Les inégalités toujours présentes entre hommes et femmes 

Une problématique toujours d’actualité

Une question vive

La question du genre est une problématique actuelle car les questions d’inégalités entre les sexes sont toujours vives et sujettes aux débats. Les inégalités hommes / femmes sont un indicateur de civilisation et de modernité de monde occidental. De plus, elles sont à la racine de toutes les inégalités sociales.
Le genre est apparu sur la scène publique en 2011 avec l’introduction de la notion de genre dans les programmes de svt de premières. Ainsi on retrouvait cette thématique dans les manuels sous des noms de chapitre comme « devenir homme ou femme ». A l’époque, cela a posé beaucoup de problèmes. C’est la première fois que l’on voit apparaître le genre dans les domaines scientifiques (il était déjà évoqué en philosophie, histoire et sociologie). De plus un glissement de définition a été fait avec l’apparition de l’expression « théorie de genre ». Pour la société de l’époque, genre = sexe, sexe = sexualité, et sexualité = homosexualité. Donc logiquement pour eux, genre = homosexualité. Or, la sexualité n’est qu’une toute petite partie de ce qui est regroupé sous le nom de genre. C’est un raccourci abusif sûrement maladroit dû à la difficulté de définir le genre. Ce débat est ensuite revenu plus récemment sur le devant de la scène avec la loi pour le mariage pour tous. On revient sur la théorie du genre vu comme une menace pour les enfants. Cela montre l’ampleur des quiproquos, des méconnaissances et du combat qui continu pour l’égalité fille / garçons.
Le genre est finalement l’affaire de tous : chacun peut contribuer à l’évolution des pensées, et agir à partir de la place qu’il occupe, qu’il s’agisse de l’attention portée aux mots employés, aux gestes accomplis et à nos façons de juger et de nous respecter les uns les autres.

Les inégalités toujours présentes entre hommes et femmes

Définition des mots clés : le terme « égal » s’oppose à « inégal ». Le terme « identique » s’oppose à « différent ». Dire qu’ils seraient bien que les hommes et les femmes soient égaux ne veut pas dire qu’il faudrait ignorer qu’il existe des différences. Nous savons que nous ne sommes pas identiques (Collet, 2016). La complémentarité a un rapport avec la différence mais elle n’a rien à voir avec l’égalité. Comme nous sommes différents entre hommes et femmes nous nous complétons, mais c’est aussi le cas entre deux individus de sexe identique. « C’est un leurre de penser que l’harmonie entre les sexes se fonde sur l’absence de différences, sur la similitude entre garçons et filles ou entre hommes et femmes ».
Malgré cela, des actes sexistes se perpétuent dans notre société. Le « sexisme » est le fait de ne pas élever ou traiter de la même façon, deux êtres dont l’unique différence est que l’un est un garçon et l’autre une fille (Le Bricquir, 1085). C’est également apparenté à un rapport de force : l’infériorité de la femme et la supériorité de l’homme. L’institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes a mené une enquête sur la présence ou non de cette égalité.
Notre moyenne est une des plus basses par rapports à celle des autres pays européens.
Différences au travail : Des recherches féministes dans les années 70-80 ont montré la dévalorisation du travail de la femme. Les femmes sont considérées comme moins compétentes pour tout ce qui les éloigne des tâches ménagères. Elles ne sont pas faites pour les autres activités professionnelles, donc elles n’y ont pas leur place et ne méritent pas d’être perçues comme les hommes. Les femmes doivent rester dans la sphère familiale (sphère privé). Les hommes, eux, peuvent travailler (sphère publique). Une activité prend donc de la valeur à partir du moment où un homme la pratique et lui donne une dimension publique. A l’époque, le travail est le principal organisateur de la société car il structure les statuts sociaux.
Ainsi les chercheurs de ces années là utilisaient l’expression de « sexe social » ou « rapport social de sexe » en parallèle avec les classes sociales. Il y a domination d’un sexe sur un autre : c’est le patriarcat. Cela organise la société en groupes de dominants (les hommes) et dominés (les femmes).
Dans notre société actuelle on peut encore remarquée les effets du plafond de verre (glass ceiling). Cette expression est apparue outre atlantique dans les années 70 (Lucas, 2009). Elle renvoie à l’ensemble des obstacles rencontrés par les femmes dans la vie professionnelle. C’est une métaphore qui laisse à penser qu’un plafond invisible limite l’insertion ou l’ascension des femmes dans l’espace social ou économique. Les femmes restent « bloquées » sous ce plafond de verre et voient les hommes continuer de monter dans la hiérarchie professionnelle.
Aujourd’hui encore, les métiers à haute responsabilités sont majoritairement tenus par des hommes.

Les stéréotypes de genre

Définition des chercheurs

Commençons par définir ce qu’est un stéréotype de genre. C’est une opinion, une représentation stigmatisée et figée qui, le plus souvent, dévalorise le pôle féminin au profit du pôle masculin. La société fait correspondre un sexe donné à des stéréotypes de genre, stéréotypes auxquels la population s’identifie. Ils sont intériorisés et deviennent inconscients et par là même, « naturels ». Ils agissent à l’insu des individus. On en revient à cette idée de devoir correspondre aux normes fixées par la société. Ces représentations sont tenaces. Elles persistent dans notre société actuelle. Par exemple, il est plus difficile pour un garçon d’avoir une activité associée aux filles que l’inverse. En effet, si un garçon venait à faire de la danse et porter du rose, alors associés au genre féminin, il serait immédiatement jugé efféminé voire même homosexuel par ceux faisant l’amalgame entre genre et orientation sexuelle.
C’est beaucoup plus facile de mettre les individus dans des cases préformées par la société, car comme cela on comprend plus vite le monde. Il n’y a pas lieu de réfléchir puisque nous n’avons qu’à nous référer à la norme. Or, les stéréotypes de genre ne sont pas une simplification à partir d’une réalité existante comme les autres stéréotypes. Ils sont élaborés à partir de représentations et de croyances anciennes et erronées. Ainsi, ils exercent un pouvoir de contrainte car ils participent à imposer un code de conduite. Walter Lippmann pense que ces images sont indispensables à chaque individu pour faire face à la complexité de son environnement social. Elles permettent de simplifier la réalité pour qu’il soit en capacité de s’y adapter plus facilement. Les stéréotypes permettent de donner du sens au monde qui l’entoure et de simplifier son rapport à autrui. Ils relèvent du système cognitif de l’individu, c’est à dire de l’ensemble des croyances qu’il possède par rapport aux caractéristiques d’un groupe. Ils sont inculqués dès la petite enfance et déterminent les attentes, jugements et comportements. Les stéréotypes sont à relier à la notion de « préjugés » et peuvent être source de comportements discriminatoires.
Elena Gionini Belotti (Baudelot et Establet, 2007), a enquêté pour mettre en évidence la puissance des stéréotypes. Toutes les différences signalées par ces stéréotypes, qu’elle a observées, manifestaient l’infériorité notoire du sexe féminin dit faible par rapport au sexe masculin. En effet, la croyance française de l’innéité du génie persiste. Les femmes disparaissent au fur et à mesure que l’on s’élève dans la pyramide de la notoriété car elles s’auto-éliminent. Elles ont moins d’estime pour elles-mêmes que les garçons car depuis toute petite elles ont appris à être sages, calmes etc, contrairement aux garçons qui doivent être plus remuants. De plus, on leur présente peu de modèles auxquels elles pourront s’identifier.
Anne Daflon-Novelle, sociologue, pense que c’est la socialisation à laquelle garçons et filles sont soumis qui leur permettra de développer des compétences différentes. Il y a un écart entre un frère et une sœur pourtant les parents ont l’impression de leur avoir donné la même éducation (Collet, 2016). Mais c’est une impression. Comme nous le disions précédemment, les stéréotypes sont intériorisés et nous n’avons pas les mêmes attentes vis à vis d’un garçon ou d’une fille. Ainsi l’éducation portée à une fille ou à un garçon sera différente car nous même avons des attitudes différentes face à eux. Vers 3 ans, les enfants réalisent que certains jouets leurs seront refusés souvent en fonction des attentes des familles. Ils apprennent vite à être conformes aux normes sexuées en usage de la société. Ils ont déjà assimilé le fonctionnement du système de genre. Dès le plus jeune âge, ils arrivent à définir leur apparence sexuée et à l’affirmer pour eux et pour autrui.
Les stéréotypes peuvent néanmoins être utiles ; mais ils conduisent également le sujet à établir des généralisations qui amènent parfois à commettre des erreurs de jugement. Ils sont très utilisés en école élémentaire et plus particulièrement en maternelle dans le but de donner des repères aux enfants. D’où le questionnement suivant : Les stéréotypes qui concernent les garçons et les filles ne sont-ils pas des repères nécessaires pour l’évolution, l’apprentissage et la construction de soi ? Ne risque-t-on pas de perturber les enfants si on les remet en cause ?
Le mouvement « queer » refuse totalement les stéréotypes masculins ou féminins (Magana, 2014). Ils souhaitent entretenir le doute sur leur sexe biologique. Ils ne veulent pas nier les différences qui existent entre hommes et femmes. Leur action est de refuser qu’elles nous enferment dans des rôles attitrés pour pouvoir se réaliser pleinement.

Les stéréotypes à l’école

Pour se défaire des stéréotypes, l’école et donc les enseignants doivent travailler avec différents supports : dessins animés, littérature de jeunesse, affiches de publicité, interviews etc. Depuis quelques années déjà, des études ont été menées sur les supports utilisés à l’école tels que les manuels scolaires ou les livres de littérature de jeunesse. Cette dernière est un support de socialisation important, un vecteur essentiel de représentations sociales fortes.
Beaucoup d’images sont transmises à travers eux notamment des stéréotypes auxquels les enfants s’identifient. L’association Du côté des filles crée en 1994, travaille avec les maisons d’éditions dans le but de créer des labels soucieux de l’égalité des sexes et du respect de la diversité sexuelle.
La préoccupation des directives institutionnelles actuelles est axée sur une représentation diversifiée mais aussi plus égalitaire entre les hommes et les femmes. Or, toutes les études quantitatives sur la littérature de jeunesse ont montré une surreprésentation du masculin par rapport au féminin. C’est encore plus évident lorsque les héros sont des personnages anthropomorphes puisque pour donner un sexe à un animal on utilise des images clairement identifiables et reconnaissables, pour ne laisser aucun doute de compréhension pour l’enfant.
On peut donc s’interroger sur la pertinence d’albums contre-stéréotypés qui propose un modèle d’identification plus large. Une étude a été menée par Christine Morin-Messabel et Severine Ferrière (Morin-Messabel et autres, 2012) sur la lecture de ce type d’albums en maternelle. Il s’avère que les filles conservent plus en mémoire les stéréotypes que les garçons. Elles vont facilement faire des contre-sens et des amalgames avec les contes traditionnels. L’histoire de l’album contre-stéréotypé n’est pas comprise ou alors modifiée pour correspondre à ce qu’elles connaissent. Les filles restent sensibles à ce qui touche au couple. Les garçons, eux, se souviennent des personnages masculins, des actions et des situations neutres. Cela semble confirmée la notion « d’asymétrie cognitive ». Les filles et les garçons n’apprennent ni la même chose ni de la même façon. Concernant la lecture, il semble donc préférable de travailler sur des histoires égalitaires qui n’amorcent pas d’éléments genrés. Le travail sur les variations à l’intérieur d’un même sexe (variations interpersonnelles) est à développer de manière plus pertinente. Il est nécessaire d’insister davantage sur les similitudes plutôt que sur les différences entre filles et garçons.
Concernant les manuels scolaires, on constate une présence féminine quasi inexistante.
Pourtant les manuels occupent un grand rôle dans l’apprentissage des enfants. Ils sont un outil de transformation sociale et un vecteur de l’apprentissage. De ce fait, les élèves tendent à penser que les femmes n’ont pas de réelle importance. Les garçons peuvent s’identifier à de nombreux grands hommes notamment grâce aux livres d’histoire. La place de la femme reste très limitée. Les filles comprennent, à tort, qu’elles ne peuvent accomplir des choses dignes d’être enseignées, qu’elles sont moins intéressantes puisque les manuels leur accordent peu d’importance. On retrouve ici la définition du genre vu comme une hiérarchisation. Les figures féminines sont également moins présentes dans les livres de mathématiques ou de sciences. Quand elles le sont, elles ont un rôle secondaire (souvent à l’arrière-plan). Plusieurs enquêtes ont été menées par le Centre Hulbertine Auclert qui est un centre contribuant à la lutte contre les discriminations et les inégalités fondées sur le sexe et le genre. En 2015, il a publié le résultat de ses recherches sur les manuels de lecture utilisés en CP et le résultat est alarmant : les femmes ne représentent à peine plus d’un tiers des personnages des histoires ou des illustrations présentes dans les manuels faisant l’objet de cette étude.
Les enfants ont recours à la catégorisation en termes de processus cognitif, et c’est encore plus vrai lorsqu’ils sont en bas âge. Or, l’acte de catégorisation apparaît comme le premier maillon du stéréotype mais aussi comme l’activateur en mémoire d’un réseau d’association qui lit chaque sexe à des comportements, des valeurs, des places sociales (Anne-Marie MercierFaivre, 2013). L’exposition à des albums stéréotypés a des conséquences sur le long terme, notamment pour la construction de l’estime de soi. La répétition de ces modèles devient une norme, et si on ne correspond pas à celle-ci alors on se considère comme « anormal ». C’est pour cela que l’école doit agir auprès des enfants.

Changer les représentations des élèves

L’école tente de jouer un rôle dans la réduction des inégalités sociales qu’elles soient raciales ou sexistes. La construction de l’identité genrée est perçue dès le plus jeune âge (Magana, 2014). Elle est ressentie et comprise comme quelque chose de naturel, de normal. Le jeune enfant construit peu à peu son identité en déchiffrant progressivement les messages que lui délivre son entourage et en testant les bonnes ou les mauvaises réponses aux attentes dont il est l’objet.
Une enquête menée par des psychologues insiste sur la part active que prennent les enfants dans la construction de leur propre identité de genre. A tous les stades de leur développement, les enfants construisent ce que signifie pour eux même « être un garçon » ou « être une fille ».
Très tôt ils affichent leur préférence pour des activités considérées comme appropriées à leur sexe. Ils prennent un plaisir à se conformer aux rôles attendus et à se dénigrer réciproquement.
La construction de l’identité de genre est fondamentale dans la construction de la personnalité.
L’école est donc un vecteur, comme le sont les parents, pour accompagner l’enfant dans la construction de son identité. Elle doit pouvoir le guider et l’aider à comprendre les choix qui lui sont offerts. L’éducation non sexiste est liée à une éducation à la paix. Les enfants vont apprendre à analyser les idées reçues afin de créer leur propre opinion. De plus travailler sur le genre et notamment les stéréotypes de genre permet de prévenir le harcèlement sexiste et toutes sortes de violences.

Le rôle des Professeurs des écoles

Des observations menées en classe ont montré que les enseignants interagissent davantage et plus longtemps avec les garçons qu’avec les filles (environ deux tiers / un tiers). Pour pallier cette différence, certains enseignants s’astreignent à équilibrer les interactions. Cependant, il se pose alors un autre problème. En effet, il a été constaté que lorsque c’est le cas, les garçons se plaignent car ils ont l’impression d’être mis de côté, et les enseignants aux-même ressentent l’impression de les négliger. Il y aurait ainsi une norme implicite qui favorise les garçons. Ces normes sont pour la plupart liées au fait que les garçons s’imposent dans la classe par leur comportement et participation. Les enseignants n’ont pas conscience de devoir gérer cette « supériorité » des garçons vis à vis des filles. Ainsi, ils supportent beaucoup plus les interventions spontanées émanant des garçons que de la part des filles. Les enseignants ont également tendance à demander aux filles de rappeler des savoirs déjà vus lors des séances précédentes alors qu’aux garçons ils les interrogent sur de nouveaux savoirs, des questions dites complexes. Il est également constaté que l’enseignant individualise plus ses rapports avec les garçons qu’avec les filles. Ces-dernières sont vus comme un groupe. Souvent, l’enseignant oppose les filles et les garçons pour manager la classe (ex : travail de groupe) ou pour faire des remarques sur le comportement ou le travail fourni (ex : « les garçons vous êtes agités », « bonne réponse des filles » etc.). En jugeant ainsi les élèves en fonction de leur sexe, une hiérarchisation est faite puisque certains adjectifs vont être employés pour parler des filles ou des garçons de manière plus ou moins péjorative. Ce jugement est également lié à ce que Nicole Mosconi qualifie de « double standard », c’est-à-dire le fait que l’on n’a pas les mêmes attentes vis à vis des filles et des garçons.

Méthode

Recueil de données

Un questionnaire a été présenté à des classes d’écoles et de niveaux différents. Le premier a été réalisé par une classe de moyennes sections (ANNEXE 2), le deuxième par des élèves de CM1 (ANNEXE 3) et le dernier par des élèves de CM2 (ANNEXE 4). Ces questionnaires ont été diffusés auprès d’enseignants volontaires. Lors de leur diffusion, il a été expliqué succinctement aux élèves l’objet de recherches afin de ne pas influencer leurs réponses de manière implicite. Les classes ayant participé sont toutes d’un milieu social relativement identique afin de ne pas entraîner des variables autres que l’âge des élèves. Ces écoles ont une mixité sociale importante et un niveau socio-économique hétérogène. Pour chaque niveau nous avons essayé d’interroger le même effectif d’élèves tout en gardant la même proportion de filles et de garçons. Malheureusement, pour celui destiné à la maternelle, il a été difficile de trouver des collègues disponibles afin de diffuser notre questionnaire. Ainsi, une seule classe a pu faire l’objet de notre recherche. Les enseignants des classes interrogées étaient des hommes et des femmes.
Aucune classe n’avait travaillé, pendant cette année scolaire, sur l’égalité homme – femme, la place de la femme dans la société actuelle ou toute autre thématique s’apparentant de près à notre objet d’étude. Par conséquent, ces questionnaires nous permettront de recueillir les idées des élèves exemptes de tout apprentissage récent. Nous pourrons analyser leurs conceptions sur le genre en fonction de leur âge. Les questions sont globalement toutes ouvertes, et dans la mesure du possible, restes neutres dans leur formulation. Pour les moyennes sections, il est demandé de dessiner, les élèves ne sachant pas lire et écrire pour exprimer leurs idées. Malgré le fait que les questionnaires soient différents, des questions pourront être regroupées et comparées en fonction des niveaux.
Cet outil nous a semblé le plus adapté car nous cherchons à avoir les représentations individuelles des élèves sans aucune influence. En effet, lorsque des individus se trouvent dans des situations de communication, certains peuvent ne pas prendre la parole ou suivre les idées des autres par peur de s’exprimer librement sur ses opinions. Or, nous cherchions à avoir celles de chacun sans que les élèves aient peur d’être jugés par leurs camarades. C’est pourquoi l’observation de classe ou les entretiens ne nous ont pas semblé probants pour répondre à notre problématique. Les réponses des élèves nous permettrons de comprendre ce qu’ils pensent sur le genre féminin et masculin, en tant que groupe d’élèves du même âge, mais aussi en tant que filles ou garçons. Nous pourrons alors opérer des regroupements en fonction de leurs idées.

Traitement des questionnaires

Questionnaires maternelle

Nombre de participants : 23 dont 12 garçons et 11 filles.
Première partie du questionnaire : Dessiner un garçon et une fille.
Pour comparer les dessins réalisés, nous avons tout d’abord regardé les dessins représentant les garçons. Nous avons relevé les points communs et les différences entre les dessins afin d’établir une liste d’éléments qui, d’après les enfants, font que le personnage est un garçon.
Puis nous avons fait la même observation sur les dessins représentants les filles. La première observation qui a été faite est que 34% des élèves n’ont dessiné que la tête de leur bonhomme.
Ceci peut s’expliquer par le fait que le schéma corporel est encore une notion abstraite pour eux où alors par le fait que seule la tête d’un personnage peut montrer s’il s’agit d’un garçon ou d’une fille.
Ce qui ressort majoritairement des dessins des élèves est déjà que le garçon et la fille sont différents. En effet, ils sont 3 à avoir dessiné des personnages aux caractéristiques quasiment identiques (ANNEXE 5). Nous remarquons cependant que les couleurs choisies pour dessiner le garçon et la fille sont différentes. En effet, sur l’ensemble des travaux d’élèves, seuls 6 ont gardé les mêmes crayons de couleur pour les deux dessins. Ce choix de couleur peut représenter à lui seul la différence qui est faite par les élèves entre les filles et les garçons.
Sinon pourquoi est-ce que les élèves changeraient de crayons ?
Si on regroupe tous les éléments observés dans leurs dessins, on peut opérer un classement en trois catégories : les couleurs choisies, les éléments du physique et les accessoires. A chaque fois qu’un élément revenait au minimum deux fois parmi l’ensemble des dessins, il était pris en compte. Chaque élément conservé a donc fait l’objet d’un comptage (ANNEXE 6).
L’élément qui montre la plus grande différence entre filles et garçon a trait à des caractéristiques physiques notamment au niveau de la forme du corps : les filles ont un corps en un seul « bloc » et les garçons en deux. Ceci s’explique peut-être par les habits qu’aurait voulu représenter l’élève : une robe pour la fille et un haut avec un bas pour le garçon. Pour certains élèves, la fille est assez ronde et le garçon a une silhouette élancée (ANNEXE 7).
Cela peut renvoyer à l’image de la femme-mère. La fille a plus de formes que le garçon et peut tomber enceinte. D’ailleurs un élève a représenté une fille avec plusieurs pois dans le ventre (ANNEXE 8). Le ventre est, par conséquent, très arrondi et occupe presque tout l’espace. Parallèlement à cela, cet élève a dessiné le garçon très fin et grand. On remarque par ailleurs qu’il a colorié trois pois en dessous du tronc de l’homme et a parlé d’un « serpent volant » à sa maîtresse. Cet élève semble faire référence à l’appareil génital. C’est le seul à avoir opéré la distinction fille / garçon par rapport à leur anatomie.
Pour environ 70 % des élèves, les garçons ont les cheveux courts et les filles ont les cheveux longs. Par ailleurs ils sont près de la moitié à en avoir parlé, à l’oral, à leur maîtresse pour justifier leurs dessins. Un élève a commenté son dessin en disant « cheveux courts pour le reconnaître [le garçon] » « cheveux longs » [pour la fille]. Pour certains dessins, c’est d’ailleurs la seule distinction qui est perceptible (ANNEXE 9). Un seul élève a dit que « un garçon peut avoir les cheveux longs » (ANNEXE 10). En revanche il n’a pas dit que les filles pouvaient avoir les cheveux courts. L’élément des cheveux semble être un point de distinction très important dans leur esprit.

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Table des matières
Introduction 
1. La place du genre dans les textes institutionnels
1.1 Historique de la scolarisation des filles
1.2 La mixité scolaire pour l’égalité fille-garçon
1.3 Les conventions interministérielles
1.4 Le sexe et le genre à l’école
2. La place du genre dans les recherches scientifiques
2.1. Définition du terme « genre »
2.1.1 L’origine du « genre »
2.1.2 Théorie et études de genre
2.2 Le genre : une construction sociale
2.3 Distinction entre sexe et genre
2.4 Une problématique toujours d’actualité
2.4.1 Une question vive
2.4.2 Les inégalités toujours présentes entre hommes et femmes
2.5 Les stéréotypes de genre
2.5.1 Définition des chercheurs
2.5.2 Les stéréotypes à l’école
2.6 Le rôle de l’école
2.6.1 L’évolution de l’enfant
2.6.2 Changer les représentations des élèves
2.6.3 Le rôle des Professeurs des écoles
3. Formulation de l’objet de recherche
3.1. Problématiques
3.2 Hypothèses
4. Méthode
4.1 Recueil de données
4.2 Diffusion de l’outil
4.3 Traitement des questionnaires
4.3.1 Questionnaires maternelle
4.3.2 Questionnaires des CM1
4.3.3 Questionnaires des CM2
4.4 Analyse des données
4.4.1 Le genre féminin et masculin d’après les élèves : une différenciation évidente
4.4.2 Une hiérarchisation des genres qui s’installe
4.5 Discussion des résultats
Conclusion 
Bibliographie et sitographie 
Sommaire des annexes
Résumé

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