Les impacts de la dégradation des ressources naturelles

A l’instar des régions nord du pays (Saint-Louis, Louga etc.) considérées comme occupant la position peu enviable d’avant-garde à la désertification, les régions du Sud (Ziguinchor et Kolda) naturellement favorisées au plan éco climatique, sont également touchées par le phénomène au cours de ces dernières décennies. En effet, ces régions qui ont toujours constitué notre « Jardin d’Eden » national, ne sont pas épargnées par la dégradation générale des conditions de base d’un développement durable. Elles sont confrontées de nos jours aux problèmes liés à la gestion des ressources naturelles en raison des conditions climatiques qui se dégradent. Cette dégradation des ressources du milieu est accentuée d’une part, par la crise politique de la région et d’autre part, par une population en majorité rurale, à croissance rapide, dont les activités agricoles empiètent largement sur les espaces boisés et détériorent les sols par des pratiques non adaptées au contexte du climat actuel (défrichement par feu, suppression des jachères etc.).

Le déficit pluviométrique enregistré depuis au moins trois décennies et dont les effets cumulatifs ont eu des répercussions sur l’environnement physique notamment l’intrusion saline dans les eaux du fleuve, a entraîné la détérioration de la qualité des sols et du couvert végétal. Ceci va se répercuter sur les activités humaines particulièrement L’agriculture, l’élevage, et la pêche. La communauté rurale de Niaguis, notre zone d’étude, qui se situe entre les latitudes 14° 8’10’’ et 14° 8’48’’ Nord et les longitudes 15° 22’20’’ et 15°23’54’’ ouest, partie prenante des collectivités locales qui constituent le département de Ziguinchor, illustre ce constat. Dans cette zone d’étude, les feux de brousse parachèvent la dégradation, détruisant chaque année où ils passent le stock de matière organique nécessaire à l’entretien du sol, hypothéquant ainsi la régénération naturelle des ressources ligneuses. En outre, la dégradation dont les conséquences néfastes sont durement ressenties dans le vécu quotidien des populations, se manifeste par d’énormes pertes de terres par salinisation avant d’occasionner la régression du couvert végétal, et d’éprouver les productions rurales. La précarité socioéconomique dans laquelle vivent les populations rurales de la région en générale et en particulier de la CR de Niaguis, en est la conséquence ultime.

Les interventions effectuées ça et là en vue de renverser la situation ou de ramener son intensité à un niveau acceptable, se sont avérées peu efficaces. Les caractères sectoriels et éphémères, leur réalisation sans implication des populations censées être les premiers bénéficiaires, semblent constituer les principaux défauts qui ont handicapé l’efficacité de telles interventions. En tout état de cause, la promotion du développement durable, basée sur la gestion conservatrice des ressources naturelles, est inconcevable en dehors d’une approche globale participative. Le secteur socio-économique n’est pas épargné de la situation. Au plan sanitaire, les infrastructures qui étaient prévues pour un nombre limité, connaissent une surutilisation en raison de leur insuffisance. Au plan éducatif, sur les dix (10) écoles primaires que comptait la CR, cinq (5) seulement sont fonctionnelles à cause de l’insécurité. Les déplacements des populations ont entraîné un fort taux d’abandon des écoles. Actuellement, le taux de scolarisation est de 23.66% et constitue par conséquent l’un des taux les plus faibles du pays. (PLD de NIAGUIS, 2001) Enfin, au plan des infrastructures hydrauliques, la CR ne compte qu’un seul forage fonctionnel. Mais si certains villages ont des puits équipés, les problèmes d’accès à l’eau potable se posent dans certaines parties de la CR .

LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN 

LE MILIEU PHYSIQUE

L’arrondissement de Niaguis où se situe notre zone d’étude, couvre une superficie de 692 km² répartie comme suit :
Communauté rurale de Niaguis : 160 km²
Communauté rurale d’Adéane : 192 km²
Communauté rurale de Boutoupa-Camaracounda : 340 km²
Il est limité au Nord par le fleuve Casamance, au Sud par la Guinée Bissau, à l’Est par la région de Kolda et à l’Ouest par l’arrondissement de Nyassia.
La communauté rurale de Niaguis qui se situe entre 14°8’10’’ et 14°8’48’’ de latitude nord et 15°22’20’’ et 15°25’54’’ de longitude ouest est l’une des collectivités locales qui constituent l’arrondissement du même nom.

Présentation de la zone

La communauté rurale de Niaguis s’étend sur 160km² de part et d’autre de la nationale (N6) Ziguinchor-Kolda. Elle est située de part et d’autre de la ville de Ziguinchor (cheflieu).Le village de Niaguis qui abrite le chef- lieu communautaire se situe à l’est, à 15 km de Ziguinchor. Limitée au Nord par le fleuve Casamance, au Sud par la communauté rurale de Boutoupa-Camaracounda, à l’Est par la communauté rurale d’Adéane et à l’Ouest par l’arrondissement de Nyassia, la communauté rurale présente des traits éco géographiques homogènes. Du Nord au Sud, elle est localisée dans le domaine guinéen. Cependant une analyse profonde de ses traits ou paramètres, tant du point de vue de la configuration physique que celui des activités économiques, permet de distinguer deux milieux différents.
– Une zone fluviale plus basse qui s’étire le long du fleuve Casamance et compte des mangroves, avec des sols à forte teneur en sel, souvent impropres à l’agriculture. Cette partie de la communauté rurale est presque vide d’hommes.
– Une zone beaucoup plus élevée du continental terminal constitué de plateaux et de terrasses formant des bassins versants, présente des sols favorables aux grandes cultures telles que le riz inondé, le mais, l’arachide, le riz de plateau etc. Cette partie abrite l’essentiel de la population avec une très forte densité. Le relief de la zone est en général plat avec des plateaux encaissant des vallées et des basfonds à vocation rizicole, fruitière et arachidière. Comparée à d’autre localités du Sénégal, la communauté rurale est dotée de ressources naturelles importantes et bénéficie d’une pluviométrie relativement abondante (> 1000mm/an). Pour la plupart, la couverture végétale est de type soudano guinéenne avec une prédominance de végétations arborées et arbustives dont la majeur partie est constituée d’arbres fruitiers. Elle constitue une ressource très importante pour la population. Le climat est de type soudanien avec une tendance subguinéenne plus marquée dans la partie Sud. On distingue deux saisons : Une saison sèche qui va de Novembre à Mai et une saison des pluies de Juin à Octobre. En ce qui concerne l’hydrographie, la communauté rurale est longée sur sa partie Nord par le fleuve Casamance, dans sa partie Sud se trouve le marigot de Guidel sur lequel est construit un barrage anti-sel. La nappe phréatique se situe entre 10 et 27m de profondeur. En outre, la communauté rurale dispose de vallées drainées et de dix (10) sites de rétention d’eau pluviale. Il s’agit entre autres des sites de Djifanghor (2), Niaguis (1), Fanda (2), Mandina Mancagne (1), Soucouta (1), Barraf (1), Boutoute (1), Djibélor (1).La communauté rurale compte treize (13) villages et seize hameaux (16) de cultures répartis en quatre zones dotées chacune d’un village centre. Les activités économiques tournent autour de la culture du mil, du mais, de l’arachide, du maraîchage, de l’élevage, de la pêche, de la chasse et de la récolte des noix d’anacardier, de la cueillette etc.

Le climat

Le cadre géographique dans lequel est contenu notre domaine d’étude correspond à la zone comprise en latitude entre les parallèles 12°36’ et12°30’ Nord et en longitude entre les méridiens16°17’ et 16°14’Ouest. C’est le domaine du climat Soudanien ou subguinéen.

Les facteurs généraux

Dans cette partie Sud du pays, le climat est caractérisé par deux saisons bien marquées : une saison sèche (7 mois) de Novembre à Mai, une saison humide de Juin à Octobre. La moyenne pluviométrique était de 1500 mm/an avant la période qui sévit depuis une quinzaine d’années. Elle est actuellement de 1000 à 1200 mm/an avec une saison des pluies très raccourcie (3 à 4 mois au lieu de 5). Le déficit pluviométrique a de multiples incidences sur le milieu : décroissance des débits des rivières, hypersalinisation du fleuve (salinité dépassant 150°/°° d’après PAGES et DEBENAY, 1987), sur-salure des zones de tannes etc. Cependant en parlant du climat d’une manière générale au Sénégal, LEROUX, 1997, cité par Sané, 2003, affirme que : « L’évolution du temps sur le territoire sénégalais résulte de l’interférence de nombreux facteurs géographiques et météorologiques ». C’est ainsi que le domaine Sud particulièrement la région de Ziguinchor où se situe notre zone d’étude, de par sa position latitudinale, est intéressée Par l’alternance de masse d’air d’origines et de caractères différents : Cette alternance est liée à la migration planétaire des différents centres d’action ou anticyclones notamment ceux :
– Des Açores situés dans l’atlantique Nord
– De Sainte-Hélène situé dans l’atlantique Sud
– Les centres d’actions non permanents du Sahara
Ces différentes cellules anticycloniques déterminent notre climat. L’activité des centres d’actions est à l’origine de la présence de deux grandes discontinuités qui sont :
– D’une part, la discontinuité d’Alizé qui est la zone tampon entre l’alizé maritime issu de l’anticyclone des Açores et de l’alizé continental qui provient de l’anticyclone SaharoLybien. Cette discontinuité est bien marquée dans la partie Sud du pays.
– D’autre part, il y’a « un tracé au sol » de l’Equateur Météorologique (EM) qui est la rencontre entre l’alizé maritime ou continental et la mousson venue du Sud (anticyclone Ste Hélène). La remontée de celle-ci en été boréal vers le Nord engendre le plus souvent des précipitations abondantes qui commencent de l’Est vers l’Ouest du Sénégal avant d’atteindre la partie septentrionale au mois d’Août ou septembre avec des pluies beaucoup plus réduites. L’importance des apports pluviométriques dans la zone est aussi liée aux perturbations pluvio-orageuses mobiles et aux remontées de la Zic (zone intertropicale de convergence) qui trouve au niveau de cet espace géographique une mousson plus épaisse et potentiellement plus apte à favoriser des précipitations abondantes.

Les températures y sont modérées grâce d’une part, à l’influence océanique et d’autre part, à l’importance des précipitations et du tapis végétal. Cette zone dénommée aussi basse Casamance connaît un climat soudanien ou subguinéen très marqué par l’influence océanique. La communauté rurale de Niaguis est située dans cette partie Sud du Sénégal en domaine soudanien côtier avec des précipitations abondantes et des températures modérées, donc un cadre écologique favorable d’où la disponibilité des ressources naturelles.

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Table des matières

Introduction
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
Chapitre I : Milieu physique
Le climat
Les éléments du climat
Chapitre II : les caractéristiques géomorphologiques
L’évolution géomorphologique
Le relief et les sols
L’hydrographie
La végétation
Chapitre III : Cadre humain et économique
Les caractéristiques démographiques
Les caractéristiques socio-économiques
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DE LA CONSERVATION DES RESSOURCES NATURELLES
Chapitre I : Etats des ressources naturelles
Les ressources en sols
Les ressources en eaux
Les ressources végétales et fauniques
Les ressources économiques
Les ressources minières
Chapitre II : La dégradation des ressources naturelles
II.1 Les facteurs naturels
II.2 Les facteurs anthropiques
Chapitre III : Les impacts de la dégradation des ressources naturelles
II.1 Les impacts naturels
III.2 Les impacts socioéconomiques
TROISIEME PARTIE : LES STRATEGIES ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
Chapitre I : Stratégies de conservation des RN
Les stratégies traditionnelles
Les acteurs
Les réalisations
Les stratégies modernes
Les contraintes
Solutions aux stratégies
Chapitre II : Les perspectives de développements
Dans le domaine écologique
Dans le domaine socio-économique
CONCLUSION GENERALE
BILIOGRAPHIE
ANNEXES

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