Les grandes fonctions physiologiques du col

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Anatomie du col de l’utérus

Le col est la portion fibromusculaire basse de l’utérus. Il mesure 3 à 4 cm de long sur 2,5 cm de diamètre. Sa forme et ses dimensions peuvent cependant varier en fonction de l’âge, de la parité et du cycle menstruel de la femme. Il présente un orifice externe et un orifice interne. Il est habituellement de forme cylindrique ou conique. Le col de la femme multipare est plus volumineux et l’orifice cervical externe apparait sous la forme d’une large fente transversale béante. Chez la femme nullipare, l’orifice cervical externe se présente sous l’aspect d’une petite ouverture circulaire au centre du col. Le col de l’utérus est soutenu par les ligaments larges et utéro sacrées qui s’étirent entre les parties latérales et postérieures du col et les parois de l’os pelvien. La moitié inférieure du col désignée sous le nom de ‘portio vaginalis’ s’avance dans le vagin par sa partie antérieure tandis que la moitié supérieure reste au-dessus du vagin. La portion du col s’étendant à l’extérieur de l’orifice externe est appelée ‘exocol’: c’est la portion aisément visible du col lors d’un examen au spéculum.
La portion interne du col est appelée ‘endocol’: pour la visualiser, il est parfois nécessaire d’étirer ou de dilater l’orifice externe. Le canal endocervical met en relation la cavité utérine et la cavité vaginale. Le stroma du col est constitué d’un tissu fibromusculaire dense à travers lequel circulent les réseaux vasculaires, lymphatiques et les filets nerveux [5].

Origine embryologique

La différenciation sexuelle débute à la fin de la 4eme semaine à partir des crêtes génitales (ébauches gonadiques) et des cellules germinales primitives. Elle se fait en cascade et concerne successivement les gonades, les voies génitales et les OGE.
Chez le foetus de sexe féminin en l’absence de testostérone et d’hormone anti-mullérienne, les canaux de Muller se développent et les canaux de Wolff régressent. Les canaux de Muller se développent et donnent l’utérus (dont le col de l’utérus), les trompes et une partie du vagin. [6]

Histologie du col

L’endocol est tapissé d’un épithélium prismatique simple également appelé épithélium glandulaire comportant une seule assise de cellules hautes. Il projette de multiples crêtes longitudinales faisant saillie dans la lumière du canal et donnant ainsi naissance aux projections papillaires. L’épithélium glandulaire s’invagine régulièrement dans le stroma formant des glandes (ou cryptes) endocervicales. Les glandes de l’endocol sécrètent la glaire cervicale. [5]

Les grandes fonctions physiologiques du col

Le col de l’utérus relie le corps de l’utérus au vagin. Les glandes de l’endocol sécrètent et libèrent en permanence un mucus : la glaire cervicale. Ainsi, pendant presque toute la durée de la deuxième moitié du cycle menstruel de la femme, la glaire cervicale est épaisse faisant obstacle à l’entrée des spermatozoïdes dans l’utérus. Ce mucus aide aussi à protéger l’utérus et les organes reproducteurs supérieurs de la femme des bactéries nocives. Au cours de la période ovulatoire de la femme, la glaire devient plus fluide; ce qui facilite le passage des spermatozoïdes à travers l’utérus.
L’endomètre est éliminé chaque mois à l’occasion des menstruations (sauf pendant la grossesse et la ménopause) via le col de l’utérus et le vagin.
Lors de l’accouchement, le col de l’utérus se dilate et s’élargit pour permettre le passage du nouveau-né au travers de la filière pelvi-génitale.

LES PATHOLOGIES CERVICO-UTÉRINES

De nombreux processus pathologiques peuvent affecter la région cervico-utérine. Ses pathologies peuvent être fonctionnelles ou organiques. Elles peuvent être localisées dans l’épithélium cylindrique, malpighien ou le plus souvent à la jonction cylindro-pavimenteuse.

Les pathologies inflammatoires

Les lésions inflammatoires du col s’étendant au vagin sont relativement fréquentes surtout dans les pays en développement [5].
Les lésions non infectieuses sont dues à la présence d’un corps étranger (dispositif intra-utérin, tampon oublié..), d’un traumatisme, de produits irritants chimiques (crème ou gel), à des phénomènes hormonaux.
La présence de lésions inflammatoires se traduit par des pertes vaginales et d’autres symptômes tels que les douleurs abdominales, douleurs pelviennes, un prurit, des démangeaisons et une dyspareunie. On distingue classiquement les cervicites et les cervico-vaginites.
Les cervico-vaginites désignent l’inflammation de l’épithélium du col et du vagin. Elles se traduisent par une détérioration (desquamation et ulcération) de l’épithélium de surface avec débris cellulaires et sécrétions inflammatoires muco-purulentes. Les couches cellulaires profondes sont envahies par des polynucléaires neutrophiles. Le tissu conjonctif sous-jacent est congestionné avec une dilatation des vaisseaux et un accroissement des papilles stromales.
L’endocervicite est employée pour désigner l’inflammation affectant de l’épithélium cylindrique du col. Elle entraine également une desquamation et une ulcération cellulaires qui s’accompagnent de pertes muco-purulentes avec congestion du tissu conjonctif. Si l’inflammation persiste, les structures villositaires s’aplatissent et la muqueuse sécrète parfois moins de mucus.
Les maladies infectieuses peuvent être parasitaires, mycosiques, bactériennes ou virales et leur traitement dépendra du germe responsable.

Les infections bactériennes

Elles sont causées par des bactéries anaérobiques du genre gardenerella vaginalis et d’autres comme chlamydiae trachomatis, mycoplasma hominis, neisseria gonorrhoea. Elles s’accompagnent de sécrétions vaginales ou cervicales (pertes) séro-purulentes qui peuvent être nauséabondes.

Les infestations parasitaires

Trichomonas vaginalis est le parasite le plus souvent retrouvé. La trichomoniase s’accompagne de pertes jaune-verdâtres mucopurulentes abondantes malodorantes et d’aspect mousseux.

Les infections mycosiques

Les candidoses (ou monolioses ou infections dues à candida albicans) et autres infections dues aux levures entrainent des pertes vaginales épaisses, blanchâtres ayant un aspect de « lait caillé ». Ils sont associés à des rougeurs de la vulve avec d’intenses démangeaisons.

Les infections virales

Les infections herpétiques se traduisent par la présence sur le col et le vagin d’ulcérations et petites vésicules remplies d’un liquide séreux.

Les lésions malformatives

On distingue plusieurs types de malformations utérines et cervico-utérines. Ses malformations peuvent s’intégrer dans des tableaux poly-malformatifs. Elles sont essentiellement dues à :
 Une aplasie des canaux de Muller : exemple : hypoplasie utérine
 Un trouble de la fusion des canaux de Muller : exemple : utérus bicorne
 Un trouble de la résorption des canaux de Muller : exemple : utérus à fond arqué.
 L’endométriose est une pathologie caractérisée par la présence de tissu endométriale ectopique en dehors de la cavité utérine. Elle est responsable de douleurs abdominales et/ou d’infertilité. Son diagnostic formel est histologique.
 L’adénomyose est défini par la présence de tissu endométrial ectopique dans le myomètre.

Les tumeurs

Les tumeurs bénignes

Le polype cervical : C’est une tumeur bénigne très fréquente de l’endocol. Il peut être unique ou multiple, pédiculé (avec un pied d’insertion) ou sessilé (avec large base d’implantation), fibreux ou muqueux. Il apparait comme une masse rougeâtre et peut s’avancer dans le vagin. De quelques millimètres de diamètre, elle peut augmenter de volume avec quelquefois un risque de transformation maligne. Dans certains cas, un traitement hormonal ou chirurgical s’impose.
Le kyste de Naboth : Ce sont des kystes de rétention qui se développent suite à l’occlusion d’une ouverture de crypte endocervicale par l’épithélium pavimenteux métaplasique. L’épithélium cylindrique qui reste enfermé continue quant à lui à sécréter du mucus qui remplit parfois les kystes et les distend leur donnant ainsi une teinte blanc-ivoire ou jaunâtre. [5]
Les gros kystes peuvent nécessiter parfois un drainage chirurgical.

Le cancer du col de l’utérus

Epidémiologie

 Dans le monde
Son incidence est de 528000 nouveaux cas chaque année [7]. C’est un cancer fréquent causant un véritable problème de santé publique. Sa mortalité est forte : c’est la 4eme cause de mortalité par cancer chez la femme avec 266000 décès en 2012. L’âge moyen du diagnostic est de 51 ans [7].
 En Afrique
Il serait plus fréquent dans les pays en voie de développement mais l’absence de programme de dépistage ne permet que des estimations [3]. Seul 5% de la population à risque serait diagnostiquée. Selon certains auteurs, en 2020 plus de 90% des cancers du col utérin seront diagnostiqués en Afrique et dans les autres pays du Sud [3].
Au Bénin, il serait le premier cancer de la femme en général [3] et le second chez celle âgée entre 15 et 44 ans.
Au Mali, avec une incidence de 37,7/100000 femmes, il est le premier cancer gynécologique de la femme et la première cause de mortalité par cancer [8].
Au Maroc, le cancer du col est le second cancer de la femme après le cancer du poumon [9]. Chaque année, 2258 nouveaux cas y sont recensés.
Au Ghana, plus de 3000 nouveaux cas chaque année, c’est le premier cancer de la femme. Il est responsable de plus de 2000 décès/an [10].
En Ethiopie, c’est le second cancer de la femme avec 7095 cas par an. En 2012, on a eu 4732 décès secondaires au cancer du col de l’utérus. [11]
Au Sénégal, une analyse cytomorphologique des prélèvements obtenus par frottis cervico-vaginaux réalisés au CHU de Dantec entre 1980 et 1999 a retrouvé 4,05% de carcinomes invasifs [4]. Un taux de dysplasie sévère de 37,5% a été retrouvé au centre hospitalier régional de Thiès au Sénégal, chez des patientes séropositives, infectées par le VIH/Sida [12].
 En Europe
En France, c’est le onzième cancer de la femme .En 2012, 3028 nouveaux cas ont été trouvés avec 1102 cas de décès [13].
Au Nord-Est de l’Espagne, en Catalogne, une incidence annuelle de 7/100000 a été notée [2].
 En Asie
En Chine, l’incidence du cancer du col est estimée à 12,96/10 millions en 2009 [14].
Dans de nombreux pays en voie de développement de l’Asie, il est le premier ou le second cancer de la femme [15].
 En Amérique
En Amérique latine, il a été détecté 69000 nouveaux cas chaque année avec une mortalité de 29000 cas en 2012 [16].
Aux USA, le cancer du col est le 13e cancer le plus fréquent et le 4e cancer chez les jeunes femmes âgées entre 15 et 44 ans. Le nombre de cas annuel est de 12966 et le nombre de décès annuel est de 6605 [17].
 En Océanie
Dans les iles de Fidji, une incidence annuelle de 3,94/100000 cas a été notée entre 2003 et 2009 associée à une mortalité de 3,98/100000 femmes par an [18, 19].

Facteurs de risque et étiologie

L’infection par le HPV (human papilloma virus) est le principal facteur de risque de survenue du cancer du col de l’utérus. En effet, il est corrélé à 93% des cas de cancer du col recensés dans le monde. Ce risque est multiplié chez les sujets ayant des cofacteurs associés. Ses cofacteurs sont le jeune âge, l’immunodépression, la pauvreté, la multiplicité des partenaires sexuels (plus de 5), le comportement sexuel à risque du conjoint ou partenaire, le nombre de parité élevée (supérieure à 6), l’exposition à d’autres infections sexuellement transmissibles (herpétique ou autre), la prise de pilules oestro-progestatives et le tabac [20].
L’immunodépression et l’infection à VIH Sida sont fortement impliquées dans la survenue du cancer du col de l’utérus de la femme [20]. Ainsi en Afrique du Sud qui est l’un des pays les plus touchés par l’infection à VIH, Mbulawa et son équipe ont trouvé un taux d’infection à HPV très important chez des sujets porteurs du VIH Sida comparés aux sujets non infectés [21].

Le papillomavirus (HPV)

C’est en 1972 que le professeur Zur Hausen a établi une relation directe entre le cancer du col de l’utérus et l’infection par les HPV.
Les papillomavirus humains sont un groupe de virus appartenant à la famille des Papillomaviridae qui regroupe environ 200 génotypes différents.
Ce sont des virus nus, non enveloppés à capside icosaédrique mesurant entre 45 et 55 mm de diamètre.
Leur génome est fait d’un brin circulaire bi caténaire d’ADN comptant environ 8000 paires de bases dont un seul brin est codant.
C’est un virus ubiquitaire à tropisme épithélial (peau et muqueuse). L’infection s’attaque aux cellules basales.
La majorité des infections est transitoire car le virus est progressivement éliminé par l’épithélium : c’est le phénomène de clairance virale.
La clairance est fonction du terrain immunitaire et du génotype du virus : elle est plus rapide si le génotype viral est à bas risque et si le sujet est immunocompétent.

Histoire naturelle du cancer du col

Les cancers du col sont généralement précédés d’une longue période de maladie à l’état pré-cancéreux (10 à 20 ans) qui se manifeste au plan microscopique par un large spectre d’événements allant de l’atypie cellulaire aux différents degrés de dysplasie ou de néoplasie cervicale intraépithéliale (CIN) avant d’évoluer finalement vers un cancer invasif. En effet, malgré une exposition fréquente aux HPV, les femmes développent de manière relativement rare une néoplasie cervicale. La plupart des anomalies cervicales provoquées par l’infection à HPV n’évoluent pas vers un cancer du col de l’utérus en l’absence de cofacteurs associés [5].
En 1932, le terme carcinome in situ (CIS) fut inventé. Il désigne les lésions dans lesquelles des cellules cancéreuses indifférenciées affectent toute l’épaisseur de l’épithélium malpighien sans rupture de la lame basale [22].
Le terme dysplasie (1950) désigne l’atypie épithéliale du col: stade intermédiaire entre l’épithélium normal et le CIS [23].
En fonction de la proportion de l’épaisseur de l’épithélium comportant des cellules atypiques, les dysplasies sont classées en trois groupes : légère, moyenne et sévère.
Dans certains cas, on note une régression de la dysplasie avant l’évolution vers le stade de carcinome in situ (CIS). C’est ainsi que le terme de néoplasie cervicale intra épithéliale (CIN) fut introduite en 1968 [24]. On distingue trois grades de CIN : CIN1 correspond à une dysplasie légère, CIN2 à une dysplasie modérée et CIN3 correspond à une dysplasie sévère et à un CIS. Les CIN sont des lésions de l’épithélium pavimenteux du col.
Les koilocytes sont des cellules atypiques présentant dans leur cytoplasme une cavitation périnucléaire ou un halo lié à l’infection par le HPV : c’est l’atypie koilocytique ou condylomateuse [5].
Les CIN de bas grade qui regroupent l’atypie koilocytique et le CIN1 tandis que les CIN de haut grade regroupent les CIN2 et CIN3.Les lésions de haut grade étaient considérées comme les véritables précurseurs du cancer invasif [5, 25].
En 1988, l’institut américain du cancer [5, 26] proposa de classer les lésions cytologiques du col selon le système Bethesda (Bethesda system ou TBS). La particularité de ce système Bethesda réside dans la création de la terminologie « lésion intraépithéliale épidermoide » ou LIE avec deux niveaux de gravité : les lésions intraépithéliales de bas grade (LIEBG) et les lésions intraépithéliales de haut grade (LIEHG). Les CIN2 et les CIN3 appartiennent à la catégorie LIEHG. Les atypies de cellules glandulaires de signification indéterminée sont classées AGUS.
Les atypies de cellules malpighiennes de signification indéterminée sont classées ASCUS.
En outre, le système Bethesda propose d’apprécier l’abondance et la qualité du matériel biologique récupéré par frottis.
Le système Bethesda a été révisé en 2001.
Sur le plan clinique, il n’existe pas de symptômes ou de signes cliniques spécifiques à un type de CIN.
Les études cytologiques permettent le diagnostic de CIN en s’appuyant sur les modifications nucléaires et cytoplasmiques. Ainsi, les cellules dysplasiques sont caractérisées par une augmentation variable de la taille du noyau d’une cellule à l’autre. L’hyperchromatisme (augmentation de l’affinité tinctoriale de la chromatine nucléaire) et la distribution irrégulière de la chromatine en amas sont aussi des aspects marquants de la dysplasie.
Les anomalies nucléaires qui affectent les cellules superficielles ou intermédiaires sont le signe d’une CIN de haut grade tandis que celles qui touchent les cellules basales et parabasales traduisent la présence d’une CIN de bas grade.
La quantité de cytoplasme par rapport à la taille du noyau (ou rapport nucléo-cytoplasmique) et l’augmentation de l’activité mitotique sont des paramètres pris en compte dans les degrés de CIN. En effet, plus le rapport nucléo-cytoplasmique est élevée, plus le degré de gravité de la CIN est important.
L’adénocarcinome in situ (AIS) est une lésion qui se développe à partir de l’épithélium cylindrique. On y note les mêmes anomalies cytologiques caractéristiques des CIN.
La majorité des AIS sont observés dans la zone de remaniement. Dans un ou deux tiers des cas, l’AIS peut être associé à un CIN.
Le cancer invasif infraclinique désigne un cancer du col dans sa phase précoce qui commence juste à pénétrer le stroma cervical sous-jacent. Lorsque l’invasion atteint le stroma, la maladie se manifeste cliniquement.
90 à 95% des cancers du col sont des carcinomes épidermoïdes alors que l’adénocarcinome représente moins de 5% des cancers du col dans la plupart des pays en développement [5].
Les cancers avancés sont soit exophytiques, soit endophytiques soit une combinaison des deux.

Les tests de dépistage

Le diagnostic des lésions cervico-utérines repose sur le trépied cytologie-colposcopie-histologie. L’examen visuel combiné à certaines techniques d’imprégnation du col est aussi d’un apport majeur au diagnostic.
Seule l’étude de l’ADN viral avec la biologie moléculaire permet d’étudier le type HPV et d’infirmer la présence d’ HPV dans le tractus génital [20].

L’inspection du col à l’oeil nu [27]

Il existe deux méthodes visuelles :
 l’inspection visuelle après badigeonnage du col utérin avec l’acide acétique (IVA) ;
 l’inspection visuelle après badigeonnage du col utérin avec le soluté iodé de Lugol (IVL).
L’inspection du col utérin à l’oeil nu ou avec une lampe, après application d’acide acétique à 5% (IVA) ou de Lugol (IVL), constitue un test simple de détection précoce des lésions cervicales précancéreuses et du cancer.
L’IVL correspond au test de Schiller à l’iode utilisé dans les années 1930 et 1940 pour détecter les néoplasies cervicales [28].
Ce sont des méthodes cliniques qui ne nécessitent aucun service de laboratoire.
La classification des résultats de l’IVA et de l’IVL repose sur les changements de couleur observés au niveau du col. Le principe de ses techniques repose sur l’interaction entre le glycogène produit par l’épithélium du col et les solutés badigeonnés (acide acétique, lugol). Ainsi les cellules de l’épithélium métaplasique ne contiennent pas de glycogène et ne sont pas par conséquent colorées en marron ou en noire lorsqu’elles sont exposées au soluté de Lugol [5].
Une parfaite connaissance de l’anatomie, de la physiologie et des pathologies du col, sont essentielles à la compréhension des principes de l’IVA et de l’IVL, et à l’interprétation des résultats obtenus par ces tests de dépistage. Les inconvénients de ses tests sont:
 une faible valeur prédictive positive.
 La fiabilité chez les femmes ménopausées, car la zone de remaniement est très souvent enfermée dans le canal endocervical.
 La reproductibilité par défaut d’archivage

La cytologie

 Le frottis cervical conventionnel
Le frottis cervical a été décrit par Papanicolaou en 1943 [29]. Le prélèvement doit concerner toute la zone de remaniement, car c’est à cet endroit que se développent presque toutes les lésions de haut grade. Les cellules prélevées sont étalées sur une lame de verre, puis immédiatement fixées pour préserver leur état morphologique. Les frottis doivent être étiquetés de façon lisible et ensuite colorés selon la technique de Papanicolaou avant d’être examinés au microscope photonique pour déterminer si les cellules sont normales ou non et les classer de façon appropriée.
En principe anodin, le frottis de dépistage peut être réalisé en ambulatoire dans n’importe quelle salle d’examen médical. Il est préférable de le différer, si la femme est dans sa période menstruelle, si elle est en grossesse avancée ou si elle présente une infection à l’examen clinique.
Pour qu’un frottis soit considéré comme satisfaisant, il faut qu’un nombre suffisant de cellules épithéliales intactes ait été prélevé y compris dans la zone de remaniement du col.
Ces cellules doivent être étalées en une fine couche homogène et fixées aussi rapidement que possible. Un frottis correct doit contenir à la fois des cellules endocervicales et exo cervicales. La présence de nombreux globules rouges ou de cellules inflammatoires réduit la qualité du frottis.
La précision de l’interprétation cytologique dépend de la qualité du prélèvement, de la fixation appropriée des cellules cervicales, de l’exécution de la technique de coloration et de l’expérience de l’observateur.
Lorsqu’elle est réalisée dans d’excellentes conditions, la cytologie conventionnelle permet de détecter au moins 84% des lésions précancéreuses et cancéreuses
Le test de Papanicolaou est considéré comme étant un test très spécifique pour les lésions de haut grade ou le cancer. Sa spécificité est généralement supérieure à 90% [30].
Son caractère anodin est cependant limité par certains facteurs dont la toxicité des produits ou colorants utilisés notamment par le manipulateur. C’est ainsi qu’en 2007, une étude menée au laboratoire de d’histologie, d’embryologie et de cytodiagnostique de la faculté de Médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a permis de réduire l’exposition au toluène, le cout et la durée du frottis conventionnel. Cette technique consiste à colorer le prélèvement sans bain d’acide chlorhydrique et à remplacer le toluène par de l’éthanol [31].
 La cytologie en milieu liquide
Contrairement à la technique classique, les cellules recueillies sont plongées dans un liquide de conservation contenu dans un flacon à fermeture hermétique. Ce prélèvement est par la suite envoyé dans un laboratoire de cytologie pour y être analysé.
Les avantages annoncés de la cytologie en milieu liquide sont de permettre une meilleure collecte des cellules, une préparation plus uniforme des lames améliorant leur qualité : ce qui facilite leur analyse.
Le désavantage majeur de cette technique est son coût élevé notamment pour les laboratoires de cytopathologie.

La colposcopie

Elle a pour but de repérer des anomalies de la muqueuse du col utérin et d’en préciser la topographie souvent après une cytologie anormale. Peu performante comme outil diagnostique, elle est cependant indispensable pour guider la biopsie et permettre un diagnostic histologique.
Elle doit préciser l’emplacement de la jonction pavimento-cylindrique. [32]

Les techniques de détection des HPV

Les HPV n’étant pas cultivables, seules les techniques de biologie moléculaire peuvent les détecter  grâce à l’identification de leur ADN. Six raisons majeures justifient la recherche de l’ADN viral des HPV dans les tissus [33] :
 La sélection des femmes ayant des anomalies cytologiques de bas risque
 Le suivi des patientes ayant des anomalies cytologiques du col
 Le pronostic thérapeutique des malades ayant un CIN
 Le dépistage de masse des lésions du col seul ou associé au frottis conventionnel
 La recherche des sous types de HPV les plus virulents
 L’établissement d’une spécificité régionale des HPV ; ce qui permettra d’améliorer la qualité des vaccins.
Plusieurs techniques de détection de l’ADN viral des HPV existent, cependant l’hybridation in situ et la PCR (amplification en chaine par la polymérase) sont les plus utilisées [32].

Traitement du cancer du col

Le traitement des lésions précancéreuses et cancéreuses sont à visée curative avec différentes méthodes :
– La Chirurgie : elle procède à l’ablation de la lésion. L’intervention peut se limiter à une zone restreinte, dans le cas des lésions précancéreuses. Souvent, il s’agit d’une conisation
– La Radiothérapie : La radiothérapie consiste à diriger de façon ciblée des rayons ionisants contre la tumeur.
– La Chimiothérapie : La chimiothérapie repose sur l’administration de drogues anticancéreuses. Elle est souvent associée à une radiothérapie dans le cadre d’une radio-chimiothérapie concomitante.

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Table des matières

PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS
I. GÉNÉRALITÉS SUR LE COL DE L’UTÉRUS
I.1. Anatomie du col de l’utérus
I.2. Origine embryologique
1.3. Histologie du col
I.4. Les grandes fonctions physiologiques du col
II. LES PATHOLOGIES CERVICO-UTÉRINES
II.1. Les pathologies inflammatoires
II.1.1. Les infections bactériennes
II.1.2. Les infections parasitaires
II.1.3. Les infections mycosiques
II.1.4. Les infections virales
II.2. Les lésions malformatives
II.3. Les tumeurs
II.3.1. Les tumeurs bénignes
II.3.2. Le cancer du col de l’utérus
II.3.2.1. Epidémiologie
II.3.2.2. Facteurs de risque et étiologie
II.3.2.3. Le papillomavirus (HPV)
II.3.2.4. Histoire naturelle du cancer du col
II.3.2.5. Les tests de dépistage
a. L’inspection du col à l’oeil nu
b. La cytologie
c. La colposcopie
d. Les techniques de détection des HPV
II.3.2.6. Traitement du cancer du col
II.3.2.7. Prévention
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
METHODOLOGIE
I. CADRE D’ÉTUDE
II. PATIENTES ET MÉTHODE
II.1. Patientes
II.2. Méthode
II.2.1. Le prélèvement cervico-vaginal
II.2.2.1. Enregistrement de la patiente
II.2.2.2. Interrogatoire
II.2.2.3. Le prélèvement
II.2.2. Coloration de Papanicolaou
II.2.3. L’interprétation
III. ANALYSE DES DONNÉES
RESULTATS
DISCUSSION
1. Données épidémiologiques
2. Les frottis normaux
3. Les frottis dystrophiques
4. Les frottis dysplasiques
CONCLUSION
RÉFÉRENCES

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