Les impacts de l’érosion éolienne et de la salinisation

Depuis quelques décennies la péjoration climatique et le développement de l’irrigation ont souvent été accompagnés par l’apparition de processus de désertification, de salinisation, d’acidification ou d’alcalinisation des sols d’importances variables. Si les situations sont singulières en raison des caractéristiques du milieu naturel, des modalités de gestion de l’eau et des systèmes de culture, ces dégradations résultent pour l’essentiel de modes de gestion inappropriée des ressources naturelles du terroir.

La sécheresse récurrente et l’anthropisation croissante demeurent les principales causes de la forte dégradation des systèmes écologiques sahéliens et soudanais. Cette dégradation se manifeste par un assèchement continu des zones humides (Richard, 1990). Sur l’ensemble des Niayes, la superficie des zones inondées en permanence est passée de 1000 ha en 1954 à 50 ha en 1982. En 2000, il n’y a aucune zone inondée en permanence avec désormais des sols à hydromorphie seulement partielle (Aguiar, 2004). La reprise pluviométrique des dernières années n’a pas initié une reconstitution des nappes phréatiques qui gardent toujours les séquelles des déficits pluviométriques. Cependant, ces phénomènes climatiques ont de graves répercussions sur l’équilibre des écosystèmes de la CR de Notto qui se traduit par une réduction constante du réseau hydrographique principal (Tanma), un abaissement voire le tarissement de certaines nappes, la destruction de la diversité biologique (faune et la flore), un renouvellement et une amplification de l’activité dunaire. Cette intensification est d’autant plus préoccupante du fait qu’elle se manifeste par un ensablement des dépressions inter dunaires qui constituent les terres arables.

À cela s’ajoute, le phénomène de la salinisation des sols qui a une double origine : d’une part, il est issu d’un contexte à la fois historique et particulier, c’est-à-dire la dérive littorale et les variations eustatiques passées causant la salinisation de la nappe phréatique. Elle constitue la fraction la plus importante (80 % de la salinisation des terres) et, d’autre part, il est la conséquence de la pression anthropique, par l’exploitation irrationnelle des ressources hydriques souterraines.

Avec la raréfaction des ressources en eaux de surface de bonne qualité, la mobilisation des ressources en eaux additionnelles devient nécessaire. Elle apparaît comme la conséquence de situations variées associant un accroissement de la demande (accroissement des superficies, augmentation de l’intensité culturale) et une réduction de l’offre (dégradation du climat, concurrence des besoins urbains) (Marlet, 2004).

Synthèse bibliographique

La région des Niayes a fait l’objet de travaux relativement nombreux et de valeurs inégales. Cependant, des études spécifiques à la commune de Notto, pour la compréhension des phénomènes de l’érosion éolienne et de la salinisation et leurs impacts, sont peu signifiantes. Cette insuffisance documentaire nous conduit à évoquer des études qui portent sur l’ensemble de la région naturelle (Niayes) et des travaux similaires. Ainsi, en 1954 Tessier F. a reconstitué sur la base de la carte topographique de Thiès aux coupures régulières de 1/100 000 l’histoire géologique des étages constitutifs de la région. Il montre comment la géologie est si bien dégagée « la région a donc été livrée à la mer pendant la longue période qui a vu se déposer ces roches. Cette période remonte avec certitude au Maestrichtien (sommet du Crétacé supérieur) ». Il montre que la région est ensuite presque entièrement revêtue de sables éoliens quaternaires. Mieux, le sondage effectué à Tivaouane montre la succession des faciès et leurs épaisseurs respectives. Ce sondage permet d’apprécier l’importance du faciès sableux dans la zone. Il apporte aussi des éclaircissements sur la faune, leur âge durant les étages.

Dans cette même optique, en 1971, Sall s’intéresse aux unités dynamiques actuelles plus exactement, il étudie la dynamique située sur l’axe Mboro-Thiès-Mbour Ouest- Somone- Lac Tamna par les coupures des cartes au 1/50 000ᵉ (feuilles topographiques). Le Sénégal de l’Ouest a une unité climatique et biogéographique avec des formes molles et horizons plats. Il fait état de la toponymie locale des Niayes (points d’eau, dépressions) topographiquement marquées. Les indices récents montrent que la dynamique est engendrée par l’eau et le vent. Il montre comment l’avancée du sable influe sur l’hydrologie (puits perdus) mais aussi l’ensevelissement des Niayes par l’avancée des dunes jaunes ou recouvertes par une mince pellicule sableuse stérile (routes, construction sapée à la base, murs lézardés…).

Étude du milieu physique

Les Niayes de la Commune de Notto appartiennent à la zone littorale nord du Sénégal qui se distingue par la richesse et la variété de ces ressources naturelles. Il est caractérisé par la présence d’un écosystème particulier dont la végétation est par endroits composés de reliques forestières, qui colonisent les zones inter-dunaires riches en dépôts organiques. La géologie et les données géomorphologiques étudiées et son appartenance au Bassin Sédimentaire Sénégalo-mauritanien, montrent une formation récente singulière du relief (dépressions et dunes) après plusieurs phases de rhexistasie et de réchauffement climatique. Sa géologie lui confère, jadis, une prédisposition en eaux peu profondes. Ces ressources hydriques deviennent de moins en moins affleurantes et les étangs d’eau de surface permanente ont entièrement disparu avant l’an 2000. Ce phénomène conduit à une disparition de certaines espèces végétales et animales. La modification des écosystèmes inter-dunaires réduit les potentialités des ressources naturelles de la Commune de Notto Gouye Diama.

Les données géologiques

La commune de Notto appartient au Bassin Sédimentaire Sénégalo-mauritanien. Elle s’insère dans la partie Nord-Ouest de la structure de Continental Terminal dont les grès renfermant des nappes phréatiques (30 à 100 m de profondeur) Sall (1971). La coupure verticale de cette structure montre une diversité des horizons d’accumulation. La coupe topographique réalisée au niveau du plateau de Thiès et le sondage de 440m effectué à Tivaouane par Fernand Tessier en 1957(source : IFAN) jusqu’à 440m montrent une succession d’étages allant du Maestrichtien jusqu’au Lutétien inférieur. Les faciès vont du grès glauconieux (440 m de profondeur) du Maestrichtien au sable (0 à 18,5m) du lutétien. La région était presque entièrement revêtue de sable éoliens d’époques récentes. Cette coupe montre aussi l’influence du plateau de Thiès sur l’écoulement du réseau hydrographique dans la composition des bas-fonds du Notto (Tessier, 1954). Les dépôts récents quaternaires constituent une zone de contact entre l’océan et la mer. Cependant, leur origine a fait l’objet de nombreuses études, parmi lesquelles M. Sall (1971), Diaw (1982). La dynamique actuelle est engendrée par l’intensification des vents et le déficit pluviométrique, par l’édification de trois séries de systèmes dunaires. Ces dernières sont entrecoupées par endroits par des lacs et dépressions appelés cuvettes (Diaw, 1980).

Le relief

Le Notto est une partie intégrante de la région des Niayes. Sa géomorphologie est tributaire de celle des Niayes, c’est-à-dire du Bassin Sédimentaire Sénégalo-mauritanien (Nguer, M, 1989). Elle s’insère dans la partie Nord-ouest de la structure du Continental Terminal dont les grès renferment des nappes phréatiques (30 à 100 m) alors que les calcaires et marnes de l’Éocène moyen constituent la matrice de la nappe du Maestrichtien (100 à 350 m). L’essentiel de la mise en place du système s’est déroulé au quaternaire (Sall, 1971). Le bassin est marqué par une succession de transgressions et de régressions de la mer. Ceci a entraîné une alternance de phases sèches et humides du Tchadien (10000-6800 ans BP), d’intensification et de ralentissement des vents qui ont comme résultat l’édification de systèmes dunaires (Michel, 1973). L’Ogol (20 000) est marquée par des épisodes morphostructuraux aboutissant à la formation des dunes (ogoliennes) avec un relief vigoureux dans la zone littorale qui s’émousse vers l’intérieur sous l’action des vents (Kane 1995). Au Tafolien (4200-2000 ans BP), la régression amorcée à la fin du Nouakchottien se poursuit. Le climat devient progressivement aride, la mer recule et édifie de petits reliefs dunaires désignés sous le nom de dunes jaunes par Tricart. Le renforcement de la dégradation éolienne au Subactuel (1700 BP) entraîne le ravivement des dunes jaunes, l’édification des cordons littoraux et l’isolement des dépressions littorales, le comblement du réseau hydrographique du Tchadien, la formation des bas-fonds hydromorphes (Niayes) et d’une génération nouvelle de dunes sur le littoral (dunes blanches) (Ngom, 2007).

Les Niayes sont une caractéristique majeure de la grande côte. Cependant, cette partie du littoral n’est pas aussi entièrement plate, car les dénivellations entre dunes et dépressions dépassent parfois 20 m. La commune se situe sur les parties basses du plateau de Thiès, le relief est contrasté avec des ensembles dunaires élevés et étirés, entrecoupés par des dépressions qui abritent des chenaux d’écoulements, des aires de stagnation. Le plateau de Thiès et le massif de Diass influencent la topographie de la Commune par l’écoulement des eaux qui alimente le lac Tanma. Ce dernier est le principal point d’eau et a des rapports étroits avec les « Niayes » de la localité de Keur Mbir Ndao. L’allure générale du relief est plate avec des parties relativement élevées vers l’intérieur du pays et des parties basses constituées par les chenaux d’écoulements des eaux de ruissellement. Les dénivellations de ces dernières deviennent de plus en plus faibles lorsque l’on s’approche du littoral où l’on note des cuvettes.

Les Niayes sont des dépressions inter-dunaires localisées entre les dunes jaunes et rouges (Blouin 1990). Contrairement aux petits Niayes orientés dans le même sens que les cordons dunaires (NNE-SSW), les formations dunaires de la commune de Notto Gouye Diama sont diverses et correspondent à d’anciennes vallées fluviales (Niayes de Mboro) qui recoupent les directions précédentes.

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Table des matières

Introduction générale
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
Première partie : Étude du Cadre Physique et des Activités Socio-économiques
Chapitre 1 : Étude du milieu physique
Chapitre 2 : Étude de la population et des activités socio-économiques
Deuxième Partie : Dégradation des ressources pédologiques et hydriques des dépressions inter-dunaires de la Commune de Notto
Chapitre 1 : Dégradation des ressources pédologiques des dépressions inter-dunaires
Chapitre 2 : Dégradation des ressources hydriques des dépressions inter-dunaires
Troisième partie : Système de production, vulnérabilité et réactions face à l’érosion éolienne et la salinisation des dépressions inter-dunaires
Chapitre 1 : Système de production et contraintes
Chapitre 2 : La vulnérabilité à l’érosion éolienne et à la salinisation
Chapitre 3 : Les diverses réactions à l’érosion éolienne et à la salinisation dans les dépressions inter-dunaires
Conclusion générale
Bibliographie
Table de matières
Annexe

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