Les incidences socio-culturelles de la prolifération des jeux virtuels

Généralités 

Les sciences sociales naissent du refus d’expliquer la société en faisant référence à une cause qui lui est extérieure. La sociologie se situe dans le champ de ces sciences sociales. Elle est l’étude qui se veut scientifique du social en tant que social. Née dans les tourments des sociétés Occidentales au XIXème siècle, la sociologie s’est d’emblée trouvée en prise avec les grands problèmes de son temps. Multipliant les terrains d’investigation : la ville, la famille, la communication, les médias …etc, cette diversité des domaines d’étude de la sociologie nous a amenée dans notre présent mémoire de s’intéresser à la sociologie de la famille qui propose d’expliquer les changements de la famille, de sa structure et de sa relation face à la transformation de la société ; et à la sociologie des médias qui étudie les phénomènes liés aux médias.

L’apparition du langage parlé a constitué la première grande révolution suivie quelques milliers d’années plus tard, par l’invention de l’écriture, environ 3000ans avant notre ère. L’écriture permet à l’homme de s’affranchir des frontières de l’espace et du temps : un texte peut être lu des siècles après avoir été écrit, loin de son lieu de production et même traduit en plusieurs langues, et la Bible trouve sans cesse de nouveaux lecteurs. Vers 1450 Gutenberg invente l’imprimerie, d’abord réservée à une élite, le livre se démocratise peu à peu dans les sociétés Occidentales, qui voient leur niveau d’alphabétisation augmenter grâce à la scolarisation. Grâce à la domestication de l’électricité, le XIXème siècle est celui des grandes innovations qui vont bouleverser notre modernité : le téléphone avec Graham A. Bell en 1876, le cinéma avec les frères Lumières en1895, la radio avec Guglielmo Marconi en 1899. A partir des années 40, la télévision entre peu à peu dans les foyers puis quelques décennies plus tard, c’est le tour de l’ordinateur. Dans les années 70 se met en place Internet : d’abord à des fins militaires puis plus tard afin d’assurer des échanges entre universités. Mais ce n’est qu’en 1991 que la toile d’araignée mondiale (World Wide Web) devient accessible aux particuliers. Les satellites de communication criblent la planète de message (Telstar 1 est lancé par la NASA en 1962) et le téléphone portable fait son apparition dans les années 90. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication s’intègrent progressivement au mode de vie des usagers.

Etant donné le faible niveau de vie de la population comparée au coût matériel et de la difficulté de la communication elle-même à Madagascar, l’appropriation et l’adoption de ces moyens techniques se sont avérées plus lentes et plus dominantes, dont les milieux urbains sont les mieux équipés pour bénéficier l’accès à l’électricité. La mise en place des médias de masse dans le monde urbain comme dans le monde rural depuis les années 60 a permis la promotion des nouvelles technologies de l’information et de la communication à Madagascar. L’accès aux outils de communication est essentiellement collectif contrairement à celui du modèle dominant Occidental. Ce sont les diverses formules de «cyberespace » pour l’accès à Internet qui sont des espaces majoritairement aux mains des opérateurs privés ; du « taxiphone » pour le téléphone ou encore du cabine téléphonique au début du lancement du téléphone mobile à Madagascar ensuite oublié et remplacé avec l’apparition des téléphones mobiles cellulaires qui sont devenus des gadgets incontournables pour la communication depuis ces cinq dernières années et en pleine croissance avec l’effort des opérateurs téléphoniques locales à couvrir tout le territoire de la grande île. Ces derniers permettent de contourner les réseaux de câble électrique et réduisent certaines contraintes d’entretien et d’investissement. Selon l’EPM (Enquête Périodique auprès des Ménages) effectué par l’INSTAT en 2010, le taux de possession de certains biens essentiellement des matériels techniques liés à la communication comme les postes de télévision, la radio k7 et la radio, les chaînes HIFI, les appareils photos, les téléphones fixes et les téléphones mobiles, les lecteurs, les cameras varient selon les milieux de résidence dont le taux représente un écart considérable en faveur du milieu urbain. Le paysage médiatique à Madagascar y compris les nouveaux médias comme l’Internet, est caractérisé par la diversité, l’indépendance et la viabilité. Les médias sont les secteurs de la communication sociale (la presse, la radio et la télévision). En 2010 l’AMB (African Media Barometer signifiant baromètre des médias Africains) dénombre 256 stations de radios répertoriées dans toute l’Ile dont plus d’une vingtaine à Antananarivo. Huit chaînes privées de télévision qui émettent à Antananarivo et seulement deux à trois chaînes dans les grandes localités. Seules la radio et la télévision nationale (RNM et TVM) sont habilitées à émettre sur tout le territoire national. Pour le cas de l’Internet, le prix planché d’une minute connectée varie de 10 à 20 AMG à Antananarivo, où l’on dispose d’un nombre assez conséquent de cyberespace et où la connexion privée est de plus en plus recherchée. Ainsi Antananarivo dispose une large gamme d’informations (écrites, audiovisuelles et Internet) et financièrement accessibles aux citoyens occupant une place importante dans l’éducation de l’individu à travers leurs fonctions qui sont au nombre de six selon CI.J-BERTRAND en régime libéral : « Surveiller l’environnement, diffuser de l’information, divertir, transmettre des contenus culturels, offrir un forum de discussion et dialogue » (Médias, 1995). Pour finir alors ce mémoire va être aussi lié à la sociologie de l’éducation qui représente l’approche scientifique de l’éducation que ce soit formel ou non comme phénomène social.

Motifs du choix du thème et du lieu 

Se situant à proximité du centre ville, à une vingtaine de minutes en voiture, le Fokontany d’Ambohipo connaît aussi cette appropriation flagrante en matière de nouvelles technologies de la communication. L’instauration massive des locaux consacrés aux jeux virtuels en témoignent. D’après une étude récente menée par Catherine FOURNETGUERIN à Antananarivo : « Tous ces lieux de distraction sont beaucoup plus représentés dans les quartiers populaires denses comme Isotry, 67Ha. Mais dans des quartiers réputés plus bourgeois, comme Ankadifotsy en arbitrent également, du même fait de la demande créée par une jeunesse importante» (Géographie du changement dans la capitale Malgache, 2006). Le Fokontany peut être considéré comme un quartier populaire dense avec 20410 habitants pour une densité de 16873 habitants par km 2 (PDF Fokontany) et 71 % de la population âgée de 7 à 34 ans selon une étude menée par le Fokontany en 2010 avec l’aide de la Primature et de l’ONN. Cette réalité prouve que la population est très jeune. La jeunesse de la population vient sans doute des étudiants qui vivent dans les cités universitaires d’Ambohipo et Ankatso I. Des cités universitaires accueillant chaque année de plus en plus de nouveaux bacheliers des différentes localités régionales venus étudier à Antananarivo. En dehors de cette concentration estudiantine universitaire dans le Fokontany on remarque aussi une multitude de lycéens et de collégiens à Ambohipo constituant des clients potentiels des espaces consacrés aux jeux virtuels. Les jeunes sont les plus friands de la révolution numérique et de l’informatique. On peut dénombrer une trentaine de cybercafés et plus de cinq locaux à jeux vidéo, quelques studios d’emprunt et de ventes de CD et DVD dont les jeunes sont les clients potentiels. Ainsi le Fokontany s’annonce comme le lieu idéal pour mesurer l’impact de l’adéquation des jeux virtuels incluant tout ce qui est virtuel : la télévision, les dessins animés, les films longs et courts métrages, les jeux vidéo, dans la vie quotidienne des jeunes mais aussi des enfants en explorant les changements qui s’opèrent au sein de la famille et dans leur niveau d’éducation. Entre l’âge de 12 à 25 ans qui constitue la population cible, les jeunes sont à la recherche de soi, de sa personnalité, d’une stabilité émotionnelle et de centre d’intérêt. Ils sont plus audacieux et recherchant plus la compagnie des amis que celui de la famille, fuyant les responsabilités. Dans son rapport annuel de la situation des enfants dans le Monde en 2011, l’UNICEF met l’accent sur cette période marquée par un certain nombre de caractère en mettant comme titre de son ouvrage : «L’adolescence. L’âge de tous les possibles ». En effet les jeunes adorent rechercher à se faire plaisir à travers leurs activités, ils passent souvent beaucoup plus de temps avec leurs loisirs comme les jeux vidéos, les cinémas, les dessins animés, l’Internet, les sports et les lectures substituer par ses derniers devenus négligeables et fait souvent l’objet d’une obligation, inscrite parmi les programmes scolaires. Les loisirs sont indispensables des conduites humaines, sources de plaisir et d’évasion mais ils peuvent donner lieu à abus ou addiction c’est-à-dire à un excès de consommation ou de dépendance. C’est ainsi que l’ étude d’impact de la révolution numérique s’avère être nécessaire dans cet endroit où il y a autant de cybercafés que d’épicerie, et la présence de plusieurs antennes télévisées sur les toits des cités universitaires et des maisons témoignent la possession des postes télévisés presque dans chaque maisons, dans la vie de ces jeunes dans ce présent mémoire.

CONCEPTION HISTORIQUE ET DELIMITATION GEOGRAPHIQUE DU FOKONTANY D’AMBOHIPO

Conception historique 

Comme bien d’autres fokontany, Ambohipo a aussi sa propre histoire. Cette zone renferme une richesse historique de l’ancien Imerina. A l’époque d’Andrianampoinimerina, Ambohipo est une zone très ancienne. Son histoire remonte à l’époque du Roi Andrianampoinimerina où celui-ci fit construire un palais (Rova) dans le cap sud du village (le quartier d’Ampahateza d’aujourd’hui). Il donnait au village le nom d’« AMBOHIPONIMERINA », puis par contraction Ambohipo car il disait « tena vohitry ny fo » littéralement traduit un village du cœur. Le village s’étendit vers le Nord pour former les zones d’Ampahateza où le grand roi mit en place ses parcs à bœufs « fahatr’omby » et Andohaniato où il fit prendre les malfaiteurs. Ambohipo marquait beaucoup la vie du roi car il y était décédé même en 1810. Plus tard, les colons se sont appropriés le patrimoine (rova) et actuellement, il est entre les mains d’une certaine Mile LE ROUGE l’héritière définitive. C’est un monopole du patrimoine national selon l’avis des responsables du fokontany estimant que la gestion du « rova » devait revenir au fokontany. Il a une valeur culturelle et historique. Il envisageait d’en faire un site touristique au bénéfice du fokontany, mais malheureusement cette ambition partagée par les chefs fokontany qui se sont succédé reste vaine jusqu’à présent.

L’extension du fokontany se faisait progressivement de l’époque d’Andrianampoinimerina à l’époque de la colonisation. En 1962, la construction des cités universitaires d’Ankatso I et des cités dites « civiles » construites par SEIMAD a contribué à cette extension qui était organisé par la première République. C’était aussi pendant cette année qu’on a construit l’école première publique d’Ambohipo. Les cités universitaires d’Ambohipo ainsi que le collège d’enseignement général étaient bâtis en 1979.

Délimitation géographique 

Selon Jean Marc STEBE et Hervé MARCHAL la ville renvoie donc à deux ordres de réalité : « D’un côté, une ville statique, sinon figée, du moins circonscrite pour un temps dans des cadres matériels, de l’autre une ville dynamique, composée de citadine et en relation » (Sociologie urbaine, 2007). Le fokontany d’Ambohipo appartient au 2ème arrondissement de la commune urbaine d’Antananarivo, ayant comme superficie 4210 km2  . Le fokontany est composé administrativement de cinq quartiers tel que : cité Ambohipo + cité Ankatso I, Ampahateza + cité universitaire Ambohipo, Ambohipo-Tanàna, Andohaniato Atsimo et Andohaniato Avaratra. Il est limité au Nord par le fokontany Ambolokandrina, à l’Est par le lac Volafotsy, à l’Ouest par le fokontany Andohanimandroseza et au Sud par fleuve d’Ikopa.

Le fokontany possède un local assez spacieux pour ses services mais d’infrastructure un peu vieux près du terminus du bus 164 dont un bureau pour le président du fokontany, un autre pour les divers services publics comme les certifications, les légalisations de certains papiers administratives, enregistrement diverse ou encore délivrance de certificat de résidence qui est une salle assez grande servant aussi de salle d’attente et une cour assez vaste servant de parking.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
Partie I : APPROCHE CONCEPTUELLE ET CONTEXTUELLE
Chapitre 1 : Présentation générale du cadre d’étude
Chapitre 2 : Approche théorique
Partie ll : LA REVOLUTION NUMERIQUE : IMPACTS ET ENJEUX DANS NOTRE SOCIETE
Chapitre 1 : La révolution numérique
Chapitre 2 : Réflexions et analyse des résultats
Partie III : PROSPECTIVES ET SOLUTIONS
Chapitre 1 : Les incidences socio-culturelles de la prolifération des jeux virtuels
Chapitre 2 : Le jeu de responsabilité pour une appropriation raisonnée et responsable des NTIC
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIES
LISTE DES TABLEAUX
ACRONYMES
GLOSSAIRES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *