LES GRANDES TENDANCES SOUS‐REGIONALES DES INITIATIVES CBNRM

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Des espaces à haut potentiel conflictuel…

Les aires protégées sont des espaces qui font l’objet de représentations différentes de la part des gestionnaires, des décideurs, des scientifiques et des populations riveraines. La représentation occidentale de la Nature et de la conservation de la biodiversité est ancrée dans une tradition historique et dans un cadre socioculturel déterminé (Selmi et Hirtzel 2007). Cela fait essentiellement référence aux fonctions esthétique, éthique, scientifique et récréative des aires protégées, selon une approche élitiste héritée de la période coloniale (Joiris 2000 ; Brosius 2006). La confrontation de ces pratiques et représentations avec les systèmes socioculturels locaux se traduit par des conflits fréquents entre gestionnaires des aires protégées et populations riveraines (Kleitz 2003a ; Robbins et al. 2006). C’est particulièrement le cas lorsque les impératifs de conservation des ressources naturelles se heurtent aux demandes locales et aux besoins en termes de « services écosystémiques ». Pour répertorier l’ensemble des pressions et des conflits d’intérêts qui sont projetés sur les aires protégées, il faut d’abord prendre bien en compte la forte dépendance des populations rurales vis-à-vis des ressources naturelles. Les systèmes locaux de production intègrent des activités agricoles, de l’élevage transhumant, de la chasse, de la pêche ou de la cueillette, essentiellement basées sur l’exploitation des ressources naturelles. Les programmes de conservation constituent une entrave à cette dynamique d’exploitation domestique et commerciale.

D’une conservation coloniale élitiste…

L’outil « aire naturelle protégée » émerge dans le contexte africain au début du XXème siècle, quelques temps après la création de la première aire naturelle protégée aux Etats-Unis en 1872. La première aire protégée africaine voit le jour en 1908 en Afrique du Sud, lorsque la réserve de gibier du Sabi (Transvaal) devient le parc Kruger. Un courant de pensée écologique africaniste voit le jour, qui comptera de nombreuses tendances, des préservationnistes des débuts du XXème siècle jusqu’à la conservation intégrée de nos jours. Une prise de conscience environnementale émerge, et on voit se créer des espaces naturels à vocation récréative dédiés au plaisir de l’immersion dans la nature et à la recherche de sensations fortes auprès des animaux sauvages. Ces loisirs sont bien entendu strictement à destination d’une élite blanche (Rodary et al. 2003). Jusque dans les années 1920, des réserves cynégétiques sont créées pour réduire la pression de chasse en limitant le nombre de chasseurs. Au-delà de leur impact écologique, ces réserves renforcent le statut social prestigieux du chasseur blanc dans son rapport à la faune sauvage.
La figure 1 témoigne bien de cette réalité, faisant écho à une « inspiration romantique et esthétique des paysages naturels et de la faune sauvage » (Rodary 2003). Cette représentation témoigne clairement de l’appropriation de la faune sauvage africaine par les colons.

…A une conservation africaine « transnationale »

Diverses institutions internationales de conservation de la nature émergent également dans le courant de la première moitié du XXème siècle, marquant déjà une volonté de coordination de l’effort de conservation par delà les frontières :
􀂃 En 1913 Consultative commission for the protection of nature (Bernes, 17 pays européens)
􀂃 En 1928 Bureau international pour la protection de la nature (Bruxelles)
􀂃 En 1922 International council for bird preservation (Birdlife international)
􀂃 En 1923 et 1932, les Congrès internationaux pour la protection de la nature à Paris
􀂃 En 1900 et 1933, les Congrès des Puissances coloniales à Londres (mesures de protection de la faune en Afrique)
􀂃 En 1948, L’Union mondiale pour la nature ou Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est fondée à la suite d’une conférence internationale tenue à Fontainebleau. L’UICN est le plus vaste réseau mondial de protection de la nature, rassemblant aujourd’hui plus de 1 000 gouvernements et ONG, ainsi que près de 11 000 scientifiques et experts bénévoles répartis dans quelques 160 pays.
Avec la décolonisation de l’Afrique, la deuxième moitié du XXème siècle voit se confirmer l’action des organisations internationales (dont les ONG) pour la sauvegarde de la nature, essentiellement sous l’égide de l’UNESCO, en remplacement des institutions coloniales. Dans les années 1960, sous la pression de la communauté internationale, nombre de dirigeants africains créent alors à leur tour parcs et réserves. Cette dynamique fait écho aux dynamiques environnementales de la période coloniale tout juste achevée.
C’est à ce moment qu’émergent conférences internationales, conventions et traités pour coordonner l’action environnementale, annonçant l’avènement de l’ère du Développement Durable. En 1968, la Conférence africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles tenue à Alger jette les premiers jalons de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées (CITES, signée en 1973).
En 1972 à Stockholm, la Conférence Mondiale des Nations Unies sur l’Environnement crée la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, laquelle publiera en 1987 le rapport Brundtland23 sur le développement durable. Ce nouveau paradigme est défini comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
C’est au cours des décennies 80 et 90, avec la Stratégie mondiale de la conservation (en 1980) puis la Stratégie pour l’avenir de la vie (en 1990), que l’UICN, le PNUE et le WWF définissent conjointement les paramètres qui guideront la mise en oeuvre de la conservation, articulant sur le papier besoin de protection des ressources biologiques et utilisation des ressources naturelles pour le développement humain.
En 1992 la Conférence des Nations unies pour l’environnement et le développement tient à RIO le premier sommet de la terre, au cours duquel 190 états signeront la Convention sur la diversité biologique (CDB). Cette convention vise 3 objectifs : la conservation de la biodiversité, la gestion durable des différents éléments de cette biodiversité et le partage équitable des bénéfices tirés des usages de la biodiversité. La bonne gestion des espaces naturels protégés fait l’objet de déclarations de l’Article 8 de la CDB, dans le cadre des efforts de développement à fournir par chacun des états signataires afin de préserver leur héritage national (Rossi 2003). Dans le cadre de la CDB, une aire protégée est définie comme « un espace géographiquement défini géré dans le but d’atteindre des objectifs de conservation spécifiques. Ces objectifs vont de la préservation d’espèces ou de paysages menacés à la protection des écosystèmes naturels »24. Cependant, chaque partie reste souveraine dans ses décisions pour intégrer les aires protégées aux stratégies de développement du niveau national à l’échelon local25.
Globalement, le concept de conservation (au sens protectionniste du terme) est alors difficilement admis par les dirigeants des pays en développement, qui y voient un frein au développement humain, particulièrement pour les communautés qui subissent l’interdiction d’exploiter les ressources naturelles dans les aires protégées.

Evolution mondiale de l’emprise des aires protégées

La plupart des premières aires protégées d’Afrique centrale ont été créées durant la période coloniale, dans les années 1920-1940, puis postcoloniale, entre 1960 et 1970. A partir des années 1960, une prise de conscience environnementale à l’échelle de la planète a contribué à porter l’attention de la communauté internationale sur la thématique de la conservation de la biodiversité. Cette tendance s’est affirmée jusque dans les années 1990, avec l’avènement du concept de développement durable, véritable déferlante qui s’abat sur le milieu de la coopération au développement et de la protection de l’environnement. Il en résulte qu’entre 1985 et 1995, la superficie des aires protégées à l’échelle mondiale augmente considérablement (figure 4). Les pays africains suivent cette course à la conservation (West et al. 2006). C’est ainsi que le président du Gabon, par exemple, décide de la création de 13 nouveaux parcs nationaux à l’occasion du congrès des parcs de 2003 à Durban.
Selon l’UICN, les aires protégées constituent des outils de prédilection en matière de conservation de la biodiversité pour favoriser la résilience des écosystèmes et maintenir la biodiversité animale sauvage. La Convention sur la Diversité Biologique et les Objectifs du Millénaire pour le Développement ont fixé des objectifs en matière de couverture d’aires protégées, à atteindre d’ici à 2010 pour les aires terrestres et à 2012 pour les aires marines. Ces objectifs appellent à ce qu’au moins 10% de chacune des régions écologiques de la planète soient effectivement conservés. Aussi, un taux de 10% du territoire national classé en aire protégée est jugé indispensable par le PNUE pour freiner la tendance à l’épuisement des espèces. Ce seuil de conservation est aujourd’hui largement atteint à l’échelle mondiale26, l’ensemble du territoire mondial couvert par les aires protégées correspondant à 18,8 millions de km² en 2003, ce qui équivaut à 12.65% de la surface de la terre (Chape et al. 2003).

La gestion mondiale des aires protégées

L’Union mondiale pour la Conservation de la Nature

L’UICN, principale ONG mondiale consacrée à la cause de la conservation de la Nature, définit les aires protégées comme « un espace géographique clairement défini, reconnu, consacré et géré par des moyens efficaces, de nature juridique ou autre (contractuelle, pédagogique, financière, etc.), dans le but de parvenir à la conservation à long terme de la nature en association avec des valeurs culturelles et des services rendus à l’écosystème » (UNEP-WCMC 2008). Notons que cette définition, par rapport à celle qui est proposée par la CDB, met davantage l’accent sur les aspects humains.
L’UICN27 contribue à la politique des aires protégées en promouvant l’adoption de stratégies nationales et en assurant le suivi des recommandations de la CDB sur les aires protégées. Par rapport à la gestion des aires protégées, l’UICN élabore des orientations afin de sensibiliser les gouvernements à l’importance des aires protégées, d’encourager les gouvernements à établir des réseaux d’aires protégées et d’offrir un cadre solide et des normes internationales pour faciliter les évaluations.
Afin d’harmoniser l’effort de conservation de la nature entre les différents pays à travers le monde, l’UICN a mis au point en 1994, avec le soutien de la CBD, un référentiel permettant de catégoriser les divers types d’aires protégées en fonction du degré de protection du patrimoine naturel et culturel qu’elles renferment. Ces catégories reflètent les différentes formes de gestion des espaces protégés, intégrant un large éventail de modes d’utilisation de l’espace. Elles permettent d’avoir une vision globale du niveau de protection des espaces nationaux. En effet, les différents pays ont généralement mis en place des législations différentes, et le classement en catégories de l’UICN permet de considérer les efforts entrepris par les Etats en matière de conservation. Aujourd’hui, les 6 catégories d’aires protégées ainsi définies par l’UICN servent de référent au niveau national et international. Elles ont fait l’objet d’une révision en 2007, menant à la publication de nouvelles lignes directrices sur l’utilisation du système des catégories (définition de la notion d’aire protégée et descriptions des catégories), qui ont été adoptées lors du dernier Congrès mondial de l’UICN (tenu à Barcelone en octobre 2008).

Les aires protégées transfrontalières (APTF) et les parcs pour la paix

La dimension transfrontalière s’est clairement imposée dans le domaine de la gestion des aires protégées, depuis le début des années 2000. Ce mouvement a pris de l’ampleur avec l’avènement de « Peace parks » (traduits par « les parcs pour la paix »), une fondation sud africaine créée en 1997, dans la foulée de la fin de l’apartheid. Son principal objectif est de «gérer les ressources naturelles des aires protégées par delà les frontières politiques, à travers des partenariats impliquant les gouvernements et le secteur privé, pour favoriser la paix, la prospérité et la stabilité régionale pour les générations à venir (…) en développant la conservation de la nature comme une option d’aménagement du territoire »35.
La coopération entre Etats est un élément primordial pour la mise en oeuvre d’une aire protégée transfrontalière (APTF) ou d’un parc pour la paix. Sur son site Internet, l’UICN définit une APTF comme « une étendue de terre et/ou de mer qui est à cheval sur une ou plusieurs frontières entre des Etats, des unités sous-nationales telles que des provinces et des régions, des zones autonomes et/ou des zones qui tombent en dehors des limites de la souveraineté ou de la juridiction nationales, dont les parties constitutives sont spécialement consacrées à la protection et à la conservation de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles qui y sont associées, et gérée en coopération par des moyens juridiques ou par tout autre moyen efficace ». Les parcs pour la paix sont considérés par l’UICN comme « des APTF qui sont officiellement consacrées à la protection et à la conservation de la diversité biologique et des ressources naturelles et culturelles qui y sont associées, ainsi qu’à la promotion de la paix et de la coopération ». Au-delà de la définition et de la distinction faite par l’UICN entre parcs pour la paix et APTF, la séparation n’est pas nette en pratique et il y a beaucoup de confusion entre ces deux termes.

Les aires protégées d’Afrique centrale42

Les aires protégées d’Afrique centrale ont fait l’objet d’un inventaire réalisé sous la haute autorité de l’ONU en 2003. L’organisme officiellement en charge de la gestion des aires protégées à travers le monde, à savoir le WCPA, a considéré qu’il était pertinent de regrouper Afrique de l’Ouest et Afrique centrale dans la même catégorie géographique, allant du Cap Vert à l’Océan Indien43. Le WCPA y a recensé 2 605 aires protégées couvrant près de 1 126 000 km², regroupées en fonction de leur appartenance aux catégories de l’UICN (figure 5).
La typologie adoptée par le WCPA est déconnectée de la réalité de terrain dans la mesure où il parait difficile de comparer la dynamique à l’oeuvre dans le bassin du Congo à celle de Djibouti ou de l’île Maurice (Pourtier, comm. pers.) ! Visiblement, le paramètre qui permet au WCPA de lisser la réalité à l’échelle du bloc « Afrique de l’Ouest et Centrale », en termes d’analyse des politiques de conservation, est la représentation des catégories de l’UICN. La mise en évidence de ce paramètre se fait au détriment d’informations sur les dynamiques géographiques qui caractérisent ces aires protégées sur le terrain, telle que par exemple leur lien avec l’exploitation forestière, des données d’ordre démographique ou relatives à la stabilité politique. Une fois encore, on est confronté à un décalage entre la logique internationale de protection de la nature, engoncée dans sa grille de lecture institutionnelle et théorique, et la réalité de terrain…

Les modèles de gestion des Aires protégées d’Afrique Centrale

La gestion des aires protégées africaines a répondu successivement à diverses volontés politiques. D’abord dans les années 1920-1940, par rapport à la création de vastes réserves de chasse à vocation récréative et cynégétique, à l’attention des élites coloniales. Puis au moment des indépendances africaines, en marquant un engagement fort des nations africaines pour la sauvegarde de la nature aux côtés des bailleurs de fonds du développement. Enfin, en faisant écho aux conventions et aux accords internationaux à partir de 1985.
Un clivage entre deux communautés, les colons et les autochtones d’abord, la communauté internationale et les pays du Sud ensuite, apparait dans les modèles de gestion des aires protégées. Il se traduit par une prédominance incontestée des modèles de conservation occidentaux sur les systèmes locaux de gestion de la nature. Cette domination d’un groupe d’acteurs sur l’autre se retrouve jusque dans le statut des aires protégées, totalement construit sur une typologie occidentale de gestionnaire, qui est reproduite telle quelle dans le contexte africain. Par ailleurs, les tendances globales observées par pays, pour ce qui concerne l’évolution du nombre d’aires protégées classées dans les catégories UICN les plus contraignantes (II et IV) confirment nettement un renforcement du dispositif de protection des espaces naturels59 et l’engagement ostentatoire des nations africaines pour la sauvegarde de la nature aux côtés de la communauté internationale. La légitimité absolue accordée à ces standards internationaux témoigne également de la prédominance de la communauté internationale sur les instances nationales – et a fortiori locales – dans la gestion des aires protégées.
Aussi voit-on émerger, dans les textes officiels, une « communauté environnementale »60 composée d’acteurs institutionnels, de gestionnaires et de scientifiques, qui impose sa légitimité aux « communautés locales » et aux états pour gérer les espaces protégés. Ce même rapport de force entre acteurs internationaux et locaux s’exprime également à travers les programmes de coopération bilatéraux ou multilatéraux de conservation en Afrique centrale. Ces derniers sont souvent en décalage avec les pratiques locales et ne laissent que peu de latitude aux acteurs locaux pour s’approprier les thématiques environnementales (cf. partie 2).
Un rapport de force se perpétue depuis l’époque coloniale entre des acteurs « autorisés » et les acteurs locaux, sous l’impulsion de la communauté internationale et dans le cadre d’accords de coopération. Malgré la rhétorique « participative » qui s’est développée, un des enjeux de ce rapport de force reste de mettre la nature sous cloche dans une logique conversationniste.
Les modalités de gestion des aires protégées en Afrique traduisent bien l’emprise du monde occidental sur l’Afrique. A travers l’emprise des aires protégées, on assiste à l’émergence d’un néocolonialisme environnementaliste, ou « colonialisme vert » tel que le définissent par exemple Igoe et Brockington (2007). Le cadre d’intervention qui est dressé par la communauté internationale pour la gestion des aires protégées s’inscrit dans un continuum historique, datant de l’époque coloniale. Cela répond en quelques sortes à une logique d’appropriation des terres « autochtones » ôtant toute légitimité aux systèmes locaux de gestion. C’est ce même schéma que l’on retrouvait par exemple dans le processus de création du parc du Yellowstone, dans le contexte de la colonisation nord américaine (Grenand 1997).

L’aire protégée définit un nouveau territoire…

Nous avons évoqué dans le chapitre introductif la tendance qui s’est généralisée aujourd’hui au niveau de la gestion des aires protégée africaines, à intégrer conservation et développement territorial. L’aire protégée est alors affichée comme le levier de développement de tout un territoire. Cette prise de position se retrouve, par exemple, au niveau du dossier d’appel d’offre du programme ECOFAC, phase 4. Il s’agit ainsi de répondre à la « (…) nécessité de placer les aires protégées dans un contexte général afin de démontrer qu’elles peuvent contribuer à l’économie locale, et au bien être humain comme partie intégrante d’un environnement productif et sécurisé ».
Les textes juridiques relaient cette approche, et admettent qu’un territoire faisant l’objet d’une politique de conservation dépasse aujourd’hui les limites physiques d’une aire protégée pour englober également sa zone périphérique, siège d’activités humaines, lieu d’interface par excellence entre le monde « sauvage » et le « domestique ». Dans la représentation de la communauté internationale, le potentiel d’intégration entre développement rural et conservation de la biodiversité s’exprime tout particulièrement à cette interface qui se crée entre l’aire naturelle protégée et les espaces de production riverains.
Là encore, on constate que les standards internationaux se sont imposés de manière écrasante dans les schémas nationaux et locaux de gestion. Dans le milieu international de la conservation, il est désormais admis à l’unanimité que la gestion durable d’une aire protégée passe également par la gestion rationnelle de sa « zone périphérique ». Une rhétorique s’est construite sur base de textes prônent une intégration harmonieuse des enjeux de conservation aux activités humaines. Cependant, ces textes véhiculent également l’idée qu’il faut contrôler les activités humaines au niveau de la périphérie des aires protégées. Ils ouvrent la porte à une ingérence des projets de conservation sur les zones communales, en dehors des sanctuaires naturels (Roulet 2004).
Un modèle standard de gestion spatiale des aires protégées a été diffusé dans le monde de la conservation à partir du Programme Man and Biosphère (MAB) de l’UNESCO. Ce dernier propose de classer les interfaces aires protégée/zone périphérique en « zones de transition » et « zones tampons », avec pour chacune d’elle des règles d’usage spécifiques. Le zonage des périphéries d’aire protégée définit dès lors selon ces deux grandes catégories :
– les zones de transition, notion relativement subjective correspondant à un espace flou ou à une large zone qui regroupe des aires dont les modes d’utilisation/valorisation sont très variés, selon un éventail de situations écologiques, sociales et politiques. Elles s’échelonnent en fonction d’un gradient depuis le noyau central de l’aire protégée proprement dite jusqu’aux « zones communales » dominées par des activités d’agriculture et d’élevage. Ces zones périphériques représentent des enjeux écologiques majeurs car elles sont souvent riches d’une biodiversité très bien conservée et constamment réalimentée par les aires protégées (selon une dynamique que les écologistes nomme « source – puits »).
– les zones tampon, notion définie comme une zone de contact en périphérie immédiate de l’aire protégée et bénéficiant légalement d’un niveau de protection intermédiaire entre le noyau central et la zone de transition.
Des zonages stéréotypés calqués sur ces standards de l’UNESCO sont mis en oeuvre en Afrique centrale par les programmes de conservation et développement intégrés. L’intervention des projets de conservation en dehors des frontières strictes des aires protégées est complètement légitimée.

Ce que racontent les rapports de projets

Les supports de communication des projets (sites, rapports etc.) ne sont pas adaptés à une évaluation fine de l’impact des initiatives de type CBNRM. Par exemple, les informations relatives à la contribution des partenaires « communautaires » sont peu détaillées. Seule l’idée floue d’un soutien aux acteurs locaux est généralement énoncée. L’identité des bénéficiaires reste très floue et se limite à une description de type « catégorie socioprofessionnelle » (chasseurs, agriculteurs, etc.) qui est absolument inadaptée au contexte du bassin du Congo où les systèmes de production sont complètement intégrés.
En revanche, les objectifs du projet et le contexte d’intervention sont exposés dans le détail. Ces deux thématiques faisant obligatoirement partie du cadre logique d’un projet, il était indispensable de les renseigner pour justifier de la crédibilité de l’intervention et obtenir le financement. La distinction entre résultats attendus et résultats obtenus est parfois difficile à établir sur la seule base des rapports de projets. D’une manière générale, les informations qui seraient néfastes pour l’image de l’initiative et de l’organisme porteur auprès des bailleurs de fonds sont rarement détaillées voire ne sont pas mentionnées. A l’inverse les points positifs et meilleurs résultats, comme les innovations, sont largement diffusés.
Les initiatives portées par des ONG et des fondations (WWF, IGF, Wildlife Conservation Society, Conservation International, International Gorilla conservation programme, African Elephants Programme, etc.) insistent, dans leurs rapports, sur l’importance des menaces qui pèsent sur la biodiversité et donc sur la légitimité de l’ONG à agir. Ces organisations orientent également leur stratégie de communication en fonction de leur demande en subventions et des collectes de fonds. Elles se doivent de véhiculer une bonne image auprès du grand public.

Regards croisés sur la communauté environnementale : le séminaire « Regards croisés sur la Tapoa »

Le séminaire « regards croisés sur la Tapoa » a réuni des bailleurs de fonds114 et des décideurs115, des opérateurs de terrain116 et des chercheurs117 appartenant à cette fameuse communauté environnementale qui produit des textes pour orienter les projets de conservation intégrée. Ces acteurs se sont penchés sur les questions relatives à la mise en oeuvre de ces actions, en s’appuyant particulièrement sur les études de cas suivantes : le projet « CAMPFIRE » au Zimbabwe, le projet « CONSERVANCIES » en Namibie, le projet « AGEREF » au Burkina Faso, les « Problem Animal Control » au Zimbabwe, le projet « Zones de chasse villageoises » au Burkina Faso et le projet WWF « Conservation Agriculture » au Zimbabwe.
Ce questionnement118 s’est articulé autour de deux axes d’investigation. Le premier concerne les fondamentaux de la gestion des ressources naturelles en lien avec le développement local. Il s’agit des aspects institutionnels touchant à la décentralisation et au transfert des droits, de la question du renforcement des pouvoirs locaux dans les approches participatives et des impacts économiques de la conservation de la faune sauvage. La discussion s’est centrée sur les modalités de la participation des différents acteurs au projet : les enjeux du projet vis-à-vis du contexte institutionnel et social, les acteurs considérés comme partenaires et les transferts de compétence qui s’opèrent. La situation des jeux de pouvoir avant intervention du projet et l’attribution des responsabilités ainsi que les questions relatives à la représentativité des différents acteurs ont également été abordées.
Le second axe de discussion concerne les points de blocage liés au caractère multifonctionnel de l’espace et les principaux risques de conflits associés. Ces risques touchent à la difficulté d’intégrer systèmes de production et logiques de conservation, à la difficulté de faire cohabiter les hommes et la faune sauvage et aux conflits soulevés par les zonages et les aménagements du territoire. L’exercice a consisté à analyser collectivement les principaux risques de conflits qui émergent dans le cadre des projets de conservation : les conflits liés aux zonages, à l’intégration production/conservation et à la cohabitation homme/faune. La méthode119 repose sur l’identification des différentes parties prenantes, qui s’avère moins triviale et plus complexe qu’il n’y parait à première vue, et sur la détermination de l’échelle d’intervention. La deuxième étape consiste ensuite à aborder les couts, les bénéfices et les pertes liés à la participation au projet de chacune des parties prenantes. Les problèmes qui sont soulevés à ce stade de l’analyse collective concernent essentiellement le décalage entre les résultats attendus et les résultats réels, les aspects court terme/long terme des effets de la participation au projet, les compromis à opérer en fonction des divers intérêts en jeu, les revendications des uns et des autres. Un dernier point consiste à analyser les déterminants externes, c’est-à-dire hors projet, qui influent sur les charges que supportent les différents partenaires.

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Table des matières

LISTE DES ACRONYMES
INTRODUCTION
1. EN QUETE DE CONCILIATION ENTRE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE : LA DIMENSION SOCIALE DE LA CONSERVATION DE LA FAUNE SAUVAGE AFRICAINE
UN ENCHEVETREMENT D’ESPACES
DES APPROCHES COMMUNAUTAIRES ET PARTICIPATIVES
DIFFICILES A METTRE EN OEUVRE (OU LE DECALAGE ENTRE RHETORIQUE ET PRATIQUE)
2. PROBLÉMATIQUE
LES QUESTIONS DE RECHERCHE
L’OBJECTIF
LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
UN PROCESSUS INDUCTIF DE LA PROBLEMATISATION A L’ANALYSE DES RESULTATS
Problématisation et questionnement
3. METHODOLOGIE
UNE APPROCHE PLURIDISCIPLINAIRE
UN QUESTIONNEMENT CONSTRUIT SUR LE TERRAIN
LE CADRE D’ANALYSE :
PARTIE 1 LES INITIATIVES DE CONSERVATION EN AFRIQUE :
UNE ANALYSE DE LA RHETORIQUE ET DES PRATIQUES DE LA COMMUNAUTE ENVIRONNEMENTALE
CHAPITRE 1 LES AIRES PROTEGEES AFRICAINES
I.1. DES ESPACES A HAUT POTENTIEL CONFLICTUEL
D’une conservation coloniale élitiste
…A une conservation africaine « transnationale »
I.2. EVOLUTION MONDIALE DE L’EMPRISE DES AIRES PROTEGEES
I.3. LA GESTION MONDIALE DES AIRES PROTEGEES
L’Union mondiale pour la Conservation de la Nature
Une avalanche d’acronymes…
Les aires protégées transfrontalières (APTF) et les parcs pour la paix
I.4. LES AIRES PROTEGEES D’AFRIQUE CENTRALE
Des milliers de kilomètres carrés sur le papier
Une coordination sous‐régionale très forte
Des espaces africains sous haute surveillance
Aspects financiers
Les modèles de gestion des Aires protégées d’Afrique Centrale
I.5. L’AIRE PROTEGEE DEFINIT UN NOUVEAU TERRITOIRE
EN RESUME
CHAPITRE 2 PROJETS ET INITIATIVES DE CONSERVATION INTEGREE
II.1. LES INTERVENTIONS INTEGRANT CONSERVATION ET DEVELOPPEMENT
La protection d’espaces naturels « sous cloche » perd de sa légitimité
…Le tout participatif s’impose et devient incontournable
Vers un Etat partenaire des acteurs locaux
Les « ICDPs »
Le label “CBNRM”
Les projets intégrés déçoivent
Un modèle participatif peu convaincant
Approche politique ou économique ?
II. 2. LES GRANDES TENDANCES SOUS‐REGIONALES DES INITIATIVES CBNRM
Le rôle du secteur privé
L’ancrage juridique
II.3. ANALYSE APPROFONDIE DES PROJETS CBNRM
Les fondements de l’approche CBNRM :
L’ancrage historique du CBNRM
Les limites de l’approche CBNRM, le décalage entre pratique et rhétorique
Après le « tout participatif »
La portée du CBNRM en Afrique centrale
La valorisation touristique de la faune
Les filières de viande de brousse
Les échelles des communautés
Les promesses non tenues du pilier « empowerment »
Acteurs endogènes et exogènes
EN RESUME
CHAPITRE 3 UN REFERENTIEL JURIDIQUE COMMUN POUR EXPRIMER LA POSTURE DE LA COMMUNAUTE ENVIRONNEMENTALE
III.1. LE DROIT INTERNATIONAL DE L’ENVIRONNEMENT : NOTIONS DE BASE
III.2. LES TEXTES INTERNATIONAUX RELATIFS A L’ENVIRONNEMENT A FORCE OBLIGATOIRE
Ramsar (1971)
Convention pour la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel (1972)
La CITES (1979)
CMS (1979)
CDB (1992)
CCD (1994)
La Convention d’Alger révisée à Maputo (2003)
III.3. LES TEXTES A VALEUR DECLARATOIRE ET LES PROGRAMMES D’ACTION
Déclaration de Stockholm (1972)
La Stratégie mondiale de la Conservation de 1980
La Charte mondiale de la Nature de 1982
Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement de 1992
Programme Action 21 ou Agenda 21
Déclaration du Millénaire de 2000
Déclaration de Johannesburg de 2002
Le programme MAB, Man and Biosphere
III.4. LECTURE CRITIQUE DES TEXTES OFFICIELS
L’émergence d’une communauté environnementale
Ne nous fâchons pas
Une rhétorique élitiste
Aspects biologiques versus « facteur humain »
Jeux de décalcomanie
Un rapport institutionnel à l’espace
EN RESUME
CHAPITRE 4 DISCUSSION AUTOUR DE QUELQUES ETUDES DE CAS : LE DIFFICILE PASSAGE DE LA THEORIE A LA PRATIQUE
IV.1. INVENTAIRE D’ETUDES DE CAS EN AFRIQUE CENTRALE
Couverture géographique
Les espaces concernés par les actions CBNRM
Coordination, Partenariats et Financement
Thématiques prioritaires annoncées
Résultats et activités mises en oeuvre
Ce que racontent les rapports de projets
IV. 2. REGARDS CROISES SUR LA COMMUNAUTE ENVIRONNEMENTALE : LE SEMINAIRE « REGARDS CROISES SUR LA TAPOA »
Les difficultés de mise en oeuvre de la participation des acteurs locaux aux projets
Les postures des membres de la communauté environnementale
EN RESUME
Concernant les grandes tendances de mise en oeuvre des projets CBNRM
Concernant la mise en oeuvre des projets de conservation
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
PARTIE 2 L’ETUDE DE CAS DU PARC NATIONAL DE ZAKOUMA
CHAPITRE 5 ZAKOUMA DANS SON CONTEXTE
V. 1. CONTEXTE BIOGEOGRAPHIQUE : GENERALITES
Climat
Topographie
Végétation
Les savanes à Combretaceae
Les savanes à Mimosaceae
Les forêts galeries et galeries forestières
Faune
V.2. DEMOGRAPHIE ET OCCUPATION DES SOLS :
Installations humaines : villages sédentaires, hameaux et campements pastoraux
Villages
Campements et hameaux
Emprise agricole
Voies de communication
V.3. LA GESTION DES RESSOURCES NATURELLES AU TCHAD : ASPECTS INSTITUTIONNELS
Les compétences légales en matière de gestion des ressources naturelles
La confrontation entre théorie et pratique
CHAPITRE 6 RELATIONS ACTEURS / ESPACES AUTOUR DU PNZ
VI. 1. ACTEURS ET SYSTEMES DE PRODUCTION
Agriculture
⇒ Le sorgho de décrue ou « berbéré »
⇒ Les cultures pluviales et les cultures maraîchères
Elevage
⇒ Généralités à propos de la transhumance
⇒ A propos des transhumants de Zakouma
⇒ Stratégies pastorales
Interactions entre riverains permanents et saisonniers
⇒ Les « pactes sociaux »
Produits de cueillette
Pêche et chasse
VI.2. ACCÈS AUX ESPACES DE PRODUCTION
Les règles locales d’accès aux ressources naturelles
⇒ Règles pour la mise en culture des terres
⇒ Règles pour l’exploitation des zones pastorales
⇒ Règles pour l’exploitation des zones de collecte
⇒ Les schémas de résolution des conflits autour de l’exploitation des ressources :
VI.3. JEUX D’ACTEURS
VI.4. IMPACTS ECOLOGIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION
CHAPITRE 7 MODALITES D’AMENAGEMENT DE L’ESPACE ET PRISE EN COMPTE DES POPULATIONS LOCALES
VII.1. LE PROJET DE GESTION MIS EN OEUVRE AU NIVEAU DE ZAKOUMA
Zoom sur la grande faune sauvage
Une rhétorique fondée sur l’intégration conservation/développement
Volet développement rural du projet de conservation
VII. 2. AMENAGEMENT DE L’ESPACE
Les migrations de la grande faune
Contrôle des dynamiques en périphérie du PNZ
Plans de développement local
⇒ Composition de l’Unité de coordination
⇒ Contrôle de l’exploitation des ressources naturelles
Modalités institutionnelle pour la mise en place du zonage
⇒ Réaction des acteurs étatiques
⇒ Ateliers de validation
VII. 3. BILAN DES IMPACTS DU DISPOSITIF D’AMENAGEMENT. QUELS RETOMBEES ET RISQUES POUR LES POPULATIONS LOCALES
Retombées pour les populations
Risques pour les populations
⇒ Risque sociopolitique et instrumentalisation
⇒ Risques d’ordre socioéconomique
⇒ « Lissage » de la réalité socio‐économique
⇒ Prégnance des conflits fonciers – dynamiques foncières locales et supra villageoises
Implications locales
EN RESUME
ASSUMER LES IMPACTS FONCIERS DU PLAN D’AMENAGEMENT ?
INTEGRER LES LOGIQUES, PRATIQUES ET MECANISMES ENDOGENES ?
PRENDRE EN COMPTE LA MOBILITE, COMPOSANTE CLE DES DYNAMIQUES LOCALES ?
ACCOMPAGNER LA DIFFICILE COHABITATION HOMME/FAUNE ?
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
PARTIE 3 LE CONTROLE DES ESPACES A ENJEUX DE CONSERVATION
CHAPITRE 8 LA STANDARDISATION DES OUTILS DE MISE EN OEUVRE DE LA CONSERVATION INTEGREE 
VIII. 1. DES APPROCHES PARTICIPATIVES QUI CONSOLIDENT LES RAPPORTS DE FORCE AUTOUR DES ESPACES DE CONSERVATION
Des dispositifs exogènes qui rêvent de « démocratisation »…
…et se révèlent de redoutables outils de contrôle !
VIII. 2. LES TROIS OUTILS DE CONSERVATION INTEGREE
Développer pour mieux contrôler
« Avec qui négocier ? ». L’identification des cadres de concertation
Les zonages
EN RESUME
CHAPITRE 9 LES IMPACTS FONCIERS DES 3 OUTILS CLES DE LA CONSERVATION INTEGREE
IX. 1. UNE GESTION FONCIERE A DEUX VITESSES
IX. 2. DES ESPACES RETICULES…
IX. 3. L’OPACITÉ DES JEUX D’ACTEURS
IX. 4. LA DISPERSION DES ESPACES « COMMERCIAUX »
IX. 5. LES CONSÉQUENCES DES ZONAGES
IX. 6. ESPACE NATUREL OU ESPACE SOCIAL
IX. 7. SECURISATION DES DROITS FONCIERS ET APPROPRIATION DES TERRITOIRES
IX. 8. ACTEURS DOMINANTS
IX. 9. DES OBJECTIFS EN DEMI‐TEINTE
IX. 10. LA PRISE EN COMPTE DE LA MOBILITE HUMAINE AUSSI
IX. 11. ASSUMER LA COMPLEXITE SUR LE LONG TERME
EN RESUME
La difficulté de prendre en compte les différentes échelles de négociation
La difficulté de prendre en compte la mobilité
La méconnaissance de l’impact des zonages
CHAPITRE 10 JEUX DE POUVOIR AUTOUR DES CARTES
X. 1. DES CARTES QUI ORIENTENT LA GESTION
La délimitation des espaces de conservation et leur appropriation
Pleins feux sur les hotspots !
Le choix des données clés
X. 2. LES LIMITES DES CARTES
L’illusion de la stabilité spatio‐temporelle
Systèmes d’Information Géographique
Contrecourants cartographiques
Exercice de représentation comparée
EN RESUME
CONCLUSION GENERALE
DES RAPPORTS DE FORCE DETERMINANTS
Entre le centre et la périphérie
Entre les arènes locales et internationales
DES REPRESENTATIONS A IMAGINER…
CHANGER SON FUSIL D’EPAULE, POUR QU’IL RESTE DES ELEPHANTS EN AFRIQUE CENTRALE
BIBLIOGRAPHIE

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