 ans. Il est question d’ingestion volontaire à visée récréative pour l’ensemble des cas. Sur les 15 cas, sept patients avaient des antécédents de toxicomanie, soit environ la moitié. Nous recensons deux cas collectifs (pour 2 et 3 patients). Concernant la répartition mensuelle, représentée par la Figure 58, les intoxications ont lieu toute l’année. Les pics en mars et en décembre correspondent à des cas collectifs et le pic du mois d’octobre, moment de pousse des champignons propice à la cueillette, correspond aux deux seuls cas où les intoxiqués ont ramassés eux-mêmes les espèces.

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Table des matières

LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ABRÉVIATIONS
GLOSSAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I : ACTUALITÉS SUR LES INTOXICATIONS AUX CHAMPIGNONS
1.Les circonstances d’intoxications par les champignons
2.Les syndromes d’intoxications par les champignons
2.1. Les syndromes mycotoxiques à latence courte (< 6 heures)
2.1.1. Syndrome résinoïdien et gastro-intestinal
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.1.2. Syndrome muscarinien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.1.3. Syndrome panthérinien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge 0
2.1.4. Syndrome coprinien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.1.5. Syndrome psilocybien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.1.6. Syndrome paxillien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2. Les syndromes mycotoxiques à latence longue (> 6 heures)
2.2.1. Syndrome phalloïdien
a) Espèces responsables
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2.2. Syndrome gyromitrien
a) Espèces en causes
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2.3. Syndrome orellanien
a) Espèces en causes
b) Toxine responsable
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2.4. Syndrome proximien
a) Espèces en cause
b) Toxine responsable
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2.5. Syndrome de rhabdomyolyse
a) Espèces en cause
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.2.6. Syndrome acromélalgien
a) Espèces
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.3. Les syndromes mycotoxiques émergents à latence longue
2.3.1. Syndrome neurotoxique aux morilles
a) Espèces en causes
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.3.2. Syndrome de dermatite flagellaire
a) Espèce en cause
b) Toxine responsable
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.3.3. Syndrome d’encéphalopathie lié à Hapalopilus rutilans
a) Espèce en cause
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
2.3.4. Syndrome d’encéphalopathie convulsivante lié à Pleurocybella porrigens
a) Espèce en cause
b) Toxines responsables
c) Symptômes
d) Prise en charge
PARTIE II : EXPLOITATION ET ÉTUDE DES DONNÉES NATIONALES 2014
1.Contexte
2.Objectifs
3.Matériels et méthodes
3.1. Source et recueil des données
3.1.1. Données relatives au dossier
3.1.2. Détermination de l’espèce en cause
3.2. Définition de cas
3.3. Analyse des données
3.3.1. Évaluation de la gravité et de l’imputabilité de l’intoxication
3.3.2. Biais
3.3.3. Les critères d’inclusion
3.3.4. Les critères d’exclusion
3.3.5. Les variables analysées
3.3.6. L’analyse statistique
4.Résultats et analyse
4.1. Description et caractéristiques de la population étudiée
4.1.1. Distribution par sexe et par tranche d’âge
a) Distribution par sexe
b) Distribution par tranche d’âge
4.1.2. Répartition journalière et mensuelle des cas
a) Répartition journalière
b) Répartition mensuelle
4.1.3. Répartition géographique des cas
4.1.4. Circonstances d’exposition
4.1.5. Les champignons concernés
a) Principaux genres incriminés
4.1.6. Gravité et évolution des cas
a) Répartition par gravité
b) Répartition par gravité et par circonstance
c) Répartition géographique des cas selon la gravité
d) Répartition selon l’évolution clinique du patient
4.1.7. Les syndromes mycotoxiques identifiés
a) Répartition selon la latence
b) Répartition par gravité et par syndrome
4.2. Description et caractéristiques des syndromes déterminés
4.2.1. Les syndromes mycotoxiques à latence courte (<6 heures)
a) Syndrome résinoïdien et gastro-intestinal
b) Syndrome muscarinien
c) Syndrome panthérinien
d) Syndrome coprinien
e) Syndrome psilocybien
4.2.2. Les syndromes mycotoxiques à latence longue (>6 heures)
a) Syndrome phalloïdien
b) Syndrome orellanien
c) Syndrome neurotoxique aux morilles
d) Syndrome de dermatite flagellaire
Discussion
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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