Les impacts du cancer du col de l’ utérus sur la vie familiale et sociale de la femme

Parmi les maladies non transmissibles, le cancer est la deuxième maladie qui présente un taux élevé de morbidité et de mortalité chez l’homme. Mais la plus importante cause des décès est le cancer du sein chez la femme. Le cancer du col de l’utérus est, par sa fréquence, le deuxième cancer chez les femmes (OMS,2007). Avec 275 000 décès par an dans le monde, il constitue la première cause de décès par le cancer dans les pays sous développés. Dans ces pays, environ 425000 cas nouveaux sont diagnostiqués chaque année (OMS, 2010). C’est pourtant l’un des rares cancers comportant un stade précurseur facile à déceler et à traiter. L’ Afrique enregistre chaque année quelque 68 000 nouveaux cas de cancer du col (OMS, 2008).

Actuellement, à Madagascar, le cancer du col représente les 20 à 27 % des cas de cette maladie enregistrés dans le service oncologie de l’HJRA, qui est le premier hôpital traitant le cancer. La maladie d’un membre de la famille, plus particulièrement du père ou de la mère, surtout s’il s’agit d’une maladie invalidante et réputée être incurable, provoque un dysfonctionnement grave et une perturbation des rapports au sein de cette famille. La bonne santé de la mère de famille s’avère indispensable. En effet, cette idée est plutôt logique. De façon naturelle, comme les femmes donnent naissance à la vie, elles se consacrent à leur foyer. En effet, la mère est l’élément central de la vie familiale. Généralement, le fonctionnement de la vie sociale découle d’elle. Même si le père alimente le foyer et est considéré comme le chef de la famille, la gérance de la vie familiale appartient à la femme. De nos jours, les femmes qui travaillent occupent un grand rôle dans la société. Elles cumulent une double fonction au sein de la famille : elle contribue à assurer la nourriture de la famille et s’occupe de la vie familiale incluant la responsabilité des enfants.

APPROCHE CONCEPTUELLE ET ANCRAGE SOCIOLOGIQUE 

La santé de l’être humain est indispensable à son existence. Ainsi, être en mauvaise santé affecte toujours la vie d’une personne dans un degré plus ou moins important,  dans l’exécution de certaines de ses occupations quotidiennes.

La maladie 

Selon le docteur Matthieu LUSTMAN ( 2009) “la maladie est un état affectant le corps d’un individu et qui impose d’aller voir le médecin pour guérir.” D’après lui, “Analyser « la maladie » comme un concept, impose de voir que ce mot n’est qu’une manière de définir une réalité complexe ; en outre, le concept de maladie véhicule des normes, des croyances, des valeurs qu’il convient de mettre à jour.” Selon le dictionnaire Encarta : « la maladie est un état physiologique ou psychologique dans lequel la santé et le bon fonctionnement de l’organisme sont affectés. » Une personne malade est donc une personne qui est plus ou moins incapable d’exprimer ses émotions et d’effectuer ses gestes quotidiens. Selon l’OMS , la santé se définit comme un état complet de bien-être physique mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.

Dans cette courte définition, il ne s’agit pas « seulement d’une absence de maladie » l’auteur voulait également parler de l’état psychique comme la nervosité, la dépression, l’angoisse, ainsi que l’état sociologique comme la marginalisation, la discrimination, l’exclusion etc. Tous ceux qui peuvent nuire à l’état moral et physique de la personne sont des maladies. Or, les maladies constituent les manifestations négatives de la santé. Les mots maladie et santé sont donc inséparables.

La maladie grave 

C’est une maladie plus ou moins incurable qui affecte l’état psychique et moral de la personne qui la combat. C’est en effet, ce qui se passe autour du cancer. Trois points de vue – ou mieux, trois façons de vivre la maladie auxquelles les auteurs sont confrontés font l’objet d’étude afin de combattre la maladie : le point de vue du malade ou sa façon de vivre la maladie, le point de vue de médecin et enfin celui de la famille. En effet, la maladie, surtout quand elle est grave, peut avoir des conséquences sociales car celle-ci interrompt la relation sociale habituelle. La transformation, parfois brutale de la vie du patient que ce soit avant ou après la maladie, devient significative pour le patient : incapacité d’agir, perte de rêve La maladie entraîne donc des faits inévitables dans la vie d’un individu. Ceux-ci peuvent apparaître sous différentes manières selon le statut social de la personne. En effet, la maladie peut causer une forte émotion à la personne et dans ce cas, peut transformer sa vie relationnelle et fonctionnelle. Matthieu Lustman a avancé ses idées sur les conséquences de la maladie qui peut entraîner un changement du statut social qu’il décrit comme suit : Devenir malade modifie le statut social de l’individu (en bien ou en mal). A l’annonce de la maladie, le patient peut vivre l’évènement de trois manières :
• vivre la maladie comme une force destructrice qui le prive de son activité, de ses liens avec les autres, de ses rôles habituels dans la société : elle le prive de son identité propre;
• la maladie peut être vécue comme libératrice et donner l’occasion à l’individu d’échapper au rôle que la société lui impose, et qui étouffe son épanouissement personnel. La maladie peut lui permettre de se retrouver lui-même et de retrouver un vrai sens à sa vie;
• la maladie peut devenir un « métier » pour ceux qui se retrouvent à gérer au quotidien une maladie grave. La maladie devient un élément essentiel de la vie par lequel le malade est reconnu par les autres et la société. Le combat contre la maladie peut même devenir l’élément central de sa vie, l’intègre dans la société et lui donne son identité et son équilibre.

Quand on sait qu’on est atteint de cancer, la patiente a trois réactions spécifiques :
• soit elle la prend comme une « force destructrice » et cette sensation la prive de sa vie quotidienne et elle ne prend plus sa part de responsabilité, elle se détache de toutes ses habitudes. D’où le changement de personnalité ;
• soit elle considère la maladie comme « libératrice » donc l’oriente à se concentrer sur elle-même et ne plus recourir qu’à tout ce qui peut favoriser ses intérêts personnels ;
• Mais il y a d’autres patientes qui prennent la maladie comme « un métier », elles essaient de vivre avec et d’y faire face. c’est-à-dire gérer son quotidien par ellesmêmes.

En outre, “être malade peut être considéré comme ne plus maîtriser son destin et/ou comme ne plus participer à la vie sociale”. (Matthieu.L, 2009) .

Soutien et maladie 

Depuis toujours, la solidarité et l’union font partie de la civilisation malgache. Ceci est d’autant plus marqué qu’une personne se trouve dans une situation difficile. Ces deux aspects sont donc très utiles durant les épreuves qu’une personne malade rencontre. La société et/ou la famille joue un rôle incontournable dans les relations de la vie quotidienne. Sans le soutien de la société ou de l’entourage, une personne peut s’isoler. Or, l’isolement d’une personne affecte son psychisme. C’est pourquoi Gustave Nicolas Fisher (2006) a mentionné que : « le soutien est un facteur essentiel des relations humaines dans la vie habituelle. En situation, il revêt une importance et un relief particulier ». Ainsi, l’avis et l’intervention de la société et/ou la famille aident le malade à surmonter sa maladie grâce aux soutiens psychologiques que cela entraîne. C’est pour cela que M. Le Bon (1921) disait׃” quels que soient les individus qui la composent, quelque semblables ou dissemblables que puisent être leur genre de vie, leurs occupations, leurs caractères ou leur intelligence, le seul fait qu’ils sont transformés en foule, les dote d’une sorte d’âme collective. Cette âme les fait sentir,  penser et agir d’une façon tout à fait différente de celle dont sentirait et agirait chacun d’eux isolément. Certaines idées, certains sentiments ne surgissent et ne se transforment en actes que chez les individus en foule”. Ici, l’âme collective se reflète dans celle de la société, de la société, de la famille ou de l’entourage. Les personnes composant la société et/ou la famille ou encore l’entourage se forment en une seule unité où elles se rattachent les unes aux autres et se soutiennent entre elles que ce soit financièrement ou moralement. Donc, si le malade s’isole sans l’âme collective et que sa famille ou la société ne le soutient pas, il peut être atteint en plus de la maladie d’exclusion sociale.

Par définition, l’exclusion sociale est une rupture de lien social. C’est un phénomène social qui relève des difficultés d’intégration des individus à la société .Elle se caractérise par la perte de la place sociale, l’absence d’un rôle social et la défaillance des liens sociaux. Lorsqu’on subit le phénomène d’exclusion sociale, il y a absence d’appui de l’âme collective. On lutte individuellement contre les problèmes et les difficultés de la vie quotidienne. Ce phénomène est très répandu surtout dans les pays occidentaux. C’est le cas des personnes victimes d’un cancer. Le malade est laissé entièrement entre les mains des aides soignantes et des infirmières. Son intégration dans la vie sociale devient un problème pouvant mener à des troubles psychologiques graves comme la dépression, l’angoisse, la nervosité.

Ainsi, l’accompagnement psycho-social de la patiente est indispensable pendant et après la maladie. Dans lʼouvrage de Sigmund FREUD (1921), «Psychologie collective et analyse de moi”, M. Le Bon démontre que “l’individu en foule acquiert un sentiment de puissance invincible lui permettant de céder à des instincts.” En effet, les acquisitions individuelles du malade sʼeffacent et sont remplacées par de nouveaux caractères sociaux, c’est-à-dire que la sociabilité s’installe. De ce fait, selon FREUD “dans la vie de chacun intervient l’autre.” La théorie de FREUD pour l’autrui est égal à ce de M. Le Bon pour la foule. L’autrui joue toujours dans la vie de l’individu le rôle d’un modèle, d’un objet, d’un associé ou d’un adversaire. Le sentiment de l’autre s’explicite à travers la moralité qui peut être plus élevée que celle des individus qui composent la foule et seules les collectivités sont capables de faire preuve d’un grand désintéressement et d’un grand esprit de sacrifice.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION DU CADRE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE 1 : APPROCHE CONCEPTUELLE ET ANCRAGE SOCIOLOGIQUE
CHAPITRE 2 : LOCALISATION ET MONOGRAPHIE DU SERVICE ONCOLOGIE DE L’HOPITAL HJRA
DEUXIEME PARTIE : LES EFFETS DU CANCER DU COL DE L’UTERUS CHEZ LA FEMME
CHAPITRE 3 : NOTION SUR LE CANCER DU COL DE L’UTERUS
CHAPITRE 4 : ANALYSE DE LA SITUATION DES PATIENTES
CHAPITRE 5 : L’EVALUATION DE LA MALADIE DURANT L’INTERVALLE 2007 – 2011
TROISIEME PARTIE: VISION PROSPECTIVE SOCIO ORGANISATIONNELLE SUR LA VIE SOCIALE DE FEMMES ATTEINTES DU CANCER DU COL UTERIN
CHAPITRE 6 : LA PROTECTION JURIDIQUE ET SOCIALE DES FEMMES SUR LEUR SANTE
CHAPITRE 7 : ACQUISITION PROFESSIONNELLE
CHAPITRE 8 : SUGGESTIONS ET PROJET
CONCLUSION GENERALE
BIBLOGRAPHIIE
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ABREVIATIONS
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES
RESUME

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