Les impacts environnementaux de l’extraction des carrières de calcaire

Le domaine de l’industrie minière en Afrique a connu un nouvel élan à partir des années 1990 par la fin de la guerre froide et s’est amplifiée en 2006 à la faveur de la libéralisation des économies du continent. Le développement du secteur minier a eu comme conséquence la révision du code minier pour la plupart des Etats africains. Ceci a été influencé par la redynamisation du secteur minier au niveau international. Ainsi pour se positionner parmi les pays miniers, la plupart des Etats africains ont initié des modifications sur leurs législations minières. La révision de leur code minier était soutenue par les institutions financières internationales notamment la Banque Mondiale. Ces nouveaux instruments juridiques avaient tous des points communs : «création d’un environnement attrayant, souple et sécurisant pour les investisseurs». La modification de leurs codes a contribué à la création de conditions favorables aux investisseurs étrangers, mais force est de constater que leurs impacts restent mitigés sur le développement économique et social des pays producteurs et sur la qualité de l’environnement.

Un des paradoxes de la plupart des pays producteurs se résume par la précarité dans laquelle vit la majorité de leurs populations malgré l’abondance de leurs richesses en ressources naturelles. Alors que l’activité minière possède un potentiel lui permettant de contribuer à réduire la pauvreté. Le Botswana où les mines ont assuré l’essentiel des exportations pendant ces vingt cinq dernières années a connu la plus forte hausse de PNB par habitant au monde sur ces dernières décennies.

Aujourd’hui une des plus tragiques erreurs de la pensée économique tient précisément dans le fait qu’elle n’a pas su prendre en considération la place réelle occupée par l’environnement, contrairement à ce qu’elle a trop longtemps cru. En effet, il est clair que les villes constituent le moteur principal de la croissance économique et dans la plupart des pays, elles génèrent au moins les deux tiers du PNB. Le secteur industriel représentait au Sénégal 1,3% du PIB en 1990. Comme la plupart des grandes agglomérations urbaines, Dakar est devenue au fil des années un pôle d’échanges, ainsi qu’une plaque tournante centralisant une grande partie de l’activité économique du Sénégal. 88% des établissements industriels du pays sont concentrés dans la région de Dakar. Cependant, le potentiel de développement des villes se trouve de plus en plus menacé par la dégradation de l’environnement parce que ces processus de développement urbain peut avoir des conséquences désastreuses sur l’environnement. En plus les problèmes environnementaux peuvent à leur tour affecter gravement le développement économique.

Caractéristiques biophysiques

Le milieu physique est déterminant pour l’implantation de l’homme qui y vit et y exerce ses activités. Ainsi en voulant améliorer son mode de vie, il organise et apporte des modifications en son espace. L’étude des caractéristiques physiques de la zone de Bargny permet une meilleure compréhension de la nature du site et son influence sur les formes d’occupation spatiale. Le site naturel fait référence aux données physiques caractéristiques de la localité. Il s’agit essentiellement de la géologie, du relief, du climat, des ressources hydriques, des sols et de la végétation.

La trame géologique

L’étude géologique de la localité de Bargny est une partie intégrante de celle de la presqu’ île du Cap – Vert, connue à travers les études géologiques relevant de divers travaux. Les études d’Elouard P. (1965 et 1980), ont fournit des renseignements meilleurs sur le relief de cet ensemble. xw

La litho-stratigraphie de la presqu’île

La géologie de la presqu’ile du Cap-Vert est bien connue grâce aux affleurements.Elle est marquée par une sédimentation plus ou moins continue du Crétacé au Pliocène. Nous distinguons plusieurs systèmes et séries :

➤ Le Campano-Maastrichtien
Il affleure au niveau du horst de Ndiass et représente les terrains les plus anciens connus en surface. Tessier (1950) , Martin (1967, 1970), Bellion (1987) et Sow (1992) distinguent trois faciès principaux du Maastrichtien. De bas en haut une série sableuse azoïque, une série gréso-calcaire organogène et un ensemble d’argiles et de marnes surmontés par des grés argileux. Seul le dernier nommé « série du Cap RougeCap de Naze » affleure au niveau des falaises côtières du littoral sud et les carrières de Packy.
➤ Le Paléocène
Il est transgressif sur le Maastrichtien et montre des faciès variables d’épaisseur faible. La limite Maastrichtien-Paléocène est marquée par une sédimentation chimique et biochimique au Paléocène. Cependant Monciardini, (1966) et Diop, (1982), ont montré que le Paléocène est sableux, à sa base avec des grés calcaires ou des calcaires gréseux.
– Le Paléocène inferieur ou Damien est représenté par la formation marnocalcaire de Ndayane (Tessier1950). Sur les flancs orientaux du horst de Ndiass, il passe à des grés calcaires et à des sables argileux. A l’Ouest il passe en totalité à des argiles épaisses de plus de 300mètres dans la zone du lac Retba (Tessier, 1950 ; Castelain et al. 1965 ; Brancart, 1977, Sarr, 1995).
– Le Paléocène supérieur est discordant et transgressif sur les bordures immédiates du horst de Ndiass. Il est constitué de calcaires zoogènes très karstifiés qui affleurent largement autour de Mbour et jusqu’au Nord de Pout. L’épaisseur moyenne des calcaires zoogènes karstifiés en bordure orientale du horst de Ndiass varie entre 40 et 80 mètres. Dans le forage du lac Tamna, cette épaisseur est de 37 à 40 mètres (Fall, 1981).

A Dakar, le Paléocène correspond à la formation marno-calcaire des Madeleines qui affleure sur une épaisseur d’environ 30 mètres, elle est constituée de marnes grises à passages de calcaires fréquents.

La formation des Madeleines comporte une importante microfaune planctonique (Bellion et al.1985). Sarr (1995) y distingue également de nombreuses espèces de foraminifères planctoniques.

➤ L’Eocène inférieur ou Yprésien
Il débute par un horizon marno-calcaire ou sableux peu épais, à silex, phosphate, et glauconie (Tessier, 1950). La sédimentation se poursuit par un ensemble argilomarneux (200 à 300 mètres) surmonté de calcaires silicifiés correspondant à l’horizon de Sébikotane-Pointe Saréne. Au dessus, nous retrouvons successivement les marnes du Ravin des voleurs, puis les marnes et calcaires de Bellevue qui constituent les formations de Ngazobil. Cet horizon marno- calcaire est l’équivalent des marnes à Lucines de Bargny et des marnes et calcaires de la SOCOCIM. A Dakar l’Eocène correspond à la formation de la Prison qui affleure dans un petit synclinal dans les falaises de la plage de Rebeuss. Il s’agit d’argiles blanches feuilletées encore appelées marnes papyracées. Il est aussi représenté par la formation de l’hôpital qui a été autrefois désignée par les « marnes magnésiennes » à cause d’une teneur de 3,6 en magnésie. Cette formation affleure largement dans le Plateau de Dakar (35 mètres) où elle est constituée d’argiles silicifiées à passages dolomitiques vers le sommet. Les dépôts marneux ou argileux de l’Eocène inférieur correspondent, au maximum de transgression dans l’ensemble du bassin sénégalo mauritanien (Tessier, 1950 ; Castelain et al. 1965).
➤ L’Eocène moyen ou Lutétien
Les dépôts lutétiens sont représentés par un ensemble argilo-marneux ou calcaire tronqué souvent à son sommet par l’érosion post-Eocène (Bellion, 1987) et recouverte par le Continental terminal et le Quaternaire (Sarr, 1995). Les argiles et les marnes renfermant quelques intercalations de calcaires argileux à silex. Le début de l’Eocène dans la région de Thiès est marqué par le dépôt des marnes et calcaires fins fossilifères de Bellevue, suivi par les calcaires de Thiépe-Lambaye (équivalent de la formation de Pallo), les marnes de Lam-Lam et les latéroïdes phosphatés du plateau de Thiès. A l’affleurement, l’Eocène moyen est représenté à Dakar par les marnes de la Poudrière qui affleure entre la pointe des Contagieux et la pointe de Bernard. Elles sont formées de marnes jaunes à grises très altérées rattachées à la base du Lutétien grâce aux foraminifères benthiques communs aux calcaires de Bargny (Castelain et al. 1965). L’Eocène moyen est aussi représenté par les marno calcaires de la plage de l’Anse Bernard et les marnes et marno-calcaires de Bargny. Les argiles et les calcaires de la plage Bernard ont livré une microfaune d’âge Lutétien (Castelain et al. 1965).
➤ L’Eocène supérieur
La série est constituée d’argiles, de calcaires, de marno-calcaires ou de marnes souvent phosphatées dont l’épaisseur varie de 30 à 60 mètres. Dans la région du Cap-Vert, l’Eocène supérieur a été rencontré dans les sondages de Dakar 2 (DK2) où il correspond à 110 mètres d’argiles dites argiles de Yoff. Ceux sont des argiles beiges renfermant des foraminifères benthiques et planctoniques datés du Bartonien au Pribanien.
➤ L’Oligocène
A Dakar, nous avons les calcaires à Lépidocyclines conservés à l’état de blocs emballés dans les tufs volcaniques d’âge Miocène entre l’Anse Bernard et la plage Pasteur de Dakar (Castelain et al. 1965). Ces calcaires renferment également des algues. Par ailleurs, c’est à l’Oligocène que se situent les premières manifestations volcaniques enregistrées à Dakar :
● Mise en place du sill de pyroxénolite de l’Anse des Madeleines daté à 30.7 +-2MA (Cantagrel et al. 1978).
● Basaltes incorporés dans les calcaires à Lépidocyclines (Bellion et Giraud, 1984).
➤ Le Miocène
A la base, le Miocène est argileux et renferme une association caractéristique de l’Aquitanien inférieur. La série se poursuit par une formation argileuse à débris ligneux riche en microfaune planctonique. Ensuite viennent des calcaires argileux, des marnes, des calcaires tendres à abondance d’Hétérostégines et des Amphistégines du Miocène moyen. Le Miocène est marqué aussi par une importante activité volcanique non seulement dans les régions du Cap-Vert et de Thiès, mais également sur la marge océanique (Bellion et Giraud, 1984).

En ce qui concerne le Continental terminal, il s’agit de formations sableuses, argilosableuses, gréso-argileuses rubéfiées qui renferment parfois des débris de coquilles de mollusques.

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Table des matières

INTRODUCTION
DEFINITION CONCEPTUELLE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE PRESENTATION DU MILIEU
CHAPITRE 1. CARACTERISTIQUES BIOPHYSIQUES
CHAPITRE 2 : CADRE HUMAIN
CHAPITRE 3 : CADRE ECONOMIQUE
DEUXIEME PARTIE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DE L’EXTRACTION DES CARRIERES DE CALCAIRE ET LE PLAN DE GESTION ET DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
CHAPITRE 1 : LES REPRESENTATIONS DE L’ENVIRONNEMENT ET LES COMPORTEMENTS DES POPULATIONS
CHAPITRE 2 : LES IMPACTS NEGATIFS ET POSITIFS
CHAPITRE 3 : PLAN DE GESTION ET DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL DU PROJET D’EXPLOITATION DES CARRIERES DE CALCAIRE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES CARTES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES

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