Les groupes sanguins

Les groupes sanguins

Risques infectieux

Le risque de contracter une infection demeure aujourd’hui une préoccupation transfusionnelle. D’ailleurs, la réaction transfusionnelle la plus fréquente est le sepsis associé à la transfusion d’un produit sanguin contaminé.[26] Au moins trois sources de contamination des produits sanguins sont connues : le sang du donneur est contaminé, car il est lui-même infecté, un élément de la flore bactérienne est introduit dans le composant sanguin lors du prélèvement ou une contamination survient lors de la préparation.[27] Dans les années 1980, la principale préoccupation concernait la transmission d’infections virales lors de transfusion de sang contaminé.[28] Les principaux virus visés étaient le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), de l’hépatite B et C (VHB et VHC). Pour pallier ce problème, des critères stricts et stigmatisants d’exclusion ont été appliqués lors de la sélection des donneurs et les poches de sang sont aujourd’hui testées pour prévenir la transmission de maladies. Le questionnaire pour la détermination d’éligibilité au don est une composante importante pour la sécurité du sang.

Parmi les critères d’exclusion, on y retrouve, entres autres, les pratiques sexuelles à risques, telles que « relation non protégée ou avec de multiples partenaires ». Ce critère, apparu dans les années 1980, a permis une diminution dramatique de la transmission du VIH par le sang et de 30% pour l’hépatite.[29, 30] Un autre critère implique les voyages à l’étranger, limitant les risques de contracter la malaria ou la maladie de Creutzfeldt-Jacob (CJD) et sa variante. Une sélection restrictive des donneurs de sang permet d’éviter la transmission de certains pathogènes pour lesquels il n’existe pas de tests ou pour lesquels les tests ne sont pas effectués systématiquement.[31] Une autre façon de réduire les risques infectieux est l’utilisation de donneurs non-rémunérés.[32, 33] Voici une liste non-exhaustive des risques infectieux non bactériens visés par les critères de sélection ou les tests de dépistages.[34]

Parmi les parasites, on compte Plasmodium falciparum causant la malaria, Babesia sp. causant la babesia, Leishmania sp. causant la leishmania ainsi que Toxoplasma gondii et Trypanosoma cruzii. Les virus comprennent le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), le virus T-lymphotrophe humain (HTLV I/II), le cytomégalovirus (CMV), le parvovirus B19, le virus d’Epstein-Barr (EBV), le virus de l’hépatite A (VHA), le virus de l’hépatite B (VHB), le virus de l’hépatite C (VHC), le virus de l’hépatite G (VHG), le virus de SEN, le virus herpes humain 8 et le virus du Nil occidental (VNO). Enfin, pour les prions sont visés le CJD sa variante. Cependant, le risque de contracter l’une de ces maladies est très faible dans les pays développés.[35]

Dans les années 1990, les efforts se sont davantage concentrés sur la réduction de l’incidence de la contamination bactérienne des produits sanguins, principalement les PCs.[28] Les PCs sont habituellement conservés avec agitation entre 20 et 24°C pour 5 à 7 jours jours selon les directives des services transfusionnels.[36] Ces conditions sont idéales pour une croissance bactérienne, pouvant amener un simple contaminant microbien à atteindre une concentration dangereuse pour le receveur. Le risque de recevoir un PC contaminé par une bactérie est alors 50-250 fois plus élevé que de contracter une maladie virale à la suite d’une transfusion.[26] Les pathogènes les plus fréquemment identifiés sont Staphylococcus epidermidis et Staphylococcus aureus, généralement présents sur la peau.[37] Des procédures simples, comme la désinfection efficace de la peau au site de prélèvement, permettent une réduction des bactéries de la flore normale jusqu’à 99%.[38] Plusieurs méthodes sont présentement utilisées. Certaines 7 comprennent une ou deux étapes désinfection qui durent généralement 30 secondes.[39] Les principaux désinfectants, utilisés seuls ou en combinaisons, sont l’alcool isopropylique 70%, la chlorexidine 0,5%, le peroxyde d’hydrogène 0,125% et la povidone iodine.[38]

Risques non-infectieux

De nombreuses mesures ont été implantées pour diminuer les risques infectieux, permettant ainsi aux risques non-infectieux de devenir une cause plus importante de réactions transfusionnelles.[68] Parmi les risques non-infectieux sont compris la réaction hémolytique aiguë (AHTR) ou retardée (DHTR), la FNHTR, la réaction allergique mineure ou majeure, le TRALI, la surcharge circulatoire liée à la transfusion (TACO), le TA-GVHD et le purpura post-transfusion (PTP). Une réaction hémolytique est une destruction accélérée des globules rouges résultant d’une incompatibilité entre les anticorps du donneur et les globules rouges du receveur. Ceci peut mener à de l’hypotension et une incapacité rénale aiguë pouvant avoir des conséquences fatales.[69] Elle peut aussi être de nature non-immunologique, lorsque des cellules endommagées sont transfusées. Elle est considérée AHTR lorsque les symptômes surviennent dans les 24 heures suivant la transfusion et DHTR s’ils surviennent entre 24 heures et trois semaines posttransfusion.

Une FNHTR est caractérisée par une élévation de température égale ou supérieure à 1°C près de la fin de la transfusion qui ne peut être reliée à la condition du patient ou à un autre type de réaction transfusionnelle.[70] Bien qu’une FNHTR puisse être causée par plusieurs facteurs, il a été démontré que les antigènes HLA et HPA peuvent jouer un rôle comme déclencheur immunologique.[71] Des anticorps réagissant contre les leucocytes sont retrouvés dans plus de 70% des patients atteints d’une FNHTR.[72] Ce mécanisme explique bien les FNHTR causés par une transfusion d’érythrocytes, mais les FNHTR pour les transfusions de plaquettes sont majoritairement causées par une autre voie immunologique impliquant les cytokines.[73] L’âge du composant sanguin a ici une importance, car il existe une corrélation linéaire entre les niveaux de cytokines, la quantité de leucocytes et la durée d’entreposage, avec une accumulation plus importante de cytokines pour les PCs entreposés à 22°C que les globules rouges entreposés à 4°C.[73, 74] Une réaction cutanée à la suite d’une transfusion est considérée comme une réaction allergique mineure.

Si cette réaction est accompagnée d’hypotension, de dyspnée, d’une respiration sifflante, de douleurs à la poitrine, ou d’une tachycardie elle est considérée comme anaphylactique (majeure).[70] Le mécanisme classique mis en cause dans les réactions allergiques est une hypersensibilité de type I due à la transfusion d’IgE présentes dans le plasma.[75] Le TRALI est caractérisé par une détresse respiratoire aiguë, non cardiogénique, d’oedème pulmonaire bilatérale et d’une hypoxémie qui se produisent généralement dans les 2 heures qui suivent la transfusion d’un produit sanguin contenant du plasma.[19, 70] Des études à l’aide de modèles animaux ont permis de démontrer que cette réaction est initiée par l’activation des granulocytes, qui induisent alors la libération d’anaphylatoxines, de cytokines et de chimiokines qui promeuvent l’agrégation et la chimiotaxie des neutrophiles dans les poumons,[19] causant ainsi des dommages à l’endothélium et un oedème pulmonaire.[76] La majorité des TRALI impliquent la transfusion de produits sanguins contenant du plasma, comme le sang total, les PCs et le plasma congelé.[77]

Deux hypothèses impliquant l’activation des granulocytes et un processus inflammatoire ont été postulées pour expliquer les mécanismes du TRALI. Cette réaction serait médiée soit par des anticorps et/ou un médiateur soluble. Dans les cas de TRALI où aucun anticorps n’est détecté, l’activation des granulocytes semblerait médiée par une substance lipidique soluble qui s’accumule lors de l’entreposage du produit sanguin.[78] Des études rétrospectives ont mis en évidence que des facteurs propres au receveur pouvaient influencer le développement du TRALI.[79, 80] Ainsi est apparue l’hypothèse du « Two-hit », où deux évènements, l’implication d’un anticorps ou d’un médiateur soluble combiné à la condition clinique du receveur, sont nécessaires pour le développement du TRALI. [81, 82]

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Table des matières

Résumé
Abstract
Table des matières
Liste des figures
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Remerciements xvii Avant-propos
Chapitre 1 : Introduction
1.1 La transfusion
1.1.1 But
1.1.2 Produits labiles impliqués
1.1.3 Les groupes sanguins
1.1.3.1 Groupes sanguins érythrocytaires
1.1.3.2 Groupes sanguins leucocytaires
1.1.3.3 Groupes sanguins plaquettaires
1.2 Les réactions transfusionnelles
1.2.1 Les formes de réactions transfusionnelles
1.2.1.1 Risques infectieux
1.2.1.2 Risques non–‐infectieux
1.2.2 Facteurs connus à ce jour
1.2.2.1 Alloimmunisation
1.2.2.2 Allergènes
1.2.2.3 CD40 ligand
1.2.2.4 Cytokines
1.2.2.5 Lipides
1.3 Les concentrés plaquettaires
1.3.1 Les plaquettes
1.3.1.1 Description générale
1.3.1.2 Mégacaryocytogénèse et thrombopoiëse
1.3.1.3 Rôles dans la coagulation
1.3.1.4 Rôles dans l’immunité et l’inflammation
1.3.2 Procédés de préparation des PCs
1.3.2.1 Par centrifugation du sang total
1.3.2.2 Par aphérèse
1.3.3 Paramètres affectant la qualité des PCs
1.3.3.1 Période de repos
1.3.3.2 Température
1.3.3.3 Durée d’entreposage
1.3.3.4 La variation du pH
1.3.3.5 Type de poche
1.3.3.6 Agitation
1.3.3.7 Solution d’entreposage
1.3.4 Lésion d’entreposage des plaquettes
1.4 Les vésicules extracellulaires
1.4.1 Description générale
1.4.2 Les microparticules
1.4.2.1 Caractéristiques
1.4.2.2 Isolation et détection des microparticules
1.4.2.3 Fonctions physiologiques et pathologiques des microparticules
1.4.3 Les microparticules de plaquettes
1.5 La mitochondrie
1.5.1 Structure
1.5.2 Fonction des mitochondries
1.5.2.1 La production d’énergie
1.5.2.2 La biosynthèse des hormones stéroïdes
1.5.2.3 L’homéostasie du calcium
1.5.2.4 L’apoptose
1.5.3 DAMPS
1.5.3.1 La mtDNA
1.5.3.2 Les peptides formylés
1.5.3.3 Les cardiolipides
1.5.3.4 Le cytochrome c
1.6 Objectifs
Chapitre 2: Les plaquettes libèrent des mitochondries servant de substrat pour la phospholipase bactéricide A2 sécrétée du groupe IIA afin de promouvoir l’inflammation
2.1 Résumé
2.2 Abstract
2.3 Introduction
2.4 Methods
2.4.1 Mice
2.4.2 Cells and human fluid preparation
2.4.3 Isolation of mouse liver mitochondria
2.4.4 High sensitivity flow cytometry (hs-FCM) configuration
2.5 Results
2.6 Discussion
2.7 References
2.8 Figures and legends
2.8 Supplementary materials and methods
2.9 Supplementary references
2.10 Supplementary figures and legends
2.11 Supplementary table
2.12 Supplementary videos
Chapitre 3: Propriétés biochimiques des plaquettes et libération de microparticules durant l’entreposage prolongé des concentrés plaquettaires.
3.1 Résumé
3.2 Abstract
3.3 Introduction
3.4 Methods
3.4.1 Blood collection, PC preparation and storage
3.4.2 Platelet activation measurements
3.4.3 Transmission electronic microscopy
3.4.4 Platelet microparticle detection
3.4.5 Flow cytometry data analyses
3.4.6 Isolation and quantification of extracellular mitochondria
3.4.7 Statistical analyses
3.5 Results
3.6 Discussion
3.7 References
3.8 Figures and legends
3.9 Table
Chapitre 4 Discussion
Chapitre 5 Bibliographie

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